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36 - SOURATE YA SIN
83 versets
Révélé à la Mecque à l'exception du verset 45 révélé à Médîne
Révélée a la suite de la sourate des Génies
Tirmidzi rapporte d'après Anas que la Messager de Dieu - qu'Allah
le bénisse et le salue - a dit: «Toute chose a un cœur, celui du coran est
la sourate Ya Sin. Celui qui la lit, Dieu lui inscrit dix fois autant les
mérites de la lecture de tout le Coran» 1 Ij '.
L'imam Ahmed rapporte d'après Ma'qel Ben Yassar que le
Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lisez la
sourate Ya Sin sur vos morts». En expliquant ce hadith, les ulémas ont
dit que grâce à cette lecture, la miséricorde de Dieu descend sur le
mort et son âme est recueillie facilement.
Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - rapporte Ibn Abbas,
a dit: «J'aurais bien aimé que tout homme de ma communauté
retienne cette sourate par cœur».
(1) Uîj Sm ^i j& ùj. 4
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g)&0 ~|3 *AjL.I* j-bl L. Ly» jXJl LO -»^1 jÂêSA Ji>> Oj
Bismi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm
Yâ-STn (1) wa-1-Qur'ïni-l-hakîmi (2) 'innaka lamina-1-mursalîna (3) 'alâ
sirâtim-mustaqîmin (4) tanzîla-1- 'Azîzi-r-Rahîmi (5) li-tundira qawma-
m-ma 'undira 'aba 'uhum fahum gâfilûna (6) laqad haqqa-1-qawlu 'ata
'aktarihim fahum là yu'minûna (7).
Au nom d'Allah le Miséricordieux la Très Miséricordieux
Ya Sin. (1) Par le Livre de la sagesse. (2) Je Jure que tu es un
Prophète (3) engagé dans la voie droite. (4) Ce Livre a été révélé par le
puissant et le Miséricordieux, (5) pour que tu rappelles à un peuple
insouciant les avertissements déjà donnés à ses pères. (6) Ma menace s'est
réalisée pour beaucoup d'entre eux. Us ne croient pas. (7).
Nous avons déjà parlé des lettres détachées qu'on trouve au
début de certaines sourates en commentant la sourate de la Vache.
Quant à celles-ci, (Ya Sin), elles signifient d'après Ibn Abbas «O
homme!» une interprétation soutenue par sa'id Ben Joubayr qui a
ajouté: Tel est son sens en langue Ethiopienne. Mais Ibn Aslam a
avancé qu'elles renferment un des noms sublimes de Dieu.
«Le Livre de la sagesse», un Livre fondamental que l'erreur ne s'y
glisse nulle part. Tu es, ô Mouhammad, un Prophète envoyé de Dieu,
sur une voie bien droite. Le Livre que tu as reçu est une révélation
d'un Dieu puissant et miséricordieux dont sa clémence sera accordée
à tout croyant et soumis. «Pour que tu rappelles à un peuple insouciant
les avertissements déjà donnés à ses pères» Ils s'agit des arabes qui n'ont
reçu avant toi aucun Prophète. «Ma menace s'est réalisée pour beaucoup
d'entre eux» car, d'après Ibn jarir, Dieu a jugé d'avance que la plupart
d'entre eux n'iront pas croire et se révolteront contre la Prophète
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'innâ ja'alnâ fi* 'a'nâqihim 'aglâlan fahiy a 'ilâ-l-'adqâni fahum
muqmahûna (8) wa jâ'alnâ mim bayni 'aydihim saddan wa min halfihim
saddan fa'agsaynâhum fahum là yubsirûna (9) wa sawâ"'un 'aly him
'a'and artahum 'am lam tundirhum là yu'minûna (10) 'innamâ tundiru
mani-t-taba'a-d-dikra wa hasiya-r-Rahmâna bi-1-gaybi fa bassirhu bi
magfiratin wa 'ajrin karîmin (1 1) 'innâ nahnu nuhyi-1-mawtâ wa naktubu
ma qaddamû wa 'îftârahum wa kulla say'in 'ahsaynâhu fi* 'imâmim-
mubînin (12).
Nous avons passé leurs têtes dans un carcan qui leur soulève le
menton. Ils ne peuvent plus mouvoir leurs têtes. (8) Nous les avons
enfermés entre deux murs. Nous avons bouché l'ouverture sur leurs têtes.
Us ne voient plus rien. (9) Que tu les avertisses ou non, c'est tout un. Us ne
croiront pas. (10) Adresse-toi plutôt à ceux que le Livre attire et qui, en
secret, craignent le Miséricordieux. A ceux- là annonce le pardon et une
belle récompense. (11) Nous ressuscitons les morts et, auparavant, nous
inscrivons leurs pensées et leurs œuvres. Nous dénombrons tout dans le
Livre de l'évidence. (12).
Ceux dont leur sort funeste est déjà décrété, les misérables
damnés de l'Enfer, sont pareils à ceux que Dieu a placé autour de leur
cou des chaînes. Elles leur arrivent jusqu'au-dessous de menton et
c'est pourquoi leur tête est rejetée en arrière.
«Nous les avons enfermés entre deux murs» c'est à dire une barrière
devant eux et une autre derrière eux pour ne plus connaître la vérité et
demeurer dans l'égarement, et ainsi ils ne pourraient plus voir cette
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vérité et trouver la voie droite pour en profiter. Dieu a montré leur cas
quand il a dit: «Ceux qui ont encouru la colère de ton Maître ne croiront.
Quels que soient les signes qui leur parviennent, que lorsqu'ils éprouveront
les tortures de leur châtiment» [Coran X, 96: 97]. Ikrima a avancé que
Abou Jahl a dit: «Si je rencontre Mouhammad je lui ferai telle et telle
chose». Dieu fit cette révélation à cette occasion.
Quant au commentaire de Mouhammad Ben Ka'b, ils est le
suivant: «Abou Jahl s'adressa à ceux qui l'entouraient: «Mouhammad
présume que si vous le suivez, vous vivrez en rois, et après votre
mort, vous serez ressuscites et vous aurez des jardins pareils à ceux
de la Jordanie. Mais si vous allez à son encontre, vous risquerez votre
assassinat et une fois ressuscites, vous subirez le supplice du feu».
Etant ainsi, le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - vint
les trouver en tenant, dans sa poignée du sable. Dieu à ce moment
ferma leurs yeux pour rien voir, et le Prophète - qu'Allah le bénisse et
le salue - jeta le sable sur leurs têtes en récitant: «Ya Sin. par le Livre
de la sagesse;... jusqu'à: Ils ne voient plus rien». Puis il les quitta pour
ses propres affaires. Quant à eux, ils demeurèrent devant sa porte le
guetter croyant qu'il est toujours chez lui. Un homme les observa dans
cet état et leur demanda: «Qu'avez-vous?». Ils répondirent: «Nous
attendons Mouhammad». Mais il est déjà sorti, dit-il, il a aussi dispersé
du sable sur la tête de chacun d'entre vous. Alors chaque homme mit
la main sur la tête pour l'épousseter. En mettant le Prophète - qu'Allah
le bénisse et le salue - au courant des dires d'Abou Jahl, il répondit:
«Et moi aussi je peux les massacrer et sûrement ils seront
exterminés».
«Que tu les avertisses ou non, c'est tout un. Ils ne croiront pas». Il est
indifférent pour eux étant dans une aberration totale, ils ne seront plus
dirigés. Ton rappel ne profite que ceux qui redoutent le Seigneur dans
le mystère sans l'avoir vu, mais Dieu les voit ainsi ce qu'ils font. A
ceux-là annonce l'absolution de leurs péchés et une récompense
incommensurable.
«Nous ressuscitons les morts» au jour dernier. Certains exégètes ont
avancé que Dieu vivifie le cœur de l'incrédule qui veut être dirigé en lui
indiquant le droit chemin, le chemin de la vérité, tout comme II vififie la
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terre morte. «Et auparavant, nous inscrivons leurs pensées et leurs œuvres».
Deux interprétations ont été données à ce verset:
La première: Elle signifie: Nous leur inscrivons les actions qu'ils ont
faites eux-mêmes et les traces de ces actions ainsi que leur
conséquence, pour en être rétribués. Elle est corroborée par ce hadith
dans lequel le Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a
dit: «Celui qui invite les gens à une voie droite, aura une récompense
équivalente à celle de tous ceux qui l'ont suivi sans toutefois que leurs
propres récompenses soient diminuées. Celui qui invite les gens à un
égarement se verra inscrit à son actif un péché équivalent à ceux qui l'ont
suivi sans toutefois que leur péché en soit diminué» (Rapporté par
MousUm)' 1 '.
Ce hadith le confirme aussi: «Lorsque le fils d'Adam meurt, ses
œuvres cessent à l'exception de ces trois: Une science utile, un fils vertueux
qui lui invoque Dieu et une aumône courante après sa mort» (Rapporté par
Moustim d'après Abou Houratra) 121 .
La deuxième: Elle signifie, d'après Moujahed, les traces de leurs
pas pour accomplir une œuvre pie ou une mauvaise action, Qatada,
quant à lui, il l'interprète de cette façon: «O fils d'Adam, si Dieu veut
négliger les traces de tes pas comme tu crois, il ne négligerait rien
même pas les traces dont le vent a emportées, plutôt il dénombre tout
acte et sa conséquence, même les traces laissées après une œuvre
pie ou un péché. Quiconque veut que ses traces soient dans les
œuvres de charité, qu'il le fasse». On a cité à l'appui ces hadiths:
- Jaber Ben Abdullah raconte: «Le terrain qui entourait la mosquée e
étant inhabité, Banu Salama voulurent y venir pour habiter et être tout
près de la mosquée. Ayant eu vent de leur intention, le Messager de
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(2) Jlj ji t* £*=* ^ & :oMî v % *U* jiOS f >\ j,) oU liji :jg| *UI Jj-j Jli
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Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - leur dit: «Il m'est parvenu que
vous voulez déménager pour être tout près de la mosquée!». Ils lui
répondirent: «En effet, ô Messager de Dieu, nous y pensons». Il répliqua:
«O Banou Salama, gardez vos demeures (là où vous êtes, car) vos pas que
vous effectuerez (pour arriver à la mosquée) inscriront les traces pour en
être récompensés» (et il les répéta deux fois» (Rapporté par
Mouslim) flJ ).
- Abdullah Ben'Amr raconte qu'un homme mourut à Médine. Le
Messager de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - fit la prière
funéraire sur lui et dit: «Plût au ciel qu'il ne soit mort dans une autre que
sa ville natale». Un homme demanda: «Pourquoi ô Envoyé de Dieu?» Il lui
répondit: «Lorsque l'homme meurt dans une ville autre que sa ville natale,
on mesure la distance entre sa ville natale et le Lieu de sa mort pour lui
donner un espace équivalent au Paradis» (Rapporté par Ahmed et An-
Nassai) f2} .
- Thabet rapporte: «Etant avec Anas- que Dieu l'agrée- je marchai
à pas accéléré. Il me tint alors par le bras et nous marchâmes
lentement jusqu'à arriver à la mosquée où nous fîmes la prière. En
quittant la mosquée, Anas me dit: «Une fois je marchais avec Zaid ben
Thabet et je hâtais le pas. Il me dit alors: «Ô Anas, ne t'es-tu pas
aperçu que nos pas nous étaient inscrits?».
On peut déduire de tous ces hadiths que le pas qu'effectue
l'homme pour aller soit à la mosquée pour faire une prière, soit pour
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300
faire une œuvre pie ou un acte de charité, ses pas lui seront inscrits
pour en être rétribué.
«Nous dénombrons tout dans le Livre le l'évidence». Toutes les
actions des bommes sont inscrites dans un Livre bien clair sans y rien
omettre, et ces actions seront exposées au jour du jugement dernier.
Qn cite à l'appui ce verset: «Le compte de chacun sera apporté. En lisant
le leur, les coupables seront saisis d'effroi. Ils diront: «Malédiction! Ce
compte énumère tout, de la plus petite à la plus grande action». Toutes
leurs œuvres leur seront présentées. Ton Maître ne lèse personne» [Coran
XVIII, 49]
wa-drib lahum matalan 'ashâba-1-qaryati 'id ja 'ahâ-1-mursalûna (13) 'id
'arsalna 'ilayhimu-t-nayni fakaddabûhumâ fa'azzaznâ bi tâlitin faqâfu
'innà* 'ilaykum mursalûna (14) qâlû ma" 'antum 'illâ basarum mitlunâ
wama 'anzala-r-Rahmânu min say'in 'in 'antum 'illâ takdibûna (15)
qâlû rabbunâ ya'lamu 'innà* 'ilaykum lamursalûna (16) wamâ 'alaynâ
'illâ-1-balâgu-l-mubînu (17).
Cite-leur l'exemple des habitants de cette ville à qui furent envoyés de
Prophètes. (13) Nous leur en envoyâmes d'abord deux. Ils les traitèrent de
menteurs. Nous leur en adjoignîmes un troisième. Tous les trois
annoncèrent: «Nous sommes envoyés vers vous». (14) «Vous n'êtes que des
mortels comme nous», dirent les gens de la ville. Le Miséricordieux ne vous
a investi d'aucune mission. Vous mentez». (15) «Notre Seigneur,
répliquèrent les Prophètes, sait, Lui, que nous sommes envoyés vers vous.
(16) Et nous n'avons d'autre mission que de vous avertir nettement.(17).
Dieu demande à Mouhammed de proposer à ses concitoyens la
parabole des habitants de la cité à laquelle il a envoyé des Messagers.
Cette cité est, d'après Ibn Abbas et Ka'b Al-Ahbar, la ville d'Antioche
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(Antaquia) où régnait un roi du nom Antiqos qui adorait les idoles. Dieu
lui envoya trois apôtres qui furent: Sadeq, Sadouq et Chalom. mais il
les traita de menteurs.
«Nous leur en envoyâmes d'abord deux. Os les traitèrent de menteurs»,
nous leur en adjoignîmes un troisième» Quant à l'indentité de ces
apôtres, Ibn Jouraij à dit que les deux premiers étaient Sham'oun
(Simon) et Youhanna (Jean), le troisième Boulos (Paul) et la cité est
Antioche. Qatada ajouta qu'ils furent les apôtres de Jésus-que Dieu le
salue.
Comme ces apôtres appelaient les hommes à adorer Dieu sans
rien lui associer, ils leur répondirent: «Vous n'êtes que des mortels comme
nous» comment se fait-il que Dieu a envoyé des apôtres humains
comme nous? Pourquoi Dieu ne nous a-t-il pas chargés du message
comme vous? Si vraiment vous êtes des envoyés vous deviez être des
anges! Telle fut au fil des jours la réponse des impies comme Dieu le
montre dans ce verset: «Car lorsque les Prophètes vinrent à eux avec des
signes évidents, ils les accueillirent par ces mots: «Comment, un bomme
comme nous nous indiquerait la bonne voie?» [Coran LXIV, 6].
ET ces trois apôtres de leur répondre: «notre Seigneur sait que
nous sommes envoyés vers vous et si nous étions autrement, li se
serait vengé de nous, mais il va nous donner le pas sur vous et nous
accorder la victoire, et alors vous saurez à qui sera réservée la bonne
fin. Notre tâche se borne à vous avertir et à vous coummuniquer le
message. Si vous nous obéissez, votre salut est assuré aussi bien
dans ce bas monde que dans l'autre. Mais si vous nous désobéissez,
vous assumerez seuls la responsabilité de votre mécréance»
*i t& u pz& $8â ijiï 3 4 % V& A Dis
qâlïï 'innâ tatayyarnâ bikum la'il-lam tantahû lanarjumannakum wa
layamassannakum minnâ 'adâbun 'alîmun (18) qâlû ta'irukum ma'akum
'a'in dukkirtum bal 'antum qawmum-musrifuna (19).
«Nous tirons mauvais augure de votre venue. Si vous insistez, nous
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vous lapiderons et vous infligerons un atroce supplice». (18) Le mauvais
augure il est en vous-mêmes. C'est notre avertissement qui nous vaut cet
accueil? Vous êtes vraiment une cité perverse». (19).
Les habitants de la ville répondirent aux apôtres: «Nous tirons
mauvais augure de votre venue» car si un tel malheur va nous atteindre
ce sera à cause de vous. De tels apôtres, comme a avancé Moujahed,
n'entrent dans une ville sans que ses habitants ne subissent un mal
quelconque. «Si vous insistez, nous vous lapiderons» soit avec les pierres,
comme a dit Qatada, soit en vous insultant, d'après Moujahed. «et vous
infligerons un atroce supplice».
Les apôtres répliquèrent: «Le mauvais augure! il est en vous-mêmes»
et retombe sur vous, tout comme Dieu a dit en parlant du peuple de
Moïse: «Quand un malheur les frappe, ils l'imputent à Moïse et aux siens.
Alors que leur sort est entre les mains d'ÀUah» [Coran VII, 131], et du
peuple de Saleh: «Tu nous portes malheur, toi et tes tiens. Votre sort,
leur oppose Saleh, dépend d'Allah» [Coran XXVII, 27.
«C'est notre avertissement qui nous vaut cet accueil? vous êtes
vraiment une cité perverse». C'est parce que nous venons vous
demander d'être croyants et de vous soumettre à Dieu, vous nous
adressons de telles paroles en nous avertissant et nous menaçant?
Vous n'êtes qu'un peuple pervers et prodigue
wa jà"'a min 'aqsâ-1-madînati rajalun yas'â qâla yâ qawmi-t-tabi'û-1-
mursalîna (20) t-tabi'û ma-l-lâ yas'alukum 'ajran wa hum muhtadûna (21)
wamâlî lï 'a'budu-1-ladî fataranî wa 'ilayhi turja'ûna (22) 'a'attahidu min
dûnihT 'â A lihatan 'in yuridni-r-Rahmânu bidurri-1-lâ tugni 'annî
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safâ'atuhum say'an walâ yunqidûni (23) 'inrff 'ida-1-lafî dalâlim mubînin
(24) 'inrff 'ïmantu bi rabbikum fasma'ûni (25).
Du fond de la cité un homme accourut en disant: «O mes concitoyens!
Croyez aux envoyés. (20) Croyez à des gens qui ne vous demandent aucune
rétribution et suivent la bonne voie.(12) Pourquoi n'adorerais je pas celui
qui m'a créé et à qui vous retournerez? (22) Pourquoi invoquerais-je
d'autres divinités que Lui? alors qu'elles seraient incapables d'intervenir
pour moi et de me sauver, si le Miséricordieux me voulait quelque mal (23)
Si s'agissais ainsi, je serais dans un égarement manifeste». (24) Je crois en
votre Seigneur, soyez témoins». (25).
Wahb Ben Mounabbah a dit que les habitants, voulant achever les
envoyés, un homme vint en courant des extrémités de la ville afin de
défendre les envoyés contre son peuple. On a dit aussi qu'il s'appelait
Habib, un tisserand de soie malade et atteint par la lèpre, mais un
homme de charité qui dépensait en aumône la moitié de ses revenus.
Il exhorta ses concitoyens à suivre les apôtres qui ne leur demandaient
aucun salaire, mais pour leur indiquer la voie droite et croire en Dieu
sans rien lui associer. Quant à moi: «Pourquoi n'adorerais-je celui qui
m'a créé» en lui vouant un culte pur et sincère, et vers qui tous les
hommes feront retour? Au jour de la résurrection il vous rétribuera
suivant vos œuvres. Et pour les blâmer et réprimander il leur dit: «-
Pourquoi invoquerais-je d'autres divinités que lui? alors qu'elles seraient
incapables d'intervenir pour moi et me sauver, si le Miséricordieux me
voulait quelque mal» Ces statues que vous adorez ne pourraient vous
être ni utiles ni nuisibles, d'autant plus elles seraient incapables de
repousser de vous le mal et de vous sauver du châtiment de Dieu. «Si
j'agissais ainsi, je serais dans un égarement manifeste» en les prenant de
divinités en dehors de lui. «Je crois en votre Seigneur» que vous reniez
«soyez témoins» en écoutant mes paroles. Disant cela, ses concitoyens,
comme a dit Ibn Abbas, l'attaquèrent et le tuèrent. Il n'a trouvé aucun
parmi eux qui pouvait le défendre. Qatada a ajouté: «Cet homme-là,
en le tuant, disait: «Grand Dieu, dirige mes concitoyens car ils ne
savaient rien»
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qîla-d-huli-1-jannata qâla yâ latya qawmî ya'lamûna (26) bimâ gafara lî
rabbî wa ja'alanî mina-1-mukramîna (27) wamâ 'anzalnâ 'alâ qawmihî
mim ba'dihî min jundim-mina-s-samâ* 'i wamâ kunnâ minzilîna (28) 'in
kânat 'illâ sayhatan wâhidatan fa'idâ hum hâmidûna (29).
Il lui fut dit: «Entre au paradis» «Ah! quel regret! si mon peuple
pouvait savoir, s'exclama-t-il. (26) Mon Seigneur m'a pardonné et m'a
admis au nombre des élus». (27) Lui disparu, nous n'expédiâmes pas contre
cette cité des troupes du ciel. Ce n'est pas un moyen que nous employons.
(28) Un seul cri suffit pour les coucher sans vie. (29).
Ibn Mass'oud a dit: «Ils l'ont piétiné au point de faire sortir son
sternum de son derrière».
Dieu lui dit: «Entre au paradis» Il y fut admis , et là Dieu lui
pourvoit tout ce qu'il désirait en le soustrayant à toutes les peines et
les maux du bas monde. Constatant cette grande récompense, il
s'écria: «Ah quel regret! si mon peuple pouvait savoir». Qatada a
commenté cela et dit: «Le croyant ne saurait être qu'un homme qui
prodigue le bien et ne triche jamais après avoir vu ce que Dieu lui a
préparé comme bonne rétribution. Il a bien souhaité que son peuple
puisse réaliser un tel vœu, car il l'a conseillé alors qu'il était en vie et
après sa mort, il a tant voulu que son peuple goûte des délices du
paradis en suivant, comme lui, les envoyés, tellement il était avide à
ce que son peuple soit bien dirigé.
Ibn Ishaq raconte: «On évoqua une fois l'histoire de Habib Ben
Zaid qui fut envoyé à Moussailama le menteur. Ce dernier lui
demanda: «Attestes-tu que Mouhammad est l'Envoyé de Dieu?» Oui,
répondit-il. Il reprit: «Attestes-tu que je suis l'envoyé de Dieu?» Et
Habib de répliquer: «je n'entends rien de ce que tu me dis».
Mousailama s'exclama «Comment ça se fait que tu entends la
première question et non l'autre?» Il le tortura, lui découpa le corps un
membre après un autre jusqu'à ce qu'il mourut». Quand on a dit à ka'b
305
que c'était Habib Ben zaid, il s'écria:- «par Dieu, l'homme cité aussi
dans la sourate de Ya Sin portait encore le nom de Habib».
«Noos n'expédiâmes pas contre cette cité des troupes du ciel. Ce n'est
pas nn moyen que nous employons». Dieu fait connaître aux hommes qu'il
ne s'est pas vengé de ce peuple en lui envoyant des anges pour le
punir parce qu'il a démenti ses envoyés et les a traités de menteurs,
mais son châtiment fut plus facile que cela. Ibn Mass'oud l'a
commenté en disant: «Cela signifie que Dieu n'a plus besoin d'une
troupe pour sévir contre ce peuple».
Dieu s'est suffi pour les châtier d'un «Seul cri pour les coucher sans
vie». Il anéantit le roi et tous les habitants d'Antioche sans laisser d'eux
aucune trace. Quand Dieu veut exterminer un peuple, il ne leur envoie
pas des anges pour les exécuter, mais il leur envoie un châtiment pour
les punir.
Les exégètes ont avancé: «Dieu leur envoya Jibril- que Dieu le
salue- qui tint les deux battants de la porte de leur ville et poussa un
cri, et voilà qu'ils furent réduits en cadavres sans vie. Ces envoyés
étaient les apôtres que Jésus- que Dieu le salue- aux habitants
d'Antioche, comme a dit Qatada. Ce commentaire fut un sujet de
discussion pour les raisons suivantes:
1 - L'histoire montre qu'ils étaient des envoyés de Dieu et non de
la part de Jésus, car Dieu a dit: «Nous leur envoyâmes d'abord deux ils
les traitèrent de menteurs. Nous leur en adjoignîmes nn troisième» Si ces
apôtres étaient vraiment envoyés de la part le Jésus, ils auraient tenu
des propos différents quand les habitants de la ville leur ont dit: «Vous
n'êtes que des mortels comme nous»..
2 - Antioche fut la première ville dont ses habitants avaient cru en
Jésus, et le siège du patriarcat. Trois autres villes sont considérées
comme telles et qui sont: Jérusalem parce qu'elle fut la ville de Jésus,
Alexandrie la où les religieux avaient été d'accord pour nommer parmi
eux des patriarches, archevêques, évêques et moines, enfin Rome qui
fut la résidence de Constantin qui a établi en fait leur religion après la
discorde entre eux. On peut déduire de tout cela que Antioche fut la
première qui a cru en Jésus, et les envoyés furent ceux de Dieu et
non plus de Jésus.
306
3 - L'histoire d'Antioche avec les apôtres de Jésus est connue, le.
Plusieurs historiens et exégètes ont rapporté que Dieu, après la
révélation de la Torah n'a pas anéanti tout un peuple en lui envoyant
son châtiment, mais il a ordonné aux croyants de combattre les
idolâtres et les impies et ils ont cité à l'appui ce verset: «Nous avons
donné le pentateuque à Moïse après avoir anéanti les peules passés» [Coran
XXVIII, 43]. Donc cette cité qui a subi le châtiment de Dieu était autre
qu'Antioche, ou à la rigueur une autre ville qui portait le même nom, et
c'est Dieu qui est le plus savant
yâ hasratan 'alâ-l-'ibâdi ma ya'tîhim mi-r-rasûlin 'illâ kânû bihî
yastahzi'ûna (30) 'alam yaraw kam 'ahlaknâ qablahum mina-1-qurûni "«
annahum 'ilayhim là yarji'ûna (31) wa 'in kullu-1-lammâ jamî'u-1-ladaynâ
muhdarûna (32).
Triste destin des hommes! chaque fois qu'un Prophète leur est envoyé,
ils le tournent en dérision. (30) Ne voient-ils pas combien nous avons
anéanti de peuples, avant eux, qui ne sont jamais revenus? (31) Tous
compraraitront un jour, devant nous, (32).
Le jour de la résurrection, et à la vue du châtiment, toute âme
s'écriera: Malheur à moi! à cause de mes négligences envers Dieu!
Ces mécréants: «chaque fois qu'un Prophète leur est envoyé, ils le
tournent en dérision» en reniant tout ce qu'il leur apporte de la vérité et
de la bonne voie. «Ne voient-ils pas combien nous avons anéanti de
peuples avant eux, qui ne sont jamais revenus». Pourquoi ces gens-là
n'ont pas tiré une leçon des peuples impies qui lui ont précédés et qui
furent anéantis, et qu'ils ne seront jamais revenus sur terre pour
croire?.
«Tous comparaîtront, un jour, devant nous» pour être jugés et
recevoir la rétribution qu'ils mériteront suivant leurs œuvres, car «-
307
d'eux sera rétribué selon ses œuvres.» [Coran XI, 111]
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wa Tfyatul-lahumu-l-'ardu-l-maytatu 'ahyaynâhâ wa 'ahrajnâ minhâ
habban faminhu ya'kulûna (33) wa ja'alnâ fîhâ jannâtim-min nahîlin wa
'a'nâbin wa fajjarnâ fîhâ mina-l-'uyûni (34) liya'kulû min tamarihî wamâ
'amilathu 'aydîhim 'afalâ yaskurûna (35) subhâna-1-ladî halaqa-l-'azwâja
kullahâ mimmâ tumbitu-l-'ardu wa min 'anfusihim wa mimmâ là
ya'lamûna (36).
N'est-ce pas une preuve de notre puissance que nous vivifions les terres
mortes et que nous en tirions des grains dont les hommes se nourrissent.
(33) Nous les avons recouvertes de dattiers et de vignes et nous y avons fait
surgir des sources (34) pour que les hommes mangent leurs fruits. Ce n'est
pas là leur œuvre. Consentiront-ils à reconnaître nos bienfaits? (35) Gloire
à Allah qui a créé toutes les espèces végétales et toute les races humaines
et tant de choses inconnues de l'homme! (36).
Pour montrer Son omnipotence, Dieu propose aux hommes
l'exemple de la terre morte qui, une fois reçu l'eau, palpite, s'épanouit
et donne la vie à une magnifique variété de plantes, «et que nous en
tirions des grains dont les hommes se nourrissent. Nous les avons
recouvertes de dattiers et de vignes et nous y avons fait surgir des sources».
et des ruisseaux qui circulent partout pour les arroser et être à la
disposition de l'homme pour en profiter pour d'autres usages, «pour que
les hommes mangent de leurs fruits». Tout cela n'est pas l'œuvre de
l'homme, mais plutôt par une miséricorde de Dieu. Ne seront-ils pas
reconnaissants pour tous ces bienfaits qu'on ne peut plus les
dénombrer?.
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«Gloire à Allah qui a créé toutes les espèces végétales» comme
grains, fruits et plantes «et toutes les races humaines» mâles et femelles
«et tant des choses inconnues de l'homme» comme autres créations,
comme il a dit ailleurs: «Nous avons créé un couple pour chaque espèce.
Ceci vous fera-t-il réfléchir?» [Coran Ll, 49]
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wa 'â^yatu-l-lahumu-l-laylu naslahu minhu-n-nahâra fa'idâ hum
muzlimûna (37) wa-s-samsu tajrî limustaqarri-1-lahâ d âlika taqdîru-1-
'Azîzi-l-'Alîmi (38) wa-1-qamara qaddarnâhu manâzila hattâ 'âda ka-1-
'urjûni-1-qadîmi (39) lâ-s-samsu yambagî lahï 'an tudrika-1-qamara walâ-
1-laylu sâbiqu-n-nahâri wa kullun fi falakiy-yasbahûna (40).
N'est-ce pas un signe de notre puissance que la nuit succédant au jour
et plongeant les hommes dans les ténèbres? (37) N'est-ce pas encore un que
le soleil parcourant son cycle? Tel est l'ordre établi par le Puissant et le
sage. (38) A la lune nous avons assigné des phases successives aux termes
desquelles elle est évidée comme un régime de dattes dégarni. (39) Le soleil
ne saurait pas plus atteindre la lune que la nuit dépasser le jour. Chaque
élément évolue dans sa sphère. (40).
La création de la nuit et du jour est encore un signe du pouvoir de
Dieu, deux phénomènes qui se succèdent l'un à l'autre sans
interruption, le premier avec son obscurité et le deuxième avec sa
clarté, comme si Dieu dépouille l'un de l'autre. «Le soleil ne saurait pas
plus atteindre la lune que la nuit dépasser le jour» Ce verset fut interprété
de deux façons quant au point assigné au soleil pour s'y fixer:
- La première: II s'agit de sa fixation (locale) au-dessous du Trône,
car où qu'il soit il est toujours au-dessous de ce Trône ainsi que toutes
les autres créatures. On rapporte à ce propos le hadith d'Abou Dzarr
dans lequel il a dit: «Etant avec le Prophète - qu'Allah le bénisse et le
309
salue - dans la mosquée au moment du coucher du soleil, il me
demanda: «O Abou Dzarr, sais-tu où le soleil se couche?». Je lui répondis:
«Dieu et son Messager sont les plus informés». Il répliqua: «Il s'en va pour
se prosterner devant son Seingeur- à lui la puissance et la gloire- Il
demande l'autorisation de retourner (à son cycle) et on la lui accorde
comme si on lui dit: «Retourne là où tu t'es levé et il obéit. Tel est son
séjour habituel». Puis il récita: «N'en est-ce pas encore un que le soleil
parcourant son cycle» (Rapporté par Ahmad) 111 .
- La deuxième: concerne sa fixation (temporelle), en d'autre terme îe
la fin de sa course qui sera le jour de la résurrection quand il
s'éteindra à la fin des temps pour disparaître à jamais, ou encore
suivant une autre interprétation, son cycle est toujours stable quant au
moment de son lever et de son coucher qui reste invariable et il ne
saurait le dépasser d'une année à une autre selon les saisons. D'après
Ibn Mass'oud et Ibn Abbas, le soleil est toujours en mouvement
perpétuel nuit et jour en se basant sur ce verset: «Il a conçu pour vos
besoins le soleil et la lune à la marche indéréglable» [Coran XIV, 33].
«Tel est l'ordre établi par le puissant et le Sage» qui a donné à toute
chose sa mesure et fixé ses mouvements sans être changé tant que le
monde est monde comme il a dit: «H fait luire les matins. Il a institué la
nuit pour le repos, le soleil et la lune comme mesure de temps. Tel est
l'ordre conçu par le Tout-puissant et le Docte» [Coran VI, 96].
«A la lune, nous avons assigné des phases successives» c'est à dire:
Dieu a fixé pour la lune un autre cycle pour que les hommes sachent
calculer les mois, tout comme le soleil nous montre le jour et la nuit
par ses levers et ses couchers. Dieu a dit a cet égard: «Ils t'interrogent
sur les phases de la lune. Dis-leur: Cela constitue une mesure pour les
hommes et la fixation du pèlerinage» [Coran II, 189].
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310
Dieu a ditailleurs: «La nuit et le jour sont des marques de notre
puissance. Noos avons créé la nuit obscure et le jour brillant pour tous
permettre de rechercher les bienfaits d'Allah et de calculer le temps. A
chaque chose nous avons. donné son individualité propre». [Coran XVII, 12].
Dieu a muni le soleil d'une lumière qui ni saurait changer du moment
de son lever jusqu'à son coucher. Quant à son orbite, il est soumis à
des changements suivant les saisons de sorte que la durée du jour et
de la nuit s'allonge ou se raccourcit. Il est donc un astre lumineux
pendant le jour. La lune, quant à elle, apparaît comme un croissant à
son début avec une très légère clarté et progressivement elle s'accroit,
ainsi que sa clarté, pour atteindre sa complétude au quatorzième jour,
ensuite elle commence à décroître jusqu'à devenir un croissant à sa
fin. Dieu la ressemble à un régime de dattes dégarni.
«Le soleil ne saurait pas plus atteindre la lune que la nuit dépasser le
jour». Chaque astre, d'après les dires de Moujahed, évolue dans sa
sphère et ne la dépasse pas, quand la lumière du soleil disparait la
clarté de la lune vient la remplacer, ou selon le commentaire de Ikrima:
le soleil ne saurait apparaître la nuit. Donc ces deux astres se
succèdent d'une façon harmonieuse sans aucune interruption ni
changement étant tous les deux soumis à l'ordre de Dieu
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