6 - SOURATE DU BETAIL 165 versets Révélée à la Mecque après la sourate des Appartements, sauf les versets 21, 24, 93, 115, 142, 152. 153, et 154 révélés à Mèdine 405 Bismi-L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm 'Alhamdu li-L-Lâhi-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-'arda wa ja'ala-z- zulumâti wa-n-nûra tumma-l-ladîna kafarû bi rabbihim ya'dilûna(l) huwa-l-ladî halaqakum min tînin tumma qadâ A 'ajalan wa 'ajalum- musamman 'indahû tumma 'antum tamtarûna (2) wa huwa-L-lâhu fî-s- samâwâti wafï-l-'ardi ya'lamu sirrakum wa jahrakum ya ya'lamu mâ taksibûna (3). Au nom d'Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux Louange à Allah qui a créé les cieux et la terre et qui a engendré les ténèbres et la lumière. Cependant, il y a des infidèles pour adjoindre des égaux a leur Seigneur(l) C'est Lui qui vous a tirés de l'argile et a arrêté le terme de votre vie. H y a un autre terme connu de Lui, celui où vous ressus- citerez. Cependant vous doutez encore. (2) Il règne dans le cieux et sur la 406 terre. II sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et II sait tout ce que vous faites. (3). Dieu le Très Haut se loue d'être le créateur des cieux et de la terre, de faire de cette dernière un lieu de séjour pour ses sujets, de rendre les ténèbres et la lumière des moments utiles où les hommes peuvent en profiter. Il a cité les ténèbres au pluriel et la lumière au sin- gulier à cause de son mérite et sa supériorité, comme II a estimé Sa voie droite (au singulier) plus que les autres sentiers en disant: «Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l'avoisinent» [Co- ran VI, 153]. «Cependant, il y a des infidèles pour adjoindre des égaux a leur Sei- gneur» c'est à dire malgré ces qualités divines il y a parmi Ses servi- teurs des incrédules qui ne croient pas à Son unicité et ils Lui reconnaissent des égaux, un fils et une compagne, qu'il soit exalté. «C'est Lui qui vous a tirés de l'argile» il s'agit d'Adam le père de toute l'humanité, les hommes sont sortis de ses reins et ont rempli, par leur descendance, l'orient et l'occident. «et a arrêté le terme de votre vie» D'après les dires des exégètes tels qu'lbn Abbas et Al-Hassan, on distingue deux termes de vie: le premier concernant la vie de chaque créature depuis sa naissance jus- qu'à sa mort; et le deuxième qui se rapporte à la durée de la vie ter- reste depuis sa création jusqu'au jour de la résurrection. Mais la plupart des gens restent dans le doute. «H règne dans les deux et sur la terre. Il sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez. Et II sait tout ce que vous faites» Ce verset fut un su- jet de controverse dans les opinions des exégètes, mais ils s'accordent sur le reniement des dires des «Jahamiah» qui ont prétendu que Dieu existe en tout lieu. La plus correcte de ces opinions consiste à affirmer que tant les habitants des cieux que ceux de la terre reconnaissent Sa déité, L'adorent, L'appellent Allah et L'invoquent par crainte et par dé- sir, Sauf les incrédules parmi les humains et les génies. Ce verset est pareil à celui-ci: «Dieu est celui qui est Allah dans le ciel et qui est Allah sur la terre» [Coran XLIII, 84] qui signifie qu'il est le Dieu de ceux qui sont dans les cieux et de ceux qui sont sur la terre, ainsi sera interpré- 407 tée la suite du verset: «Il sait ce que vous cachez et ce que vous divul- guez». La deuxième opinion comporte le sens suivant: Il est le Dieu qui connaît ce qui se trouve dans les deux et sur la terre, Il connaît égale- ment le visible et l'invisible, ou ce qui est caché et ce qui est divulgué et ce que les hommes font. La troisième opinion consiste à considérer les dires de Dieu: «Il ré- gne dans les deux» comme une phrase indépendante, et la suite: «et sur la terre II sait ce que vous cachez et ce que vous divulguez» en tant qu'une phrase déclarative, selon les dires d'Ibn Jarir. wamâ ta'tîhim min 'a'yatim min 'â A yâti rabbihim 'illâ kânû 'anhâ mu'ridîna (4) faqad kaddabû bi-l-haqqi lammâ jlTahum fasawfa ya'tîhim 'anbâ'u mâ kânû bihî yastahzi'ûna (5) 'alam yaraw kam 'ahlaknâ min qablihim min qarni-m-makkannahum fî-l-*ardi mâ lam numakki-l-lakum wa 'arsalnâ-s-samà" 'a *alayhim midrâran wa ja'alnâ-l-'anhâra tajrî min tahtihim fa'ahlaknâhum bid unûbihim wa 'ansa'nâ mim ba'dihim qarnan *a harîna (6). Chaque fois qu'un signe de leur Seigneur leur est apparu, ils s'en sont détournés. (4) Lorsqu'ils ont connu la vérité, ils l'ont traitée de mensonge. Ils comprendront plus tard le sens de ce qu'ils ont raillé. (5) Ne voient-ils pas combien nous avons anéanti avant eux de générations que nous avions installées sur terre beaucoup plus solidement qu'eux? Nous leurs avions en- voyé des pluies abondantes, nous avions fait surgir sous leurs pas des cours 408 d'eaux à profusion. Nous les avons fait périr en punition de leurs péchés. Nous avons appelé à la vie après elles une nouvelle génération. (6). Lorsqu'un signe parmi d'autres du Seigneur parvenait aux poly- théistes obstinés, ou une preuve qui démontrait l'unicité de Dieu, ils les traitaient de mensonges et s'en détournaient sans leur prêter aucune importance. Dieu les menace en disant: «Ils comprendront plus tard le sens de ce qu'ils ont raillé» Puis Dieu les exhorte et leur conseille d'évi- ter le châtiment qui attend les impies, Il leur mentionne le sort funeste qu'avaient subi ceux qui avaient mécru parmi les générations passées après s'être établies sur la terre et avoir reçu des biens, eu de posté- rité, joui d'une grande puissance. Dieu leur a envoyé du ciel une pluie abondante et a créé les fleuves coulant à leurs pieds. Pour prix de leur impiété «Nous les avons fait périr en punition de leurs péchés» que leurs mains ont perpétrés. Après leur départ «nous avons appelé à la vie après elles une nouvelle génération» pour la mettre à l'épreuve, mais hélas elle n'a fait qu'imiter la génération précédente et elle a subi le même sort. Donc prenez garde ô hommes, vous n'êtes ni plus puissants qu'eux ni plus considé- rés qu'eux aux regards de Dieu, et sachez que votre Prophète est plus honoré que les leurs, évitez donc la châtiment qui pourrait vous tou- cher sans la clémence et la miséricorde de Dieu. walaw nazzalnâ 'alayka kitâban fi qirtâsin falamasûhu bi 'aydihim laqâla-l-ladîna kafarû 'in hâdâ 'illâ sihrum-mubînun (7) waqâlû lawla unzila 'alayhi malakun walaw 'anzalnâ malaka-l-laqudiya-l-'amru tumma 409 lâ yunzarûna (8) walaw ja'alnâhu malaka-1-laja'alnâhu rajulan wa lalabasnâ 'alayhim mâ yalbisûna (9) walaqadi-stuhzi'a birusulim min qablika fahâqa bi-l-lad îna sahiru minhum mâ kânû bihî yastahzi'ûna (10) qui sîrû fî-l-'ardi tumma-nzurû kayfa kâna 'âqibatu-l-mukaddibîna(ll). Nous aurions beau d'envoyer du ciel un véritable Livre que chacun pourrait palper de ses mains, que les infidèles crieraient encore à la sorcel- lerie. (7) Ils disent: «Ne pourrait-on pas lui adjoindre un ange?» Si nous le lui avions adjoint, c'eût été leur fin. Et ils n'auraient plus un moment de ré- pit. (8) A supposer que nous leur ayons envoyé un ange, nous lui aurions donné la forme d'un homme et nous les aurions jetés dans la confusion qu'ils auraient voulu eux-mêmes créer. (9) D'autres Prophètes avant toi ont été détournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence (10) Dis: «Courez le monde et voyez ce qui est adve- nu à ceux qui ont traité nos Prophètes d*imposteurs»(ll). Les polythésites mus toujours par leur impertinence et leur obsti- nation ont mécru à toutes les révélations. Dieu montre leur cas en dis- ant que même si un Livre leur était descendu du ciel, écrit sur un parchemin et qu'ils le touchent de leurs mains, cela ne les aurait plus détournés de leur égarement pour suivre la voie droite et «ils auraient dit «Cela est évidemment de la pure magie». Même les preuves concrètes et palpables ne pourraient les dissua- der comme Dieu les avait décrits dans ces versets: «Nous aurions beau leur ouvrir les portes du ciel et leur en permettre l'ascension. Qu'ils di- raient: nos yeux nous ont abusés, nous sommes ensorcelés» [Coran XV, 14- 1 5] et: «S'ils voyaient un pan du ciel s'écrouler, ils diraient: «Ce sont des nuages amoncelés» [Coran LU, 44]. Ce ne sont donc que des paroles qu'ils ont proférées rien que pour démontrer leur opiniâtreté. «Ils disent: «Ne pourrait-on pas lui adjoindre un ange?» afin qu'il soit avec lui comme un avertisseur. Dieu leur répond: «Si nous le lui avions adjoint, c'eût été leur fin. Et ils n'auraient plus un moment de répit» En d'autres termes: si on leur faisait descendre vers eux des anges alors qu'ils se trouvent toujours dans leur état d'impiété, un châtiment venant de Dieu les aurait touchés, comme Dieu le confirme dans ces versets: «Le jour où les coupables verront les anges, ce ne sera pas, pour eux, une bonne nouvelle ce jour-là» [Coran XXV, 22] et: «Les anges ne descendent que si Allah le juge utile. Et alors le sort des infidèles est vite réglé» [Co- ran XV, 8]. Puis Dieu affirme Ses dires: «A supposer que nous leur ayons envoyé un ange, nous lui aurions donné la forme d'un homme et nous les aurions jetés dans la confusion qu'ils auraient voulu eux-mêmes créer» c'est à dire si Dieu a envoyé un ange, Il lui aurait donné l'apparence humaine afin qu'ils puissent discuter avec lui et en profiter des enseignements, alors ils auraient été perplexes et il aurait déguisé pour eux de la façon dont ils déguisent. Dieu l'affirme dans un autre verset quand II a dit: «Si la terre était peuplée de tendres séraphins, c'est un séraphin que J'y aurais en- voyé comme Prophète» [Coran XVII, 95]. Dieu, de par Sa miséricorde, a envoyé à chaque espèce de Ses créatures, un Prophète choisi parmi elles afin qu'elles puissent s'entretenir et tirer un bon parti de leur en- tretien comme il est affirmé dans ce verset: «Allah a marqué une ex- trême bienveillance aux fidèles en choisissant parmi eux un Prophète pour leur divulguer ses enseignements, les rendre meilleurs... jusqu'à la fin du verset. [Coran III, 164]. En commentant ce verset, Ad-Dahak rapporte qu'lbn Abbas a dit: «Si un ange était venu vers eux en d'autre forme humaine, ils ne pour- raient plus le regarder à cause de sa nature très lumineuse et ils au- raient été jetés dans une confusion qu'ils auraient eux-mêmes cherchée». D'autres Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence». Dieu a voulu par ce verset réconforter son Messager -qu'Allah le bénisse et le salue- dont son peuple a moqué de lui comme les autres peuples avaient raillé leurs propres Prophètes. Il lui a promis ainsi qu'aux fidèles la vic- toire, le secours et la fin heureuse dans les deux mondes. Puis Dieu s'adresse aux infidèles: «Courez le monde et voyez ce qui est advenu à ceux qui ont traité nos Prophètes d'imposteurs» C'est à dire réfléchissez bien et souvenez-vous de ce que Dieu avait fait des géné- rations passées qui s'étaient révoltées contre leurs Prophètes et les avaient traités de menteurs. II leur avait infligés un châtiment dans le bas monde, sauvegardé Ses Prophètes et ceux qui en avaient cru, et Il réserve aux infidèles un autre supplice dans la vie future. 411 qui limam-mâ fî-s-samâwâti wa-l-'ardi qui li-L-Lâhi kataba *alâ nafsihi-r- rahmata layajma'annakum 'ilâ yawmi-l-qiyâmati lâ rayba fïhi-l-ladîna hasiriï 'anfusahum fahum lâ yu'minûna (12) walahû mâ sakana fï-l-layli wa-n-nahâri wa huwa-S-SamTu-l-'Alîmu (13) qui 'agayra-L-Lâhi 'attahidu waliyyan fatiri-s-samâwâti wa-l-'ardi wahuwa yut'imu walâ yut'amu qui 'innT 'umirtu 'an 'akûnâ 'awwala man 'aslama walâ takûnanna mina-1- musrikîna (14) qui 'innT 'ahâfu 'in 'asaytu rabbî 'adâba yawmin 'azîmin (15) may-yusraf 'anhu yawma 'idin faqad rahimahû wa dâlika-1- fawzu-l-mubînu (16). Dis: «Quel est le maître des deux et de la terre?» réponds: «Allah. Il s'est imposé à Lui-même la clémence». H tous rassemblera au jour do juge- ment dernier sans aucun doute. Auront perdu leur âme ceux qui n'auront pas cru. (12) . Tout ce qui se situe dans la nuit et le jour lui appartient. H entend et sait tout (13). Dis: «Piendrais-je pour maître un autre qu'Allah, le créateur des deux et de la terre. Lui qui nourrit et qui n'est pas nourri? Dis: «J'ai reçu l'ordre d'être le premier à me soumettre et de ne pas me joindre à ceux qui reconnaissent des associés à Allah». (14) Dis: «je crains en désobéissant à Allah d'encourir un châtiment au jour dernier» (15). Ce- lui qui l'évitera, en pareil jour, c'est qu'il aura bénéficié de la clémence d'Allah. Le voila, le vrai bonheur»(16). Dieu certes est le Souverain du Royaume, Il s'est prescrit à Lui- même la miséricorde. Il est cité dans les deux Sahihs d'après Abou 412 Houraira que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque Dieu créa les créatures, Il fît un serment qu'il écrivit dans le livre qu'il garde auprès du Trône: «Ma clémence prévaut sur Ma colère». (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (I K «Il vous rassemblera an jour du jugement dernier sans aucun doute» qui est le jour de la résurrection dont les croyants n'en doutent plus. Quant aux infidèles et menteurs, ils ne cessent à en mécroire. fbn Ab- bas rapporte: «On demanda à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- au sujet de la comparution devant le Seigneur des mondes, y aura-t-il (en ce jour-là-) de l'eau? Il répondit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, certes il y aura de l'eau. Les amis de Dieu viendront aux bassins des Prophètes pour s'y désaltérer. Dieu enverra soixante-dix mille anges tenant aux mains de bâtons en fer pour en repousser les incré- dules» (Ce hadith est jugé étrange) (2) . «Auront perdu leur âme» au jour de la résurrection «ceux qui n'au- ront pas cru» et n'auront pas redouté le mal de ce jour. «Tout ce qui se situe dans la nuit et le jour Lui appartient» c'est à dire toutes les créatures soient-elles dans les cieux ou sur la terre, sont Ses serviteurs, sous Sa domination et à sa disposition. Puis II or- donne à Son serviteur et Messager Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- qu'il a envoyé pour appeler les hommes à l'unicité de Dieu en leur apportant le religion droite et les guidant vers le chemin droit de leur dire: «Prendrais-je pour maître un autre qu'Allah, le créateur des cieux et de la terre» qui est pareil à ce verset: «Dis: «O vous les igno- rants! allez-vous m'ordonner d'adorer un autre qu'Allah?» [Coran XXXIX, 64]. Cela signifie: Je ne prendrai plus un autre Seigneur que Dieu, l'Unique, qui n'a pas d'associé, le créateur des cieux et de la terre en les façonnant sans un exemple préalable. (1) ji^ U Ai ùji Jl> Jtt S ïjij» J cf ^ o-î .1^^ vJUî 01 ôy .a* tysT ^ Jl±J\ (2) : Jtt Ï*U v J* .^JL» vj &k ùu & & ïl Jj-j Ja* <_r-V o* 1 0" ^U; <&i ui^j t*u*iVi ùjûj^ Jbi pUy ù\ c»u 4*j ô\ if-Ju ^jjiji 413 «Lui qui nourrit et qui n'est pas nourri» Il est le dispensateur par ex- cellence qui pourvoit aux besoins de ses créatures et se suffit d'elles. Abou Houraira- que Dieu l'agrée- a rapporté: «Un Ansarien des habitants de Qouba' invita le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- à un repas, et nous partîmes avec lui. Le repas terminé, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- se lava les mains et dit: «Louange à Dieu qui nourrit les êtres et n'a pas besoin qu'on le nourrisse, Il nous a ac- cordé de ses grâces en nous guidant, nourrissant, abreuvant, nous habillant pour cacher notre nudité, et nous éprouvant au moyen d'une belle épreuve. Louange à Dieu en nous persévérant à L'adorer, qui se montre généreux sans cesse envers nous, nous Lui sommes toujours reconnaissants et nous ne pouvons plus nous passer de Lui. Louange à Dieu qui nous a nourris, abreu- vés, habillés, sauvés de l'égarement, donné la vue sans nous rendre aveugles et nous a donné la préférence sur beaucoup de ceux qu'il a créés. Louange à Dieu, Seigneur des mondes»* 1 *. Dis: «J'ai reçu l'ordre d'être le premier à me soumettre» parmi cette communauté «et de ne pas me joindre à ceux qui reconnaissent des asso- ciés à Allah» Dis: «Je crains en désobéissant à Alain d'encourir un châti- ment au jour dernier» le jour où tous les hommes seront rassemblés pour être jugés. «Celui qui l'évitera» c'est à dire ce supplice «C'est qu'il aura bénéficié de la clémence d'Allah» et de Sa miséricorde «Le voila le vrai bonheur». Ce verset est pareil à celui-ci «Celui qui échappera à l'en- fer et entrera au Paradis sera le vrai vainqueur» [Coran III, 185]. Ce sera certes le bonheur évident. (1) *M >l & jUuSll ^ >j :Jli *** M \y? £ g* fçJsf £ r£ (1) :JU j*£ à\ J^-j ùl 4& j*j *i ffjjA) «Jji j U\* JljjJI -V> JU 417 wa yawma nahSuruhum jamî'an tumma naqûlu li-l-ladîna 'asraktî 'ayna surakâ A 'ukumu-1-Iad îna kuntum taz'amûna (22) tumma lam takun fitnatuhum 'illa 'an qâlû wa-L-Lâhi rabbinâ ma kunnâ musrikîna (23) 'unzur kayfa kadabû *alâ A 'anfusihim wa dalla 'anhum mâ kânu yaftarûna (24) wa minhum may-yastami'u 'ilayka wa ja'alnâ 'alâ qulûbihim 'akinnatan 'ay-yafqahûhu wa fî 'âdânihim waqaran wa 'iy- yaraw kulla 'â A yati-l-lâ y'minû bihâ hatta 'idâ ja"ûka yujâdilûnaka yaqûlu-I-ladîna kafarîî 'in hâd3f 'illâ 'asâtîru-ï-'awwalîna (25) wa hum yanhawna 'anhu wa yan'awna L anhu wa 'in yuhlikûna 'illâ 'anfusahum wamâ yas'urûna (26). Le jour où nous les rassemblerons tous, nous dirons à ceux qui don- nent des associés à Allah: où sont les associés que vous attribuiez à Allah? (22) Us n'auront d'autre système de défense que de dire: «Par Allah, notre Seigneur, nous n'avons jamais donné d'associés à Allah. (23) Vois comment ils se renient eux-mêmes et comment les abandonnent les dieux qu'ils ont inventés. (24) Parmi eux, il y en a qui t'écoutent mais nous avons mis comme un voile sur leur intelligence pour qu'ils ne comprennent pas et nous avons endurci leur ouïe. Ils verraient n'importe quel signe, qu'ils n'y croi- raient pas. Et s'ils viennent à discuter avec toi, les infidèles, ils disent: «ce ne sont là que' de vieux contes. (25) Il détournent les autres du Coran et s'en éloignent eux-mêmes. Ils ne nuisent ainsi qu'à eux-mêmes sans s'en douter. (26). Au jour de la résurrection où les polythéistes seront rassemblés, Dieu leur demandera au sujet des idoles et statues qu'ils adoraient en dehors de Lui en leur disant: «Où sont les associés que vous attribuiez à Allah?» comme il est cité dans un autre verset: «Dieu leur dira, le jour où II les appellera: «Où sont mes prétendus associés?» [Coran XXVIII, 62]. Leur prétexte né sera alors que dire: «Par Allah, notre Seigneur, nous n'avons jamais donné d'associés à Allah. 418 Ibn Abi Hatem rapporte d'après Sa'id Ben Joubaïr qu'un homme demanda à Ibn Abbas: «O Ibn Abbas, j'ai entendu ces dires de Dieu: «Par Allah, notre Seigneur, nous n'ayons jamais donné d'associés à Allah», comment tu les interprètes?» Il lui répondit: «Lorsqu'ils se sont aperçus que nul n'entrera au Paradis s'il ne s'acquitte pas de la prière, ils dis- ent les uns aux autres: «Renions tout» et ils le renient. Dieu alors met- tra un sceau sur leurs bouches, leurs mains et pieds parleront et ne pourront rien cacher à Dieu. Eprouves-tu quelque chose de cela dans ton for intérieur? Rien n'a été révélé dans le Coran sans qu'il ne soit pour une cause déterminée, mais vous ne connaissez pas son inter- prétation. C'est pourquoi Dieu a dit l'égard de ces gens-là: «Vois com- ment ils se renient eux-mêmes et comment les abandonnent les dieux qu'ils ont inventés». Ces dires de Dieu sont pareils à ceux-ci: «On leur dira: «Où sont donc ceux que tous ayez associés à Dieu?». Ds répondront: «Ils se sont écartés de nous» [Coran XL, 73-74], «Parmi eux, il y en a qui t'écoutent mais nous avons mis comme un voile sur leur intelligence pour qu'ils ne comprennent pas et nous avons en- durci leur ouïe. Us verraient n'importe quel signe, qu'ils n'y croiraient pas» certains de ces gens-là viennent vers toi pour t'écouter réciter du Co- ran, mais cela ne leur servit à rien car Dieu a placé un voile épais sur leurs cœurs et leurs oreilles sont frappés de surdité, en vérité ils n'en- tendent rien, ne comprennent rien de ce qui leur est récité, et ils sont pareils à ces incrédules cités dans ce verset: «Celui qui prêche les infi- dèles ressemble à quelqu'un qui crie à un homme qui ne perçoit que de sons et du bruit» [Coran 11,171]. Quoiqu'ils voient comme signes évidents irréfutables, ils n'y croient plus et n'y comprennent rien car «Si Allah leur avait reconnu quelque aptitude, Il se serait employé a les convaincre» [Coran VIII, 23], Ces gens-là, lorsqu'ils viennent discuter avec toi, étant infidèles, disent: «ce ne sont là que de vieux contes» et prétendent que tout ce que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- leur apporte est tiré des histoires racontées par les anciens* 1 *. (1) Malgrée que la chaîne de transmission de ce hadith est faible, on trouve que les hadiths relatifs à l'intercession le corroborent, 419 «Ils détournent les autres du Coran et s'en éloignent eux-mêmes» On a donné à ce verset deux interpétations: La première: Ils interdisent aux hommes de suivre le chemin de la vérité, de croire au Prophète et de se soumettre aux prescriptions du Coran, lis commettent ainsi un double acte abominable: ils n'en profitent pas et ne laissent pas les autres en profiter. Ibn Abbas a dit aussi: «Ils font écarter les gens de Mouhammad -qu'Allah le bénisse et ie salue- pour ne pas croire en lui». Mouhammad ben Al-Hanafia a soutenu cette opi- nion, qui s'avère plus correcte, et a raconté que les polythéistes de Qoraich empêchaient les hommes de se rendre chez l'Envoyé de Dieu -qu'Allah ie bénisse et le salue-. La deuxième: Ce verset fut révélé à propos d'Abou Taleb, selon les dires d'Ibn Abbas rapportés par Soufian Al-Thawri, qui protégeait son neveu des méfaits des impies. Quant à Sa'id Ben Abi Hilal, il a dit: «Ce verset fut descendu au sujet des oncles paternels du Prophète -qu'Allah le bé- nisse et le salue- qui étaient au nombre de dix et qui déclaraient être à ses côtés en public, mais au fond, ils lui couvaient la plus grande hosti- lité. «Ils ne nuisent Jnsi qu'à eux-mêmes sans s'en douter» car leur agis- sement ne leur prc ;ure que la perdition sans en avoir connaissance. walaw tara Md wuqifû 'alâ-n-nâri faqâlû yalaytanâ nuraddu walâ mikad- dibu bi *ïyâti rabbina wa nakûna mina-l-mu'minîna (27) bal badâ lahum mâ kânû yuhfûna min qablu walaw ruddû la *adû lima nuhû 'anhu wa 420 'innahum lakâdibûna (28) wa qâlïï 'in hiya 'illâ hayâtunâ-d-dunya wamâ nahnu bimab'ût îna (29) walaw tara* 'id wuqifû 'alâ rabbihim qâla 'alaysa hâdâ bi-l-haqqi qâlû balâ wa rabbinâ qâla fadûqû-l-'adâba bimâ kuntum takfurûna (30). Si tu te trouves là le jour où ils seront sur le point d'entrer en enfer, tu les entendras dire : «Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne traiterions plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants» (27). Certes, ce qu'ils cachaient sera étalé au grand jour. S'ils y revenaient sur terre? Ils referaient ce qui leur a été défendu. En vérité, ce sont des menteurs. (28) Ils disaient: notre vie, ce n'est que celle de ce monde et nous ne serons pas ressuscites. (29) Si tu les voyais le jour où ils comparaîtront devant leur Seigneur! Eh bien, leur dira-t-Il, n'est-ce pas là ce que je vous avais annoncé? Oui, par notre Seigneur. Il ajoutera: «Goûtez le châtiment que vous vaut votre impiété. (30). Dieu décrit la situation des incrédules au jour de la résurrection où ils verront les chaînes, les carcans et la frayeur de ce jour solennel. Ils diront alors: «Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne traiterions plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants» Ils souhaiteraient revenir au bas monde pour faire les bonnes actions, croire aux signes du Seigneur et être crédules. f «Certes, ce qu'ils cachaient sera étalé au grand jour» voilà ce qui ap- paraîtra en ce jour-là ce qu'ils dissimulaient auparavant d'incrédulité, d'obstination et de mensonge, même s'ils avaient renié tout cela dans le bas monde. Une autre interprétation est aussi probable et qui est la suivante: Ce verset concerne les hypocrites qui déclaraient aux gens leur foi mais ils n'étaient qu'infidèles en couvant leur impiété, et ce sera leur cas au jour du jugement dernier où tout sera étalé au grand jour. Mê- me si cette sourate était révélée cela ne contredirait pas l'attitude de certains habitants de Médine et des bédouins qui étaient autour d'elle, à savoir que Dieu a parlé de l'hypocrisie dans la sourate de l'Araignée révélée à La Mecque quand II a dit: «Dieu connaît parfaitement les croyants et H connaît parfaitement les hypocrites» [Coran XXIX, II]. Ce sera alors les paroles de ces hypocrites lorsqu'ils verront te supplice et constateront que ce qu'ils dissimulaient d'impiété et d'hypocrisie leur sera étalé. 421 Le souhait qu'ils formuleraient au jour de la résurrection d'être re- venus sur terre» ne sera pas issu de leur désir d'être croyants et d'avoir la foi, ce sera plutôt à cause de leur grande frayeur du châti- ment qu'ils voudraient éviter. C'est pourquoi Dieu a dit ensuite: «ils re- feraient ce qui leur a été défendu. En vérité ce sont des menteurs» car II connaît parfaitement le tréfonds de leurs cœurs en disant: «Ils disaient: notre vie, ce n'est que celle de ce monde et nous ne serons pas ressuscites». Ils reniaient qu'il y aura une résurrection et un compte à rendre. «Si tu les voyais le jour où ils comparaîtront devant leur Seigneur! Eh bien leur dira-t-II, n'est-ce pas là ce que je vous avais annoncé?» c'est à dire: ce jour du rassemblement n'est-il pas une vérité et non une erreur comme vous y pensiez? «Oui» par notre Seigneur» ils avoueraient sans pouvoir renier. On leur dira: «Goûtez le châtiment que vous vaut vo- tre impiété» et pour prix de votre incrédulité $3 îjé & m j$£ $ & 5t a% m & ^ a qad hasira-l-lad îna kaddabû biliqâ'i-L-Lâhi hattâ 'idâ jâ A, athumu-s- sâ'atu bagtatan qâlû yâ hasratanâ *alâ mâ farratnâ fîhâ wa hum yahmilûna 'awzârahum *alâ zuhûrihim 'alâ sa* 'a mâ yazirûna (31) wama- 1-hayâtu-d-dunya 'iliâ la'ibun wa lahwun wa laddâru-l-'âhiratu hayru-1- lil-ladîna yattaqûna 'afalâ ta'qilûna (32). Quelle mésaventure pour ceux qui ont nié le retour à Allah lorsque l'heure fatale les suprendra! Ils diront: Malheureux que nous sommes d'avoir négligé cette éventualité! Leur dos pliera sous le poids de leurs pé- chés. Quel pénible fardeau. (31). La vie de ce monde n'est que jeu et futi- lité. La vie future est le plus grand bien pour ceux qui craignent. Allez-vous réfléchir?(32). Seront perdus sûrement ceux qui traitent de mensonge la rencon- tre de Dieu lorsque l'Heure viendra soudainement à eux et regretteront 422 les mauvaises actions qui ils avaient commises. «Ils diront: Malheureux que nous sommes d'avoir négligé cette éventualité» Leur dos pliera sous le poids de leurs péchés. Quel pénible fardeau». Ibn Abi Hatem rapporte que Abou Marzouq a dit: «Lors de sa ré- surrection de la tombe, le pervers ou l'infidèle, rencontrera une per- sonne la plus laide qu'il avait jamais vue dans son vivant et la plus puante. Il lui demandera: «Qui es-tu?». - Ne me reconnais-tu pas? répondit-elle. - Non par Dieu, répliquera ra l'infidèle, or Dieu a enlaidi ton visage et empuanté ton odeur. Et la per- sonne de riposter: «Je suis tes mauvaises actions qui étaient les plus abominables et les plus infectes dans le bas monde. Tu m'as tant en- fourchée, viens maintenant que et je te monte» C'est le sens des dires de Dieu: «Leur dos pliera sous le poids de leurs péchés». La vie du bas monde, qu'ils avaient préférée à l'autre, n'est que jeu et divertissement. Quant à la vie de l'au-delà elle est: «le plus grand bien pour ceux qui craignent». a ? « K ipb tes if 4*3 cl + © qad naiamu 'innahû layahzunuka-l-lad î yaqûlûna fa'innahum lâyukadd- ibûnaka walâkinna-z-zâlimîna bi *a yâti-L-Lâhi yajhadûna (33) walaqad kuddibat rusulum-min qablika fasabarû 'alâ mâ kuddibû wa 'ûdû hatta 'atâhum nasrunâ walâ mubaddila li kalimati-L-Lâhi walaqad ja 'aka min naba'î-l-mursalîna (34) wa'in kâna kabura 'alyka Trâduhum fa'ini- stata'ta 'an tabtagiya nafaqan fî-l-'ardi 'aw sullaman fî-s-samâ A 'i 423 fata'tiyahum bi *ayatin walaw sa 'a-L-Lâhu lajama'ahum 'alâ-l-hudâ falâ takûnanna mina-l-jâhilîna (35) 'innamâ yastajîbu-l-ladîna yasma'una wa- 1-mawtâ yab'atuhumu-L-Lâhu tumma 'ilayhi yurja'ûna (36). Nous savons que leurs propos t'affligent. Ce n'est pas toi qu'ils traitent d'imposteur. Mais ces misérables suspectent les signes d'Allah. (33) Des Prophètes ont été traités d'imposteurs avant toi. Us supportèrent ces injures et furent même molestés jusqu'au jour où nous leur donnâmes assistance. Les principes d'Allah sont immuables. Tu connais maintenant la vie des Prophètes. (34) Leur opposition te pèse. Et si ça ne dépendait que de toi, tu creuserais une galerie sous terre ou tu hisserais une échelle au ciel pour leur apporter un miracle. Mais si Allah voulait, H réunirait tous les hom- mes dans la bonne voie! Ne pense pas comme un ignorant. (35). Seuls ré- pondront à ton appel ceux qui t'écoutent. Les infidèles, Allah les ressuscitera et ils comparaîtront devant lui. (36). Comme les impies se sont opposés au Prophète -qu'Allah le bé- nisse et le salue-, l'ont contredit et l'ont traité de menteur, Dieu veut le réconforter en lui faisant connaître qu'il est au courant de leurs méfaits et l'exhorte à ne plus se lamenter sur leur sort. Il lui dit dans d'autres versets: «Que ton âme ne se répande pas en regrets sur eux» [Coran XXXV, 8] et: «H se peut que tu te consumes de chagrin parce qu'ils ne sont pas croyants» [Coran XXVI, 2] et: «Iras-tu jusqu'à mourir de chagrin qu'ils refusent de croire» [Coran XVIII, 6]. Pour rassurer son cœur en le consolant toujours II lui dit «Ce n'est pas toi qu'ils traitent d'imposteur» en leur communiquant le message «mais ces misérables suspectent les signes d'Allah» car ils y mécroient et les repoussent. A ce propos Al-Hakem rapporte qu'Abou Jahl aurait dit au Pro- phète -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Nous ne te traitons pas de menteur mais nous renions ce que tu nous apportes» Dieu à cette oc- casion fit révéler ce verset». Ibn Abr Hatem rapporte d'après Abou Yazid Al-Madani que le Pro- phète -qu'Allah le bénisse et le salue- rencontra un jour Abou Jahl et lui serra la main. Un homme dit à Abou Jahl: «Pourquoi serres-tu la main ^cet apostat?» Il lui répondit: «Par Dieu, je connais bien qu'il est un Prophète. Mais depuis quand étions-nous les suivants de Bani Abd 424 Manaf?» Et Abou Yazid de réciter ce verset: «Ce n'est pas toi qu'ils trai- 1 tent d'imposteur. Mais ces misérables suspectent les signes d'Allah». Mouhammad Ben Ishaq raconte d'après Az-Zouhari cette histoire: «Une nuit chacun d'Abou Jahl, Abou Soufian et AI-Akhnas Ben Chou- raîq vint à part auprès de la demeure du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- pour écouter la récitation du Coran, et nul parmi eux ne fut au courant de la présence des autres. Ils y demeurèrent jusqu'à la pointe du jour, quand ils se dispersèrent ils se rencontrèrent et chacun d'eux demanda à ses deux compagnons: «Qu'est-ce que vous y êtes venus faire?» S 'a percevant qu'ils sont venus pour le même but, ils s'engagèrent à ne plus y revenir de peur que les Qoraïchites ne le sa- chent et viennent à leur tour et soient épris par la récitation. La nuit suivante chacun d'eux revint croyant que ses deux compa- gnons n'y viennent pas en respectant l'engagement. Mais le matin ils se rencontrèrent, se blâmèrent et s'engagèrent de nouveau à ne plus y revenir. La troisième nuit l'événement se répéta. AI-Akhnas ben Chouraïq prit sa canne et se dirigea vers la demeure d'Abou Soufian. Il lui dit: «O Abou Handhala, que penses-tu de ce que tu as entendu de la réci- tation de Mouhammad?» Abou Soufian de répondre: «Ô Abou Thala- ba, par Dieu, j'ai entendu tant de versets dont je saisis bien le sens et d'autres dont j'ignore pourquoi ils ont été révélés». AI-Akhnas répliqua: «Et moi aussi j'éprouve les mêmes sentiments» puis il partit chez Abou Jahl, entra chez lui et lui dit: «Ô Abou Al Hakam! Que penses-tu de ce que tu as entendu réciter par Mouhammad?» Abou Jahl répondit: «Ce que j'ai entendu? Eh bien, nous nous sommes disputé l'honneur avec les Banou Abd Manaf: ils ont donné à manger et nous en avons donné, ils ont supporté des charges et nous l'avons fait à notre tour; ils ont fait la chanté et nous l'avons faite aussi, qu'à la fin nous fûmes également excellents en tout. Ils nous dirent: «Il y a un Prophète des nôtres qui reçoit les révélations quand est-ce que vous aurez le vô- tre?» Quant à nous, nous ne croirons plus en lui et nous ne déclare- rons point qu'il est véridique». AI-Akhnas le quitta alors et s'en alla. Ibn Jarir rapporte qu'en commentant ce verset: «Nous savons que leurs propos t'affligent... jusqu'à la fin; As-Souddy a dit: «Le jour de Badr, Al-Akhnsa dit à Bani Zouhra: «Ô Bani Zouhra! Mouhammad est 425 le fils de votre sœur. Vous avez plus le droit de le défendre: S'il était un Prophète vous ne le combattriez pas aujourd'hui, et s'il était men- teur vous l'auriez défendu comme on défend le fils de la sœur. Cessez tout jusqu'à ce que je rencontre Abou Al-Hakam. Si Mouhammad aura le dessus, vous rentrerez chez vous sains et saufs. Mais s'il sera vain- cu, les hommes de votre tribu ne vous nuiront pas». Al-Akhnas partit, eut un tête-à-tête avec Abou Jahl et lui dit: «Ô ABou Al-Hakam, dis- moi: Mouhammad est-il sincère ou menteur? Personne de Qoraïch ne se trouve avec nous pour écouter notre conversation» Abou Jahl ré- pondit: «Malheur à toi! Mouhammad est sincère et n'a jamais menti. Si les Banou Qassy s'empareront de l'étendard (le pouvoir) la Siqaya (la charge d'abreuver les pèlerins) la Hijaba (la garde de la Ka'ba) et la prophétie, qu'en restera-t-il alors aux Qoraîchites?» Voilà le sens des dires de Dieu: «Ce n'est pas toi qu'ils traitent d'imposteur. Mais ces misé- rables suspectent les signes d'Allah» Les signes d'Allah ne sont que Mou- hammad -qu'Allah le bénisse et le salue- et son message. «Des Prophètes ont été traités d'imposteurs avant toi. Ils supportèrent ces injures et furent même molestés jusqu'au jour où nous leur donnâmes assistance» Ces paroles divines sont un réconfort et une consolation au Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- qui a subi les méfaits de son peuple, un ordre d'être patient comme ont été patients ceux des Pro- phètes qui étaient doués d'une ferme résolution, une promesse du se- cours comme ils ont été secourus et la victoire comme elle leur a été accordée après ce qu'ifs avaient enduré de leurs peuples, cette victoire promise dans les deux mondes. Voilà le sens des dires de Dieu. «Les principes d'Allah sont immuables» qui ne seront jamais modifiés, comme Dieu l'affirme dans ces versets: «Notre Parole a déjà été adressée à nos serviteurs, les Prophètes. Ce sont eux qui seront secourus, et notre armée sera victorieuse» [Coran XXXVII, 171-173]. et: «Dieu a écrit: «Moi et mes Prophètes, nous vaincrons sûrement» Dieu est fort et puissant» [Coran LVIII, 21]. Dieu rappelle à Son Prophète: «Tu connais maintenant la vie des Prophètes» comment ils ont été secourus et ont eu le dessus sur ceux qui les avaient traités de menteurs et, ô Prophète, tu auras la même chose même si «leur opposition te pèse» en s'éloignant de toi. «Et si ça ne dépendait que de toi, tu creuserais une galerie sous terre ou tu hisserais une échelle au ciel» pour leur en rapporter un Signe meilleur de ce que 426 tu leur as apporté, fais-le si tu en es capable. «Mais si Allah voulait, H réunirait tous les hommes dans la bonne voie! Ne pense pas comme un igno- rant» comme Dieu a dit dans un autre verset: «Si ton Maître l'avait voulu, l'univers entier aurait embrassé sa foi» [Coran X, 99]. Ibn Abbas a dit: «L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- désirait ardem- ment que les gens crussent en lui en suivant le chemin droit qu'il avait tracé. Mais Dieu l'informa que ceux que Dieu avait voulu leur accorder le bonheur le suivraient. Il lui dit: «Seuls répondront à ton appel ceux qui t'écouteut» qui comprennent ses paroles et qui sont avertis au moyen du Rappel qui est le Coran. Quant aux infidèles qui possèdent des cœurs morts «Allah les ressuscitera et ils comparaîtront devant Lui» Dieu les a désignés ainsi en se moquant d'eux et les méprisant. waqâlû lawla nuzzila *alayhi 'â A yatum-mir-rabbihî qui 'inna-L-Lâha qâdirun 'alâ 'ay-yunazzila 'â A yatan walâkinna 'akt rahum lâ ya'lamûna (37) wamâ min dâ A bbatin fî-l-'ardi walâ tâ'irin yatîru bijanâhayhi 'ilîtf 'umamun 'amtâlukum mâ farratnâ fî-l-kitâbi min §ay'in tumma 'ilâ rabbihim yuhsarûna (38) wa-l-ladîna kaddabû bi *ayâtinâ summun wa bukmun fî-z-zulumâti may-yasVi-L-Lâhu yadlilhu wa may- yasa' yaj'alahu 'alâ sirâtim-mustaqîmin (39). Us disent: «Pourquoi son Seigneur ne lui permet-Il pas de faire un mi- racle? Réponds-leur: «Faire un miracle est dans le pouvoir d'Allah, mais la plupart ne le savent pas. (37). Il n'y a pas de bêtes sur terre ou d'oiseaux volant de leurs ailes qui ne vivent en société comme vous. Nous n'avons rien omis dans le Livre de la création. Comme tous les autres êtres, ils retourne- ront à leur Seigneur. (38) Ceux qui traitent nos signes de mensonge sont comme des sourds-muets titubant dans les ténèbres. Allah égare qui II veut, comme H met qui II veut dans la voie droite (39). 427 Les polythéistes, mûs toujours par leur obstination, disaient: «Pourquoi un signe qui soit un miracle de son Seigneur n'est-il pas descendu sur le Prophète», rien que pour se montrer opiniâtres, comme quand ils lui ont dit: «Nous ne t'accorderons notre confiance que le jour où tu feras jaillir du sol une source» [Coran XVII, 90]. Il lui or- donne de leur répondre: «Faire un miracle est dans le pouvoir d'Allah, mais la plupart ne le savent pas» c'est à dire: Dieu à tout moment est ca- pable de faire descendre un miracle mais sa sagesse le retarde au temps opportun. Car s'il l'avait descendu et que les gens n'y croyaient pas, Il aurait hâté leur châtiment comme II l'avait infligé aux généra- tions précédentes comme II le montre dans ce verset: «Si nous ne fai- sons plus de miracles, c'est que les générations passées n'y ont pas cru. A quoi a servi que nous ayons envoyé aux Tbémoudites une véritable cha- melle? Ils n'en persistèrent pas moins dans leurs erreurs. Nous n'envoyons des miracles que pour avertir» [Coran XVII, 59] et aussi dans ce verset: «Si nous le voulions, nous ferions descendre du ciel un signe sur eux; leurs nuques se courberaient alors devant lui» [Coran XXVI, 4]. «Il n'y a de bêtes sur terre ou d'oiseaux volant de leurs ailes qui ne vi- vent en société comme vous» Ces sociétés, comme a dit Moujahed, sont des espèces classifiées dont chacune porte un nom particulier. Mais Qatada précise que hommes, bêtes, oiseaux et génies forment des communautés différentes. Enfin As-Souddy a dit que bêtes et oiseaux forment des sociétés commes les humains. «Nous n'avons rien omis dans le Livre du Coran» c'est à dire que Dieu connaît parfaitement ce qu'il a créé sans en rien oublier, comme Il pourvoit à leurs besoins soient-elles de bêtes terrestres ou aquati- ques, comme II a dit: «Il n'y a pas de créature sur terre qui n'attende d'Allah sa nourriture, dont Allah ne connaisse à la fois la demeure et le lieu de sa mort.» «Tout est écrit dans le Livre authentique» [Coran XI, 6] C'est à dire Il connaît aussi bien leurs noms que leurs nombres et leurs mouve- ments sur terre. Il a dit aussi: «Combien d'animaux sont incapables d'as- surer leur propre subsistance! C'est Allah qui pourvoit à leur nourriture et à la vôtre» [Coran XXIX, 60]. Toutes ces créatures retourneront à leur Seigneur même les ani- 428 maux selon ce verset: «Lorsque les bêtes sauvages seront rassemblées» [Coran LXXXI, 5]. Abou Dzarr raconte: «Etant assis auprès de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- deux chèvres se cognèrent à coups de cornes. Il nous dit: «Savez-vous pourquoi ces deux chèvres se cognent? - Non, répondîmes-nous. Il répliqua: «Dieu certes le connaît et II jugera en- tre elles» Nous quittâmes l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- après qu'il nous ait parlé de chaque oiseau qui vole de ses ailes dans le ciel. (Rapporté par Ahmed, Ibn Jarir et Âbdul Razzaq) (1) . En commentant ce verset: «Il n'y a pas de bêtes ou d'oiseaux... jus- qu'à ils retourneront à leur Seigneur» Abdul Razzaq rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Toutes les créatures seront rassemblées au jour de la résurrection: hommes, bêtes, animaux et oiseaux. Dieu les jugera équitablement au point où on donnera à une bête non cornue ses droits d'une autre cornue. Puis on dira à ces animaux: «Soyez de la terre» C'est pourquoi l'infidèle s'écriera - en ce jour- là: «Si seulement je pouvais être poussière» [Coran LXXVIII, 40] (1) . «Ceux qui traitent nos signes de mensonge sont comme des sourds- muets titubant dans les ténèbres» Les infidèles sont pareils, dans leur ignorance et leur égarement, à des gens sourds qui n'entendent rien, à des muets qui ne peuvent proférer aucune parole, qui vivent dans les ténèbres. Comment pourraient-ils en sortir pour trouver la voie droite? Dieu les a décrits aussi dans d'autres versets en disant: «Sourds, muets (1) S Jj-g JUi lt j!ji* iij ytû» yj ^> u r&kï r .î ^ ^ j 41 Ja* ^ £Ui ^ JTj ^kil, v^aJIj ^îl^JI tîb^Ifl rji r+lf jLiJi 429 et aveugles, ils ne peuvent plus retrouver la bonne voie» [Coran il, 18] et: «Elles sont encore semblables à des ténèbres sur une mer profonde: une va- gue la recouvre, sur laquelle monte une autre vague; des nuages sont au- dessus. Ce sont des ténèbres amoncelées les unes sur les autres. Si quel- qu'un étend sa main, il peut à peine la voir. Celui à qui Dieu ne donne pas de lumière, n'a pas de lumière» [Coran XXIV, 40] Tout dépend de la vo- lonté de Dieu qui égare qui II veut, comme II place qui II veut sur un chemin droit. qui 'ara'aytakum 'in 'atakum 'ad âbu-L-Lâhi *aw 'atâtkumu-s-sâ'atu 'agayra-L-Lâhi tad'ûna 'in kuntum sâdiqîna (40) bal 'iyyâhu tad'ûna fayaksifu mâ tad'ûna Mlayhi Mn sa 'a wa tansawna mâ tusrikûna (41) walaqad 'arsalna 'ilâ 'umamim-min qablika fa'ahad nâhum bi-l-ba'slf'i wa-d-darrï'i la'allahum yatadarra'ûna (42) falawîa 'id ja 'ahum ba'sunâ tadarra'u walâkin qasat qulûbuhum wa zayyana lahumu-£-saytânu mâ kânû ya'malûna (43) falammâ nasû mâ dukkirû bihî fatahnâ 'alayhim 'abwâba kulli say'in hattâ 'idâ farihu bima 'ûtû 'ahad nâhum bagtatan fa'idâ hum mublisûna (44) faquti'a dâbiru-l^qawmi-l-lad îna zalamû wa-1- hamdu li-L-Lâhi rabbi-l-'âlamîna (45). Dis: Si une calamité vous frappait ou que la mort vous surprenne, invo- queriez-vous quelqu'un d'autre qu'Allah? A supposer que vous soyez sincè- res. (40) A n'en pas douter, c'est Lui que vous invoqueriez. S'il voulait, Il pourrait écarter les malheurs que vous craignez* Vous oublieriez alors tous les dieux que vous Lui associez. (41) Nous avons envoyé des Prophètes aux 430 générations qui t'ont précédé. Nous leur avons infligé des fléaux et des épi- démies pour qu'elles se soumettent. (42) Que ne se sont-elles soumises quand nous leur avons montré notre force? Au contraire, leurs cœurs se sont endurcis et Satan les abusa sur leurs actions en les faisant paraître plus bel- les. (43) Lorsqu'elles eurent oublié nos enseignements, nous ouvrîmes toutes grandes devant elles les portes de la félicité. Nous les laissâmes s'étourdir de plaisir, puis les surprîmes à l'improviste les jetant dans la consternation. (44) Ainsi a été anéantie chaque génération d'infidèles. Gloire à Allah, le maître de l'univers. (45). Etant le créateur de tout l'univers, Dieu fait ce qu'il veut, nul ne s'oppose à son jugement, dispose de tout ce qu'il a créé, nul ne peut repousser ce qu'il décide, n'a pas d'associés, et donne à quiconque Lui demande. Dieu dit aux hommes: «Si une calamité vous frappait ou que la mort vous surprenne, invoqueriez-vous quelqu'un d'autre qu'Allah?» A supposer que vous soyez sincères?» Une question dont la réponse est déjà connue par les hommes que nul autre que Dieu ne puisse être in- voqué. Puis II l'affirme dans le verset qui s'ensuit: «A n'en pas douter, c'est Lui que vous invoqueriez. S'il voulait, Il pourrait écarter les malheurs que vous craignez. Vous oublieriez alors tous les dieux que vous Lui asso- ciez» c'est à dire en cas de nécessité vous n'invoquerez que Lui et vous vous passerez des idoles et statues, comme II le montre égale- ment dans ce verset: «Si un péril sur mer vous menace, c'est en vain que vous invoquez d'autres divinités qu'Allah» [Coran XVII, 67]. «Nous avons envoyé des Prophètes aux générations qui t'ont précédé. Nous leurs avons infligé des fléaux» tels que la gêne, la pauvreté et l'indi- gence «et des épidémies» les maladies diverses «pour qu'elles se soumet- tent» en invoquant Dieu, L'implorant et s'humiliant devant Lui. «Que ne sont-elles soumises quand nous leur avons montré notre force?» Si seulement, une fois ces générations affligées, imploraient leur Seigneur: «Au contraire, leurs cœurs se sont endurcis et Satan les abu- sa sur leurs actions en les faisant paraître plus belles» qui comportaient du polythéisme, de l'obstination et de mauvais actes. Lorsque ces généra- tions eurent oublié ce qui leur avait été rappelé «nous ouvrîmes toutes grandes devant elles les portes de la félicité» en leur accordant tout genre de bienfaits, les ménageant et leur donnant un répit. «Nous les laissâ- mes s'étourdir de plaisir» en jouissant des biens et des enfants «Puis les 431 surprîmes à l'improviste» brusquement sans s'en apercevoir «les jetant dans la consternation» et elles se trouvèrent désespérées. Qatada a commenté cela en disant: Lorsque Tordre de Dieu sur- prend un peuple, Il le prend lors de son ivresse et sa délectation. Donc il ne faut pas se croire qu'on est à l'abri du stratagème de Dieu, car seuls les pervers se font berner par ce stratagème. L'imam Ahmed a rapporté d'après 'Ouqba Ben Amer que le Pro- phète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque tu vois Dieu accor- der à l'infidèle de Ses bienfaits, Il ne fait que le ménager» Puis il récita ce verset: «Lorsqu'elles eurent oublié nos enseignements.. .jusqu'à la fin». ( Rappoté par Ahmed, Ibn Jarir et Ibn Âbi Hatem) fl \ Oubada Ben As-Samet a rapporté que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- disait: «Lorsque Dieu veut donner la longévité et la prospérité à un peuple, Il lui accorde la chasteté et la modération. Par contre lorsqu'il veut les déraciner, Il leur ouvre une porte de perfidie, «Nous les laissâmes s'étourdir de plaisir, puis les supprimes a l'improviste les jetant dans la consternation», comme II a dit: «Ainsi a été anéantie chaque génération d'infidèles. Gloire à Allah, le maître de l'univers» (Rap- porté par Ahmed et Ibn Abi Hatem/ 3) , fi % '4 S J# JB pSb pï * £5 Si m S (1) LuJ) p V 1 ^ à\ cjj :Jtt Sf> y^i tj* & M* & ^ W ^ '(r 7 ^ ^ ù*b jo* °Lîj) (2) ^ P LJ j! fiit f ^ 41 ^1 lil :J^, jir ^ dl 432 qui 'ara'aytum 'in 'ahadâ-L-Lâhu sam'akum wa 'absârakum wa hatama 'alâ qulûbikum man 'ilâhun gayru-L-Lâhi ya'tikum bihi-n-zur kayfa nusarrifu-l-'a yâti tumma hum yasdifûna (46) qui 'ara'aytakum 'in *atâkum 'adâbu-LrLâhi bagtatan 'aw jahratan hal yuhlaku 'illâ-l-qawmu- z-zâlimûna (47) wama nursilu-l-mursalîna 'illâ mubassirîna wa mundirîna faman 'â A mana wa *aslaha falâ hawfun 'alayhim walâ hum yahzanûna (84) wa-l-ladma kaddabû bi 'ayâtina yamassuhumu-l-'adâbu bimâ kânû yafsuqûna (49). Dis: Que deviendriez-vous si Allah vous privait de l'ouïe et de la vue et sH étouffait votre sensibilité? Quel autre que Lui pourrait vous les rendre? Considérez la variété de formes que revêtent nos enseignements et, malgré cela, ils ne se laissent pas convaincre* (46) Dis: Que diriez-vous si Allah vous frappait à l'improviste ou au grand jour? Que seuls les insoumis sont anéantis. (47) Nos Prophètes n'ont d'autre mission que d'annoncer la bonne nouvelle et d'avertir. Ceux qui croient et s'amendent ne connaîtront ni crainte ni tristesse. (48) Ceux qui traitent nos signes de mensonge subiront un châtiment qui sera calculé d'après leur faute. (49). Dieu ordonne à Son Prophète de dire à ces menteurs rebelles «Que deviendriez-vous si Allah vous privait de l'ouïe et de la vue» comme Il vous leur a accordées lors de votre création, comme II l'affirme dans ce verset: «C'est Lui qui vous a fait naître; Il vous a donné l'ouïe, la vue...» [Coran LXVII,23]. Ou bien selon une autre interpétation: Il ne les laisse pas profiter de ce qu'ils voient ou entendent. C'est pourquoi II a dit ensuite «et s'il étouffait votre sensibilité» en mettant un sceau sur leurs cœurs, comme II a dit dans d'autres versets: «Dieu se place entre l'homme et son cœur» [Coran VIII, 24] et: «Qui est le maître de l'ouïe et de la vue» [Coran X, 31]. «Quel autre que Lui pourrait vous les rendre?» s'il voulait les enlever aux hommes, y a-t-il d'autres divinités qui puissent les leur rendre?». C'est pourquoi II dit après: «Considérez la variété de formes que revêtent 433 dos enseignements» c'est à dire comment Dieu utilise les signes clairs et évidents pour démontrer qu'il n'y a d'autres divinités hormis Lui et que les autres qu'adorent les infidèles sont erreur et futilité. Puis malgré ce- la ils s'en détournent, repoussent tes gens et les empêchent de suivre la vérité. «Dis: Que diriez-vous si Allah vous frappait a l'improviste on an grand jour?» en vous infligeant son châtiment sans que vous l'attendiez? «Que seuls les insoumis sont anéantis» car les impies sont pris par leur polythéisme tandis que Dieu sauve ceux qui n'adorent que Lui sans rien Lui associer, et ils n'éprouvent ni crainte ni tristesse. «Nos Prophètes n'ont d'autre mission que d'annoncer la bonne nouvelle et d'avertir» car la bonne nouvelle de la grâce de Dieu n'est adressée qu'aux fidèles, et l'avertissement du châtiment et de la vengeance de Dieu n'est lancé qu'aux impies.«Ceux qui croient et s'amendent» ayant la foi ferme et ne pratiquant que les bonnes œuvres, ceux-là «ne connaî- tront ni crainte) de ce qu'il leur attend dans l'au-delà «ni tristesse» de ce qu'ils ont laissé du clinquant du bas monde et de ses plaisirs. Dieu est leur maître et leur donnera en échange. «Ceux qui traitent nos signes de mensonge subiront un châtiment qui sera calculé d'après leur faute» ceux qui ont renié ce que leurs Prophè- tes leur ont apporté, en se rebellant contre Dieu, commettant les pé- chés et désobéissant à Ses ordres. sa ys $M 4% & $k &t i & k tiS* M & % © j Vj> :>j > 41 ^ pA» âï) Jtf 437 «C'est ainsi que nous déconcertons les hommes par le destin que nous réservon aux uns et aux autres» c'est à dire: nous avons éprouvé les uns par les autres «Au point qu'Os disent: «Comment, c'est à ces gens-là qu'Allah accorde des faveurs?» Car, au début du message, les faibles parmi les hommes, les femmes, les esclaves étaient les premiers à y répondre, et une petite minorité des notables avaient fait de même. A ce propos on rapporte, dans un long hadith, que Héraclius le roi des Romains, en posant différentes questions à Abou Soufian au sujet du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-, lui demanda: «Sont-ils les notables ou les faibles qui le suivent?» Ils sont les faibles, répondit Abou Soufian. Et Héraclius de répliquer: «Ils étaient toujours eux qui suivaient les Prophètes». Les polythéistes Qoraïchites se moquaient des premiers convertis parmi les faibles, torturaient ceux qui étaient sous leur pouvoir, et dis- aient: «Est-ce là ceux d'entre nous sur lesquels Dieu a répandu Ses fa- veurs?» Si ceci était un bien, ce n'est pas eux, c'est nous qui aurions cru les premiers». Des propos qui sont pareils à leurs dires: «Lorsque nos versets leur sont lus, comme autant de preuves évidentes, les incrédules disent aux croyants: «Quel est donc celui des deux groupes qui jouit du meilleur séjour et de la meilleure compagnie» [Coran XIX, 73] Mais Dieu ne tarde pas à leur répondre: «Combien avons nous anéanti avant eux de générations qui les surpassaient en richesses et en beauté» [Coran XIX, 74] Comme II a répondu aux Qoraïchites: «Allah ne connait-II pas mieux que d\ uj m ijUj ^ni *ii?w>î ^ jù ^ Jsfc ^ 4r- ^ .^Jii. ù) (H** ^ ^> IjJP pl^U *W ^ \fy tJL^/l oJJb ça & ii Jj-j ^> # <^y aj** il» s** Jw*- «vi5 y* ._A»w' ^> ii- ,«j ij^ll iJL> tuljJ JLfj ..l^jti ^1 or^î) .i^lj SIOAit, û>Jé ^ JJI '-^j* tLj J J * V > ^ 438 quiconque ceux qui sont reconnaissants» Il connaît certes ceux qui Le soutiennent en actes, paroles, et intentions, Il les dirige vers la voie droite, le chemin du salut, les fait sortir des ténèbres vers la lumière avec Sa permission et les met sur la voie de la vérité, comme II l'af- firme dans ce verset: «Nous dirigerons sur nos chemins ceux qui auront combattu pour nous. Allah est avec ceux qui font le bien» [Coran XXIX, 69]. Il a été rapporté dans un hadith authentifié que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- aurait dit: «Dieu ne regarde ni vos formes ni vos couleurs, mais II regarde vos cœurs et vos actions» (Rapporté par MousGm en citant le mot: «Corps» au Heu de «couleurs»* 1 *. «Si ceux qui croient à nos signes viennent à toi, dis-leur: Soyez les bienvenus» c'est à dire: honore-les en répondant à leur salut et an- nonce-leur qu'ils jouiront de l'ample miséricorde de Dieu. C'est pouquoi Il a dit ensuite: «Votre Seigneur inscrit au nombre de Ses devoirs la clé- mence» Il s'est prescrit à Lui-même la miséricorde de par Sa générosité et Sa reconnaissance. Et la suite du verset n'est qu'une confirmation «Il s'ensuit qu'il accorde son pardon à ceux d'entre vous qui pèchent par ignorance et ensuite, en signe de repentir, s'adonnent aux bonnes œuvres» en cessant de commettre les péchés et se décidant de ne plus y reve- nir. Ils ne feront ensuite que les bonnes œuvres. Dieu est celui qui par- donne et II est miséricordieux. A ce propos l'imam Ahmed rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Lorsque Dieu a créé la création. Il a écrit dans Son Livre qui se trouve chez lui au-dessus du Trône: «Ma miséricorde l'emporte sur Ma colère» (Rapporté par Boufc- hari et MomGm) (2 K (1) J^^^J^^ JlM^ AlDbrc^Ji+U»^ 439 wa kadâlika nufassilu-l-Tyâti wa litastabîna sabîlu-l-mujrimîna (55) qui 'innî nuhîtu 'an Vbuda-l-lad ina tad'ûna min dûni-L-Lâhi qui lâ A 'attabi'u 'ahwâ A 'akum qad dalaltu 'id an wamâ A 'ana-mina-l- muhtadîna (56) qui 'innî *alâ bayyinatim-mi-r-rabbî wa kaddabtura bihî mâ 'indî mâ tasta'jilûn bihî 'inî-l-hukmu 'illâ li-L-Lâhi yaqussu-l-haqqa wa huwa hayru-l-fasilîna (57) qul-law 'anna 'indî mâ tasta'jilûna bihî liqudiya-l-'amru baynî wa baynakum wa-L-Lâhu 'a'ïamu bi-z- zâlîmîna (58) wa *indahû mafâtihu-l-gaybi lâ ya'lamufra 'illâ huwa wa ya'lamu mâ fi-l-barri wa-l-bahri wamâ tasqutu min waraqatin 'illâ ya'Iamuhâ walâ habbatin fî zulumâti-l-'ardi walâ ratbin walâ yâbisin 'illâ fî kitâbim mubînin (59). C'est ainsi que nous détaillons nos enseignements pour mettre en évi- dence les procédés du crime. (55) Dis: Il m'a été interdit d'adorer ceux que vous implorez à la place d'Allah. Dis: Je ne suivrai pas vos entraînements. Sinon je me perdrais et je serais retranché au nombre de ceux qui sont dans la bonne voie. (56) Dis: Je me confonds avec la vérité de mon Sei- gneur. Et pourtant vous la traitez d'erreur. Je ne saurais réaliser vos reven- dications impatientes. Allah seul le peut. H divulgue la vérité et il n'y a pas de meilleur arbitre. (57) Si j'avais pu relever vos impatients défis, la chose eût vite été réglée entre vous et moi. Allah connaît mieux que quiconque les vrais coupables. (58) Il détient les clefs de l'inconnu, qu'il est le seul à connaître. H sait ce que récèlent le sein de la terre et l'abîme des mers. H n'est pas une feuille qui tombe, qu'il ne le sache. Il n'est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dé- nombrées dans le sommier de la création.(59). 440 Dieu a montré dans les versets précédents la voie droite pour que les hommes la suivent et a méprisé en même temps les discussions stériles qui n'aboutissent qu'à l'égarement. Tout est maintenant mis au clair afin que le chemin des coupables soit connu, ceux qui ont mécru et se sont rebellés contre les Prophètes. Il ne reste au Messager de Dieu que de dire à ces gens-là: Je m'en tiens à une preuve indubitable de mon Seigneur, mais vous ô infidèles, l'avez traitée de mensonge «Je ne saurais réaliser vos revendications impatientes» et ce que vous cherchez avec ardeur qui est le châtiment, selon une interprétation, car tout dépend de Dieu qui peut le hâter comme II peut le retarder, Il di- vulgue la vérité et il n'y a pas de meilleur arbitre. Le jugement Lui ap- partient, et II est le meilleur arbitre qui tranche les différends entre Ses serviteurs. Donc s'il revenait au Prophète de juger les actions des hommes, il aurait infligé aux impies le châtiment qui le méritaient. A ce propos il est cité dans les deux Sahih que 'Aicha a demandé à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, as-tu jamais un jour éprouvé de peine plus que le jour de la bataille de «Ouhod»? Il ré- pondit: ((Certes oui, j'ai eu bien à souffrir de tes concitoyens, mais ce qui me chagrina le plus de leur part, ce fut l'affaire de «Al-'Aqaba», car en ex- posant ma situation à Ibn Abd Yalil, il me répondit par un refus catégo- rique. Je partis alors peiné, marchant sans but et je ne pris connaissance que lors de mon arrivée à «Qarn Al-Tha'aleb». En relevant la tête,j'aper- fus qu'un certain nuage me couvrait, et je vis que Gabriel s'y trouvait. Il m'appela et me dit: «Dieu a bien entendu les propos des hommes de ta communauté et ce qu'étaient leurs réponses. Dieu t'envoie l'ange des monta- gnes afin que tu l'ordonnes ce que tu voudras». «L'ange de montagnes m'appela à son tour, après m* avoir salué, il me dit: «O mouhammad! Je ferai ce que tu désires. Si tu veux, je peux replier sur eux les « Al- Akchab aines» (deux montagnes situées près de La Mecque». Le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- répondit: «Je désire plutôt que Dieu fasse sortir des reins de mes compatriotes des hom- mes qui n'adoreront que Dieu seul sans rien Lui associer^ S K 441 Dieu avait proposé à Son Prophète, par l'intermédiaire de l'ange, de châtier les infidèles et de les exterminer, mais il demanda de leur accorder un répit dans l'espoir que quelques-uns de leur postérité se- raient de vrais croyants et n'adoreraient que Dieu seul. Peut-être on peut se demander Qu'y a-t-il de commun entre le ha- dith de 'Aicha et le verset: «Si j'avais pu relever vos impatiens défis, la chose eût vite été réglée entre vous et moi. Allah connaît mieux que qui- conque les vrais coupables»? La réponse en est la suivante: Si le châti- ment des impies était confié au Prophète, il n'aurait pas tardé à le leur infliger, étant donné qu'ils le lui avaient demandé en le défiant. Cette demande n'est pas mentionnée dans le hadith où on ne trouve qu'une proposition faite par l'ange de montagnes. Mais le Prophète de par sa clémence a imploré le Seigneur pour leur accorder un répit. «Il détient les clefs de l'inconnu, qull est le seul à connaître» A cet égard Al-Boukhari rapporte d'après Salem Ben Abdullah, d'après le père de ce dernier, que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- a dit: «Les clés du mystères sont au nombre de cinq et Dieu seul les connaît. Puis II récita ce verset qui les renferme: «La science de l'Heure est auprès d'Allah. Il fait descendre l'ondée. II sait ce que contient le sein des mères. Nul homme ne sait ce qu'il acquerra demain; nul homme ne sait en quelle terre il mourra. Allah est, en vérité, celui qui sait; Il est parfaite- ment informé» [Coran XXXI, 34] (1) . i| tÂJUM ^ *> c-.il U jS\ ô\fj dJUy ja c*îi JL£J» :jUi ÎJbii fja ^ ait ôlT UÎj c-îlMi t coJ U J\ ^ (JU ^ JWJ» ilJUU y^U* :JU tp4s i cjLi. *Jà J^l ilL. iiJl uL* jJlj tt iiJU> dU| dUj ^ij t*lli *iJUy Jjî ai :li r * V| ^h^U 442 «Il sait ce que recèlent le sein de la terre et l'abîme de la mer» une expression qui signifie que tout ce qui existe dans les mers, sur la terre et dans n'importe quel autre endroit, Dieu le connaît parfaitement et rien ne Lui est caché fut-ce une molécule. «Il n'est pas une feuille qui tombe, quH ne le sache» c'est à dire qu'il connaît mêmes les mouvements des choses inanimées. Si c'est le cas, comment ne connaitrait-ll pas les actions de Ses créatures humains et génies comme II le confirme dans ce verset: «Allah connaît la perfidie des regards et ce qui est caché dans les cœurs» [Coran XL, 19]. A ce pro- pos Ibn Abbas a dit: «Toute plantation et toute mer sont confiées à des anges qui inscrivent tout ce qui y passe» C'est aussi le sens de ses paroles: «Il n'est pas une molécule dans les entrailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» wa huwa-l-ladî yatawaffâkum bi-l-layli wa ya'lamu mâ jarahtum bi-n- nahâri tumma yab'atukum fîhi liyuqda 'ajalum-musamman tumma 'ilayhi marji'ukum tumma yunabbi'ukum bimâ kuntum ta'malûna (60) wahuwa-l-qâhiru fawqa 'ibâdihî wa yursilu 'alykum hafazatan hattâ 'idâ jâ*'a 'ah adakumu-l-mawtu tawaffathu rusulunâ wahum la yufarritûna (61) tumma ruddïï 'ilâ-L-Lâhi mawlâhumu-l-haqqi 'alâ lahu- 1-hukmu wahuwa 'asra'u-l-hâsibîna (62). Il communique avec vous pendant la nuit et connaît toutes vos actions de la journée. Le lendemain, H vous replonge encore dans la vie et ainsi de suite jusqu'à ce que vous touchiez au terme fatal. Vous retournerez à Lui et alors D repassera avec vous toutes vos actions. (60). Il est le souverain maî- tre de Ses sujets. Il délègue auprès de vous des anges qui vous gardent jus- 443 qu'an jour de voire mort. Pms des messagers recueillent votre âme sans que jamais ils luanquent à leur tâche. (61) Pois, vous retournerez à Allah, votre Maître véritable. N'est-ce pas à Lui que toute décision appartient? N'est-Il pas le plus préoccupé à régler vos comptes?.(62). Dieu rappelle Ses serviteurs durant la nuit, et on a donné à ce fait la «petite mort» comme II le confirme dans ce verset: Allah accueille les âmes au moment de leur mort: H reçoit aussi celles qui dorment, sans être mortes» [Coran XXXIX, 42] en y mentionnant les «deux» morts pour qu'il prouve qu'il connaît les actes des hommes dans leurs sommeils et durant toute la journée comme y est cité également dans ce verset: «Egaux sont devant Lui: celui qui, parmi vous, tient secrète sa parole et ce- lui qui la divulgue; cehû qui se cache la nuit et qui se montre au grand jour» [Coran XIII, 10] et ces versets: «Nous avons fait de la nuit un voile. Nous avons fait du jour le moment de la vie» [Coran LXXVJII, 10-11]. Comme II rappelle les hommes durant la nuit II connaît parfaite- ment ce qu'ils accomplissent le jour. Puis II dit: «Le lendemain, H vous replonge ensuite dans la vie. A ce propos Ibn Abbas rapporte que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Chaque personne est ac- compagnée d'un ange qui retient son âme quand il dort et la lui rendra ( en se réveillant). Si Dieu veut recueillir cette âme, elle sera recueillie, sinon elle sera rendre à cette personne». Tel est le sens du verset: «U commu- La vie de l'homme ainsi continue «jusqu'à ce que vous touchiez au terme fatal» pour que le temps fixé soit accompli. «Vous retournerez à Lui» au jour de la résurrection et alors «H repassera avec vous toutes vos actions» et vous en serez rétribués. «Us est le souverain maître de Ses sujets» qui Lui sont soumis et do- minés par la grandeur de Sa majesté et Sa gloire. «D délègue auprès de vous des anges qui vous gardent» Comme il l'affirme aussi dans ce ver- set: «Des anges sont attachés aux pas de l'homme: devant lui et derrière lui: ils le protègent, sur Tordre de Dieu» [Coran XIII, II] en dénombrant et (1) OU rtJl Jj0 *-iî S fU \j{ £jUU ûU4 :JU : j£ ^ JLp ^ ^ ^JbJW- tPij* tfjïl J*j> IAÏjS ilU» iAJl Mj ^ *-JU J*f & od inscrivant toutes ses actions et paroles, car l'homme ne profère une parole ou fait un acte sans qu'un ange ne l'observe pour tout inscrire. «Jusqu'au jour de votre mort» le moment où l'homme devra rendre l'âme «Puis des messagers recueillent votre ame» à savoir que Fange de ia mort a plusieurs auxiliaires qui font sortir l'âme du corps et la lui re- cueille une fois arrivée au gosier «sans que jamais ils manquent à leur tâ- che» et ne négligent par leur devoir. Ils gardent les âmes pour les déposer là où Dieu veut: Si l'homme était bon son âme sera plongée dans les délices. S'il était autrement et libertin son âme sera pécipitée dans la fournaise. «Puis vous retournerez à Allah votre maître véritable» Il nous suffit pour commenter ce verset de citer ce hadith rapporté par Abou Hourai- ra où le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit «Les anges se présentent devant le mort. S'il est bon, les anges disent: «O l'âme bonne, sors de ce corps bon. Sors louée et réjouis-toi, tu trouveras le repos et les parfums et rencontreras un Seigneur satisfait de toi. Elle restera ainsi jus- qu'à ce qu'on Vélèvera au ciel et on demandera de lui ouvrir la porte. -Qui est-ce?, dira-t-on. On répondra: «Un tel!» On lui ouvrira et dira: «Sois la bienvenue ô âme qui demeurait dans un corps bon. Entre louée et réjouis-toi car tu trouveras le repos et les parfums et tu rencontreras un Seigneur sa- tisfait de toi». On ne cesse de lui répéter ces propos jusqu'à ce qu'elle arri- vera au ciel où se trouve Dieu à Lui la puissance et la gloire. Si l'homme est mauvais, les anges disent: «Sors donc ô âme méchante qui vivait dans un corps mauvais. Sors méprisée et sache que tu goûteras une eau bouillante et une boisson fétide et d'autres tourments de même es- pèce. Elle ne cessera d'entendre ces propos jusqu'à ce qu'elle sorte du corps. Alors on Vélèvera au ciel et on demandera de lui ouvrir. - Qui est-ce? dira-t-on? - Un tel, répondra-t-on». On répliquera: «Pas de bienvenue pour cette âme méchante qui vivait dans un corps mauvais. Retourne méprisée, les portes du ciel ne s'ouvriront plus pour toi. On la fera descendre au ciel pour demeurer dans la tombe. Dans la tombe, l'homme soit - il bon ou mauvais, sera assis et on dira respectivement à chacun d'eux comme on vient de dire à leur âme (Rap- porté par Ahmed)* 1 *. (D 445 qui may-yunjîkum min zulumâti-l-barri wa-l-bahri tad'ûnahû tadarru'an wa hufyata-l-la'in 'anjânâ min hâdihî lanakûnanna mina-s-sakirîna (63) quli-L-Lâhu yunajjikum minhâ wa min kulli karbin tu mm a 'antum tuSrikûna (64) qui huwa-l-qâdiru *alâ 'ay-yab'ata 'alaykum 'adâban min fawqikum 'aw min tahti 'arjulikum 'aw yalbisakum §iya*an wa yudîqa ba'dakum ba'sa ba'din-i-nzur kayfa nusarrifu-l-'â*yâti la'allahum yafqahûna (65). Dis: Qui est-ce qui vous protège contre les périls de la terre et de la mer quand vous invoquez Allah et secrètement L'implorez, disant: «Si tu nous sauves, nous te rendrons grâce?» (63) Réponds: C'est Allah qui vous sauve de ces périls et de tout autre danger. Ce qui ne vous empêche pas de Lui attribuer des associés. (64) Réponds: C'est Lui qui peut faire éclater une catastrophe au-dessus de vos têtes ou sous vos pas, emmêler les peuples jl~*JI v^JlT îj*)\ u ^}\ l^î ^ j±\ rl^lï çJUJI ^Jl OLT liU t i fll* ^ :jU*i L*J ^i^i if .l^J\ ^ £>H ^ Vjj «jUojj ifj^j (vJall .U-^J! cJVT IjjLSl ^pkâif Ls-j* <>J > ^ W ^ *^J» Jl V yrf^ ^ ^ ^ J»>" * 'ÙU^ > t ^.^Ji ^ cjit îi^iji ^1 l^Î : yu tj-x ù\r ^ ^ ^ ^ ^ * 4 ç!^ ^ a* ^ c5L "*-> f**** (R^fe ^ V :JUj :JU^ ÏU* :JU> tgj *U...» Ji^ ^ ^ ■ 446 dans on chaos inextricable et les livrer an despotisme les uns des autres. Vois comme nous varions nos enseignements. Peut-être finiront-ils pas comprendre?. (65). Dieu rapelle à Ses serviteurs qu'il est le seul capable de les déli- vrer des ténèbres de la terre et de la mer, quand ils se trouvent dans les déserts ne sachant où s'orienter ou bien dans la mer lorsqu'un vent impétueux se lève et les vagues surgissent de tous côtés. Alors les hommes n'auront qu'invoquer le Seigneur seul pour les délivrer, comme II a dit: «Si un péril sur mer vous menace, c'est en vain que vous invoquez d'autres divinités qu'Allah» [Coran XVII, 67] et aussi: «C'est grâce à Lui que les hommes peuvent aller sur terre et sur mer. La barque sur laquelle ils sont montés est-elle poussée par un vent favorable? ils se ré- jouissent Mais un vent contraire se déchaine-t-il et des vagues se lèvent- elles qui l'assaillent de tous côtés et la mettent en péril? Les voilà qui im- plorent Allah de toute l'ardeur de leur foi et s'écrient: «Si tu nous arraches à ce péril, nous t'en garderons une vive reconnaissance [Coran X, 22]. Comme II a dit encore: «N'est-ce pas lui qui dirige dans les ténèbres de la terre et de la mer? Lui qui déchaîne les vents comme une annonce de sa mi- séricorde? Ou bien existe-t-il une divinité à côté d'Allah? Allah est très élevé au-dessus de ce qu'on Lui associe» [Coran XXVII, 63]. Dieu démontre par ces versets la nature des hommes et la mé- connaissance d'une partie d'eux envers Lui, qui, ne pouvant trouver leur chemin sur la terre ou être délivrés des tempêtes et des ténèbres de la mer, invoquent Dieu seul. Une fois ayant trouvé le chemin du sa- lut, ils renviendront de nouveau à leur polythéisme déclarant ainsi leur ingratitude envers celui qui est capable de leur envoyer un châtiment de tous les côtés. En voilà quelques hadiths se rapportant à ce verset: - Jaber Ben Abdullah rapporte: «Quand ce verset fut révélé «Ré- é ponds: C'est Lui qui peut faire éclarter une catastrophe au-dessus de vos tê- tes» L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- s'écria: «Je me réfugie auprès de Ta Face», puis en continuant: «ou sous vos pas» if s'écria de nouveau: «Je me réfugie auprès de Ta Face», enfin: «emmêler les peuples dans un chaos inextricable et les livrer au despotisme les uns 447 des autres» L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dit: «C'est plus facile ou moins douloureux» (Rapporté par Boukhari) (1 K - L'imam Ahmed rapporte que Sa'd Ben Abi Waqas a dit: «Nous arrivâmes en compagnie de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- tout près de la mosquée de Bani Oumaya, il entra pour prier deux raka'ts et nous fîmes de même. Puis il s'adonna longuement à implorer le Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Il nous dit ensuite: «J'ai demandé à mon Seigneur trois faveurs: De ne pas faire périr ma communauté par le naufrage, Il me l'a accordée; de ne plus la ruiner par la disette, Il me l'a accordée; et je Lui ai demandé que mon peuple ne s'entre- tue pas II me l'a refusée. (Rapporté par MousIim) (2 K - L'imam Ahmed rapporte que Khabab Ben Al-Arath, l'esclave af- franchi de Banou Zouhra et qui avait participé à la bataille de Badr, a dit: «Une nuit je vins chez l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- et le trouvai en train de prier. Il passa toute la nuit en priant et fit la salutation finale à la pointe du jour. Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, je t'ai vu faire cette nuit une prière que tu n'as pas faite aupara- vant. Il me répondit: «Justement, c'était une prière de désir et de crainte. J'ai demandé à mon Seigneur de m' accorder trois faveurs, Il m'a donné deux et refusé la troisième. J'ai demandé à mon Seigneur à Lui la puis- sance et la gloire de ne plus nous faire périr par quoi II a fait périr les peu- ples qui nous ont précédés, Il me l'a accordé. Je Lui ai demandé de ne point accorder la victoire sur nous à un ennemi étranger, et II m'a exaucé. Je lui ai demandé de ne pas nous jeter dans la confusion des sectes, mais II a refusé» (Rapporté par Ahmed Nassai, Ibn Hibban et Tirmidzi) (3) . (2) Kjj* ^ ^ Ai Jr-j <~ Uj : JB ^lij ^ jl*- ^ juJ f U>fi JU (3) jw>T^. j+a .u air, i^j ^ jj* o> ^ ^u^ ^ r L.yi ju 448 - Chaddad Ben Aws rapporte que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- )é nisse et le salue- a dit: «Dieu m'a plié la terre de sorte que y ai pu aperce- voir ses orients et ses occidents, le royaume de ma communauté serait la partie pliée. On m'a donné les deux trésors blanc et rouge (l'or et l'ar- gent). J'ai demandé à mon Seigneur de ne plus périr ma communauté par la disette, de ne plus donner le pouvoir à un ennemi sur elle, de ne plus les affubler de sectes et de ne plus faire goûter aux uns la violence des autres. Il m'a répondu: «0 Mouhammadî Lorsque je décide d'une chose, rien en re- pousserait Ma décision. Je t'accorde la faveur de ne plus faire périr ta communauté par la disette, de ne plus donner le pouvoir sur elle à un enne- mi en dehors d'elle pour qu'il ne vous extermine pas de sorte qu'une partie tue Vautre et que les uns fassent prisonniers des autres. Puis il ajouta: «Ce que je redoute pour ma communauté les imams qui égarent. Car une fois elle est prise par l'épée elle le sera jusqu'au jour de la résurrection. (L'au- teur de cet ouvrage dit que ce hadith ne figure pas dans les livres de la tradition mais sa chaine de transmission est forte)* 1 *. On a rapporté que 'Abdullah Ben Mass'oud, quand il se trouvait dans la mosquée ou sur la chaire, s'écriait: «Hommes! Or le châtiment ^ oir ^ i+ir u*^ uj ^ j$> -dut ^ : ju *\ gfc s (1) ItfJ&t cjj ^ ^> ^5 tfjj 4i\ 01» :JU S 449 de Dieu risque de vous atteindre. Dieu dit «C'est Lui qui peut faire écla- ter une catastrophe au-dessus de vos têtes» s'il vous en avait atteint nul parmi vous ne survivrait «ou sous vos pas» en vous faisant tous englou- tir par la terre, «emmêler les peuples dans un chaos inextricable» A vrai dire vous avez subi les trois genres du châtiment». En interprétant aussi ce verset, on a rapporté qu'lbn Abbas aurait dit: «au-dessus de vos têtes» signifie les gouverneurs, et Jarir de commenter cela en disant: «Si cette dernière interprétation s'avère vraie, la première est plus correcte car elle est confirmée par ces paro- les divines: «Etes-vous sûrs que celui qui est au ciel ne vous fera pas en- gloutir par la terre? voici qu'elle tremble. Etes-vous sûrs que celui qui est au ciel ne déchaînera pas contre vous un ouragan de pierres? Vous saurez alors quel est mon avertissement» [Coran LXVII, 16-17]. Il est dit dans un hadith: «Cette communauté subira une diffama- tion, un tremblement de terre et une tranformation» On trouve de pro- pos qui leur sont pareils dans le hadith relatif aux signes précurseurs de l'Heure Suprême avant le jour de la résurrection dont nous allons en parler plus loin si Dieu le veut. Cette partie du verset: «Emmêler les peuples dans un chaos inextri- cable» signifie d'après Ibn Abbas qu'il y aura plusieurs sectes dont cha- cun contredira l'autre selon ses passions, et cette opinion est soutenue aussi par Moujahed. Il est cité dans un hadith prophétique: «Cette communauté sera divisée en 73 sectes qui seront précipitées dans l'Enfer à l'exception d'une seule qui entrera au Paradis», «Vois comment nous varions nos enseignements» en les utilisant comme signes «Peut-être finiront-ils par comprendre» en les appréhen- dant et en méditant sur les signes de Dieu et Ses preuves incontesta- bles. Zaid Ben Aslam rapporte «Quand ce verset fut révélé «Réponds: C'est Lui qui peut faire éclater une catastrophe au-dessus de vos tê- tes.»!-' Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dit aux hom- mes: «Après mon départ ne retournez pas à l'idolâtrie où certains d'entre vous trancheront la tête aux autres par Vépée» On lui dit: «(Ceci pourrait- il arriver) alors que nous attestons qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que tu es l'Envoyé de Dieu?» - Oui, répondit-il. Quelques un dirent: «Cela n'arrivera jamais et que nous nous entretuerons du moment que 450 nous sommes des musulmans!» Alors Dieu fit descendre ce verset: «Vois comme nous varions nos enseignements. Peut-être finiront-ils par comprendre. Ton peuple traite le Coran d'invention alors qu'il est la vérité. Dis: «Je n'ai pas à répondre de vous» (Rapporté para Ibn Âbi Hatem et IbnJarir) (1) . wa kaddâba bihî qawmuka wa huwa-l-haqqu qui lastu 'alaykum bi wakîlin (66) likulli naba'in mustaqarrun wa sawfa taiamûna (67) wa 'idâ ra'ayta-l-ladîna yahudûna fî If yâtinâ faVrid 'anhum hattâ yahudû fî hadîtin gayrihî wa 'immâ yunsiyannaka-s-saytânu falâ taq'ud ba'da-d-d ikrâ mâ'a-l-qawmi-z-zâlimîna (68) wamâ *alâ -1-lad îna yattaqûna min hisâbihim min say'in walâkin dikrâ la'allahum yattaqûna (69). Ton peuple traite le Coran d'invention alors qu'il est la vérité. Dis: Je n'ai pas à répondre de vous. (66) Chaque avertissement sera réalisé. Vous vous en rendrez compte. (67) Lorsque tu rencontres ceux qui critiquent nos preuves, fuis-les à moins qu'ils ne changent de conversation. Si satan te fait oublier cette recommandation, ne reste pas avec les séditieux dès qu'elle te reviendra à l'esprit. (68) Ceux qui craignent Allah ne sont pas responsables i (1) j> UJ» ^ J ^ j*UH j* :^Jji U Jlî U-JL ja** ^Uj v^At IjUT ^ Ni :4£ & J^j Jlî thji\ V t^*^ JUi tîl£ :cJ>i iù^U* U», U»u Js* OÎ Lui U* 451 de la conduite des séditieux. Mais c'est une leçon qu'ils leur donnent et qui peut les amener à se rallier d'Allah. (69). Les Qoraïchites polythéistes ont renié le Coran que le Prophète leur a apporté comme une vérité et l'ont traité de mensonge sans y croire. Dieu lui ordonne de leur répondre qu'il n'est pas leur protecteur tout comme il a dit dans un autre verset: «Je ne suis pas votre gardien» [Coran VI, 104]. Il a été ordonné de leur avertir «La vérité émane de vo- tre Seigneur. Croira qui voudra et niera qui voudra» [Coran XVIII, 29], Il n'avait pour mission que divulguer le message en laissant la liberté aux hommes d'y croire ou non. Celui qui l'aura suivi sera parmi les bienheureux dans les deux mondes. Quant à l'incrédule, il sera parmi les malheureux et les perdants. C'est pourquoi Dieu a dit ensuite: «Chaque avertissement sera réalisé» qui est confirmé par ce verset: «Vous en aurez sûrement des nouvelles dans quelques temps» [Coran XXXVIII, 88] qui constitue une manace et une promesse certaine. «Lorsque tu rencontres ceux qui critiquent nos preuves, fuis-les à moins qu'ils ne changent de conversation» c'est à dire: «écarte-toi de ces gens qui discutent au sujet de Dieu jusqu'à ce qu'ils discutent d'autre chose. «Si satan te fait oublier cette recommandation» ceci est une ex- hortation à tout individu à ne plus tenir compagnie aux mécréants qui altèrent le sens des paroles révélées. Si le démon te fait oublier cette prescription «ne reste pas avec les séditieux dès qu'elle te reviendra à l'es- prit». A cet égard, il est cité dans un hadith authentifié que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu m'a accordé qu'il fera preuve de mansuétude à l'égard de ma commuanuté lorsqu'elle pèche par erreur, oubli, ou contrainte» (Rapporté par Ibn Maja)* 1 ** Ce verset est pareil à celui-ci où Dieu dit: «Le Livre vous a déjà en- seigné ceci que vous devrez éviter ceux qui traitent de mensonge les versets d'Allah et les tournent en raillerie à moins qu'ils ne changent de conversa- tion. En les écoutant, vous devenez leurs complices» [Coran IV, 140]. Chaque croyant est donc tenu de ne plus rester avec ds gens qui se 452 moquent du Coran tant qu'ils ne discuteront pas sur un autre sujet. S'il ne les quitte pas il deviendra semblable à eux. «Ceux qui craignent Allah ne sont pas responsables de la conduite des séditieux» à condition de ne leur tenir compagnie en cas où ils persis- tent à s'en moquer, et alors, en les évitant, ils auraient gardé leur foi et seraient déchargés de toute responsabilité vis-à-vis de leur conduite. Certains tels que Moujahed, As-Souddy, Ibn Jouraïj et autres ont dé- claré que ce verset est abrogé par le verset n: 140 de la sourate des femmes, cité auparavant, où Dieu dit «Vous devenez leurs complices». Admettant cette opinion, on peut dire que le reste du verset «Mais c'est une leçon qu'ils leur donnent et qui peut les amener à se rallier Allah» constitue un ordre aux croyants afin de se détourner des infidèles peut-être, par un tel agissement, ils cesseraient toute raillerie et revien- draient à Dieu repentants. wa d ari-l-lad îna-t-tahad û dînahum la'iban wa lahwan wa garrathumu-1- hayâtu-d-dunyâ wa dakkir bihT' 'an tubsala nafsum-bimâ kasabat laysa lahâ min dûni-L-Lâhi waliyyun walâ safî'un wa 'in ta'dil kulla 'adli-l-lâ yu'hadu minhâ 'ula'ika-l-ladîna 'ubsilû bimâ kasabû lahum sarâbum- min hamîmin wa 'adâbun 'alîmum bimâ kânû yakfurûna (70). Evite ceux qui pratiquent leur religion comme un jeu ou un divertisse- ment ou que la vie du siècle les a dépravés. Avertis-les qu'il arrive un mo- ment où leurs fautes les perdent irrémédiablement, où leur âme ne trouve ni protecteur ni intercesseur auprès d'Allah, où toutes les compensations qu'ils peuvent offrir sont refusées. Voila dépeints ceux que leurs fautes ont irré- médiablement perdus. Us auront pour boisson de l'eau bouillante et ils paie- ront d'un châtiment exemplaire leur impiété (70). Dieu ordonne à Son Prophète de se détourner des gens qui consi- 453 dèrent leur religion comme un jeu et un dévertissement, trompés par le clinquant de la vie présente, car un châtiment implacable les attend. Rappelle-leur les prescriptions du Coran et les enseignements divins, et avertis-les de la vengeance de Dieu et Son supplice au jour de ta ré- surrection, de peur qu'ils ne soient entraînés à leur perte à cause de leurs mauvaises actions. En ce jour-là «leur âme ne trouve plus ni protecteur ni intercesseur au- près d'Allah» et personne ne les défendra comme on le trouve dans ce verset: «avant que ne vienne le jour où il n'y aura plus ni transaction, ni amitié, ni intercession, et où les infidèles feront figure de coupables» [Co- ran II, 254]. Si les injustes essayent de s'amender, et de se racheter, qu'ils sachent que «toutes les compensations qu'ils peuvent offrir sont re- fusées» comme Dieu le confirme également dans ce verset: «Ceux qui vivent et meurent en infidèles, tout l'or de la terre ne suffirait pas à les ra- cheter» [Coran lll t 91]. Pour prix de leurs œuvres «ils auront pour bois- son de l'eau bouillante et ils paieront d'un châtiment exemplaire leur impiété». qui 'anad'u min duni-L-Lâhi mâ lâ yanfa'unâ wa lâ yadurrunâ wa nuraddu 'alâ* 'a'qâbinâ ba'da 'id had âna-L-Lâhu ka-l-lad î-s-thwathu-s- Sayâtînu fî-l-*ardi hayrâna lahïï 'ashâbun yad'unahîî 'ilâ-l-hudâ-'tinâ qui 'inna-hudâ-L-Lâhi huwa-l-hudâ wa 'umirnâ linuslima lirabbi-1- 'âïamîna (71) wa 'an 'aqîmu-s-salâta wa-t-taqûhu wahuwa -1-ladî 'ilayhi tuhsarûna (72) wa huwa-l-ladî halaqa-s-samâwâti wa-l-'arda bi-l-haqqi wa yawma yaqûlu kun fayakûnu qawluhu-l-haqqu wa lahu-l-mulku 454 yawma yunfahu fî-s-sûri 'âlimu-l-gaybi wa-S-Sahâdati wa huwa-l-Hakîmu- 1-Habîru(73)/ Dis: Invoquerons-nous, en plus d'Allah, ceux qui ne peuvent ni nous être utiles ni nous nuire? Retournerons-nous sur nos pas après qu'Allah nous a mis sur la bonne voie, pareils à celui que les démons ont fasciné et qui erre, décérébré, de par le monde. Ses compagnons l'appellent pour le re- mettre sur la bonne voie: «Viens avec vous». Dis: La voie d'Allah, voilà la bonne voie. Nous avons reçu l'ordre de nous soumettre au maître de l'uni- vers. (71) Nous avons reçu l'ordre d'être exacts dans nos prières et de craindre Allah, à qui tout fait retour. (72) C'est avec intention qu'il a créé les cieux et la terre. Un jour viendra où II dira: «Que cela soit et ce sera. Sa parole n'exprime que la vérité. Il n'y aura plus d'autre empire que le sien le jour où sonnera la trompette. H démêle l'invisible et le visible. II est sage et omniscient. (73). As-Souddy rapporte: «Les polythéistes ont dit aux musulmans: «Suivez notre chemin et laissez la religion de Mouhammed», Dieu fit descendre alors ce verset «Dis: Invoquerons-nous, en plus d'Allah, ceux qui ne peuvent ni nous être utiles ni nous nuire? Retournerons-nous sur nos pas» en revenant à l'idolâtrie «après qu'Allah nous a mis sur la bonne voie» Notre exemple sera alors pareil à celui que les démons ont rendu fou et qu'ils ont égaré sur la terre. En d'autres termes, si vous reniez votre foi, vous ressemblez à un homme qui se trouve sur un chemin avec d'autres. Perdant la bonne direction, les démons le rendent perplexe: suivra-t-il l'avis des démons ou rejoindre ses compagnons? Les démons ne cessent de lui dire: Viens à nous, nous sommes sur la voie droite, mais il refuse de répon- dre à leur appel. Voilà la parabole de celui qui écoute les conseils des démons après avoir suivi Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- qui appelle à la voie droite qui est l'Islam» Telle fut l'interprétation d'Ibn Jarir. Quant à Ibn Abbas, il a dit: «C'est l'exemple d'un homme qui a perdu le chemin: Un homme l'appelle: «Ô un tel ftls d'un tel, suis ce chemin», alors que ses compagnons le poussent à les rejoindre. S'il répond à l'appel du premier, il le conduira vers la perte. Mais s'il écoute les autres, il aura trouvé le chemin du salut. Ainsi celui qui 455 adore des divinités en dehors de Dieu, la mort lui surviendra et le jette- ra dans la perdition et il regrettera. En commentant cette partie du verset: «pareils à celui que les dé- mons ont fasciné et qui erre» Ibn Jarir a dit: «Les démons sont les ogres qui appellent cet homme par son nom et ceux de ses père et grand- père. Il croit qu'il a trouvé une issue mais, en les suivant, ils le jettent dans un précipice ou le dévorent, ou le mènent vers une terre aride où il meurt de soif. Tel est l'exemple et le sort de quiconque adore une di- vinité autre que Dieu». Ibn Jarir, d'autre part rapporte qu'lbn Abbas a dit: Cet homme-là ne répond pas à Dieu, obéit au démon, commet de mauvaises actions sur terre et se détourne du chemin de la vérité. Il a des compagnons qui l'appellent à suivre un chemin présumé être le chemin droit mais en vérité il ne l'est pas. Car Dieu dit aux croyants parmi les hommes: «La voie d'Allah, voilà la bonne voie» et ce à quoi appellent les démons est un égarement, comme II a dit aussi:«Tu t'efforces de les mettre dans la voie droite? Mais sache que nul ne saurait guider ceux qui Allah a voués à Terreur. Ceux-là ne trouveront aucune assistance» [Coran XVI, 37]. «Nous avons reçu Tordre de nous soumettre au maître de l'univers» en lui rendant un culte pur et n'adorant que Lui sans rien Lui asso- cier. «Nous avons reçu Tordre d'être exacts dans nos prières et de craindre Allah» en toute circonstance car c'est à Lui tout fera retour. «C'est avec intention qu'il a créé les cieux et la terre» Il est donc leur créateur, leur possesseur et leur organisateur qui les gère. Quant au jour de la résurrection II lui dira: «Que cela soit et ce sera» car l'ordre concernant ce jour-là sera un clin d'œil ou plus bref encore. «Le jour où on sonnera la trompette» Ibn Jarir rapporte, d'après ceux qui ont transmis les propos de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- nisse et le salue- qu'il a dit: «Israfeî a mis la trompette sur ses lèvres en inclinant la tête et attendant l'ordre pour y souffler» (Rapporte par Mous- lim/V. (1) (£LJ ^ ur^J JJ*** ^ J**W «3 M # J>-j 456 L'imam Ahmed rapporte d'après Abdullah Ben Amr qu'un bédouin demanda à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Qu'est- ce qu'une trompette?» - C'est un cor où on y souffle, répondit-il (1) . wa 'id qâla 'Ibrahîmu li 'abîhi Tzar 'atattahidu 'asnâman 'aflihatan 'innT 'arâka wa qawmaka fi dalâlim-mubïnin (74) wa kadâlika nurî 'Ibrâhîma maîakûta-s-samâwâti wa-l-'ardi wa liyakûna mina-1- mûqinîna (75) falammâ* janna *alayhi-l-laylu ra'â kawkaban qâla hâdâ rabbî falammâ 'afala qâla lâ 'uhibbu-l-'âfïlîna (76) falammâ r'â-l-qamara bazigan qâla hâdâ rabbî falammâ* 'afala qâla la'i-l-lam yahdinî rabbî la'akûnanna mina-l-qawmi-d-da^llîna (77) falammâ r'â-s-samsa bâ'zigatan qâla hâdâ rabbî hâdâ A 'akbaru falammâ" 'aflat qâla yâ qawmi 'innî barî'um mimmâ tusrikûna (78) 'innî wajjahtu wajhî li-l-ladî fatar-s- samâwâti wa-l-'arda hanîfan wamâ 'ana-mina-l-musrikîna (79). Abraham dît à son père Âzar: «Pourquoi prends-tu les idoles pour dieux? Vous êtes, toi et ton peuple, dans un égarement manifeste» (74) C'est ainsi que nous montrâmes à Abraham le mécanisme des cîeux et de la terre pour le persuader (75) A la tombée de la nuit, Abraham vît une étoile. (1) Ù/i :JU îj^Jl U àl Jj-*j \t :^jA JU t JU ^ p 4JI jlp ^ j^Î f L)!l Jtf 457 H s'écria: «Voilà mon Allah». Lorsque l'étoile disparut, il dit: «Je ne sau- rais m'attacher à une chose qui disparaît» (76) Voyant poindre la lune, il s'écria: «Voilà mon Allah» Lorsqu'elle disparaît, il dit: «Si mon Allah ne me montre pas la bonne voie, je serai parmi les égarés»(77) Voyant le soleil se lever, il s'écria: «Voila mon Allah. C'est le plus grand». Lorsqu'il dispa- raît, il dît: «O mon peuple, je désavoue les associés que tu prêtes à Allah» (78) Je ne tourne ma face que vers le créateur des cieux et de la terre. Je n'ai rien de commun avec ceux qui Lui donnent des associés»(79). Ad-Dahak rapporte qu'lbn Abbas a dit que le père d'Abraham ne s'appelait pas Azar, mais son nom était Tarekh. Et Moujahed et As- Souddy d'ajouter: Azar était le nom d'une idole. L'auteur de cet ou- vrage a dit: «Il se peut qu'on l'appelait ainsi parce qu'il était toujours au service de cette idole». Mais Ibn Jarir a précisé que Azar était bien le nom du père d'Abra- ham car, comme de coutume, on donnait à la personne deux noms, ou un nom et un surnom. Cette opinion est très logique et c'est Dieu qui est le plus savant. Le verset montre qu'Abraham avait exhorté son père à ne plus adorer une divinité en dehors d'Allah et même il l'avait réprimandé, mais le père ne s'interdisait pas. «Abraham dit à son père Azar: «Pourquoi prends-tu les idoles pour dieux?» en les adorant en dehors d'Allah «Vous êtes, toi et ton peuple» ceux qui font de même «dans un égarement manifeste» c'est à dire plon- gés dans l'ignorance alors que tout est clair devant vous et vous ne suivez que le chemin de la perdition. En d'autres versets Dieu mentionne les propos qu'Abraham avait adressés à son père pour le dissuader: «Mentionne Abraham dans le Li- vre. Il était sincère et Prophète. Il dit à son père: O mon père, pourquoi adores-tu des divinités qui ne voient ni n'entendent et dont tu ne peux rien tirer». O mon père, j'ai des lumières que tu n'as pas. Suis-moi, je te met- trai sur le bon chemin» [Coran XIX, 41-43]. On a rapporté qu'Abraham implorait le pardon pour son père du- rant toute sa vie. Mais quand le père mourut en polythéiste, Abraham cessa ses implorations et désavoua la conduite de son père. Dieu a dit à cet égard: «Si Abraham implora le pardon d'Allah en faveur de son 458 père, c'est qu'il le lui avait promis. Lorsqu'il se rendit compte que son père était l'ennemi d'Allah, il le désavoue. Et pourtant Abraham était compatis- sant et bon» [Coran IX, 114]. Il est cité dans le Sahih qu'au jour de fa résurrecion, Abraham ren- contrera son père qui lui dira: «O fils, aujourd'hui je ne te désobéis pas» Abraham s'adressera alors au Seigneur: «Mon Dieu, ne m'as-Tu pas pro- mis de ne plus me couvrir de honte le jour où les hommes seront ressusci- tés? Quelle honte pourrait être plus grande pour moi que de voir mon père le plus éloigné (de Dieu)?» On lui dira: «O Abraham, regarde derrière toi». Abraham regardera et verra une hyène maculée de sang et d'excré- ment, on prendra cet animal et on le jettera dans le Feu» ( Rapporté par Boukhari) (1 K «C'est ainsi que nous montrâmes à Abraham le mécanisme des cieux et de la terre pour le persuader» c'est à dire, en montrant à Abraham le royaume des cieux et de la terre, nous lui donnâmes la preuve qu'il n'y a qu'un seul Dieu qui puisse les créer et qu'il n'y a nul Seigneur en de- hors de Lui. En commentant le verset précité Ibn Abi Hatem rapporte qu'lbn Abbas a dit: «Dieu a élucidé tout à Abraham: Ce qui est caché et ce qui est apparent, et ainsi il a pu voir les actions des créatures». Peut-être Dieu avait montré cela effectivement à Abraham et il les re- garda de ses propres yeux, ou bien H a empreinté cela dans son esprit pour le constater et s'assurer de la sagesse divine et des preuves irré- futables. A ce propos l'imam Ahmed et Tirmidzi ont rapporté d'après Mou'dz Ben Jabal que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- a dit: «Je vis mon Seigneur sous la plus belle forme. Il me dit: «A quel sujet les anges se disputent?» Je répondis: «Je ne sais pas ô Seigneur» Il mit Sa main entre mes épaules de sorte que je sentis sa froideur entre mes ^ 1 ç&ÏjI k JUJ f ju^t ^1 ^ 459 seins et alors toute chose me parut au grand jour»... jusqu'à la fin du hadith (1) . «A la tombée de la nuit» c'est à dire lorsque la nuit l'enveloppa «Abraham vit une étoile» qui était Venus ou Jupiter selon les dires de Tabari, car son peuple adorait les astres «Il s'écria: Voilà mon Allah» Lorsque l'étoile disparut, il dit: «Je ne saurais m'attacher à une chose qui disparait» sachant que son Seigneur ne disparait jamais. «Voyant poin- dre la lune, il s'écria: «Voilà mon Allah». A sa disparition il dit: Si mon Seigneur ne me dirige pas, je serai au nombre des égarés. «Voyant le soleil se lever, il s'écria: «Voilà mon Allah; c'est le plus grand» qui lui pa- rut plus grand que tous les autres astres et dont la lumière est plus in- tense. «Lorsqu'il disparut, il dit: «O mon peuple, je désavoue les associés que tu prêtes à Allah» Je ne tourne ma face que vers le créateur des cieux et de la terre. Je n'ai rien de commun avec ceux qui lui donnent des asso- ciés» Je ne rends un culte pur et n'adore que celui qui a créé les cieux et la terre sans qu'il y ait un modèle à imiter, comme un vrai croyant et je ne suis pas au nombre des polythéistes. Ces paroles d'Abraham émanaient-elles d'une simple reflexion et méditation, ou bien un sujet de polémique entre lui et son peuple? Ibn Jarir soutient l'opinion d'Ibn Abbas que c'était une simple médi- tation et la preuve en est cette partie du verset: «Si mon Allah ne me montre pas la bonne voie». Quant à Ibn Ishaq, il a raconté: «Abraham a proféré ces paroles lorsqu'il s'est écarté du milieu où sa mère Ta mis au monde car elle avait peur que Nemrod ne le tue après que ses ma- giciens l'aient informé qu'un enfant allait naître et causait la ruine de son royaume. Nemrod alors donna l'ordre de tuer tous les nouveaux- nés mâles en cette année. Lorsque la mère d'Abraham l'a conçu et, sentant que ce fut le moment de l'accouchement, elle l'engendra dans un endroit loin du village. Et Ibn Ishaq a cité aussi des miracles et des choses extraordinaires. (1) ù~~* ï WJb- ij^ji ji iiU— 1 LÎA>- jUi ^S\j <4-Ul ^ U3 <^ Al J^*j ^ :Jlî *U1 ju» t Up ^ t>;i ui ^-u (Jéj, fTy ^riji iâ* oVi Ai jj-j ùîi :Jli ÎOl^f! U ^iJU Al Jj-, L. :Jl* **^J Ain :JU $ Al J^j f^-^Jj cSLTjJl ^pj c*S-*Jl f^iJj J^j OÎj Al Jl N OÎ A>*&3 Obj^ ^ tJLj cJUi «jfHi 01 :Jli t oJ Ai :Jlî «o^JI ^Jj tùUw, tfJ^-^W Al Jj-y JUi t oUi Ai.U ^Ip ^ ^^Jl lSj^ :Jtf tj^jjl ^ Al Jj-j la :NUi t »tA«iti OLJI ^ ïi*A*j jJk ^ jLp Al Jlî j^UI Cr- ^ ôLOTj «UL*»-j oLJUii pUJI ^1 »LJU^U i^UÎ ^jJ» : JLi ^ ^-Jfaj Nj IjJL^Ji : JUi 4jP Jjl Jt kï J* ^JLr ^ Al' J>-j tj*Sfl ^ «UU^j j^T ^îj Sus j~p ^ u* o^ijjîi >^ ^ uu>i jj^j u a^jlji a> yr-tf .(A^î ùljj) (2) Al-Souhayli raconte: "Ai-Nadar ben Al-Hareth Ben Kilda avait visité la Perse et appris les nouvelles de sindyaz Roustom Al-Chiz et autre. Chaque fois qu'on lui récitait du Coran, il disait: "Je peux vous racon- ter des choses plus intéressantes que celles-ci apportées par Mou- hammad afin de détourner les gens. C'est à son sujet que fut révélé ce verset: "Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu'Al- lah envoie" [Coran, VI, 93]. Ibn Abi Hatem raconte dans "Les Loubab" le récit suivant: "Un 466 «Telles sont les preuves que nous avons fournies à Abraham contre son peuple» c'est à dire l'argument décisif donné à Abraham, et Moujahed de commenter cela en disant: Il s'agit du verset précédent: «Comment craindrais-je ceux que vous Lui associez... jusqu'à la fin. Dieu lui a tenu Sa promesse et lui a accordé la sécurité et la bonne voie en disant: «Ceux qui croient et dont la foi est pure de tout péché...» Dieu élève le rang de qui il veut, car II est justice et sait tout. homme ennemi attaqua les musulmans, tua quelques uns et deman- da à la fin: "Si j'embrasse l'Islam, me procura-t-il du bien?" L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- répondit: "Certes oui" L'homme alors tua son cheval et s'élanca contre ses amis dont il fai- sait partie et tua plusieurs hommes l'un à l'autre jusqu'à ce qu'il fut tué. On a dit que c'est à son sujet que ce verset fut révélé: "Ceux qui croient et dont la foi est pure... . ilUJj^ :J\î M U 4)1 ôyj Ij :ljJUi :Jlî i^Cj ti^liî (41*, ^ 467 wa wahabnâ lahïï 'Ishâqa wa Ya'qûba kullan hadaynâ wa Nuhan hadaynâ min qablu wa min d urriyyatihî Dawûda wa Sulaymâna wa Ayyûba wa Yûsuf wa Mûsâ* wa Hârûna wa kad âlika najzî-1- muhsinîna (84) wa Zakariyya wa Yahya wa 'Isâ wa 'Ilyâsa kullun mina- s-sâlihîna (85) wa 'Ismâ'îla wa-L-Yasa*a wa Yunusa wa Lut* wa kullan faddalnâ 'alâ-I-'âlamîna (86) wa min 'âbSf'ihim wa d urriyyâtihim wa 'ihwânihim wa-jtabaynâhum wa hadaynâhum 'ilâ sirâtim mustaqîm (87) d âlika hudâ-L-Lâhi yahdî bihî may-ya§a 'u min 'ibâdihî walaw 'asrakû lahabita 'anhum mâ kânû ya'malûna (88) 'ulà* 'ika-l-ladîna 'à*tynâhumu-l- kitâba wa-l-hukma wa-n-nubuwwata fa'iy-yakfur hihâ hà*'ullf 'il faqad wakkalnâ bihâ qawma-l-laysu bihâ bikâfîrîna (89) 'ûlï'ika-I-ladîna hadâ- L-Lâhu fabihudâhumu-qtadih qui là* 'as'alukum 'alayhi 'ajran 'in huwa 'illâ dikrâ li-I-'âlamîna (90). Nous lui avons donné comme enfants Isaac et Jacob, que nous avons maintenus tous deux dans la bonne voie, comme nous l'avions fait avant pour Noé. Comme descendance, nous lui avons donné David, Salomon, Job, Joseph, Moïse et Aaron. C'est ainsi que nous récompensons les bons. (84) Nous lui avons donné aussi: Zacharie, Jean, Jésus et Elie, tous connus par leur vertu. (85) Nous lui avons donné Ismaël, Elisée, Jonas et Loth, que nos faveurs ont élevés au-dessus du genre humain. (86) Nous avons égale- ment favorisé leurs pères, leurs enfants et leurs frères et nous les avons gui- dés dans la voie droite. (87) C'est là la voie d'Allah. Il en fait profiter qui Il veut. Qui prête des associés à Allah perd le bénéfice de ses bonnes œu- vres. (88) Ce sont ceux-là auxquels nous avons donné le Livre, la sagesse, et le don Prophétique. Si ces gens que voici (les gens qui entourent le Pro- phète et l'écoutent) renient toutes ces choses, qu'importe! nous les avons confiées à des gens qui ne les renieront pas. (89) Ce sont ceux-là qu'Allah a mis dans la bonne voie. Modèle ta conduite sur la leur. Dis à ces gens (ceux qui l'entourent): Je ne vous demande aucune rétribution pour mes ré- vélations. Elles constituent un avertissement pour le monde (90). Dieu mentionne qu'il a donné Isaac à Abraham malgré son âge avancé et après avoir désespéré, lui et sa femme Sarah d'avoir des enfants. Les anges, qui étaient chargés d'une mission auprès du peu- ple de Loth, annoncèrent à Abraham la naissance d'Isaac. Sa femme s'étonna et s'écria: «O stupeur, s'exclama-t-elle, comment pourrais- je en- fanter alors que je suis vieille et que mon mari est un vieillard! C'est là une ' 468 chose vraiment étrange» [Coran XI, 72]. Ils leur annoncèrent donc la bonne nouvelle qu'avec sa qualité de Prophète, aura une descendance comme Dieu a dit: «Nous lui avons annoncé une bonne nouvelle: la nais- sance d'Isaac, un Prophète parmi les justes» [Coran XXXVII, 112] ainsi la bonne nouvelle fut réalisée et le bienfait parachevé. Dieu a dit aussi: «Nous lui annonçâmes qu'elle donnerait le jour à Isaac et qu'Isaac aurait lui-même un fils, Jacob» [Coran XI, 71] dans le vivant d'Abraham et sa femme afin qu'ils se réjouissent de la naissance du fils et du petit fils, car la naissance du petit-fils procure une joie plus grande que celle du fils en s'assurant ainsi de la postérité. Abraham et sa femme, tous deux dans un âge avancé, croyaient qu'ils n'auraient plus de descendance, mais Dieu la leur accorda pour récompenser son Prophète qui avait quitté son peuple et émigré vers d'autre pays pour adorer son Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Il lui donna, en compensation de son peuple, une descendance née de ses reins, qui suivrait sa religion, comme Dieu l'indique dans ce verset: «Pour avoir abandonné son père et ceux qui invoquaient de fausses divini- tés, nous lui donnâmes Isaac et Jacob, que nous élevâmes tous deux au rang de Prophètes» [Coran XIX, 49]. Comme Dieu avait dirigé Noé vers la voie droite, Il a aussi dirigé Abraham et lui a donné une descendance. Chacun d'eux avait reçu une faveur particulière. Lorsque Dieu noya les impies parmi les habi- tants de la terre et sauva Noé et ceux qui avaient cru en lui et en son message dans l'arche, Il a fait de ces derniers comme sa descen- dance. Quant à Abraham le confident de Dieu, Dieu à Lui la puissance et la gloire n'a envoyé un Prophète que de sa postérité comme II l'af- firme dans ce verset: «Puis nous avons établi dans sa descendance la pro- phétie et le Livre» [Coran XXIX, 27]. Peut-être on se demande: Puisque Dieu a précisé dans les ver- sets précités qu'il a donné à Abraham la prophétie ainsi qu'à sa des- cendance, pourquoi a-t-ll mentionné Loth qui n'en fait pas partie? La réponse en est la suivante: Loth était le fils de son frère Haran le fils d'Azar. Dieu l'a cité pour donner plus de solidité à cette descendance, tout comme II a dit dans un autre verset: «Etiez-vous présents aux der- niers moments de Jacob lorsqu'il interpella ainsi ses enfants: «Qui adorez- vous après moi?» Ils répondirent: «Nous adorerons ton Seigneur, le Sei- 469 gneur de tes pères: Abraham, Ismaël et Isaac, le Allah unique, et nous nous soumettons à Lui» [Coran II, 133] à savoir qu'lsmaël était l'oncle pater- nel de Jacob. Tel fut aussi le cas de Jésus considéré comme faisant partie de la postérité d'Abraham - ou de Noé selon une autre interprétation - qui constitue une preuve que les enfants de la fille en font partie. Jésus, dans ce cas, appartient à Abraham par la ligne de sa mère Marie parce qu'il est né sans père. A cet égard on rapporte qu'AI-Hajjaj envoya dire à Yahia Ben | Ya'man: «On m'a fait savoir que tu as dit qu'AI-Hassan et Ai-Hussein ! font partie de la descendance du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- dont je ne trouve pas cela cité dans le Livre de Dieu que j'ai lu tout entier?» Il lui répondit: «N'as-tu pas lu ce verset de la sourate du Bétail: «Comme descendnace, nous lui avons donné David Salomon... jus- qu'à Jean et Jésus?» - Certes oui, répondit-il - Alors, répliqua Yahia, Jé- sus - selon ce verset - n'est-il pas condsidéré comme faisant partie de la postérité d'Abraham du moment qu'il n'a pas un père?» - Tu dis vrai, fut la réplique d'AI-Hajjaj. Les ulémas de conclure: «Lorsqu'un homme lègue par testament une partie de sa succession à sa descendance, les enfants des filles auront leur part à moins que cet homme ne précise que ce legs re- vienne exclusivement aux enfants de ses fils sans les filles. Mais d'autres leur répondent: Les enfants des filles auront leur part de toute façon en se référant à ce hadith cité dans les deux Sa- hihs suivant lequel l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- aurait dit d'AI-Hassan Ben Ali «Mon fils que voici est un maître. Il se peut que Dieu grâce à lui, rétablisse la concorde entre deux grands partis des musulmans»^ 1 K «Nous avons également favorisé leurs pères, leurs en- fants et leurs frères» en citant ainsi l'ascendance et la descendance afin que la bonne direction soit à portée de tous ceux-ci. «C'est là la voie d'Allah. Il en fait profiter qui H veut» grâce à Sa (1) a-. Il* ^1 ^li jWI JLi S J^j Jl coU^l ^ o^î .lût*!— Jl ^ c&+£* ûfts» Ou H £^ ùt «ûil JJ> 470 sagesse et Sa clémence. «Qui prête des associés à Allah perd le bénéfice de ses bonnes œuvres» en mettant les hommes en garde contre le poly- théisme qui anéantit toutes les bonnes actions, tout comme II le mon- tre dans d'autres versets tels que celui-ci: «Si tu es polythéiste tes actions sont vaines, tu seras certainement perdant» [Coran XXXIX, 63]. Cette condition ne stipule pas la survenance du fait comme on le trouve dans ce verset par exemple: «Dis: Si le Miséricordieux avait un fils je serais le premier à l'adorer» [Coran XLIII, 81] ou ce verset: «Si Al- lah avait voulu avoir un fils, Il aurait choisi qui H aurait voulu au sein de ce qu'il a créé Gloire a Lui! H est l'Unique, le Dominateur suprême» [Co- ran XXX/X, 4]. Donc c'est une condition qui ne saurait du tout être réa- lisable. «Ce sont ceux-là auquels nous avons donné le Livre, la sagesse et le don prophétique» ces dons ne sont octroyés que pour être miséricor- dieux envers les serviteurs et par compassion. «Si ces gens que voici (les gens qui entourent le Prophète et F écoutent) renient toutes ces choses» c'est à dire si les habitants de La Mecque se- lon les dires d'Ibn Abbas, Ad-Dahak, Qatada et As-Souddy, «qu'im- porte! nous les avons confiées à des gens qui ne les renieront pas» Si les Mecquois et d'autres parmi les habitants de la terre: Arabes et non- Arabes, les gens du Livre ont renié ces choses-là, Dieu les a confiées à d'autres: les Mohagériens, les Ansariens et leurs suivants qui en se- raient reconnaissants jusqu'au jour de la résurrection. Ils croiraient à la lettre aux révélations, aux versets fondamentaux et figuratifs sans en rien renier. «Ce sont ceux-là» c'est à dire les Prophètes déjà mentionnés dans le verset ainsi que leurs descendances «qu'Allah a mis dans la bonne voie. Modèle ta conduite sur la leur» Dirige-toi donc ô Mouhammad d'après leur direction. Af-Boukhari rapporte d'après Souleiman Al-Ahwal que Moujahed a demandé à Ibn Abbas, en mentionnant le verset précité: Y a-t-il dans la sourate «Sad» un verset qui exige une prosternation?» Il lui répon- dit: «Certes oui» Puis il lui récita le verset: «Nous lui avons donné comme enfants Isaac et Jacob... jusqu'à: «modèle ta conduite sur la leur» et il ajouta: «Notre Prophète est l'un des leurs». «Je ne vous demande aucune rétribution» c'est à dire en vous 471 communiquant et récitant le Coran, je ne vous demande aucun salaire ou autre chose car il constitue «un avertissement pour le monde» que les gens donc s'en rappellent et mettent ses prescriptions en application afin de pouvoir distinguer entre l'égarement et la bonne direction, l'in- crédulité et la foi. wama qadarû-L-Lâha haqqa qadrihT *id qâlû ma 'anzala-L-Lâhu 'alâ basarim min Say'in qui man *anzala-l-kitâba-l-ladî ja *a bihî Mûsâ nûran wa huda-l-li-n-nâsi taj'alûnahû qarâtîsa tubdûnahâ wa tuhfûna katîran wa 'ullimtum mâ lam ta'lamû 'antum walâ 'âbîf'ukum quli-L-Lâhu tumma darhum fî hawdihim yal'abûna (91) wa hâdâ kitâbun 'anzlnâhu mubârkum-musaddiqu-l-ladî bayna yadayhi wa litundira 'umma-l-qurâ wa man hawlahâ wa-l-ladîna yu'minûna bi-l-'âhirati yu'minûna bihî wa hum 'alâ salâtihim yuhâfizûna (92). Ils n'estiment pas Allah à Sa juste puissance quand ils disent: «Allah n'a jamais rien révélé à l'homme. Réponds-leur: Qui donc a révélé le Livre que Moïse a apporté aux hommes comme lumière et comme guide? Vous l'avez écrit sur des feuilles, vous en avez divulgué une partie mais vous en avez dissimulé la plus grande. Qui vous a enseigné ce que par vous-mêmes vous n'auriez jamais découvert, pas plus que vos pères? Réponds: Allah, abandonne-les à leurs intrigues et à leurs jeux. (91) Et voici un Livre, béni qui confirme les précédentes Ecritures, et que nous te révélons pour que tu avertisses la ville métropole et ses environs. Ceux qui croient au jour der- nier croient à ce Livre et seront assidus à la prière. (92). Ce verset, selon les dires d'Ibn Abbas, Moujahed et Ibn Jarir, fut 472 révélé au sujet des Qoraïchites qui n'ont pas apprécié Dieu à Sa juste mesure et traité Ses Prophèts de menteurs. On a dit aussi que ce fut à propos des juifs et précisément Malek Ben Saïf Mais il s'avère que la première opinion est la plus correcte car ce verset fut révélé à La Mecque alors que les juifs ne niaient pas la révélation des Ecritu- res. Mais les Qoraïchites, quant à eux, reniaient Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- en tant que Messager prétendant qu'il est un être humain comme Dieu le montre dans un autre verset: «Qu'y a-t-il d'étonnant à ce que nous ayons donné mission a l'un d'entre vous d'avertir ses semblables» [Coran X, 2] et dans celui-ci: «C'est là ce qui a empêché les hommes de croire quand la bonne voie leur a été indiquée. Est-ce conve- nable, ont-Us dit, qu'Allah ait envoyé un homme pour le représenter?» [Co- ran XVII, 94]. Ces gens-là qui ont dit que Dieu n'a jamais rien fait descendre sur un mortel, Dieu dit à Son Prophète de leur répondre: «Qui donc a révélé le Livre que Moïse a apporté aux hommes comme lumière et comme guide?» dont chacun d'entre vous connaît que Dieu a révélé la Torah à Moïse Ben 'Imran comme une lumière et comme une Direction afin que les hommes s'en servent pour sortir des ténèbres de la suspicion. Ce même Livre «Vous l'avez écrit sur des feuilles. Vous en avez divulgué une partie mais vous en avez dissimulé la plus grande». C'est à dire vous transcrivez les différentes parties du Livre sur des parchemins, vous al- térez ou modifiez, à votre guise, ce que vous voulez disant aux autres que ceci fait partie du Livre venant de Dieu du moment qu'il n'est pas ainsi, et en plus vous cachez une grande partie de son contenu. «Qui vous a enseigné ce que par vous-mêmes vous n'auriez jamais dé- couvert, pas plus que vos pères?» En d'autres termes: qui a révélé le Co- ran qui vous relate l'histoire de ceux qui vous ont précédés, et les (1) Dans le "Loubab" Ibn Abi Hatem rapporte que le juif Malek Ben Saif entra en discussion avec le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-. Le Prophète lui dit: "Je t'adjure par celui qui a révélé le Pentateuque à Moïse, trouves-tu dans ce Livre que Dieu haït le doctuer corpulent" Malek, qui était ainsi s'irrita et répondit: "Dieu n'a rien révélé à un mortel" Dieu alors fit descendre ce verset: "Ils n'estiment pas Allah à Sa juste puissance". 473 événements qui surviendront plus tard, ce dont vous ignorez vous et vos ancêtres? A cette question Dieu dit à Son Prophète: «Réponds-Allah» c'est bien lui qui a révélé le Livre, puis «abandonne-les à leurs intrigues et a leurs jeux» et laisse-les s'amuser à discuter, plonger dans leur égare- ment et erreur, jusqu'à ce que la certitude leur parvienne et alors ils sauront à qui est réservée la bonne fin à eux ou à ceux qui craignent Dieu? «Et voici un Livre» qui est le Coran «béni, qui confirme les précéden- tes Ecritures, et que nous te révélons pour que tu avertisses la ville métro- pole» La Mecque «et ses environs» d'autres bourgs et régions où vivent les différentes nations et communautés issues des reins d'Adam, car Dieu a ordonné à Mouhammad de dire à tous les hommes: «Je suis en- voyé par Allah à vous tous» [Coran VII, 158], et de leur dire aussi: «Ce Coran m'a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu'il touchera» [Coran VI, 19]. Quiconque, parmi les hommes, est incrédule à son égard aura le feu comme lieu de rencontre. Dieu a dit aussi au su- jet du Coran: «Béni soit celui qui a révélé la Loi à Son serviteur afin qu'il devienne un avertisseur pour les mondes» [Coran XXV, 1]. Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «On m'a accordé cinq (faveurs) qu'aucun autre (Prophète) n'avait repues» et parmi ces faveurs: «Dieu envoyait chaque Prophète à son peuple, tandis que moi, j'ai été envoyé au monde entier». (Rapporté par Boukhari et MousUm) (1 K C'est pourquoi II a dit enfin: «Ceux qui croient au jour dernier croi- ront à ce Livre et seront assidus à la prière» donc quiconque croit en Dieu et à la vie future, croit aussi au Coran qui a été révélé à Mou- hammad et s'acquitte des prières prescrites. & à U fi A # i kt $ £ m g£. j5H 55 474 wa man 'azlamu mimmani-ftarâ 'alâ-L-Lâhi kadiban 'aw qâla 'ûhiya 'ilayya walam yuha 'ilayhi say'un wa man qâla sa'unzilu mitla mâ A 'anzala-L-Lâhu walaw trâ A 'idi-z-zâlimûna fî gamara"ti-l-mawti wa-1- mala 'ikatu bâsitû 'aydihim 'ahrijîî 'anfusakumu-l-yawma tujzawna'ad- âba-l-hawni bimâ kuntum taqûlûna 'alâ-L-Lâhi gayra-I-haqqi wa kuntum 'an 'â A yâtihî tastakbirûna (93) walaqad ji'tumunâ furâdâ kamâ halaqnâkum 'awwala marratin wa taraktum mâ hawwlnakum warsT'a zuhûrikum wamâ narâ ma'akum suf â A, akumu-l-ladîna za'amtum *annahum fikum surakï'u laqad taqatta'a baynakum wa dalla 'ankum mâ kuntum taz'amûna (94). Qui est plus coupable que celui qui rapporte des mensonges sur Allah et qui dit: «Il m'a été révélé ceci alors que rien ne lui a été révélé», ou bien qui dît: «Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu'Allah en- voie?» Ah! Si tu pouvais les voir ces coupables quand ils entrent dans les af- fres de la mort et que les anges, tendant leurs mains vers eux, les pressent de rendre leurs âmes! Voici venu le jour, leur disent-ils, où vous allez subir un infâme supplice pour n'avoir pas dit la vérité sur Allah et avoir accueilli ses révélations avec dédain. (93) Vous voilà revenus, chacun séparément tels que vous étiez au jour de votre naissance. Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés. Vous n'êtes accompagné d'aucun des in- tercesseurs que vous prétendiez avoir pour associés. Toutes vos attaches ter- restres sont coupées et tout ce sur quoi vous faisiez fond vous abandonne. (94). Qui peut donc être plus inique que celui qui forge des mensonges sur Dieu en Lui associant d'autres divinités, ou en lui attribuant un en- 475 tant ou en prétendant qu'il a reçu une révélation alors que rien ne lui à été révélé. A ce propos, Ikrima et Qatada ont dit que ce verset fut des- cendu du sujet de Moussailama l'imposteur* 1 *. «Ou bien qui dit: «Je peux envoyer des révélations semblables à celles qu'Allah envoie?» c'est à dire celui qu prétend faire descendre des cho- ses semblables à ce que Dieu a fait descendre alors qu'il est menteur (2> . Ce verset est pareil à celui-ci: «Quand on leur récita nos ver- sets, ils disent: «Nous les avons déjà entendus. Au reste, il ne tiendrait qu'à nous d'en faire autant» [Coran VIII, 31]. Puis Dieu décrit la situation des injustes lors de la mort: «Ah! Si tu pouvais les voir ces coupables quand ils entrent dans les affres de la mort» en éprouvant ses affres et ses douleurs «et que les anges, tendant leurs mains vers eux» en les frappant comme Dieu le montre dans ce verset: «Ah! Si vous pouviez voir comment les anges ravissent la vie aux infidèles! ils les frappent au visage et au dos» [Coran VIII, 50] Donc ils les frappent pour qu'ils se dépouillent d'eux-mêmes car, on a dit à cet égard que l'incrédule, lorsque la mort se présente à lui, les anges lui annoncent le châtiment, les carcans, les chaînes, l'abîme du feu, l'eau bouillante et la colère du Miséricordieux. Alors son âme se disperse dans les diffé- (1) Moussailama est: Abou Thoumam, Ibn Habib de Bani Athal qui est Hanifa, connus par leur mère la fille de Kahel Ben Asad Ben Khouzai- ma. Mousailama prétendait que Gabriel lui communiquait la révéla- tion. Il s'est donné le nom de: Miséricordieux (Arrahman). Il y avait encore un autre qui lui était semblable appelé Al-Aswad Ben Ka'b connu sous le nom de 'Ayhalal; et un deuxième du nom Dzil-Khimar qui prétendait que deux anges lui parlaient, l'un s'appelait Sahiq et l'autre Chariq. (2) Dans le "Loubab" Ibn Jarir a dit que ce verset fut révélé au sujet de Abdullah ben Sa'd qui était le scribe du Prophète -qu'Allah le bénsse et le salue-et qui changeait parfois ce qu'ils lui dictait. D'après As- Souddy, Abdullah Ben Sa'd disait; Si Mouhammad recevait des révé- lations, j'en recevais également, et si Dieu a fait descendre quelque chose, j'ai fait autant. Par exemple: Mouhammad récitait: Dieu entend et sait tout. Et moi je disais Dieu connaît tout et II est sage. 476 rentes parties de son corps, s'y attache et refuse d'en sortir. Les an- ges frappent les corps des impies jusqu'à ce qu'ils rendent l'âme en leur disant: «Voici venu le jour, leur disent-ils, où vous allez subir un in- fâme supplice pour n'avoir pas dit la vérité sur Allah» Aujourd'hui vous serez rétribués par le châtiment de l'humiliation pour avoir forgé des mensonges sur Dieu; pour vous être, par orgueil, détournés de ses si- gnes et pour avoir refusé de suivre Ses Prophètes. D'après la tradition, plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de l'état d'agonie soit du croyant soit de l'impie dont nous allons en parler en commentant ce verset: «Allah soutient les croyants dans ce monde et dans l'autre par de fermes propos» [Coran XIV, 27]. Au jour du rassemblement on vous dira: «Vous voilà revenus, cha- cun séparément, tels que vous étiez au jour de votre naissance» Comme il a dit dans un autre verset: «Us se présenteront devant ton Seigneur, alignés sur un seul rang. Vous voilà revenus devant Moi, tels que Je vous ai créés une première fois» [Coran XVIII, 48] C'est à dire comme nous vous avons créés une première fois, vous voilà venus à nous, vous reniez ce retour et n'y pensiez plus disant que c'est incroyable. «Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés» ce dont Dieu vous a accordé dans le bas monde. Il est cité dans le Sahih que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Le serviteur dit: «Mes biens ! Mes biens!» Or ce qui te revient de tes biens sont ces trois choses: ce que tu as mangé et consommé: ce que tu as porté et usé; et ce que tu as donné en aumône pour ta vie fu- ture. A part cela, tout ce que tu possèdes reivendra à tes successeurs après ta mort» (Rapporté Par Mouslim) (1 K Al-Hassan AL-Basri a dit; «Au jour de la résurrection, on amènera le fils d'Adam qui sera pareil à une hampe d'une lance et le Seigneur à Lui la puissane et la gloire lui dira: «Où sont tes biens que tu as amas- sés?» Il répondra: «Seigneur je les ai amassés et rendus plus grands de ce qu'ils étaient». Il répliquera: «O fils d'Adam! Qu'est-ce que tu as (1) ^ ^ >J 'iA :f* T ^ J*> 4§Ê & ùl ^ 477 devancé pour toi-même?» Et le fils d'Adam de regarder autour de lui sans en rien trouver. Puis il récita ce verset: «Vous voilà revenus, chacun séparément, tels que vous étiez au jour de votre naissance. Vous avez laissé sur terre tous les biens que vous aviez amassés». Et Dieu de poursuivre: «Vous n'êtes accompagné d'aucun des inter- cesseurs que vous prétendiez avoir pour associés» en les réprimandant d'avoir adoré, dans le bas monde, des statues et des idoles en les as- sociant à Dieu croyant qu'elles leur seront utiles dans la vie future. Une fois jugés, ils constateront qu'ils étaient dans un égarement et ce qu'ils avaient inventé les ont abandonnés. Le Seigneur à Lui la puis- sance et la gloire leur appellera devant toutes les créatures: «Où sont mes prétendus associés?» [Coran XXVIII, 74] et «Où sont donc ceux que vous adoriez en dehors d'Allah» Vous portent-ils secours ou se portent-ils secours mutuellement» [Coran XXVI, 92-93]. En ce jour-là «Toutes vos attaches terrestres» avec ceux que vous adoriez dans le bas monde «sont coupées, et tout ce sur quoi vous faisiez fond vous abandonne» et vous voilà n'espérant rien de leur part car ils ont disparu loin de vous. En d'autre part, Dieu a mentionné tant de ver- sets se rapportant à la situation des polythéistes et impies au jour du jugement dernier, et nous nous limitons à citer ces quelques-uns. - «Ce jour-là, à la vue du châtiment, les chefs désavoueront ceux qui les ont suivis et perdront tous leurs moyens» [Coran II, 166]. - Quand on soufflera dans la trompette, ce jour-là, il ne sera plus ques- tion, pour eux, de généalogies et ils ne s'interrogeront plus» [Coran XXIII, 101]. - «Puis, au jour de la résurrection, vous vous renierez les uns les au- tres, tandis que votre refuge sera le Feu et que vous n'aurez pas de protec- teur» [Coran XXIX, 25]. 478 ■ p S % % 40 y$ & lai 'M 'inna-L-Lâha fâliqu-l-habbi wa-n-nawâ yuhriju-l-hayya mina-l-mayyiti wa muhriju-l-mayyiti mina-l-hayyi d â A likumu-L-Lâhu fa'annâ* tu'fakûna (95) fâliqu-l-'isbâhi wa ja'ala-l-layla sakanan was-samsa wa-1- qamara husbânan da lika taqdîru-l-'Azîzi-L-'Alîmi (96) wahuwa-l-ladî ja'ala lakumu-n-nujûma li-tahtadû bihâ fî zulumâti-l-barri wa-l-bahri qad fassalnâ-l-'îtyâti liqawmin ya 4 lamûna (97). C'est Allah qui fend le grain et le noyau, qui tire la vie de la mort et la mort de la vie, cet Allah. Pourquoi vous retirez-vous?. (95) Il fait luire les matins; Il a institué la nuit pour le repos, le soleil et la lune comme me- sures du temps. Tel est l'ordre conçu par le Tout-Puissant et le docte. (96) Il a créé les étoiles pour vous guider dans les ténèbres du continent et de la mer. Ce sont là autant de signes pour ceux qui comprennent. (97). Dieu fend le grain et le noyau dans la terre. Différents arbres et plantations y poussent et donnent une variété de fruis d'espèces diver- ses tant aux couleurs et formes qu'aux saveurs, «qui tire la vie de la mort et la mort de la vie» c'est à dire II fait pousser des plantes vivan- tes des noyaux et graines considérés en tant que substances inertes, tout comme II le montre dans ce verset: «Voici, pour eux, un signe: La terre morte que nous faisons revivre et dont nous faisons sortir des grains qu'ils mangent» [Coran XXXVI, 33]. Certains ont dit: 11 fait naître la poule de l'œuf et vice versa. D'au- tres disent: Il fait naître l'enfant vertueux d'un père pervers et vice ver- sa..* etc. «Le voilà cet Allah» l'auteur de toutes ces créations, l'Unique et qui n'a pas d'associés. «Pourquoi vous retirez-vous?» Comment, après tous ces signes, détournez-vous de la vérité vers l'erreur et adorez une au- tre divinité que Lui? «Il fait luire les matins. Il a institué la nuit pour le repos» Il a créé aussi la clarté et l'obscurité, en dissipant l'obscurité de la nuit par la clarté du jour afin que les hommes vaquent à leurs occupations et à la nuit tombante, ils se reposent. On trouve dans le Coran plusieurs ver- 479 sets relatifs à ces phénomènes et même Dieu a juré par la clarté du jour et l'obscurité de la nuit. On a rapporté que la femme de Souhayb l'a blâmé à cause de ses veilles, il lui répondit: «Dieu a fait de la nuit un moment de repos sauf à Souhayb», car lorsque Souhayb évoque le Paradis son désir s'y porte avec ardeur, mais une fois évoqué l'Enfer, il n'éprouve que l'insomnie». «Le soleil et la lune comme mesures de temps» ils font leurs trajets respectifs qui ne sauraient être ni changés, ni perturbés mais influen- cés par le changement des saisons qui font tantôt allonger la nuit tan- tôt la raccourcir, ainsi que le jour comme II le montre dans ce verset: «C'est Lui qui a crée le soleil qui brûle et la lune qui éclaire. C'est Lui qui a fixé les phases de celle-ci» [Coran X, 5]. Donc aussi bien le soleil que la lune sont soumis à Ses ordres «Tel est l'ordre conçu par le Tout-Puis- sant et le docte» Cet ordre qui ne saurait être contrarié ni refusé, étant issu du Tout-Puissant. Il est l'omniscient que rien ne lui est caché fut- ce une molécule se trouvant dans les cieux ou sur la terre. On re- marque que, dans les versets où sont cités le jour et la nuit, ils sont terminés par la mention de Sa puissance et Sa connaissance, comme par exemple: «Voici pour eux un signe: la nuit dont nous dépouillons le jour; ils sont alors dans les ténèbres, le soleil qui chemine vers son lieu de séjour habituel: tel est le décret du Tout-Puissantt, de celui qui sait» [Co- ran XXXVI, 37-38]. «H a créé les étoiles pour vous guider dans les ténèbres du continent et de la mer» Certains de nos ancêtres ont dit: «Quiconque croit que les étoiles ont d'autres utilités que ces trois, se sera trompé et aura menti sur Dieu: Dieu a créé les étoiles comme ornements du ciel, de quoi la- pider les démons et afin que les hommes se dirigent d'après elles dans les ténèbres de la terre et de la mer». «Ce sont là autant de signes» clairs et évidents «pour ceux qui comprennent» et qui savent pour suivre la vérité et éviter l'erreur. 480 wahuwa-l-ladT 'ansVakum min nafsin wâhidatin famustaqarrun wa mustawda'un qad fassamâ-l-*a*yâti liqawmin yafqahûna (98) wahuwa-l- ladî 'anzla mina-s-sama 'i ma 'an fa 'ahrajnâ bihî nabâta kulli say'in fa 'ahrajnâ minhu hadiran nuhriju minhu habbam mutarâkiban wa mina-n- nahli min tal'ihâ qinwânun dâniyatun wa jannâtim min Vnâbin wa-z- zaytûna wa-r-rummâna mustabihan wa gayra mutasâbihin-in-zuriï *ilâ tamarihT 'idà* 'atmara wa yan'ihT 'inna fî dâlikum la'a yâti-l-li-qawmin yu'minûna (99). Il vous a tirés d'un seul et même souffle de vie. Le germe se trouve dans l'homme et le don de féconder dans la femme. Ce sont là autant de si- gnes pour ceux qui comprennent (98). C'est Lui qui fait tomber la pluie des cîeux. Avec elle, nous fécondons toutes les plantes, nous engendrons les cultures d'où sortent les grains sous forme d'épis. De la spathe des palmiers nous faisons surgir de lourds régimes de fruits. Cette eau nous sert encore à créer des champs de vigne, d'oliviers et de grenadiers de même espèce et d'espèce différente. Observez leurs fruits, comment ils germent et comment ils mûrissent Ce sont là autant de signes pour ceux qui comprennent (99). Dieu a créé toute l'humanité d'un seul être qui est Adam comme II l'a confirmé dans ce verset: «O hommes, craignez Allah qui vous a crées d'un seul être, puis de cet être tira sa compagne et de ce couple tira l'huma- nité toute entière» [Coran IV, 1]. «Le germe se trouve dans l'homme et le don de féconder dans la femme» Ce verset fut le sujet de plusieurs interprétations: Selon les di- res d'Ibn Mass'oud, il s'agit de l'utérus de la femme et les reins de l'homme, qui furent aussi l'avis d'autres ulémas. D'après Ibn Mass'oud aussi: une durée dans le bas monde et un dépôt là où l'homme meurt. Selon les dires d'Ibn Joubaïr: un réceptacle dans les utérus et sur la terre et un dépôt où ils meurent. La première s'avère être la plus cor- recte. «Ce sont là autant de signes pour ceux qui comprennent» et saisis- sent les paroles divines et le but des signes exposés. «C'est Lui qui 481 fait tomber la pluie des deux» grâce à laquelle II fait pousser des fruits pour la subsistance des hommes, et qui est une miséricorde. Avec cette eau, Il fait croître la végétation de toute plante, surgir la verdure d'où II fait sortir les grains groupés en épis r et de la spathe du palmier, des régimes de dattes à portée de la main. Bref 11 a créé à partir de l'eau toute chose vivante. Dieu a mentionné dans ce verset en particu- lier, comme dans d'autres versets, les palmiers et la vigne car ils consitutent pour les habitants du Hijaz les meilleurs arbres fruitiers. Ils extrayaient à partir de dattes et du raisin des boissons enivrantes, et ce fut avant l'interdiction du vin. Puis comme Signes étonnants, Il a mentionné les oliviers et les grenadiers qui sont de différentes espèces quant à ta couleur et au goût bien que les feuilles et la forme sont semblables. «Observez leurs fruits, comment ils germent et comment ils mûrissent» C'est à dire, d'après Ibn Abbas, Ad-Dahak et d'autres: considérez et contemplez le pouvoir du Créateur qui a fait de ces plantes des arbres fruitiers après qu'ils eussent été comme du bois, en accordant à cha- cun d'eux une couleur, une forme, une odeur et un goût différents, comme II le montre dans ce verset: «La même eau les arrose. H y a des fruits plus savoureux les uns que les autres» [Coran XIII, 4]. Voilà des si- gnes pour des hommes qui croient en Dieu, à Son pouvoir et à Sa sa- gesse, et suivent les Prophètes. wa ja'alû li-L-Lâhi Surakâ A *a-l-jinni wa halaqahum wa haraqû lahû banîna wa banatim-bigayri 'ilmin subhânahû wa ta'âlâ 'ammâ yasifûna (100). Qui donnent-ils comme associés à Allah? Des démons, alors que c'est Allah qui les a crées. Dans leur ignorance, ils Lui attribuent des garçons et des filles. Gloire à Lui! Il est très au-dessus de ces inventions misérables. (100). Les polythéistes ne se contentaient pas d'adorer les idoles et les 482 statues en dehors de Dieu, mais iis Lui ont attribué aussi les djinns comme associés alors qu'il est le créateur de ces djinns-mêmes. Peut-être on se demande: Comment ils ont adoré les djinns, et ils n'adoraient que les idoles? La réponse en est la suivante: Ils n'ont adoré les idoles que selon l'ordre des djinns qui sont les démons. On constate ceci clairement dans ces versets: «A part Allah, ils n'adorent que des symboles féminins, ils n'adorent que Satan, le rebelle. Qui pour avoir été maudit par Allah a dit: «Je t'enlèverai une partie de tes fidèles». Je les égarerai, j'exacerberai leurs ambitions, je les inciterai à couper les oreilles des animaux,.» [Coran IV, 117-119]. Ou comme les dires d'Abra- ham à son Père: «O mon père! N'adore pas le démon; le démon est re- belle envers le Miséricordieux» [Coran XIX, 44] et aussi ce verset: «O fils d'Adam! ne vous aî-je pas engagés à ne pas adorer le démon, il est vo- tre ennemi déclaré» [Coran XXXVI, 60]. Le Seigneur se demande: Comment ces gens-là Lui attribuent-ils des démons comme associés et les adorent en dehors de Lui alors que c'est Lui, le seul créateur, qui a créé les hommes les djinns et les démons? Et en plus «dans leurs ignorance, ils lui attribuent des garçons et des filles». Qu'il soit très élevé au-dessus de ce qu'ils imaginent. Il fait allusion dans ce verset aux dires des juifs que 'OuzaTr est son fils, ou à ceux des chrétiens que Jésus est son fils, ou encore à ceux des polythéistes arabes qui prétendaient que les anges sont les filles de Dieu. Ils ignoraient tous la grandeur et la magnificence du Seigneur. Il ne convenait du tout à un tel créateur d'avoir des fils, garçons et compagne. Que Sa sainteté soit magnifiée. badi'u-s-samâwâti wa-l-'ardi 'annâ yakûnu lahû waladun walam taku-1- lahû sâhibatun wa halaqa kulla say'in wa huwa bikulli say'in 'alîmun(iul). Alors qu'A a créé sans modèles les cieux et la terre, comment admet- tre qu'il a eu un fils. Lui qui n'a pas eu de compagne. Lui le créateur de l'Univers, Lui qui sait tout?(101). 483 On peut dire que ce verset est une réponse au verset précédent. Lui qui a créé les cieux et la terre sans qu'il y ait eu un modèle à imi- ter, et qui pourra encore créer des choses qu'on ne peut imaginer et ne viennent plus à l'esprit. On sait bien que toute créature est née de deux êtres semblables comme un enfant qui est né d'un mâle et d'une femelle. Comment le Seigneur peut avoir un fils ou une compagne alors que rien ne Lui est semblable? Comme II l'affirme dans ce ver- set: «Us ont dit: «Le Miséricordieux s'est donné nn fils!» Vous avancez là une chose abominable» [Coran XIX, 88-89] et ce verset: «Lui le créateur de l'Univers, Lui qui sait tout» Gloire à Dieu, le seul créateur, et qu'il soit très élevé au-dessus de ce que ces gens-là imaginent. dâlikumu-L-Lâhu rabbukum lâ A 'ilâha 'illâ huwa hâliqu kulli say'in fa'buduhu wahuwa 'alâ kulli say'in wakîlun (102) lâ tudrikuhu-l-'absâru wahuwa yudriku-l-'absâra wahuwa- L-Latifu-L-Habîru (103). Le voilà votre Seigneur. Il n'y a d'Allah que Lui. Il a créé l'Univers. Adorez-Le. Il surveille la création toute entière. (102) Il échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas. Il est subtil et sagace. (103). Le Seigneur, étant le seul créateur qui n'a ni fils ni compagne, les hommes ne doivent adorer que Lui et croire à Son unicité. «Il surveille la création toute entière» Il organise et gère tout l'univers et pourvoit aux besoins de Ses créatures nuit et jour. «Il échappe à la vue des hommes» Ce verset fut le sujet de plusieurs commentaires: - Certains ont dit: Les regards des hommes ne l'atteignent pas s dans le bas monde mais ils Le verront dans l'autre. A ce propos Mas- rouq rapporte que 'Aicha a dit: «Quiconque prétend que Mouhammad a vu son Seigneur, aura menti sur Dieu, car II a dit: «H échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas» Mais Ibn Abbas l'a contredit 484 et déclaré: Il l'a vu, par son cœur à deux reprises. Nous allons commenter ceci en interprétant la sourate de PEtoile.fCoran LIN]. - Les Mou'tazila quant à eux, d'après leur interprétation de ce ver- set, affirment que les hommes ne Le verront plus dans les deux mon- des. Mais la majorité des ulémas dits «Sunnites» réfutent leurs dires et critiquent leur ignorance et leur présomption en se basant sur ce ver- set: «Ce jour-là, il y aura des visages brillants, qui tourneront leurs regards vers le Seigneur» [Coran LXXV t 32-23]. Il s'agit sans doute des croyants, quant aux impies «Certes, ce jour-là, ils ne recevront aucun re- gard de leur Seigneur» [Coran LXXXIII, 15]. De sa part, l'imam Chafé'i d'ajouter: Ceci dénote que les croyants verront le Seigneur à Lui la puissance et la gloire. Par ailleurs, d'après les différents hadiths de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- les croyants verront Dieu au jour de la résurrection au Paradis, fa demeure de félécité. - D'autres ont dit: Il n'y a pas une incompatibilité entre l'affirmation de la vision et la dénégation de la perception car la perception est plus particulière que la vision mais la dénégation de cette particularité n'en- traine pas la dénégation de la généralité. Puis les opinions ont divergé sur la nature de cette perception né- gative? On a dit que c'est l'appréhension de la réalité qui demeure in- connue sauf de Dieu seul même si les croyants Le verront, tout comme quelqu'un qui voit la lune et n'a aucune idée à propos de sa nature et sa composition. Donc il est tout à fait normal qu'on traite la vision en partant de ce principe. D'autres ont dit que la perception est la conviction de l'existence, et par la suite la dénégation de la vision ne doit pas impliquer le renie- ment de l'existence tout comme l'ignorance d'une science ne doit en- traîner son inexistence. 'Ikrima, entendant Ibn Abbas dire: Mouhammad a vu son Seigneur à Lui la puissance et la gloire, lui demanda: «Dieu n'a-t-ll pas dit: «Il échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappe pas?» Il lui répon- dit: «Que tu perdes ta mère! Ce n'était que Sa lumière que, une fois cette lumière apparaît, rien ne pourrait Le percevoir». Il est cité dans les deux Sahihs un hadith que rapporte Abou Moussa Al-Ach'ari et le remonte au Prophète -qu'Allah le bénisse et le 485 salue- qui a dit: «Dieu ne dort pas et il ne Lui convient pas de dormir. Il abaisse la balance et la relève. On lui remonte les actions (des hommes) accomplies le jour avant la tombée de la nuit, et les actions de la nuit avec la pointe du jour. Son voile est la lumière - ou le feu. S'il Vote, la magnifi- cence de Sa Face aurait brûlé tout ce qu'elle atteint de Ses créatures». (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (1) . Il est cité dans certains ouvrages que lorsque Moïse demanda au Seigneur de se montrer à lui pour qu'il Le voie, Il lui répondit: «O Moïse! Nul parmi les créatures vivantes ne Me voit sans qu'elle ne meure, ou inerte sans qu'elle ne bouge. Dieu a dit: «Lorsqu'AUah se montra à la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui, la face contre terre. Lorsqu'il reprit ses sens, il s'écria: «Gloire à Toi, je m'excuse, je suis le premier de Tes serviteurs» [Coran VII, 143]. L'imperceptibilité n'exclue pas Sa vue au jour de la résurrection où II se montrera à Ses servi- teurs croyants comme II lui plaira. Quant à Sa Majesté et Sa Magnifi- cence, les regards ne l'atteignent pas, pour cela Aicha, la mère, des croyants, affirmait la vue du Seigneur au jour de la résurrection et l'ex- cluait dans le bas monde en se basant sur ce verset: «II échappe à la vue des hommes et leur vue ne Lui échappent pas». Donc Sa perception matérielle n'est plus possible tant aux anges qu'aux humains. qad jT'akum bastf'iru mir-rabbikum faman 'absara falinafsihî wa man 'amiya fa'alayhâ wamâ" 'ana 'alaykum bihafizin (104) wa kadâlika nusarrifu-1- *à*yâti wa liyaqûlû darasta wa linubayyinahû liqawmin ya'lamûna (105). JJJI J*±j *tP *4 CV- ^ sM ^ 486 Votre Seigneur vous a apporté l'évidence même. Qui ouvre les yeux, tant mieux pour lui, qui les ferme, tant pis pour lui. Je ne suis pas votre gardien. (104) C'est ainsi que nets varions nos signes pour qu'ils connais- sent que tu as enseigné et que les explications n'ont pas manqué à ceux qui veulent s'instruire. (105). Les évidences et les preuves constituent les clairvoyances conte- nues dans le Coran et ce que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et (e salue- a apporté: Les paroles divines. «Qui ouvre les yeux, tant mieux pour lui» sont pareilles à celles-ci: «Qui suit le bon chemin le suit à son profit. Qui s'en écarte s'en écarte à son détriment» [Coran XVII, 15] Donc qui est aveuglé et n'observe pas ces clairvoyances, qu'il ne blâme que soi-même, car Dieu a dit à cet égard: «Ce ne sont pas leurs yeux qui sont aveugles mais ce sont leurs cœurs qui sont aveugles dans leurs poitri- nes» [Coran XXII.46] L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-, après avoir communiqué le message et averti les hommes, n'est ni leur protecteur ni leur gardien et que chacun choisisse le chemin droit ou l'égarement. «C'est ainsi que nous varions nos signes» ou suivant une autre inter- prétation: nous avons expliqué les versets contenus dans cette sourate pour démontrer qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu afin qu'ils soient clairs aux yeux des ignorants et impies. Quant aux polythéistes et mé- créants, qu'importe, qu'ils disent: «O Mouhammad tu as étudié cela dans les Livres précédents et tu as tout appris d'eux». Tels furent les dires de Moujahed, Ibn Abbas, Sa'id Ben Joubaïr et Ad-Dahak à ce su- jet. 'Amr Ben Kaysan rapporte qu'il a entendu Ibn Abbas dire en commentant ce verset: «Pour qu'ils reconnaissent que tu as enseigné»: «tu as récité, tu as discuté et tu t'es disputé. Car Dieu montre dans ce verset le reniement des impies et leur opiniâtreté lorsqu'ils lui répondi- rent: «Ce ne sont que vieux contes recueillis par lui, ajoutent-ils, qu'on lui dicte matin et soir» [Coran XXV, 5]. D'autre part, Dieu montre l'attitude du chef de ces impies quand II dit: «Ah! il suppute et ourdit des complots. Eh bien, qu'il soit pris à ses propos pièges. Oui, qu'il soit pris à ses propos pièges» [Coran LXXrV, 18-20]. «Et que les explications n'ont pas manqué à ceux qui veulent s'ins- truire» car, une fois ces versets et signes exposés clairment, ceux qui 487 savent suivent le chemin de la vérité et s'écartent de l'erreur. Dieu, quant à Lui, de par Sa sagesse, met sur la voie droite qui II veut et i égare les autres comme II a dit: «Par de tels exemples, nombreux sont ceux qu'il égare et nombreux sont ceux qu'il guide» [Coran II, 26] et: «Si Dieu tolère les manœuvres de Satan, c'est pour éprouver les cœurs incer- tains ou endurcis... jusqu'à .. Dieu met sur la voie droite ceux qui croient à Lui» [Coran XXII, 53-54]. Par ailleurs, pour démontrer ce que le Coran contient comme ver- sets et signes évidents, Dieu a dit: «Ce Coran apporte soulagement et bé- nédiction aux fidèles. Il ne fera qu'accentuer la ruine des méchants» [Coran XVII, 82] et: «Réponds: Ce Coran est un guide et un baume pour les croyants. Il se heurte à la surdité et à l'aveuglement des incrédules» [Coran XLI, 44]. On trouve dans le Coran tant de versets se rapportant à ce sujet. 'ttabi* mâ* 'uhiya 'ilayka mir-rabbika 12 'ilâha 'illâ huwa wa 'a'rid 'ani-1- muSrikîna (106) walaw sâ A 'a-L-Lâhu mà v 'a§rakû wamâ ja'alnâka 'alayhim hafîzan wamâa 'anta 'alayhim biwakîlin (107). Tiens-t'en à ce que t'a révélé ton Seigneur. Il n'y a d'Allah que Lui. Evite ceux qui Lui donnent des associés. (106) Si Allah souhaitait, Il ne permettrait pas qu'on Lui donne des associés. Nous ne t'avons pas commis _ pour être leur gardien ni pour être leur défenseur. (107). Dieu ordonne à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- et à ceux qui le suivent de se conformer aux révélations et de les mettre en exécution, car elles sont la vérité émanant du Seigneur sans aucun doute, et consistent à croire qu'il n'y a d'autre divinité que Lui. Il lui or- donne également de s'éloigner des polythéistes, de leur pardonner leurs méfaits, d'endurer leur nuisance jusqu'à ce qu'il lui accorde la vic- toire sur eux. Dieu a certes un but d'égarer les impies car s'il le vou- lait, Il aurait montré la voie droite à tous les hommes et «Si Allah 488 voulait, H ne permettrait pas qu'on Lui donne des associés». De par Sa sa- gesse et Son vouloir II dirige qui II veut et égare qui II veut, Il interroge- ra tous Ses serviteurs sans être interrogé. «Nous ne t'avons pas commis pour être leur gardien» de garder leurs actes et paroles «ni pour être leur défenseur» chargé de leurs biens et leurs affaires. Tu n'as pas mission que leur communiquer les enseigne- ments, et le compte final nous appartient. Il lui dit dans un autre ver- set: «Prêche. Car tu n'es qu'un missionnaire: Tu es sans autorité sur les hommes» [Coran LXXXVIII, 21-22]. walâ tasubbû-l-ladîna yad'ûna min dûni-L-Lâhi fayasubbû-L-Lâha 'adwam-bigayri 'ilmin kadâlika zayyanâ Iikulli *ummatim 'amalahum tumma *ilâ rabbihim marji'uhum fayunabbi'uhum bîmâ kânû ya'malûna (108). N'insultez pas ceux qui invoquent d'autres divinités qu'Allah. Ceux-là, dans leur ignorance, pourraient insulter Allah par dépit. Nous avons décidé de laisser chaque peuple agir a sa guise. Ils retournneront tous à leur Sei- gneur qui leur redira ce qu'ils ont fait (108). Dieu interdit à Son Messager et aux croyants d'insulter les divini- tés des polythésites même s'il y en a là un certain intérêt de le faire, car il pourrait y arriver une certaine cause de corruption et porter les polythéistes à insulter le Seigneur des croyants. A cet égard Ibn Abbas raconte que les idolâtres auraient dit au Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Ô Mouhammad, cesse d'in- sulter nos dieux sinon nous satirisons ton Seigneur» Dieu, dans ce ver- set, interdit à insulter leurs idoles. Ibn Jarir rapporte qu'As-Souddy a dit: «Lorsque la mort se présen- ta à Abou Tafeb, les Qoraïchites dirent les uns aux autres: «Allons ren- dre visite à cet homme et de lui demander d'ordonner à son neveu de 489 ne plus nous attaquer, car nous aurons honte de le tuer après sa mort, et alors les Arabes diront: «Dans son vivant, il le défendait mais, une fols mort, ils l'ont tué». Abou Soufian, Abou Jahl, An-nadar Ben Al-Ha- reth, Oumaya et Oubay les deux fils de Khalaf, 'Ouqba Ben Abi Moult, Amr Ben AI-'As et Al-Aswad Ben Al-Boukhtouri envoyèrent un homme appelé Al-Mouttaleb pour leur demander l'autorisatoin d'entrer chez Abou Taleb. L'homme se rendit chez Abou Taleb et lui dit: «Les notables de Qoraïch demandent l'autorisation de te rendre visite». L'autorisation ac- cordée, ils entrèrent chez lui et dirent: «Ô Abou Taleb, tu es notre chef et maître, Mouhammad nous a nui et blasphémé nos divinités. Nous désirons que tu envoies le chercher et de l'interdire de dire du mal de nos divinités». Le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- arriva chez son oncle qui lui dit: «Ces hommes-là ne sont que tes concitoyens et tes cou- sins» - Que voulez-vous? demanda le Prophète. Ils lui répondirent: «Nous désirons que tu nous laisses avec nos divinités pour qu'on te laisse avec ton Dieu». Il leur répliqua: «Que pensez-vous si je réponds à votre demande, me donnerez-vous la parole d'accepter une chose si vous l'agréez vous auriez dominé tous les non - Arabes et ils vous au- raient payé la capitation?» Abou Jahl lui demanda: «Je jure par ton père nous te donnerons la parole et dix fois autant. De quoi s'agit-il?» Il rétorqua: «Dites: Il n'y a d'autre divinité que Dieu» Mais ils refusèrent et manifestèrent leur répugnance. Abou Taleb dit alors: «O mon neveu, demande-leur autre chose car ils redoutent cette attestation». Et le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- de riposter: «O Oncle! Je ne leur demande que cette chose-là, même s'ils mettent le soleil dans ma main je ne leur demanderai pas autre chose que cette attestation». Il voulut certes les désespérer. Ils refusèrent et lui dirent: «Cesse alors d'Insulter nos divnités sinon nous t'insultons ainsi que celui qui t'or- donne». C'est pourquoi Dieu fît descendre ce verset: «Ceux-là, dans leur ignorance, pourraient insulter Allah par dépit». F Il est cité dans le Sahih que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Maudit est celui qui insuite ses parents» On lui deman- da: «Ô Envoyé de Dieu, comment un homme peut insulter ses pa- 490 rents?» Il répondit: «L'homme insutie le père a* un autre, celui-ci insulte son père et sa mère» (Rapporté par Boukhari) (1) «Nous avons décidé de laisser chaque peuple agir à sa guise» c'est à dire nous avons embelli aux yeux de chaque peuple ses propres ac- tions en le laissant dans son égarement «Ils retourneront tous à leur Seigneur qui leur redira ce qu'ils ont fait» pour qu'il leur rétribue ce qu'ils méritent pour prix de leurs œuvres. wa 'aqsamû bi-L-Lâhi jahda 'aymânihim la'in ja"athum *â A yatu-l-la yu'minunna bihâ qui 'innamâ-l-'a*yâtu 'inda-L-Lâhi wamâ yus'irukum 'annahà" 'idâ jâ A 'at lâ yu'minûna (109) wa nuqallibu 'afidatahum wa 'absârahum kamâ lam yu'minû bihT 'awwala marratin wa nad aruhum fi tugyânihim ya'mahûna (110). Ils sont juré de tonte la force de leur serment que si un miracle leur était envoyé ils croiraient. Réponds-leur: «les miracles dépendent de la vo- lonté d'Allah. Qui vous dit que si un miracle leur était envoyé, ils croi- raient?» (109) S'il leur était envoyé, nous retournerions leurs raisons et leurs yeux pour n'avoir pas cru dès le début et nous les laisserions se débat- tre dans l'obscurité de leur esprit. (110). Dieu parle des polythéistes qui font des serments solennels que si un signe ou un miracle leur parvient de Sa part, ils y croiraient. Il or- donne à Son Prophète de leur répondre: «O Mouhammad, dis à ces gens-là qui ne te demandent un miracle que par obstination et opiniâ- treté et jamais pour y croire et être dirigés, que ces miracles ne se trouvent qu'auprès de Dieu qui, s'il veut, vous l'envoie, ou II s'abstient. 491 Ibn Jarir rapporte d'après Mouhammad Ben Ka'b Al-Qoradhi, que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- s'entretint avec les Qoraïchites. Ils lui dirent: «O Mouhammad, tu nous as raconté que MoTse avait un bâton par lequel il a frappé le rocher et douze sources d'eau y jaillirent. Jésus, quant à lui , ressuscitait les morts. Tu nous as raconté aussi que Dieu a envoyé une chamelle aux Thamoudites en tant que signe, apporte-nous donc un miracle pour te croire». Il leur ré- pondit: «Si je vous présente un tel miracle, me croirez-vous?» - Oui, répli- quèrent-ils, par Dieu si tu nous l'apportes nous te suivrions tous sans exception». Sur ce, l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- invoqua Dieu, Gabriel -que Dieu le salue- vint vers lui et dit: «Tu auras ce que tu demandes. Si tu veux, le mont Safa sera transformé en une masse d'or. Mais si tu leur apportes un miracle et ils ne te croiront pas, Dieu les châtiera. Si tu veux, laisse - les afin que chacun d'entre eux re- vienne à Dieu». Il lui répondit: «Plutôt je préfère que chacun d'entre eux revienne à Dieu». Dieu à cette occasion fit cette révélation: «Ils ont juré de toute la force de leur serment*.» (Ibn Kathir a dit: Ce hadith n'a pas de chaines mais d'autres hadiths le confirment)* 1 ' «Qui vous dit que si un miracle leur était envoyé, ils croiraient?» Une question qu'on trouve sa réponse dans ce verset: «Si nous ne faisons plus de miracles, c'est que les générations passées n'y ont pas cru» [Coran XVII, 59]. Certains ont dit que ce verset est adressé aux polythésites tandis (1) U :iyui j*jijS£*\ âj^j çOT :Jli ^yU! ^ ^ ^ ^ Jli iL* Ijïj- UJI .j^iJtf >*l*JI ^s+i A** OIS" ù\ otfîl ^ \Jk <4iU ^ >jj ù) U^j t^yJ\ ûtf ù\ U^Jj tOj*^ d*i ^iJ dlj fjû ït^y-u* cJUt djo JUi O^i u*» 492 que d'autres ont répondu qu'il s'agit des croyants en leur disant: Mais qui donc, ô croyants, vous fait ressentir qu'ils ne croiraient pas lors- qu'un miracle leur parviendrait? «S'il leur était envoyé, nous retournerions leurs raisons et leurs yeux» c'est à dire: Si un tel miracle leur était envoyé nous nous placerions entre eux et leur foi comme nous l'avions fait la 'première fois. Ibn Abi Talha rapporte qu'lbn Abbas en commentant le verset pré- cité a dit: «Dieu a fait connaître à Son Prophète ce que les hommes di- ront avant qu'ils ne profèrent un mot, et ce qu'ils feront avant qu'ils ne l'accomplissent. Car II a dit: «Tu ne saurais être mieux renseigné que par Celui qui sait tout» [Coran XXV, 14] qu'il soit exalté, et II a dit aussi: «Evitez d'exprimer ce regret: «Quel malheur d'avoir négligé la cause d'Al- lah et de m'être montré si frivole. ..jusqu'à Ah! si je pouvais retourner sur terre, comme je m'y comporterais bien» [Coran XXXIX, 56-58]. Donc Dieu savait que s'ils étaient retournés sur terre, ils ne sau- raient être sur la voie droite comme II l'affirme dans ce verset: «S'ils y revenaient sur terre? Us referaient ce qui leur a été défendu. En vérité, ce sont des menteurs» [Coran VI, 28]. Dieu les abandonne «se débattre dans l'obscurité de leur esprit» c'est à dire leur incrédulité. ■ fi JT £3 & $ tg & % * wa law 'annanâ nazzalnâ" 'ilayhimu-l-mala 'ikata wa kallamahumu-1- mawtâ wa hasarnâ 'alayhim kulla say'in qubulam-mâ kânu liyu'mintî 'illâ 'ay-yaslf 'a-L-lâhu walâkinna 'aktarahum yajhalûna (111). Quand bien même nous leur enverrions des anges, quand bien même les morts leurs parleraient, quand bien même nous ferions défiler devant eux toute la création, ils ne croiraient pas, si telle est la volonté d'Allah. La plupart d'entre eux sont ignorants(lll). Si Dieu répond à ceux qui ont fait des serments solennels que si un miracle leur parvenait ils y croiraient comme par exemple de leur envoyer les anges pour leur communiquer le message et affirmer la mission des Prophètes, tout comme ils avaient demandé auparavant à 493 l'Envoyé de Dieu «ou que tu pourras monter à tes côtés Allah et les an- ges» [Coran XVII, 92] et «Nous ne croirons qu'autant qu'il nous viendra un signe à celui que reçoivent les Prophètes d'Allah» [Coran VI, 124] et aus- si: «Ceux qui désespèrent de la vie future disent: «Que Dieu ne nous en- voie-t-D des anges ou ne se montre-t-H Lui-même à nous?» Vraiment, c'est là de l'impudence et un monstrueux orgueil» [Coran XXV, 21]. «Quand bien même les morts leur parleraient» afin qu'ils lut disent la vérité et affirment les enseignements des Prophètes. «Quand bien mê- me nous ferions défiler devant eux toute la création» c'est à dire, d'après Moujahed, nous rassemblerions devant eux une génération après une autre pour approuver les enseignements des Prophètes: «Ils ne croi- raient pas, si telle est la volonté d'Allah» car c'est bien Lui qui dirige qui Il veut et égare qui il veut. Tout dépend de Sa volonté. Tout cela est confirmé par ces versets: «Ceux qui ont encouru la colère de ton maître ne croiront. Quels que soient les signes qui leur parviendront, que lorsqu'ils éprouveront les tortures de leur châtiment» [Coran X, 96-97]. or. à $m &b &a f&j g $i d£ m © % $a c $ as % x& £8 p e i lié d\ &m wa kadâlika ja'alnâ likulli nabiyyin 'aduwwan sayâtîna-l-'insi wa-l-jinni yûhî ba'duhum 'ilâ ba'din zuhrufa-l-qawli gurûran wa law sa 'a rabbuka mâ fa'alûhu fadarhum wamâ yaftarûna (112) walitasgï 'ilayhi 'afidatu-l- ladîna lâ yu'minûna bil-1 'àhirati wa liyardawhu wa liyaqtarifû mâ hum muqtarifûna (1 13). C'est ainsi que nous avons suscité à chaque Prophète pour ennemis des démons pris parmi les hommes ou parmi les génies. Us s'influencent les uns les autres en embellissant leurs discours et en usant d'artifices. Si Allah le voulait, ils n'agiraient pas de la sorte. Abandonne-les à leurs turpitudes. (112) Laisse se griser de ces discours ceux qui ne croient pas au jugement dernier. Laisse-les s'y complaire. Laisse-les s'endurcir dans leurs viles prati- ques.(113). 494 Dieu dit à Son Prophète: «Ô Mouhammad, comme nous t'avons suscité des ennemis pour te contredire, être hostiles envers toi et s'op- poser à toi, ainsi nous avons fait de même pour chaque Prophète avant toi, ne t'attriste donc pas, car: «des Prophètes ont été traités d'im- posteurs avant toi. Ils supportèrent ces injures et furent même molestés..» [Coran VI, 34]. En plus «On te répète seulement ce qui a déjà été annoncé aux Prophètes venus avant toi» [Coran XL1, 43]. Après la révélation de ce verset: «C'est ainsi que nous avons suscité à chaque Prophète pour ennemis des démons pris parmi les hommes», Wa- raqa Ben Nawfai dit à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue-: «Aucun des hommes n'a apporté ce que tu apportes sans qu'ils ne le prennent en ennemi» (Une partie d'un long hadith rapporté par Boukhari». Qatada raconte: «On m'a fait savoir qu'un jour Abou Dzar priait quand le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- lui dit: «O Abou Dzarr, demande à Dieu de te protéger contre les démons parmi les hommes et les génies» Il lui demanda: «Y a-t-il des démons parmi les hommes?» Et l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- de répondre: «Certes, ouù/ J K Ibn Jarir rapporte qu'Abou Dzarr a dit: «Je vins trouver l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- alors qu'il se trouvait dans une assemblée. Comme cette situation dura un temps assez long, il me dit: «O Abou Dzarr, as-tu prié?» - Non, répondis-je, ô Envoyé de Dieu. - Lève-toi, répliqua-t-il, et fais deux raka'ats. (surêrogatoires). Je m'exécu- tai et revins lui tenir compagnie. Il me dit: O Abou Dzarr, as-tu demandé à Dieu de te protéger contre les démons d'entre les hommes et les djinns?» - O Envoyé de Dieu, répondis-je, existe-t-il des démons d'entre les hommes?» - Certes oui, répliqua-t-il, et ils sont pires que les démons des djinns» ( Rapporté par Ahmed et Ibn Mardaweih bien que la chaîne est in- terrompue)™. (1) *y? I*) VJ 4( ^ U JJU* -iJ ol ^ 4S[ jjfc S J^J Jiy ^ Jtf (2) cjli ^y-Jl J ^ ^ JU 495 En commentant ce verset: «Ils s'influencent les uns les autres en em- bellissant leurs discours et en usant d'artifices» Ikrima a dit: «(Les démons d'entre les hommes et ceux des djinns se rencontrent et suggèrent les uns aux autres des paroles trompeuses». Quant à Ibn Abbas t il a dit: Les djinns ont des démons qui les égarent tout comme les démons qui égarent les hommes. En se ren- contrant l'un dit à l'autre: «Va tenter et égarer un tel par de tels pro- pos». En mettant Abdullah Ben Omar au courant que Al-Moukhtar (Ibn Oubaïd) prétend recevoir des révélations, il répondit: «Il est sincère car Dieu a dit: «Les mauvais conseillers inciteront leurs créatures» [Coran VI, 121]. «Si Allah le voulait, ils n'agiraient pas de la sorte» car tout ce que ceux-ci font est soumis à la volonté de Dieu et Sa prédestination qu'un Prophète ait un ennemi d'entre les hommes démoniaques: «Abandonne- les à leurs turpitudes» et à leurs mensonges, ne prête pas attention à leur méchanceté et confie-toi à Dieu. «Laisse se griser de ces discours ceux qui ne croient pas au jugement dernier» les incrédules qui renient le compte final «Laisse-les s'y complaire» et être attirés vers tout cela, ceux qui ne croient pas à la vie future, comme Dieu a dit: «Vous et vos idoles, ne gagnerez à votre cause, que les hommes attirés, par l'enfer» [Coran XXXVII, 161-163]. Après cet avertissement «laisse-les s'endurcir dans leurs viles pratiques» pourqu'ils supportent les conséquences de leurs œuvres. :JU iû^Tj ffj& ^1 .Al Jj-j L. tï :cJî ?c~JU J* ^ b! \# ;jUi Jli IJutj) ^Li ^ tù±\A ù* >j S Jj-j \i V :cJî .(4lt^ jiIj -Uj-I ^ ^Uail 4j 496 'afagayra-L-Lâhi 'abtagî hakaman wa huwa-l-ladT 'anzala *ilaykumu-l- kitâba mufassalan wa-l-ladîna *a taynâhumu-l-kitâba yaiamûna 'annahû munazzalum-mi-r-rabbika bi-l-haqqi falâ takûnanna mina-1- mumtarîna (114) wa tammat kalimatu rabbika sidqan wa 'adla-l-lâ mubaddila likalimâtihi wahuwa-S-Sami'u-L-'Alîmu (115). Souhaiterai-je un autre juge qu'Allah, Lui qui vous a révélé un Livre d'une si belle ordonnance? Ceux à qui nous avons donné les Ecritures sa- vent que ce Livre émane véritablement de ton Seigneur. Ne sois pas parmi ceux qui doutent. (114) Les paroles de ton Seigneur s'identifient avec la vé- rité et la justice. Elles sont immuables» H entend et sait tout. (115). Dieu demande à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- de dire aux polythéistes qui adorent les idoles: «Souhaiterai-je un autre juge qu'Allah» pour trancher entre nous «Lui qui vous a révélé un Livre d'une si belle ordonnance?» et exposé intelligiblement. «Ceux à qui nous avons donné les Ecritures» les juifs et les chrétiens qui savent qu'il a été ré- vélé par ton Seigneur en toute vérité en se basant sur des nouvelles reçues de leurs Prophètes: «Ne sois pas parmi ceux qui doutent» comme Il lui dit dans un autre verset; «Si tu as quelque doute sur ce que nous t'avons révélé, interroge ceux qui ont lu le Livre avant toi. C'est la vérité que t'a révélée ton Seigneur. Ne te laisse pas gagner par ceux qui doutent» [Coran X, 94] On trouve là une condition dont on n'attend plus d'être réalisée, car on a rapporté que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- disait: «Je n'en doute pas et je n'interroge pas». «Les paroles de ton Seigneur s'identifient avec la vérité et la justice» c'est à dire, comme a dit Qatada, il ne dit que la vérité et ne juge que par équité. Tout ce qu'il a révélé et raconté est la vérité même sans aucun doute, tout ce qu'il ordonne est la justice même, et tout ce qu'il interdit est l'erreur car II n'interdit que les choses corruptibles, comme Il le dit dans ce verset: «Qui commande le bien et interdit le mal» [Coran VII, 157]. «Elles sont immuables» car nul ne pourrait s'opposer à Ses décisions et jugements ni dans fe bas monde ni dans l'autre. «Il en- tend» toutes les paroles de Ses serviteurs «et sait tout» ce qu'ils font pour les rétribuer. 497 wa 'in tuti* aktara man fî-l-'ardi yudillûka 'an sabîli-L-Lâhi 'in yattabi'una 'illâ-z-zanna wa 'in hum 'illâ yahrusûna (116) 'inna rabbaka huwa 'a'iamu may-yadillu 'an sabîlihî wa huwa 'a'iamu bi-1- muhtadîna (117). Si tu te fies aux hommes, ils te détourneront de la voie d'Allah, car Us n'écoutent que leurs impulsions. Ils manquent de discernement. (116) Ton Seigneur connaît mieux que quiconque ceux qui s'écartent de Sa voie et ceux qui s'y maintiennent. (117). Dieu veut montrer par ces versets que la plupart des habitants de la terre sont dans l'erreur comme II Ta confirmé dans un autre: «La phi- part des anciens furent, avant eux, dans l'erreur» [Coran XXXVII, 71] et dans celui-ci: «Quoique tu fasses, peu d'hommes se convertiront» [Coran XII, 103]. Ces hommes, dans leur ignorance et leur égarement, ne sont pas certains de leur situation dogmatique plutôt ils sont plongés dans le doute sans pouvoir retrouver le chemin du salut, car: «ils n'écoutent que leurs impulsions. Ils manquent de discernement» ne suivant que des suppositions et se contentant des suppositions. Mais tout cela dépend de ia volonté du Seigneur qui connait parfaitement ceux qui sont dans Terreur et ceux qui sont sur la voie droite. Toute chose a été rendue facile en vue du but pour lequel elle a été créée. * p ^ @ k$ m 9b c *i & jf é fi #2 & M & 3 U gUi fakulû mimmâ dukira-smu-L-Lâhi 'alayhi 'in kuntum bi'îfyâtihî mu'minîna (118) wamâlakum 'allâ ta'kulû mimmâ dukira-smu-L-Lâhi 'alayhi waqad f as sala lakum mâ harrama 'alaykum 'illâ ma-tturirtum 498 'ilayhi wa 'inna katîra-l-layudilluna bi'ahwà^'ihim bigayri 'ilmin 'inna rabbaka huwa Vlamu bi-l-mu'tadîna (119), Nourrissez-vous des aliments sur lesquels le nom d'Allah a été pro- noncé, si vous croyez à Ses signes. (118) Pourquoi ne mangeriez-vous pas les aliments sur lesquels le nom d'Allah a été prononcé maintenant qu'il vous a énuméré les nourritures qui vous sont interdites, sauf le cas de force majeure? La plupart des hommes suivent obscurément leurs penchants. Ton Seigneur connaît mieux que quiconque ceux qui trangressent les lois. (119). Dieu autroise à Se serviteurs croyants de manger les bêtes égor- gées sur lesquelles on a prononcé Son nom, autrement elles seront in- terdites pour les empêcher à suivre les polythéistes qui mangeaient la viande des bêtes mortes et celles immolées sur les pierres dressées et les idoles. Puis II tolère de manger ce sur quoi Son nom a été invoqué «maintenant qu'il vous a énuméré les nourritures qui vous sont interdites, sauf les cas de force majeure» où les hommes y sont contraints. Puis li mentionne l'ignorance des polythéistes et leurs habitudes erronées en se permettant les bêtes mortes et sur quoi Son nom n'a pas été prononcé. Il a dit d'eux: «La plupart des hommes suivent obscuré- ment leurs penchants. Ton Seigneur connait mieux que quiconque ceux qui transgressent les lois» comme II connait leur mauvaise intention et leurs actes abominables. wa darû zâhira-l-'itmi wa bâtinahu *inna-l-lad îna yaksibûna-l-'itma sayujzawna bimâ kânû yaqtarifûna (120). Evitez le mal apparent on caché. Ceux qui commettent le mal rece- vront la rétribution qui s'attache au mal»(120). Selon les dires des ulémas, il s'agit des péchés intérieurs et exté- rieurs, et d'autres ont précisé que ce verset se rapporte à la fornica- tion: comme extérieure: la fornication avec les femmes prostituées qui hissaient un étendard spécial sur les portes de leurs demeures, et in- térieure: la fornication avec les intimes et les courtisanes. D'ailleurs 499 Dieu a interdit tout cela en disant: «Dis: Mon Seigneur interdit de commettre les mauvaises actions apparentes et cachées» [Coran VII, 33]. Il met les hommes en garde contre toutes ces turpitudes en les menaçant: «Ceux qui commettent le mal recevront la rétribution qui s'atta- che au mal» que ces turpitudes soient cachées ou apprentes. A ce pro- pos An-Nawas Ben Sem'an rapporte: «J'ai demandé l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- au sujet du péché, il me répondit: «Le péché est ce qui trouble ton for intérieur et dont tu répugnes à ce que les gens le sachent» (Rapporté par Ibn Abi Hatem) (1> . walâ ta'kulû minuit lam yudkari-smû-L-Lâhi 'alayhi wa 'innahû lafïsqun wa 'inna-s-sayâtîna layuhûna 'ilâ A 'awliyâ A, ihim liyujâdilûkum wa 'in 'ata'tumûhum 'innakum lamusnkûna (121). Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d'Allah n'a pas été prononcé. C'est une désobéissance. Les mauvais conseillers inciteront leurs créatures à vous entraîner dans toute espèce de discussion. Si vous les sui- vez, vous deviendrez idolâtres(121). Certains ont pris comme argument ce verset pour empêcher la consommation de la bête immolée sur laquelle on n'a pas invoqué le nom de Dieu même si celui qui l'a immolée est un musulman. Mais ce sujet a suscité une divergence dans les opinions: Une partie des ulé- mas ont interdit une telle bête soit que l'on oublie la prononciation du nom de Dieu ou l'on fait de propos délibéré, comme ont déclaré l'imam Ahmed, Malek, Abou Thawr et Abou Daoud, en tirant argument de ce verset: «Mangez donc ce que ces carnassiers vous rapportent en invoquant le nom de Dieu» [Coran V, 4] Et Dieu a affirmé que l'autre acte n'est plus toléré car: «C'est une désobéissance». .(OU— ^IjJl ^ jmU- tf\ t*J* ^ ci 500 Plusieurs hadiths ont été rapportés au sujet de l'invocation du nom de Dieu sur tes gibiers et les bêtes immolées. Il est cité dans les deux Sahihs d'après Ady ben Hatem que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- nisse et le salue- a dit: «Si tu lances ton chien dressé pour chasser, pro- nonce le nom de Dieu et mange de ce gibier» (Rapporté par Boukhari et MousUm) a K Dans les deux Sahihs également d'après Rafe' Ben Khadij il est rapporté que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Mangez de toute bête dont le sang a coulé et sur laquelle on a invoqué le nom de Dieu» (Rapporté par Boukhari et MousHm) (2 K Aicha -que Dieu l'agrée- a rapporté que des gens ont demandé à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «O Envoyé de Dieu, parfois des gens nous apportent de la viande sans savoir s'ils ont pro- noncé le nom de Dieu (en égorgeant ces animaux) ou non?» Il leur ré- pondit: «Prononcez-y le nom de Dieu et mangez-en» Et Aicha d'ajouter: «Ils étaient des gens récemment convertis» (Rapporté par Boukha- ri/». D'autres ont déclaré que la prononciation du nom de Dieu n'est pas obligatoire, plutôt recommandée et il n'y a aucun mal à manger de cette viande soit par oubli soit volontairement. Telle fut l'opinion de Chafé'i et ses adeptes. Quant à leur interprétation de ce verset: «Ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d'Allah n'a pas été prononcé. C'est une désobéissance», ils ont précisé qu'il s'agit des bêtes immolées à un autre que Dieu comme le montre ce verset: «De même que c'est une infamie de manger des animaux consacrés à une autre divinité qu'Al- lah» [Coran VI, 145]. du) j&l yffj djiSj !jùî :ju fi $ M 501 Ce qui appuie l'opinion de Chafé'i est ce hadith rapporté par Abou Daoud où l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Toute bête égorgée par un musulman est licite qu'il y prononce le nom au Dieu ou non» Et Ibn Abbas de la soutenir en disant: «Lorsque le musul- man égorge une bête sans y invoquer le nom de Dieu, qu'il en mange car dans le terme «musulman» ii y a un des épithètes de Dieu». Enfin, Al-Bayhaqi a tiré argument du hadith cité auparavant d'après Aicha et dit: Si la prononciation du nom de Dieu était obligatoire, l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- n'aurait pas toléré la consomma- tion de cette viande en y invoquant le nom de Dieu. - En voilà une troisième opinion dite à ce sujet: Celle de Malek, Ahmed, Abou Hanifa et d'autres. Ils ont déclaré que si l'on oublie de prononcer le nom de Dieu, if n'y a aucun mal à manger de ces bêtes, mais si cela a été fait de propos délibéré, cette bête devient illicite. Et Ibn Jarir de conclure: «Celui qui juge illicte une bête égorgée sans y in- voquer le nom de Dieu par oubli aura manqué tout argument et contre- dit l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-». Donc l'oubli constitue pour certains une répugnance et une inter- diction pour d'autres à savoir que les ancêtres considéraient que tout ce qui est répugnant est interdit, et c'est Dieu qui est fe plus informé. Notons enfin que cette opinion est appuyée également par le ha- dith rapporté par Ibn Maja où l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu ne demanderait pas compte à ma communauté de ce qu'elle avait péché par oubli, erreur ou contrainte» (1) . Au sujet de ce verset: «Les mauvatss conseillers inciteront leurs créa- tures à vous entraîner dans toute espèce de discussion» Ibn Abi Hatem rap- porte que Abou Zamil a dit: «J'étais assis chez Ibn Abbas quand il réfutait les dires de Al-Moukhtar Ben Abi Oubaid. Un homme vint lui dire: «O ibn Abbas, Abou Ishaq prétend qu'il a reçu cette nuit une ré- vélation?» - Il a dit vrai, répondit Ibn Abbas. Comme je manifestai mon dégoût de la réponse d'Ibn Abbas, il me dit: «Elles sont deux révéla- tions: fa première provient de Dieu et l'autre du démon. Celle de Dieu est accordée à Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- et celle 502 du démon à ses suppôts» Puis ils récita: «Les mauvais conseillers incite- ront leurs créatures». Quant à cette «espèce de discussion» Sa'id Ben Joubaïr rapporte: «Les juifs se disputèrent avec le Prophète -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- et lui dirent: «Nous mangeons ce que nous tuons et nous ne man- geons pas ce que Dieu a tué!» Dieu fit descendre ce verset: «ne mangez pas des aliments sur lesquels le nom d'Allah n'a pas été prononcé. C'est une désobéissance». En commentant le verset précité As-Souddy a dit: «Les polythéis- tes disaient aux musulmans: «Comment prétendez-vous rechercher la satisfaction de Dieu et vous ne mangez pas de ce que Dieu a tué tan- dis que vous mangez ce que vous tuez vous-mêmes?». Dieu alors fit cette révéiation:«Si tous les suivez» en mangeant de la bête morte «vous deviendrez idolâtres». Ainsi était le commentaire de Moujahed, Ad-Da- hak et d'autres en ajoutant; «Si vous les écoutez -ces polythéistes- en appliquant leurs coutumes et les préférant aux lois divines, vous de- viendriez alors des polythéistes tout comme Dieu le montre dans ce verset lorsqu'on suit un autre que Lui: «Ils ont délaissé Allah pour défier leurs docteurs et leurs moines...» [Coran IX, 31]. At-Tirmidzi de sa part, et au sujet du verset sus-mentionné, rap- porte qu'Ady Ben Hatem a demandé à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- «En fait ils ne les ont pas adoré (c'est à dire les moines et les docteurs)?» Il répondit: «Certes oui, car ils lui ont rendu li- cite ce qui est illicite et lui ont interdit le licite. Ils les ont suivi et ce fut leur mode d'adoration»^ 1 ^ 'awa man kâna maytan fa'ahyaynâhu wa ja'alnâ lahû nûran yamsî bihî .i^y iiUi f+f^ tJ#*J ^ \ rj ^j K \sJ\ ^ \jj ^1 Jii 503 fî-n-nâsi kama-m-mat aluhû fî-z-zulumâti laysa bihârijim-minhâ kadâlika zuyyina li-l-kâfirîna mâ kânû ya'malûna (122). Le mort que nous appelons à la vie et auquel nous donnons une lu- mière pour se guider parmi les hommes, comment peut-on le comparer à ce- lui qui est plongé sans issue dans les ténèbres? C'est ainsi que les infidèles se figurent que leurs actions sont belles(122). C'est un exemple que présente Dieu du croyant qui était mort c'est à dire plongé dans les ténèbres de l'égarement et la perplexité qui entraîneraient sûrement sa perte, Il le ressuscite en remplissant son cœur de la foi et le dirige en le faisant suivre Ses Prophètes. En plus «auquel nous donnons une lumière pour se guider parmi les hommes» et afin de se comporter convenablement et d'être sur la voie droite, cette lumière qui est le Coran d'après Ibn Abbas, ou l'Islam selon les dires d'As-Souddy. Cet homme-là est-il comparable «à celui qui est plongé sans issue dans les ténèbres» c'est à dire l'ignorance, l'égarement et les passions? Ahmed rapporte dans son Mousnad que l'Envoyé de Dieu -qu'Al- lah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu créa toutes ses créatures dans l'obscurité puis II les aspergea de Sa lumière. Celui dont cette lumière l'a atteint aura trouvé la bonne direction, quant à celui qu'elle Va manqué sera égare» 1 D'ailleurs plusieurs versets du Coran montrent le cas du croyant dirigé et celui de l'impie égaré, et nous nous limitons à citer ces quel- ques-uns: - «Allah est le patron ds croyants, qu'il tire des ténèbres vers la lu- mière. Les infidèles ont pour patron Taghout, qui les arrache de la lumière pour les jeter dans les ténèbres. Ils auront l'enfer pour demeure éternelle» [Coran II, 257]. - «Incrédules et croyants sont comparables à l'aveugle et au sourd et à (1) J>j r * Sa-JÙ ^ -OU jJU ù\ oti :JU J ^ dl Jj-j 504 celui qui voit et entend. Ces deux sortes de personnes peuvent-elles être confondues? Finirez-vous par comprendre?» [Coran XI, 24]. - «L'aveugle ne saurait être assimilé à celui qui voit, pas plus que les es ténèbres à la lumière, pas plus que l'ombre à la chaleur. Les vivants ne sau- raient être assimilés aux morts. Dieu se fait entendre de qui II veut; toi, tu ne saurais te faire entendre des gens qui dorment au fond des tombeaux. Tu n'as mission que d'avertir» [Coran XXXV, 19-23]. Les ulémas dans leur majorité ont déclaré que ce verset s'app- lique en général à tout croyant et à tout incrédule sans distinction. Omar Ben Al Khattab quant à lui, précise qu'il s'agit de deux hommes: le premier est Ammar Ben Yasser qui était croyant, et le deuxième ■ Abou Jahl (Amr Ben Hicham). Mais il s'avère que la première opinion est plus correcte. «C'est ainsi que les infidèles se figurent que leurs actions sont belles» et revêtues d'apparences trompeuses. Tout ceci dépend de la volonté qui agit de par Sa sagesse étant le seul Dieu et nul ne s'oppose à Ses décrets. wa kadâlika ja'alnâ fî kulli qaryatin 'akâbira mujrimîhâ liyamkurû fîhâ wamâ yamkurûna 'illâ bi 'anfusihim wamâ yas'urûna (123) wa 'idâ ja 'athum 'ayatun qâlû Ian nu'mina hattâ nu'tâ mitla ma 'utiya rusulu- L-Lâhi 'AL-Lâhu 'a'Iamu haytu yaj'alu risâlatahû sayusîbu-l-ladîna 'ajramû sagârun Mnda-L-Lâhi wa 'adâbun sadîdum-bimâ kânû yamkurûna (124). C'est ainsi que nous laissons subsister dans chaque cité les pires crimi- nels pour y perpétuer le mal. Mais, sans s'en douter, ils ne font du mal qu'à eux-mêmes.(123) Lorsqu'un signe leur apparaît, ils disent: «Nous ne croirons qu'autant qu'il nous viendra un signe semblable à celui que reçoi- vent les Prophètes» Allah sait mieux que quiconque à qui il convient de 505 donner la mission de Prophète. Allah avilira les rebelles et leurs infligera un châtiment exemplaire pour les punir de leurs méfaits.(124). Dieu rassure Son Prophète en lui disant: «O Mouhammad, comme nous avons placé dans ta cité -La Mecque- les grands pécheurs, les chefs polythéistes et ceux qui appellent à l'impiété et l'éloignement du chemin de Dieu, en te montrant leur hostilité et s'opposant à ton mes- sage, ainsi les Prophètes qui t'ont précédé éprouvaient les mêmes mé- faits mais la bonne fin leur était toujours réservée. En commentant le terme: «les pires criminels» Ibn Abbas a dit: «Nous donnons le pouvoir aux pires des méchants pour qu'ils se rebel- lent et alors nous les faisons périr par un châtiment exemplaire» Quant à Moujahed et Qatada, ils ont dit qu'il s'agit de leurs chefs, maîtres et riches. L'auteur de cet ouvrage a dit: «Qu'ils soient les uns ou les autres, Dieu les a décrits dans ces versets et montré leur sort: «Nous n'avons pas envoyé de Prophète à une cité que les riches ne l'aient repoussé par ces mots: Nous ne croyons pas à ta mission» [Coran XXXIV, 34]. et: «H en a toujours été ainsi. Chaque fois que nous avons envoyé un Prophète dans une cité, les notables l'ont accueilli par ces mots: «Nous avons trouvé nos pères attachés à ce culte et nous marchons sur leurs traces» [Coran XLIII, 23]. Le mal cité dans le verset précité désigne l'appel des gens à un égarement en leur embellissant les actes et les paroles. «Lorsqu'un signe leur apparaît, Os disent: «Nous ne croirons qu'autant qu'il nous viendra un signe semblable à celui que reçoivent les Prophètes» Ils demandent donc qu'un signe clair ou Une preuve évidente leur par- vient, ou bien que les anges leurs communiquent un message sem- blable à celui qui a été accordé aux Prophètes pour devenir des croyants tout comme ils ont dit: «Que Dieu ne nous envoie-t-Il des anges ou ne se montre-t-Il Lui-même» [Coran XXV, 21]. «Allah sait mieux que quiconque à qui il convient de donner la mission de Prophète» Dieu certes connait où placer Son message et l'homme digne de le porter et le communiquer. Car les idolâtres avaient dit: «Que ce Coran n'a-t-il été révélé à quelque personnage important des deux villes?» Prétendent-ils distribuer les grâces de ton Seigneur?» [Coran XLIII, 31-32] c'est à dire une personnalité remarquable choisie parmi les ha- bitants des deux villes La Mecque et Taëf, car ils méprisaient l'Envoyé 506 de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- poussés par leur jalousie et leur orgueil, comme Dieu le montre dans ce verset: «Lorsque les infidè- les t'aperçoivent, ils te tournent en dérision. Voilà l'homme, disent-ils, qui discrédite vos divnités. La seule évocation du Miséricordieux les jette hors d'eux» [Coran XXI, 46] et celui-ci: «Quand ils te voient, ils te tournent en dérision: «Est-ce là, disent-ils, celui que Dieu a envoyé comme Prophète?» [Coran XXV, 41]. Mais Dieu pour le rassurer, lui dit: «D'autres Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence» [Coran VI, 10]. Mais malgré leur raillerie et leur mépris, ils reconnurent ses fastes, son honneur, sa lignée, sa bonne éducation et sa souche au point qu'ils l'ont surnommé «le fidèle». Mê- me Abou Soufian le chef des incrédules n'a pu dire que la vérité quand Héraclius lui a demandé au sujet du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-. - Quel rang occupe sa famille parmi vous? - Elle jouit d'une grande considération, répondit Abou Soufian. - L'accusez-vous de menteur avant qu'il ait transmis ses nouveaux discours? - Non. Ce paragraphe fait partie d'un long hadith rapporté par Boukhari, et Héraclius, le roi des Byzantins, a pu déduire de son dialogue avec Abou Soufian la sincérité et les bonnes qualités du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-. L'imam Ahmed rapporte d'après Wathila Ben Al-Asqa' que l'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu a choisi de préférence Ismaëi parmi les fils d'Abraham, Bani Kinana de la descendance d'Ismaè'l, la tribu Qoraïch de Bani Kinan, Bani Hachem de Qoraïch et m'a choisi enfin de Bani Hachem» (Rapporté par Mouslim et Ahmed) (1 K (1) )li JU (2) ^JSÙ ^JJ fa*- ^ JLii 4.1 Ué**J UïM* j*J^ C^ij Juif §ft*j J*-t I^jUu-j UîjL^ 508 conque s'enorgueillit et ne suit pas les Prophètes en croyant à ce qu'ils ont apporté comme messages. Au jour de la résurrection, ces rebelles enflés d'orgueil éprouveront une humilation et le terrible châtiment comme Dieu l'affirme dans ce verset: «Ceux qui refusent de me servir par orgueil entreront tête basse en enfer» [Coran XL, 60]. Ces infidèles qui ont usé de stratagèmes et à cause de leurs mé- faits, subiront le châtiment implacable au jour du jugement dernier. En ce jour-là, Dieu n'opprimera personne et tous les secrets seront dévoi- lés. A cet égard il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dit: «Au jour de la résurrection, on hisse- ra un étendard derrière chaque perfide et on dira: «C'est la perfidie d'un tel fils d'un tel». (Rapporté par Boukhari et Moustim) <1} . Comme la trahison des gens se fait en cachette dans le bas monde, Dieu l'étalera en plublic au jour de la résurrection afin que les autres la sachent. Voilà la sagesse qui découle de cet acte. fama-y-yuridi-L-Lâhu 'ay-yahdiyahû yasrah sadrahû-li-l'islami wa may- yurid 'ay-yudillahû yaj'al sadrahû dayyiqan harajan ka'annamâ yassa'adu fi-s-samâ* 'i kadâlika yaj'alu-L-Lâhu-r-r-rijsa 'alâ-l-ladîna lâ yu'minûna (125). i Allah dilate le cœur de celui qu'il veut gagner à sa cause. Celui qu'il ep veut écarter, Il l'essouffle et l'oppresse comme quelqu'un qui tente une ascension. C'est ainsi qu'Allah fait avorter les tentatives des incrédules. (125). Quiconque Dieu veut diriger, Il lui ouvre la poitrine à la soumis- sion, et ceci constitue un signe du bien comme II le montre dans ce (1) jllp tljï >>U jXt t-^ii :JU J Ëjjfr jy^j oî * :0I ^ cf >-j f * ■(r^ ^ ^ ^Ah *^ as? c/b 1 j ^0 wa hâdâ sirâtu rabbika mustaqîman qad fassalnâ-l-*â yâti liqawmi-y-yad d akarûna (126) lahum dâru-s-salâmi 'inda rabbihim wa huwa waliyyuhum bimâ kânû ya'malûna (127). Le voilà dans toute sa droiture le chemin de ton Seigneur. Nous avons assez varié nos leçons pour ceux que leur salut préoccupe. (126) Un paisible séjour est assuré auprès de leur Seigneur. Il deviendra leur maître en ré- compense de leur attitude(127). Après avoir montré le chemin des égarés qui éloignent les autres de Son chemin, Dieu attire l'attention sur l'honneur du message qu'il a confié à Son Prophète qui comporte la bonne direction et la religion de la vérité en disant: «Le voila dans toute sa droiture le chemin de ton Sei- gneur». «Nous avons assez varié nos leçons» en exposant les signes d'une façon très claire «pour ceux que leur salut préoccupe» et qui ont bien conçu les enseignements rapportés par le Prophète, «un paisible séjour leur est assuré» qui est le Paradis «auprès de leurs Seigneur» au jour de 511 la résurrection. Dieu, dans ce verset, a donné le nom «le paisible sé- jour» car les élus y trouveront le salut et la paix qu'ils recherchaient en se tenant sur le chemin droit et suivant les Prophètes. «Il deviendra leur maître» leur protecteur, secoureur et partisan «en récompense de leur attitude» en rétribution de leurs bonnes actions de par Sa générosité et Sa grâce. wa yawma yahâuruhum jamî'an yâ ma'Sara-l-jinni qad-i-staktartum mina-l-'insi waqâla 'awliyà* 'uhum mina-l-'insi rabbanâ-s-tamta'a ba'dunâ biba'din wa balagnà* 'ajalanâ-l-ladî 'ajjalta lanâ qâla-n-nâru matwâkum hâlidîna fîhâ A 'illâ mâ §â A 'a-L-Lâhu 'inna rabbaka Hakîmun 'AIÎmun(128). Le jour où nous rassemblerons le monde, nous interpellerons ainsi les génies: «O race de génies, vous avez abusé des hommes». «Seigneur, répon- dront leurs adeptes, nous nous sommes adoucis la vie mutuellement et main- tenant nous voila parvenus au terme que Tu nous a fixé». Il répliquera: «L'enfer sera votre séjour éternel à moins qu'Allah en décide autrement». Allah est sage et savant. (128). O Mouhammad, lui dit Dieu, avertis ces gens là par les enseigne- ments qu'ils seront rassemblés: les génies et ceux parami les humains qui les adoraient dans le bas monde leur obéissaient en suggérant les uns aux autres le clinquant des paroles trompeuses: «O race des gé- nies, vous avez abusé des hommes» en les trompant et les égarant, comme Dieu le montre dans ce verset: «Ne vous ai-je pas recommandé, ô fils d'Adam, de ne pas adorer Satan! ne vous ai-je pas dit qu'il était votre ennemi déclaré?» Ne vous ai-je pas dit de m'adorer, que c'était le chemin du salut?» [Coran XXXVI, 60-61]. Les suppôts parmi les hommes répondront: «nous nous sommes adoucis la vie mutuellement» Cet adoucissement mutuel signifie, d'après Al-Hassan Al-Basri, que les génies ordonnaient et les hommes s'exé- 512 cutaient. Ibn jarir rapporte: «Du temps de l'ignorance, quand l'homme descendait dans une vallée, il disait: «Je me réfugie auprès du maître de cette vallée» (c.à.d. le génie). C'était la façon dont ils s'étaient ren- du service mutuellement, et sera leur excuse au jour de la résurrection. Quant à l'abus des génies des hommes, on a dit qu'il réside dans le secours que ces derniers demandaient aux premiers croyants qu'ils étaient les seuls à leurs venir en aide, et les génies s'écrièrent alors: «Nous avons eu le pouvoir sur les génies et les hommes» et mainte- nant nous voilà parvenus au terme que tu nous a fixé» c'est à dire la mort. Alors Dieu leur répondra: «L'enfer sera votre séjour éternel» pour vous tous éternellement «à moins qu'Allah ne décide autrement» il s'agit de l'isthme comme certains l'ont interprété. Et Ibn Abbas de commenter cela pour répondre aux différents dires: «Il ne convient à personne d'anticiper le jugement de Dieu concernant Ses créatures ni de leur promettre le Paradis ou l'Enfer». wa kad âlika nuwallî ba'd a-z-zâlimîna ba'd a-m-bimâ kânû yaksibûna (129). C'est ainsi que nous suscitons aux méchants des chefs qui s'opposent les uns aux autres en punition de leurs œuvres. (129). Qatada a interprété ce verset de la façon suivante: «Dieu confie les affaires des hommes les uns aux autres. Le croyant est le protec- teur du croyant où qu'il soit, l'incrédule est le protecteur de l'incrédule où qu'il soit. On n'acquiert la foi ni par le souhait ni par la parure». Malek Ben Dinar, quant-à lui, rapporte: «J'ai lu dans les Psaumes ce passage»: «Je me venge des hypocrites par les hypocrites, puis Je me venge de tous les hypocrites». On trouve cela dans le Livre de Dieu où II dit: «C'est ainsi que nous suscitons aux méchants des chefs qui s'opposent les uns aux autres». Ibn Aslam a dit: «Il s'agit des injustes parmi les génies et les hom- mes» puis récita: «Celui qui reste sourd aux appels du Miséricordieux, nous lui imposerons comme compagnon un démon» [Coran XLIII, 36] c'est 513 à dire Dieu donne le pouvoir aux injustes parmi les génies sur ceux des hommes. Ibn Mass'oud rapporte ce hadith qu'il remonte à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Quiconque aide un injuste, Dieu donne un pouvoir à ce dernier sur le premier» (Rapporte par Ibn Âssaker) (1) . t Le sens du verset sus-mentionné est le suivant: «Comme nous avons donné l'autorité à ce groupe des génies sur les perdants parmi les hommes en les trompant, ainsi nous ferons des injustes en accor- dant l'autorité à une partie sur une autre, puis nous les ferons périr tous et nous nous vengerons de certains d'entre eux en punition de leur injustice yâ ma'sara-l-jinni wa-l-'insi 'alam ya'tikum rusulum-minkum yaqussûna 'alaykum *ayâtî wa yundirûnakum liqtf'a yawmikum hâdâ qâlû sahidnâ 'alâ A 'anfusinâ wa garrathumu-l-hayâtu-d-dunyâ wa sahidû *alâ A 'anfusihim 'annahum kânû kâfîrîna (130). O race des génies et des hommes, ne tous a-t-on pas envoyé des Pro- phètes pris parmi vous-mêmes pour vous divulguer nos enseignements et vous avertir que vous aurez à comparaître un jour devant Allah? Nous en témoignons contre nous-mêmes» sera leur réponse. La vie du siècle les a sé- duits et ils avoueront qu'ils se sont conduits en infidèles. (130). C'est ainsi par ces propos que Dieu réprimandera les impies parmi les génies et les hommes au jour de la résurrection leur demandant, bien qu'il le sache: «Mes Prophètes vous ont-il communiqué Mes mes- sages?» Une question pour tirer leur aveu: «O race des génies et des hommes, ne vous a-t-on pas envoyé des Prophètes parmi vous-mêmes?» à savoir que les Prophètes ne sont pris que parmi les hommes, comme (1) 514 l'ont affirmé un groupe des ulémas. Mais Ad-Dahak prétend qu'il y en a aussi des Prophètes pris parmi les génies en se basant sur ce ver- set, une question qui est discutable car elle est probable mais ambi- guë. Dieu est le plus savant, car II a dit: «Il a séparé Peau douce et l'eau salée primitivement confondues. Il a établi entre elles une barrière qui les départage ...jusqu'à... On tire de Tune et de l'autre des perles et du corail» [Coran LV, 19-22] à savoir qu'on ne tire ces deux pierres précieuses que de l'eau salée, et ce n'est qu'une assimilation afin de mieux comprendre les paroles de Dieu. Ibn Jarir soutient l'opinion qui précise que les Prophètes ne sont pris que parmi les hommes en prenant comme citation ces deux ver- sets: «Nous t'avons envoyé des révélations, comme nous en avions envoyé à Noé et aux Prophètes venus après lui» [Coran IV, 163] et: «Nous fîmes de sa descendance (c.à.d d'Abraham) la dépositaire de la prophétie et du Li- vre» [Coran XXIX, 27] Donc la prophétie a été exclusivement limitée dans la descendance, et nul n'a dit qu'elle a été donnée aux génies avant Abraham. par ailleurs, Dieu confirme cela en diant: «Tous les Prophètes qui t'ont précédé se nourrissaient des mêmes aliments que les autres hommes et, comme eux, s'approvisionnaient sur les marchés» [Coran XXV.20] et «Avant toi, nous n'avons toujours envoyé que des hommes, choisis parmi les habitants des villes» [Coran XII, 109] comme il est connu que les génies font la suite des hommes, Il a dit d'eux: «Nous dirigeâmes vers toi un groupe de génies pour qu'ils entendent le Coran. Une fois en ta présence, ils dirent: «Ecoutons». A la fin de la lecture, ils s'en retournèrent auprès des leurs pour les convertir. «O notre peuple, disent-ils, nous avons entendu un Livre révélé depuis Moïse et qui confirme les Ecritures passées. H ensei- gne la vérité et montre le droit chemin» [Coran XLVI, 29-30]. Dans le verset: « O race des génies et des hommes...» hommes et génies témoignent contre eux-mêmes qu'ils ont reçu les enseigne- ments par l'intermédiaire des Prophètes qui les ont avertis de la ren- contre du Seigneur en ce jour sans aucun doute possible. Mais «la vie du siècle les a séduits» et ils se sont mat comportés dans le bas monde en traitant les Prophètes de menteurs et en reniant tous les signes. Ils étaient épris par le clinquant de la vie mondaine et soumis à leurs pen- 515 chants* et passions. En ce jour-là ils témoigneront contre eux-mêmes qu'ils étaient des infidèles. dâlika 'a-l-lam yakur-rabbuka muhlika-l-qûra bizulmin wa 'ahluhâ gâfilûna (131) wa likullin darajâtum-mimmâ 'amilû wamâ rabbuka bigâfilin 'ammâ ya'malûna (132). Ceci, parce qu'il n'est pas dans les usages de ton Seigneur d'anéantir les cités coupable sans les avoir averties. (131) Chacun sera classé selon ses œuvres. Ton Seigneur suit attentivement les actes de chaque homme. (132). Il ne convient pas que le Seigneur châtie ou applique une punition à des gens qui n'ont pas été avertis en envoyant vers eux les Prophè- tes pour leur communiquer Ses enseignements. Plusieurs versets qui confirment cette réalité sont cités dans (e Coran, on donne à titre d'exemple ces quelques-uns: - «il n'y a pas de peuple qui n'ait eu son Prophète» [Coran XXXV, 24]. - «Nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. - «Chaque fois qu'une nouvelle fournée de damnés y pénètre, les gar- diens les interrogent: «N'avez-vous pas été avertis?» Ils répondront: «Oui, nous avons eu un Prophète, mais nous l'avons traité d'imposteur» [Coran LXVIl, 8-9]. Ibn Jarir a dit>«Ce verset comporte deux interprétations: La pre- mière: Les habitants d'une certaine cité étant prévaricateurs, insou- ciants et polythésites, Dieu ne hâte jamais son châtiment avant de leur envoyer un Prophète qui leur communique les enseignements de Dieu, les avertit de la rencontre du Seigneur au jour de la résurrection en les menaçant de Son supplice afin qu'ils ne disent: «Nous n'avons reçu au- cun Prophète». La deuxième: Dieu n'opprime pas un peuple en lui envoyant les 516 Prophètes, les enseignements et les signes, car II ne traite jamais ses sujets avec injustice. Mais il s'avère que la première l'emporte sur la deuxième. «Chacun sera classé selon ses œuvres»Après le jugement dernier, chacque homme acquérra le degré en rapport avec ses œuvres s'il s'était comporté dans le bas monde en se soumettant à Dieu et faisant de bonnes actions, ou en rebelle. L'auteur de cet ouvrage dit: «Chacun sera classé selon ses œuvres» ce verset concerne les incrédules parmi les génies et les hommes qui occuperont les différents degrés en enfer comme Dieu le montre dans ce verset: «Nous leur infligerons supplice sur supplice en punitions de leurs crimes» [Coran XVI, 88] et celui-ci «Le supplice sera double pour tous» [Coran VII, 38]. En commentant la suite du verset: «Ton Seigneur suit attentivement les actes de chaque homme» Ibn Jarir a dit: «Leur rétribution, ô Mouham- mad, dépendra de leurs œuvres qui sont déonombrées et inscrites au- près de ton Seigneur. wa rabbuka-l-Ganiyyu dû-r-rahmati *iy-yasV yudhibkum wà yastahlif mi m ba'dikum mâ yâ&lf'u kama 'ansa'kum min durriyyati qawmin *a harîna (133) 'inna mâ tu'adûna la 'âtin wamà* *antum bimu'jizîna (134) qui yâ qawm-i-'malû 'alâ makânatikum 'innî 'âmilun fasawfa ta'lamûna man takûnu lahû 'âqibatu-d-dâri Mnnahû lâ yuflih u-z-zâlimûna (135). Ton Seigneur est toute puissance et toute miséricorde. S'il le voulait, H vous anéantirait et vous remplacerait par tel peuple qu'il lui plairait, de même façon qu'il vous a tirés des générations passées. (133). Les prédic- tions d'Allah s'accompliront. Vous serez impuissants à en arrêter le cours. (134). Dis: O mon peuple, agis à ta guise et moi j'agirai à la mienne. Tu 517 sauras, on jour, qui aura un meilleur sort dans l'autre monde. Les injustes ne triomphent pas. (135). Dieu se suffit à Lui-même tandis que les hommes sont les pau- vres devant Lui et ont besoin de Lui en toute circonstance. Malgré cela Il est miséricordieux envers toutes Ses créatures comme II l'affirme dans ce verset: «Dieu est plein de bonté et de pitié pour les hommes» [Coran XXII, 65]. O hommes, si vous enfreignez Ses ordres et pre- scriptions, s'il le voulait: «Il vous anéantirait et vous remplacerait par tel peuple» qui suivraient Ses enseignements et se soumettraient à Lui «de même façon qu'il vous a tirés des générations passées». Donc la substitu- tion d'une génération ou d'un peuple par un autre est une chose qui Lui est très facile comme II le montre dans ce verset: «Il ne tient qu'à Allah, s'il le veut, de vous anéantir et de vous remplacer par d'autres hom- mes. D est assez puissant pour le faire» [Coran IV, 133] et cet autre: «S'il le voulait, Il pourrait vous faire disparaître et créer un nouveau monde. Ce- la serait facile à Dieu» [Coran XXV, 16-17]. Puis,- pour avertir les hom- mes et les mettre en garde contre Sa désobéissance, Il leur dit: «Si vous hésitez, H appellera un autre peuple que vous et qui ne vous ressemble- ra pas» [Coran XL VII, 38]. «Les prédictions d'Allah s'accompliront. Vous serez impuissants à en arrêter le cours» Il s'agit du jour de rassemblement qui aura lieu sans aucun doute, et les hommes ne pourront en aucun cas rendre Dieu à l'impuissance. Même s'ils sont, après leur mort, réduits en poussière et ossements, ils seront ressuscités et leur création de nouveau est une chose très facile à Dieu. A ce propos, Abou Sa'id Al-Khoudri rapporte que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «O fils d'Adam, si vous êtes sensés, comptez-vous parmi les morts. Par celui qui tient mon âme dans Sa main, ce qui vous a été promis viendra sûrement, vous ne réduirez pas Dieu à l 'impuissance»* 2) . «Dis: ô mon peuple, agis à ta guise et moi j'agirai à la mienne. Tu 518 sauras un jour...» Ce verset renferme une menace et un avertissement aux hommes. Qu'ils persévèrent dans leur agissement selon leur situ- ation s'ils se croient être sur la voie droite, et le Prophète agira à sa guise en suivant le chemin qui lui est tracé, comme le montre ce ver- set: «Dis à ceux qui ne croient pas: «Continuez à agir suivant votre cons- cience. Nous, à agir suivant la nôtre. Et l'un et l'autre attendons la fin» [Coran XI, 121-122]. Quant à la bonne fin «Tu sauras, un jour, qui aura un meilleur sort dans l'autre monde, les injustes ne triomphent jamais» D'après l'histoire, Dieu a tenu Sa promesse à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- en le rendant puissant et maître de son peuple et d'autres, lui ac- cordant la conquête de La Mecque, lui donnant l'autorité sur ceux qui lui ont montré leur hostilité et traité d'imposteur. Il a pu dominé toute la presqu'île arabique de son vivant, et ses successeurs ont pu conquis d'autres pays. Dieu affirme Sa puissance et celle de Ses Prophètes quand II dit: «Dieu a écrit: «Moi et mes Prophètes vaincrons. Dieu est fort et tout-Puissant» [Coran LVIII, 21]. Dieu Je montre également dans ce verset: «Nous ferons triompher nos Prophètes et les croyants en ce monde et au jour du jugement dernier. Le jour où les excuses des méchants ne se- ront pas admises, le jour où eux-mêmes seront maudits et rélégués dans un affreux séjour» [Coran XL, 51-52]. Il l'affirme aussi dans ce verset: «Nous avons dit dans les Ecritures Saintes, et nous l'avons répété dans le Coran, que la terre serait l'héritage de nos bons serviteurs» [Coran XXI, 105]. Quant à la bonne fin de Ses Prophètes, Dieu dit: «Allah révéla alors ceci aux Prophètes: «J'anéantirai les impies, et Je vous établirai dans le pays après qu'ils ont disparu. Ce sera la récompense de ceux qui respec- tent ma puissance et craignent mes menaces» [Coran XIV, 13-14]. Le sort des fidèles sera le suivant: «Dieu affermira sur terre ceux qui ont la foi et pratiquent le bien, comme H a affermi les prédécesseurs» [Coran XXIV, 55], comme II l'a fait pour la communauté de Mouhammad après son départ. Louange à Lui et qu'il soit exalté. A as m ^ &zs\ j (farch): - D'après Ibn Abbas, appuyé par Ibn Jarir il s'agit des bêtes de somme ou montures telles que: les chameaux, les chevaux, les mulets et les ânes (houmoula) et les moutons (farch). - As-Souddy a dit: les premiers sont les chameaux et les autres sont les chamelets, les veaux et les moutons. (1) > & Mil b% y* *fP$ ^ 526 - Ibn Aslam a donné une explication qui s'avère être la plus cor- * recte. Il a dit: la première catégorie renferme toutes les bêtes de somme ou pour être montées. La deuxième concerne les animaux de boucherie et de trait, comme par exemple une brebis ne peut être montée mais on s'en sert pour boire de son lait et fabriquer de sa laine des matelas et couvertures. Ce qui corrobore ces dires sont les deux versets suivants: «Ne voient-ils pas que dans la création sortie de nos mains figurent les animaux, dont ils se servent. Nous les leur avons assujet- tis: les uns leur servent de monture, les autre d'aliments» [Coran XXXVI, 71-72]. et: «Les animaux aussi s'offrent à vos méditations. Dans leurs en- trailles s'élaborent les excréments, le sang et le lait, cette boisson exquise, que nous vous faisons boire. ...jusqu'à... Avec la laine, le poil et les crins du bétail, vous fabriquez des objets et des ustensiles» [Coran XVI, 66 et 80]. Puis Dieu ordonna à Ses serviteurs de se nourrir de tout ce qu'il a créé à leur intention: fruits, grains et bétail «Nourrissez-vous de ce qu'Al- lah a produit pour vous. Ne suivez pas les traces de Satan» comme ont fait les polythéistes en s'interdisant des choses licites. «C'est votre ennemi manifeste» comme II le confirme dans plusieurs versets, on donne à ti- tre d'exemple ces quelques-uns: - «Satan est votre ennemi. Considiréz-le comme teb> [Coran XXXV, 6]. - «O fils d'Adam, ne vous laissez duper par Satan comme vos père et mère, qu'il a fait chasser du Paradis» [Coran VII, 27]. - «Allez-vous le choisir comme protecteur lui et sa descendance plutôt que Moi?» [Coran XVIII, 50] © <&j# SB v £ k % £L 527 tamâniyata 'azwâjin mina-d-da'ni-t -nayni wa mina-l-rna'zi-t nayni qui "a- d-dakarayni harrama 'ami-l-'untayayni 'am-mâ-s-tamalat 'alayhi 'arhâmu-l-'untayayni nabbi'unî bi-'ilmin 'in kuntum sâdiqîna (143) wa mina-l-'ibili-t nayni wa mina-l-baqari-t nayni qui *a -d-dakarayni harrama 'ami-l-'untayayni 'am-mâ-stamalat 'alyhi 'arhâmu-l-'untayayni 'am kuntum suhadâ A 'a 'id wassâkumu-L-Lâhu bihâdâ faman 'azlamu mimman-i-ftarâ 'alâ-L-Lâhi kadiba-l-liyudilla-n-nâsa bigayri 'ilmin 'inna- L-Lâha lâ yahdi-l-qawma-z-zâlimîna (144). Il existe huit têtes de bétail accouplées par sexes: deux de l'espèce ovine et deux de l'espèce caprine. Demandez-leur: Allah a-t-Il interdit les mâles ou bien les femmes ou bien ce que portent les matrices des femelles? Répondez-moi sérieusement si vous êtes sincères. (143) Deux de l'espèce ca- meline et deux de l'espèce bovine. Dis: Allah a-t-Il interdit les mâles ou bien les femelles ou bien ce que portent les matrices des femelles? Etiez- vous présents au moment où Allah vous a recommandé cela. Qui est plus coupable que celui qui prête des mensonges à Allah pour égarer les igno- rants. Allah ne dirige pas les méchants. (144). En voilà une autre preuve de l'ignorance des Arabes du temps de la Jahilia en répartant les animaux du troupeau en des catégories lici- tes et illicites ainsi que les produits de la terre. Dieu montre qu'il a créé des jardins en treillis ou non en treillis, les bestiaux pour la nourri- ture et pour porter les fardeaux, puis les espèces du bétail sans inter- dire aucune ni même ce que portent les femelles. Tout cela est créé pour les hommes pour s'en servir. Lorsque les polythésites ont dit: «La portée de tels animaux est ré- servée à nos enfants mâles et interdite à nos femmes» il leur demande: «ou bien ce que portent les matrices des femelles?» faites-le-moi savoir exactement si vous êtes véridiques? Sur quoi vous vous êtes appuyés pour imposer une telle interdiction alors que Je vous ai rendu tout cela licite. Dieu leur demande aussi: «Etiez-vous présents au moment où Allah vous a recommandé cela?» il les raille en leur posant une telle question car ils se sont prescrit des choses en forgeant des mensonges sur Lui. Qui donc est plus injuste que celui qui prête des mensonges à Alalh si- non pour égarer les hommes par ignorance. On a dit qu'Amr Ben Lahy Ben Qam'a rentre dans cette catégorie des injustes car il a été le pre- 528 mier qui a changé la religion de Dieu et interdit les bêtes: Saiba, Ouas- sila et autres. qul-lâ* 'ajidu fî ma* 'uhiya 'ilayya muharraman 'alâ tâ*imin yat'amuhïï 411a 'ay-yakûna maytatan 'aw damam-masfuhan 'aw lahma hinzîrin fa 'innahû rijsun 'aw fisqan 'uhilla ligayri-L-Lâhi bihî faman-i-tturra gayra bâgjn walâ 'âdin fa'inna rabbaka Gafûru-r-Rahîmun (145). Dis: Je ne trouve dans ce qui m'a été révélé d'autre interdiction tou- chant les aliments comestibles que celle qui frappe les animaux morts, le sang liquide et la viande du porc. S'en nourrir est une turpitude. De même que c'est une infamie de manger des animaux consacrés a une autre divinité qu'Allah, à moins qu'une nécessité absolue et à condition que ce ne soit pas par esprit d'insoumission. Ton Seigneur est plein de miséricorde et de clé- mence.(145). Dieu charge Son Prophète de répondre à ceux qui ont créé ces in- terdictions: «je ne trouve pas d'illicite au sujet de la nourriture dans les révélations que j'ai reçues sauf «les animaux morts, le sang liquide et la viande de porc» 'Ikrima de commenter cela a dit: Si le sang liquide n'était pas interdit les hommes auraient recherché tout ce qui coule dans les veines comme faisaient les juifs. Qatada, quant à lui, a dit: «Il n'y a aucun mal à manger de la viande saignante. Car, d'après 'Aicha, il est permis de consommer de la viande ayant encore l'aspect rouge qui dénote l'existence du sang. Amr Ben Dinar raconte: «J'ai demandé à Jaber Ben Abdullah: Les hommes prétendent que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- a interdit la viande des ânes domestiques le jour de Khaibar?. Il me répondit: Al-Hakam Ben Amr disait cela d'après l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- mais le docte (Ibn Abbas) a refuté ces dires et récité: «Dis: je ne trouve dans ce qui m'a été révélé d'autre inter- diction touchant les aliments comestibles...». 529 Ibn Abbas a dit au sujet du verst précité: Du temps de l'ignorance, les hommes se nourrissaient de certains aliments et laissaient d'autres par dégoût. Dieu a envoyé Son Prophète et lui a révélé le Livre. Tout ce qu'il a permis est licite, et ce qu'il a interdit est illicite. Quant aux ali- ments qu'il s'est tû à leur sujet ils sont une grâce de Sa part. L'imam Ahmed rapporte d'après lbn Abbas: Une brebis apparte- nant à Sawda Bent Zam'a mourut. Elle dit: «O Envoyé de Dieu, la bre- bis est morte» Il lui répondit: «Pourquoi ne servez-vous de sa peau?» - La peau d'un animal mort? demanda-t-elle. Il lui répliqua: «Dieu a dit: «Dis: je ne trouve dans ce qui m'a été révélé d'autre interdiction touchant les aliments comestibles que celle qui frappe les animaux morts, le sang li- quide et la viande de porc». Vous n'allez pas manger cette peau mais s'en servir après son tannage». ALors Sawda envoya quelqu'un pour dépouil- ler la brebis; elle la tanna et l'utilisa comme outre jusqu'à sa détériora- tion» (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Nassaï)* 1 * . Sa'id Ben Mansour rapporte que Noumayla Al-Fazari a dit: «J'étais chez lbn Omar lorsqu'un homme lui demanda au sujet de la consommation de l'hérisson? Il récita ce verst: «Je ne trouve dans ce qui m'a été révélé...» Un veillard qui était présent lui dit: «J'ai entendu Abou Houraira dire qu'on a posé la même question au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- qui répondit: «C'est très mauvais» (c.à.d interdit). Et lbn Omar de dire: «Si le Prophète -qu'Allah le bé- nisse et le salue- l'avait jugé ainsi, alors il est comme tel» (Rapporté par Abou Daoud) (2 K îcJU jlS SU. cJli pJJUÏ V jJUi :Jl* ^i-J îîafe oJU ci/J ^ t y *^ oI>oii Ajuu^i o^JL-i cJL-jti tt-o l^uLua .yu-U (2) Jsl ^ Jjtj **^ ^ -V- J U y .i^).j\î ur ^ ji ^ ^ otr oi ^ 530 «A moins d'une nécessité absolue et à condition que ce ne soit par es- prit d'insoumission» c'est à dire: celui qui est contraint d'en user par né- cessité «Ton Seigneur est plein de miséricorde et de clémence» Nous en avons déjà parlé en commentant le verset n: 173 de la sourate de la vache. On peut conclure qu'on ne doit s'interdire que de tout ce que Dieu a rendu illicite. Les ufémas y ont ajouté ce que fe Prophète -qu'Allah fe bénisse et le salue- a déclaré comme tel, en particulier la viande des ânes domestiques, les bêtes fauves (surtout les carnassiers) et les oi- seaux munis de serres. wa 'alâ-l-ladîna hâdû harramnâ kulla dî zufurin wa mina-l-baqari wa-I- Ganami harramnâ 'alayhim suh ûmahumif 'illâ ma hamalat zuhûruhuma 'awi-l-hawâya *aw mâ-h-talata bi'azmin dâlika jazaynâhum bibagyihim wa 'innâ lasâdiqûna (146). Aux juifs, nous avons interdit tous les animaux qui ont des griffes. Nous leur avons aussi interdit la graisse des bœufs et des moutons, excepté celle du dos et des boyaux et celle qui entoure les os. Ceci pour les châtier de leur insoumission. Nous sommes justes. (146). Dieu a interdit à ceux qui se sont judaisés toute bête à ongles à moins qu'elfe n'ait les pattes fendues tels que: les chameaux, les autru- ches, les dindes et les canes. Moujahed a dit: «Les animaux à ongles sont le chameaux et l'au- truche dont les pattes sont fendues». En demandant à Al-Qassem Ben Abi Bazza sur le sens des pattes fendues, il répondit: «Qui ne peuvent pas s'espacer et se séparer». Les juifs mangent les animaux et les oi- seaux dont les pattes peuvent s'espacer et s'interdisent des autres tels que: le chameau, l'oie et l'autruche ainsi que l'onagre. «Nous leur avons aussi interdit la graisse des boeufs et des moutons» 531 qui signifie d'après As-Souddy: la graisse, les reins, Pestomac et les in- testins. Les juifs disaient: «Tout ce qu'Israël (Jacob) s'était interdit, nous les interdirons à notre tour» «Excepté celle du dos et de boyaux et celle qui entoure les os». «Ceci pour les châtier de leur insoumission» Dieu leur a causé ce genre de peine pour prix de leur rébellion en leur défendant ces nourri- tures, comme II le montre dans ce verset: «C'est pour les punir de leur iniquité que nous avons interdit l'usage d'aliments autrefois autorisé» [Co- ran IV, 160] Dieu est certes juste en appliquant les peines sans oppri- mer personne. Mais suivant une autre interprétaiton, Ibn Jarir a dit: «Dieu veut dire à Mouhammad: Nous sommes véridiques en te racon- tant cette interdiction aux juifs parce qu'ils ont prétendu que Jacob (Is- raël) s'est interdit ces choses-là sans les lui imposer. On a rapporté qu'on a fait connaître à Omar Ben Al-Khattab que Samoura avait fait un commerce du vin. Il s'écria: «Que Dieu mau- disse Samoura! N'a-t-il pas su que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- nisse et le salue- a dit: «Dieu a maudit les juifs qui, en leur interdisant la consommation de la graisse, l'ont fondue et vendue». Jaber Ben Abdullah rapporte: «J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- dire le jour de la conquête de la Mecque: «Dieu et Son Messager ont interdit la vente du vin, des animaux morts, du porc et des idoles». On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, que penses-tu de la graisse des bêtes mortes pour enduire les navires, à graisser les peaux et comme aliments pour les lampes?» Il répondit: «Non, ceci est prohibé» Puis il poursuivit: «Que Dieu maudisse tes juifs qui, une fois que Dieu leur a prohibé la graisse, ils Vont fondue, l'ont ven- due et ils ont mangé son prix» (Rapporté par Plusieurs/ 1 *. L'imam Ahmed rapporte d'après Ibn Abbas: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- était assis dans la mosquée le visage 532 tourné vers le Hijr (le fond de la Ka'ba). (I regarda le ciel, rit et dit: «Que Dieu maudisse les juifs qui ont vendu la graisse qui leur était inter- dite et mangé son prix. Or, lorsque Dieu interdit une chose à un peuple, Il leur intredit aussi son prix» (Rapporté par Ahmed)* 1 K fa'in kaddabûka faqul rabbukum dû rahmatin wâsi'atin walâ yuraddu ba'suhû 'ani-l-qawmi-l-mujrimîna (147). S'ils t'accusent de mensonge, dis: votre Seigneur est toute miséricorde. Mais nul ne saurait arracher les coupables à son châtiment»(147). O Mouhammad, lui dit Dieu, réponds aux polythéistes, juifs et au- tres impies que le Seigneur détient une miséricorde incommensurable. Et ceci pour les inciter à suivre le Prophète et espérer la clémence et la miséricorde de Dieu malgré leur rébellion. Mais, en d'autre part, II leur fait connaître que «nul ne saurait arracher les coupables h son châti- ment» si Ton persévère dans l'impiété et la rébellion. On trouve dans le Coran plusieurs versets qui renferment une clémence et une menace jointe Tune à l'autre, en voilà quelques-uns: - «Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et misé- ricordieux» [Coran VI, 165]. - «Mais ton Allah est un ÂUah de miséricorde, malgré la perversité des hommes. D est également terrible dans la répression» [Coran XIII, 6]. - «Qui absout les péchés, accepte le repentir et réprime sans faiblesse» [Coran XL, 3]. 533 sayaqûlu-l-ladîna 'asrakû law sa 'a-L-Lâhu ma 'asraknâ wala *a bâ'ûna walâ harramnâ min say*in kadâlika kad d aba-l-lad îna min qablihim hattâ dâqû ba'sanâ qui hal 'indakum min 'ilmin fatuhrijûhu lanà* 'in tattabi'ûna 'illâ-z-zanna wa 'in 'antum 'illâ tahrusûna (148) qui fa-li-L- Lâhi-l-hujjatu-l-bâligatu falaw sâ A 'a lahadâkum 'ajma'îna (149) qui halumma shada 'akumu-l-ladîna yashadûna 'anna-L-Lâha harrama hâdâ fa'in sahidû falâ tashad ma'ahum walâ tattabi 1 'aha^a-l-ladîna kaddabû bi l â A yâtinâ wa-l-ladîna lâ yu'minûna bi-l-'5hirati wahum bi rabbihim ya'dilûna(150). Les idolâtres diront: «Si Allah avait voulu, ni nous, ni nos ancêtres n'aurions été idolâtres, ni ne nous serions soumis à des interdictions profa- nes» C'est là l'excuse mensongère déjà invoquée par leurs prédécesseurs et qui leur a fait encourir notre courroux. Dis: Avez-vous un argument? Pro- duisez-le. Vous ne vous aidez que des suppositions. Vous manquez de discer- nement. (148) Dis: Le dernier mot est à Allah. S'il avait voulu, H vous aurait tous mis dans la bonne voie. (149) Dis: Produisez les témoins qui at- testent qu'Allah a prononcé ces interdictions? Au cas où ils l'attesteraient, ne te joins pas à eux et ne te laisse pas entraîner par ceux qui traitent nos signes de mensonge, qui ne croient pas au jour dernier et qui reconnaissent des égaux à leur Seigneur(150). C'est un genre de polémique que Dieu mentionne dans ces ver- sets et ceux qui les ont précédés, et une présomption à laquelle s'atta- chaient les idolâtres en s'interdisant des choses licites. Dieu sans doute connaît bien leur agissement. Certes 11 est capable, quand 11 le veut d'inspirer la foi aux hommes et les éloigner de l'incrédulité. Mais II 534 n'a pas voulu se comporter ainsi avec ces polythéistes pour montrer Sa puissance, Sa volonté et Son vouloir. Il a dit par ta bouche de ces idolâtres: «Si Allah avait voulu, ni nous, ni nos ancêtres n'aurions été ido- lâtres» comme II a dit dans un autre verset: «Ils disent: «Si le Miséricor- dieuse ne l'avait voulu, nous n'aurions pas adoré nos idoles» [Coran XLIII, 20]. Mais II a voulu montrer le faux argument de ces polythéistes qui s'attachaient fortement aux coutumes de leurs ancêtres, car si vrai- ment cet argument s'avérait valable et cette excuse acceptable, Il ne les aurait pas anéantis après leur envoyer Ses Prophètes pour les diri- ger. Il leur demande: «Avez-vous un argument? que Dieu puisse l'agréer, si c'est ainsi: «Produisez-le» montrez-le si vous en êtes capables. Mais sachez que: «Vous ne vous aidez que de suppositions» en forgeant les mensonges. «Dis: Le dernier mot est à Allah» S'D avait voulu, Il vous aurait tous mis dans la bonne voie» O Mouhammad, dis à ces idolâtres que l'argu- ment décisif appartient à Dieu qui dirige qui II veut et égare qui II veut. Tout dépend de Sa volonté et de Sa sagesse. Il agrée les croyants et méprit les incrédules. S'il l'avait voulu: «l'univers entier aurait embrassé Sa foi» [Coran X, 99] ou «II aurait fait de vous un seul peuple» [Coran XVI, 93]. Puis II défie ces idolâtres en leur demandant de produire les té- moins qui puissent attester «Qu'Allah a prononcé ces interdictions» Puis Il s'adresse à Son Prophète: «Au cas où ils l'attesteraient, ne te joins pas à eux» car ils ne présenteraient que de mensonges «et ne te laisse pas entraîner par ceux qui traitent nos signes de mensonge» Car ceux-là ne croient pas à la vie future et en plus ils reconnaissent des égaux à leur Seigneur. qui ta'âlû 'atlu mâ harrama rabbukum 'alaykum 'alla tuârikû bihî say'an wa bi-l-wâlidayni 'ihsânan walâ taqtulu 'awlâdakum min 'imlâqin nahnu narzuqukum wa 'iyyâhum walâ taqrabû-l-fawâhi§a mâ zahara minhâ wamâ batana walâ taqtulû-n-nafsa-l-latî harrama-L-Lâhu 'illâ bi-l-haqqi dâlikum wassâkum bihî la'allakum ta'qilûna (151). Dis: Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah: ne Lui as- sociez aucun être; traitez vos parents avec déférence; ne tuez pas vos en- fants par peur de la misère car nous vous donnerons de quoi vous nourrir vous et eux; évitez les turpitudes apparentes et cachées; ne tuez pas votre prochain, comme Allah vous Ta défendu, sauf si la justice l'exige. Voilà ce qu'Allah vous recommande. Finirez-vous par coraprendre?»(151). Au sujet de ces versets, et de ceux qui s'ensuivent, ibn Mass'oud a dit: «Quiconque veut observer les recommandations de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- pour s'assurer une fin heureuse, qu'il lise ces versets, (du n: 151 jusqu'à 153 de cette sourate). Oubada Ben As-Samett rapporte que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Qui d'entre vous me prête serment d'allé- geance de (s'abstenir) de ces trois choses?» Puis il récita: «Dis: Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah...» Quiconque s'y conforme complètement, Dieu le récompensera, quant à celui qui enfreint l'une d'elles et Dieu le châtie en punition de ce quil a trangressé, aura reçu sa punition dans ce bas monde. Quiconque dont sa punition sera retardée jusqu'au jour dernier, son cas dépendra de Dieu, Il pourra le châtier comme H pourra lui pardonner» (Rapporté par Al-Hakem) (1> . Dieu dit à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue-: «O Mou- hammad, dis à ces idolâtres qui ont adoré un autre que Dieu, se sont interdit de ce qu'il leur a accordé et ont tué leurs enfants en obéissant aux démons: «Venez que je vous énumère ce qui est sacré pour Allah» c'est à dire ce qu'il a interdit, sans présomption ni supposition, plutôt 536 d'après une révélation venant de Lui «ne Lui associez aucun être., jus- qu'à la fin du verset. Il est cité dans les deux Sahihs qu'Abou Dzarr a rapporté que l'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Gabriel vint me trouver et m'annonça la bonne nouvelle que quiconque de ma communauté meurt sans rien associer à Dieu, entrera au paradis». Je lui demandai: «Même s'il avait volé ou forniqué» Comme je lui répétai ma question, il me répondit à la troisième fois: «Même s'il avait volé, forniqué et bu du vin» (Rapporté par Boukhari et MùusHm) (1 K Suivant une variante Abou Dzarr aurait ajouté: «Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Malgré Abou Dzarr». D'après les Sunans et autres ouvrages de Traditions, il est cité qu'Abou Dzarr rapporte que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu le Très Haut dit: «O fils d'Adam! Tant que tu M'invo- ques et tu Me pries, Je te pardonne ce que tu as commis et Je ne m'en sourcie pas. Si tu viens à Moi avec de péchés autant que la terre puisse contenir et si tes péchés atteignent les nuées (par leur gravité) sans rien M' associer, et que tu Me demandes le pardon, je te par donner av/ 2 K Ce dernier hadith est confirmé par ce verset: «Allah ne pardonne point qu'on Lui associe d'autres divinités. Honnis cela, H pardonne à qui H veut» [Coran IV, 48]. «Traitez vos parents avec déférence» C'est d'être bon et bienveillant à l'égard des père et mère, bref il s'agit de la piété filiale comme Dieu le recommande dans ce verset: «Sois reconnaissant envers Moi et envers ?<-V- Jj ô[> :cJï ci-=:Jl cj* II* -àb il^ V ol- ^ J ^jXS ùb :^JLi à\j ùb :JU Ob Jj Ob cj r . *b ^b .1^1 ^ ùb tô r - Jj ^b J** toj- ù b Jj (2) ùî ] *0 4** # ^ ^M* 537 tes parents. Tout revient à Moi» [Coran XXXI, 14]. Cette piété filiale est obligatoire même si les père et mère sont polythésites. Il est cité dans les deux Sahihs qu'lbn Massoud a rapporté: «J'ai demandé à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: «Quelle est l'œuvre la plus méritoire?» H me répondit: «La prière à son moment fixé» - Et après, redemandai-je. La pitié filiale, répliqua-t-il. - Et après? - Le combat dans la voie de Dieu. Et Ibn Mass'oud d'ajouter: «l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- m'a dit cela, et si je lui avais demandé de m'en dire davantage, il l'aurait fait» (Rapporté par Boukha- ri et Mousfim) (1 K «Ne tuez pas vos enfante par peur de la misère car nous vous donne- rons de quoi nourrir vous et eux» Après que Dieu ait rcommandé la piété filiale, Il parle de la bonté et la bienveillance à l'égard des enfants et des petits-enfants. Car du temps de l'ignorance les hommes tuaient leurs enfants chaque fois que leurs dieux leur ont fait croire qu'il était bon de le faire par crainte de la pauvreté ou les filles par peur de la honte. A cet égard, il est cité dans les deux Sahihs que Abdullah Ben Mass'oud a demandé à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue-: «Quel est le péché le plus grave?» Il répondit: «De reconnaître un égal à Dieu sachant que c'est Lui qu t'a créé». Je lui dis: «Et ensuite? - De tuer ton enfant, répliqua-t-il, de peur qu'il mange avec toi.- Et en- suite?- De forniquer avec la femme de ton voisin» Puis l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- récita: «Ceux qui n'invoquent pas d'au- tres divinité qu'Allah, ceux qui ne tuent pas leur prochain, qu'Allah a rendu sacré, à moins d'un motif légitime, ceux qui ne commettent pas l'adultère» [Coran XXV, 68] (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (2) . (1) j^fl tf^tà (2) 538 Dieu, en interdisant aux hommes de tuer leurs enfants par crainte de la pauvreté, les rassure qu'il lui incombe de les nourrir et de leur accorder leur subsistance. «Evitez les turpitudes apparentes et cachées» ce verset est pareil à celui-ci: «Evitez le mal apparent ou caché» que nous avons commenté (voir le verset n:120 de cette sourate). Il est rapporté dans les deux Sahihs qu'lbn Mass'oud a raconté que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Personne n'est plus jaloux que Dieu, et c'est pour cela qu'il a interdit les turpitudes qu'elles soient manifestes ou dissimulées» (Rapporté par Boukhari et MousUm) (1 K Sa'd Ben Oubada disait: «Si je trouvais un homme avec ma femme, je le frapperais avec le fil de mon sabre et non avec le plat de la famé. En rapportant ces propos à l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- nisse et le salue- il dit: «Etes-vous surpris de la jalousie de Sa'd? Par Dieu je suis plus jaloux que lui et Dieu est encore plus jaloux que moi. C'est pour cela que Dieu a interdit les turpitudes apparentes ou cachées» (Rapporté par Boukhari et MousUm) (2> . ■ «Ne tuez pas votre prochain, comme Allah Ta défendu» Ce crime abo- minable fait partie des turpitudes. A ce propos, il est cité dans les deux Sahihs, d'après Ibn Mass'oud que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bé- nisse et le salue- a dit: «Il n'est plus permis de tuer un musulman qui at- teste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que je suis l'Envoyé de Dieu que dans trois cas: le mari fornicateur t pour un meurtre injuste, et l'apostat > u ^4|iSi ^ dUi j^i & '&\ 539 qui renie sa foi et se sépare de la communauté (musulmane). (Rapporté par Boukhari et MousUm) (1 \ Suivant une autre version rapporté par Aicha: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il n'est pas permis de tuer un mu- sulman sauf dans ces trois cas: une personne mariée qui fornique, un homme qui tue un autre volontairement et un homme qui apostasie en re- niant sa foi et déclare la guerre contre Dieu et son Message; ce dernier se- ra tué ou crucifié ou expulsé du pays»(Raporté par Abou Daoud et Nassaf) (2) . Le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l'agrée- a dit lors de son assiègement: «J'ai entendu l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dire: «Il n'est pas permis de tuer un musulman sauf dans ces trois cas: un homme qui commet l'adultère une fois marié, un homme qui apostasie après son islamisation et un homme qui tue un autre (injustement). Par Dieu, je n'ai forniqué ni du temps de l'ignoracne ni de l'lsian\ je n'ai jamais souhaité substituer ma religion par une autre et je n'ai tué personne. Pourquoi donc vous voulez me tuer?». Parmi ceux que Dieu a interdit de tuer figure un homme qui est lié par un pacte et vivant dans un pays sous la protection des musul- mans. Al-Boukhari rapporte d'après Abdulfah Ben Amr ce hadith qull remonte au Prophète -qu'Allah le bénisse et te salue- dans lequel il dit: «Celui qui tue un homme auquel il est lié par un pacte ne sentira pas l'odeur du Paradis bien que cette odeur se fera sentir à la distance de qua- rante années de marche». Abou Houraira rapporte que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Celui qui tue tm homme qui jouit de la protection de Dieu et de Son Messager aura trahi cette protection et ne sentira pas l'odeur du (1) f *.Jk4%.4Ç& tgF jyi ^ :CJ^Î tfJL^ V} 41 Jj-j yjlj è\ VJ 0| V 01 A+S* r L^ «SjA .ti*L*JJ JjUJI ^o) iJjUlj t(J JL«j ^JuMj (2) >h ^> «bi ô^j ai - Vj jO-^ hSjA 540 Paradis bien que son odeur se fasse sentir à la distance de soixante-dix an- nées de marche» (Rapporté par Ibn Maja et Tirmidzi)* lj «Fïnirez-vous par comprendre?» ces recommandations en s'y confor- mant. walâ taqrabû mâla-l-yatîmi 'illâ bi-l-latî hiya 'ahsanu hattâ yabluga 'asuddahû wa 'awfu-l-kayla wa-I-mîzâna bil-qisti lâ nukallifu nafsan 'illâ wus'ahâ wa 'idâ qultura fa'dilû walaw kâna dâ qurbâ wa bi'ahdi-L-Lâhi 'awfû dâlikum wassakum bihî la'allakum tadakkarûna (152). Ne donnez vos soins aux biens de l'orphelin qu'autant qu'ils lui seront profitables et seulement jusqu'à ce qu'il devienne capable de les gérer lui- même. Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids. Nous n'impo- sons à chaque âme que les charges qu'elle peut supporter. Soyez équitables dans vos propos, même s'ils doivent déplaire à vos proches. Soyez fidèles à Allah. Voilà ce qu'il vous recommande, si vous voulez vous améliorer. (152). Ibn Abbas rapporte: «Après la révélation de ces deux versets: «Ne donnez vos soins aux biens de l'orphelin qu'autant qu'ils lui seront profita- bles» et «Ceux qui gaspillent injustement les biens des orphelins...» [Coran IV, 10] chaque homme qui avait à sa charge un orphelin commence à isoler sa nourriture et sa boisson de celles de cet orphelin en les lui ré- servant sans les toucher jusqu'à ce que l'orphelin les consomme ou elles pourrissent. Comme cet agissement leur causa de la peine, ils al- lèrent s'en plaindre auprès de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- Dieu à cette occasion fit cette révélation: «17s t'interogent sur •(tf-Mj ***** 541 les orphelins. Dis-leur: «Gérez au mieux leurs intérêts. S'il vous arrive de devenir leurs associés, traitez-les en frères» [Coran II, 220]. Alors ils re- tournèrent chez eux et mélangèrent leur nourriture et leur boisson à celles des orphelins. «Jusqu'à ce qu'il devienne capable de les gérer lui-même» c'est à dire jusqu'à ce qu'il devienne pubère selon les dires de Malek et Ach- Cha'bi, ou jusqu'à trente ans selon As-Souddy ou quarante selon les dires des autres. «Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids» Dieu ordonne de donner, ou de prendre, le poids et la mesure exacts comme II me- nace ceux qui trangressent cette règle en disant: «Malheur aux frau- deurs, qui, lorsqu'ils reçoivent, exigent pleine mesure, et, qui, lorsqu'ils mesurent ou pèsent pour les autres, les font perdre» [Coran LXXXIII, 1-3]. Dieu avait anéanti tout un peuple qui fraudait la mesure et le poids (le peuple de Chou'aib d'après le Coran). Dans son ouvrage «Al-Jamé» Abou Issa At-Tirmidzi rapporte d'après Ibn Abbas que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le sa- lue- a dit à ceux qui mesurent et pèsent: «Vous êtes chargés d'une af- faire qui a causé la perte des générations qui vous ont précédés ( en les fraudant) «Nous n'imposons à chaque âme que les charges qu'elle peut suppor- ter» en s'acquittant de ce qu'elle doit et réclamant ses droits ainsi en accomplissant ses obligations cultuelles dans la mesure de sa capa- cité. Il n'y a aucun mal si, une fois les efforts déployés, on n'arrive pas à s'en acquitter totalement. «Soyez équitables dans vos propos, même s'ils doivent déplaire à vos proches» ce verset est pareil à celui-ci: «O croyants, soyez respectueux de la vérité quand vous témoignez devant Allah» [Coran IV, 1 35] Dieu or- donne d'être équitable et juste en actes, propos et émoignages même si l'affaire concerne un proche parent, à tout moment et en tout lieu. 542 «Soyez fidèles à Allah» C'est à dire, d'après Ibn Jarir, observez le pacte que vous avez conclu avec Dieu, en se conformant à Ses ordres et les appliquant avec sincérité, en s'abstenant de tout ce qu'il a inter- dit et en suivant les prescriptions du Livre de Dieu et de la sunna du Prophète. «Voila ce quH vous recommande» tels sont les ordres de Dieu qu'on doit observer et respecter «si vous voulez vous améliorer» en tirant bon parti de ces recommandations. £ %Z % ÎJ4% ££Z à; g wa 'arma hâdâ sirâti mustaqîman fat-tabi'ûhu walâ tattabi'u-s-subula fatafarraqa bikum 'an sabîlihî dâlikum wassâkum bihî la'allakum tattaqûna (153). Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l'avoisi- nent, car ils vous éloigneraient d'elle. C'est là une recommandation qu'il vous adresse. Peut-être le craindrez-vous»(153). En commentant ce verset, Ibn Abbas a dit: Dieu ordonne aux croyants d'être unis et solidaires et d'éviter la discorde et Pinamitié, car plusieurs générations passées ont trouvé leur perte en se disputant au sujet de la religion de Dieu. L'imam Ahmed rapporte d'après Abdullah Ben Mass'oud que l'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- traça avec sa main une ligne et dit: «Tel est en toute droiture le chemin de Dieu» Puis il traça une ligne à droite et une autre à gauche et poursuivit: «Sur chacune de ces deux lignes se trouve un démon qui appelle les gens à le suivre». Il réci- ta ensuite: «Voilà la voie droite. Suivez-la et ne suivez pas les sentiers qui l'avoisinent, cara ils vous éloigneraient d'elle» (Rapporté par Ahmed, Al- Hakem et Nassaï) (2) . (1) #4 ■ c^r iiiud La & (1) J&J VW| Lii {ht V IjJ &m 'M M àyj JVi tJLî ïjij» J & ,,J l|SU4 Lii ^ ^ ^ ù* g^ 1 ^ JUi <>' > ^ 549 nuit là où ils la passeront et fera la sieste là où ils la feront» (Rapporté par Ahmed et les auteurs des Sunans) (I K L'imam Ahmed rapporte d'après Abdullah Ben Amr Ben Al -'As, Ab- dul Rahman Ben Aouf et Mou'aweah Ben Abou Soufian qu'lbn As- Sa'di a dit: «L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «L'hégire (V émigration) ne cesse tant que l'ennemi combatte» Mou'awia, Abdul Rahman et Abdullah répliquèrent: «L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «L'hégire comporte deux sortes: la première consiste à s'interdire de commettre les mauvaises actions, et la deuxième à émigrer vers Dieu et son Messager, et cette dernière ne cesse tant qu'il y aura un repentir, et le repentir sera toujours accepté tant que le soleil ne se lèvera de son coucher. Lorsqu'il se lèvera de l'occident un sceau sera mis sur le cœur de chacun pour garder ce qu *il contient et les gens cesseront alors d'oeuvrer» (Rapporté par Ahmed)* 2 * . «La foi d'aucune âme ne sera acceptée a moins qu'elle n'ait cru avant» cela signifie: A ce moment si l'incrédule désire être croyant sa foi ne sera pas acceptée. Mais celui qui avait la foi avant cela, si ses œuvres étaient bonnes, une grande récompense l'attendra, mais si elles étaient autrement et il revient à Dieu repentant, son repentir ne sera plus accepté comme le montrent les hadiths précités. (1) jALu j^jj U> ^ ^ 41 Jj^j UJup ^it JU tf jUaJI j^J m ^ tjMSi £Jj*J ifij* Ji tj--* t]*f$* çyAi iftfcRj ÙU-OJlj jUj tyyJt *j&s4 iv>*JV ((ij-i-JL > «M cjLliï U ^ ^j^tf 550 «Dis: Vous voulez attendre! Eh bien! attendez» c'est une grande me- nace adressée à l'impie qui retarde sa foi et son repentir jusqu'au mo- ment où tout cela ne lui servira à rien. Ce moment est fixé au lever du soleil de son coucher qui est un des prodromes de l'Heure Suprême. Dieu en parie dans un autre verset et dit: «Qu'attendent-ils? que PHeure fatale les surprenne à l'improviste! comme si elle ne s'était déjà manifestée par des signes. Mais une fois l'Heure venue comment pourront-ils se convertir» [Coran XLVII, 18]. Il a dit également: «A l'approche de notre châtiment ils s'écrièrent: Nous croyons en Dieu seul et désavouons les ido- les que nous Lui avons associés. Mais la foi acquise en présence du châti- ment ne profite pas» 'inna-l-ladîna farraqû dînahum wakânû siya'a-l-lasta minhum fî say'in 'innama 'amruhum 'ilâ-L-Lâhi t umma yunabbi'uhum bimâ kânû yafalûna(159). Ceux qui endettent leur religion et se divisient en sectes, leur cas te dé- passe et ne regarde qu'Allah qui leur expliquera leurs actions. (159). Ce verset fut révélé au sujet des chrétiens et des juifs. A ce pro- pos Ibn Abbas a dit qu'ils s'étaient disputés entre eux avant le mes- sage de Mouhammad -qu'Allah le bénisse et le salue- et se dispersèrent. Lorsque Dieu envoie Son Prophète, Il lui fit cette révéla- tion. Ces sectes désignent, d'après les dires de certains ulémas, les «Khawarej» et pour d'autres, ils sont ceux qui introduisent dans la reli- gion des choses qui lui sont étrangères et qu'on appelle des innova- tions. Mais l'opinion la plus correcte dénote que ce terme concerne celui qui néglige la religion de Dieu et s'en éloigne en le contredisant. Car Dieu a envoyé Son Prophète avec la Direction, la religion vraie pour la placer au-dessus de toute autre religion, dont les lois sont uniques où 551 on n'y trouve aucune contradiction. Il l'a disculpé également de la dissi dence de ces sectes. La religion de Dieu, certes, est une depuis. Adam et Noé comme Dieu l'affirme dans ce verset: «Il vous a donné la même religion que celle qu'il avait déjà recommandée a Noé...» [Coran XLII, 13] Dans un hadith, l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- aurait dit: «Nous les Prophètes nés de plusieurs mères mais notre religion est la même>/ Sj . Telle est la voie droite que les Prophètes avaient apportée et qui consiste à n'adorer que Dieu seul sans rien Lui associer, et surtout à s'attacher à celle du dernier des Prophètes. Toute autre qui la contredit n'est qu'erreur, égarement et passions que les Prophètes la dés- avouent. Au jour de la résurrection Dieu distinguera entre les uns et les autres. man jîf'a bi-l-hasanati falahû 'asru 'amtâlihâ wa-man ja 'a bi-s-sayyi'ati falâ yujz£ 'illâ mitlahâ wa hum lâ yuzlamûna (160). - Celui qui se présentera à Allah avec une bonne action en sera récom- pensé au décuple; celui qui se présentera avec une mauvaise action ne sera puni que pour une mauvaise action. Ils ne subiront aucune injustice. (160). Pour interpréter ce verset, nous nous limitons à citer ces quelques hadiths qui l'expliquent clairement: - L'imam Ahmed rapporte d'après Ibn Abbas que l'Envoyé de Dieu îu -qu'Allah le bénisse et le salue- inspiré par le Seigneur qu'il soit Béni et Exalté a dit: «Votre Seigneur - à Lui la puissance et la gloire - est très (1) .t-i^j Ui> o^W ailjl :*L^1 552 miséricordieux. Quiconque se propose de faire une bonne action et ne l'ac- ompîit pas, on lui inscrira une bonne action, mais s'il l'accomplit, on pas- sera à son actif dix bonnes actions qui peuvent aller jusqu'à sept cent multiples et même plus. Quiconque a dessein de faire une mauvaise action et ne l'exécute pas, on lui inscrira une bonne action, mais s'il l'exécute, on la passera à son actif comme telle ou Dieu - à Lui la puissance et la gloire -la lui efface. Ne sera perdant que celui que Dieu veut qu'il le soit» (Rapporté par Boukhari, Mouslim et Nassaï) (1 K - L'imam Ahmed rappporte d'après Abou Dzarr -que Dieu t'agrée- 1 î-1 que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Dieu -à Lui la puissance et la gloire- dit: «Celui qui fait une bonne action elle lui sera décuplée et même plus. Celui qui fait une mauvaise action elle lui sera\ inscrite comme telle, ou Je lui pardonnerai. Quiconque a commis de péchés autant que la terre puisse contenir et me rencontrera sans rien M 'associer Je lui accorderai autant de pardon. Celui qui s'approche de Moi d'un em- pan, Je m'approcherai de lui d'une coudée; celui qui s'approche de Moi d'une coudée, Je m'approcherai de lui d'une brasse. Celui qui vient à moi à pas, J'irai à lui à pas accéléré» (Rapporté par Mouslim et Ibn Maja) (2) . Ceux qui n'accomplissent pas la mauvaise action méditée sont de trois catégories: Ceux qui la laissent pour l'amour de Dieu, leur acte comporte une intention et un acte, et c'est pourquoi on la leur susbsti- tuera par une bonne action qui passera à leur actif, comme il est cité (1) tfjji ju ^ 4ii J^j ol &\ a u ^ jî j^Î r uyi ju fcg*rf j' ^ O 1 ?^ ^r*J t^Jb <4^' ^ 4* S**-*" J-^ .(^-U ^ •ijj) \553 dans une autre version du hadith précité. «Il Ta laissée à cause de Moi». Puis ceux qui ne l'exécutent pas par oubli ou distraction; ceux-là rien ne leur sera écrit car dans leur faire il n'y avait ni acte ni intention. Enfin ceux qui ne l'accomplissent pas par paresse et impuissance après qu'ils aient eu l'intention mais les moyens leur manquaient. Leur cas est pareil à celui de deux hommes mentionnés dans ce hadith au- thentifié où l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- dit: «Lorsque deux musulmans se rencontrent brandant leurs sabres pour s'en- tretuer, le tueur et la victime iront à l'Enfer» On lui demanda: «C'est bien le sort du meurtirer, mais pour la victime?» Il répondit: «L'homme victime cherchait aussi à tuer l'autre» (Rapporté par Boukhari et Mous- Khouraïm Ben Fatek Al-Assadi rapporte que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Les hommes sont divisés en quatre parties et les actes en six. Parmi les hommes il y a: L'aisé dans le bas monde et Vautre; l'aisé dans le bas monde mais il vivra dans la gêne dans l'au-delà; l'indigent dans la vie présente mais sera aisé dans Vautre, enfin le misérable dans les deux mondes. Quant aux actes: deux qui constituent une cause dé- terminate, deux qui rapportent leur équivalence, un décuplé et un qui équi- vaut à sept cent multiples. Les deux premiers émanent de ce principe: Quiconque meurt en musul- man croyant sans rien associer à Dieu, le Paradis lui sera dû.. Quiconque meurt en impie, ira à VEnfer. Ceux qui rapportent leur équivalence, sont: Celui qui se propose de faire une bonne action sans l'accomplir mais Dieu sait qu'il a eu l'intention et le désir de la faire, une bonne action passera à sont actif. Celui qui a dessein à faire une mauvaise action elle ne lui sera pas inscrite, mais s'il l'accomplit, elle lui sera inscrite comme telle. -CfX-'J <£>J1 ôIjj) iv-U* J» ^i* 554 Les deux derniers sont: Celui qui fait une bonne action elle lui sera dé- cuplée. Enfin celui qui dépense dans la voie de Dieu à Lui la puissance et la gloire elle lui sera comptée à sept cent multiples. (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi et Nassaï) (1) . Ibn Abi Hatem rapporte d'après son grand père que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Il y a trois genres d'hommes (qui viennent à la mosquée) pour accomplir la prière du vendredi: Le premier y assiste en prononçant de futilités qui seraient sa part de cette prière. Le deuxième y assiste pour invoquer Dieu qu'il pourrait l'exaucer ou non. Le troisième qui vient y participer avec attention et silence sans gêner les prieurs ni faire un mal à personne; celui-là sa prière sera une expiation des péchés qui aurait commis juquau vendredi suivant et trois jours en plus, car Dieu -à Lui la puissance et la gloire dit: «Celui qui se présentera à Allah avec une bonne action en sera récompeensé au décuple» (Rapporté par Ibn Abi Hatem) (2 K t Jju^ Ji-j tùUor^ JL^Vlj, ^» ii>A y* aJ LjjJI ^ J** U.PU Jj ÏJ^lj (2) j^x^> : Jtf $ ^ ^ ^ ^ - Jp^jJ (AjlLi 0\j *\$o£-\ s-li OV* 4Ût 555 qui 'innanî hadânî rabbî 'ilâ sirâtim-mustaqîmin dînan qiyamam-millata 'Ibrâhîma hanîfan wamâ kâna mina-l-musrikîna (161) qui 'inna salâtî wa nusukî wa mahyâya wa mamâti li-L-Lâhi rabbi-l-'âlamîna (162) lâ sarîka lahû wa bidâlika 'umirtu wa *ana *awwalu-l-muslimîna (163). Dis: Mon Seigneur m'a mis dans la voie droite, m'a mis dans la vraie religion, le culte d'Abraham, modèle de droiture, et qui ne s'est jamais compromis avec les idolâtres. (161) Dis: Ma prière, mes sacrifices, ma vie et mon trépas, je les offre à Allah, maître de l'univers. (162) Allah n'a point d'associé. C'est le principe qui m'a été imposé. Je suis le premier à ■■ ... m'y soumettre. (163). Dieu ordonne à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- le maître des Envoyés de raconter ce qu'il lui a accordé comme Direction et chemin droit où il n'y a ni courbure ni déviation, plutôt une «voie droite» en toute droiture «le culte d'Abraham, modèle de droiture, et qui ne s'est jamais compromis avec les idolâtres» La religion d'Abraham était la religion immuable dont Dieu en a mentionnée dans plusieurs ver- sets, on cite à titre d'exemple ces deux: - Et qui peut se désintéresser de la religion d'Abraham sinon celui qui n'a pas le sentiment de dignité» [Coran II, 130]. - Abraham fut un partiarcbe dévoué à Allah, inaccessible à toute compromission avec les idolâtres. Il sut reconnaître les bienfaits d'Allah. Pour l'en récompenser, celui-ci le prit sous Sa protection et le dirigea dans la bonne voie» [Coran XVI, 120-121]. Si le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- était ordonné de suivre le culte d'Abraham cela ne veut pas dire que la religion d'Abra- ham était plus parfaite que la sienne, l'inverse s'avère plus convenable et plus logique car Dieu l'a favorisé par: rendre sa religion parfaite en parachevant Sa grâce sur lui, être le dernier des Prophètes et Messa- 556 gers, être te maître absolu des fils d'Adam (tous les mortels), et le ren- voyer - au jour de la résurrection - au poste le plus glorieux dont tous les Prophètes le souhaiteront y compromis Abraham le confident de Dieu. On a rapporté que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- dis- ait le matin: «Nous suivons la religion de l'Islam le dogme pur la religion de notre Prophète Mouhammad, le culte de notre père Abraham, un vrai croyant, il n'était pas au nombre des polythéistes»^ 1 ^. L'imam Ahmed rapporte d'après Ibn Abbas qu'on demanda à l'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-: Quelle est la riigion que Dieu aime le plus?» Il répondit: «La religion droite (Hanifia) et simple» (Rapporté par Vimam Ahmed dans son Mousnad) (2 K «Ma prière, mes sacrifices, ma vie et mon trépas, je les offre à Allah» voilà ce que Dieu a ordonné à Son Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- de répondre aux idolâtres qui adoraient un autre que Lui, et sa- crifiaient pour un autre que Lui. Donc ses prières et ses sacrifices -ou ses pratiques cultuelles- appartienent à Dieu seul qui n'a pas d'asso- cié, tout comme II lui à ordonné en disant: «Prie ton Seigneur et fais-Lui un sacrifice» [Coran CVIII, 2] qui signifie: consacre tes prières et sacrifi- ces à Dieu. Ces sacrifices, selon les exégètes, sont les offrandes immolées le jour du Sacrifice. A cet égard Jaber Ben Abdullah raconte que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- immola deux moutons le jour du sacrifice et dit: «Je tourne mon visage, comme un vrai croyant, vers ce- lui qui a créé les deux et la terre. Je ne suis pas au nombre des idolâtres. Ma prière, mes sacrifices, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu le Sei- gneur des mondes. Il n'a pas d'associé. Voilà ce qui m'a été ordonné, je (2) & 41 ô^J jsi :Jii «;ï 4 ^ ^ ju^Î f uyi ju 557 suis le premier de ceux gui se soumettent» (Rapporté par Ibn Âbi Ha- tem) (1) . Je suis le premier à m'y soumettre» ceci signifie, d'après Qatada, le premier de cette communauté, comme le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- avait déclaré que tous les Prophètes et Messagers, avant lui, prêchaient l'Islam -ou la soumission à Dieu- qui consiste à adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des égaux. Dieu raconte, dans le Co- ran, que Noé aurait dit à son peuple: «Si vous me désavouez, je ne vous en demanderai pas compte. Mon compte, c'est Allah qui me le réglera. J'ai reçu Tordre d'être parmi les soumis» [Coran X, 72]. Et II a dit par la bou- che d'Abraham et Jacob en recommandant à leurs enfants: «O mes en- fants, Allah vous a choisi une religion. Ne mourez pas que vous n'y soyez soumis» [Coran II, 132]. Ainsi Joseph s'est adressé au Seigneur par ces mots: «Seigneur, Tu m'as donné la puissance et Tu m'as appris à in- terpréter les événements. Créateur de cieux et de la terre, Tu es mon sou- tien dans ce monde et dans l'autre. Fais que je meure en état de grâce et que je rejoigne les bienheureux» [Coran XII, 101]. L'était de grâce signifie la soumission. Enfin Moïse a dit à son peuple: «Si vous croyez en Allah, mettez votre confiance en Lui, comme il sied à des gens soumis» [Coran X, 84]. Plusieurs versets du Coran dénotent que Dieu a envoyé vers l'hu- manité des Prophètes et Messagers pour appeler les hommes à em- brasser l'Islam qui signifie la soumission à Dieu, malgré que la façon de le pratiquer diffère d'une religion à une autre et dont chacune a abrogé celle qui Ta précédée qu'à la fin, et avec l'avènement de Mou- hammad -qu'Allah le bénisse et le salue- l'Islam fut imposée comme étant la religion dernière que Dieu a agréée pour toute l'humanité. Il ne sera donc ni abrogé ni modifié car notre Prophète est le dernier En- voyé vers les hommes. (1) ûs~ JUj <0>^ >3 ^ C ji ^ 9 * àj^j ^ :JLî *1JI *** o*>W & Jjî ut, OjÀ dUA^ *J Ù+jï V ûy^l vj r ^ jmV tfS éj$ u^J^Jl 558 L'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-, comme on a cité auparavant, a dit: «Nous les Prophètes issus de plusieurs mères, mais notre religion est la même». L'imam Ahmed rapporte d'après Ali que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-, après le premier tek- bir pour entamer la prière formulait cette invocation: «Je tourne mon vi- sage, comme un vrai croyant, vers celui qui a créé les deux et la terre. Je ne suis pas au nombre des idolâtres. Ma prière, mes sacrifices, ma vie et ma mort appartiennent à Dieu le Seigneur des mondes... Jusqu'à la fin du verset. «Mon Dieu, Tu es le Souverain, il n'y a de Dieu que Toi. Tu es mon Seigneur et je suis ton serviteur, je me suis fait tort à moi-même, j'avoue mes péchés, pardonne-moi tous mes péchés car nul autre que Toi n 'absout les péchés. Dirige-moi vers la meilleure morale car nul autre que Toi n 'y dirige. Ecarte-moi des mauvais caractères car nul autre que Toi n'en écarte. Que Tu sois béni et élevé. J'implore Ton pardon et reviens à Toi» (Rapporté par MousUm ) (I \ qui 'agayra-L-Lâhi 'abgî rabban wa huwa rabbu kulli Say'in walâ taksibu kullu nafsin 'illâ 'alayhâ walâ taziru wâziratun wizr 'uhrâ tumma 'ilâ rabbikum marj'ukum fayunabbi'ukum bimâ kuntum fîhi tahtalifûna (164). (1) :Jli ùUT 4£ à\ J^-j ût & 41 ^ JuJ r U)ft Jlî V] 4 N dLUI ojf p ^l»i lut-JUJI VJ A ^Jl^j ^L*^j ^SL-Jj j*l V l^r tfjÛ ^ yipU ^Ji, Oi^lj ^ C-JLfc iÙJlS UÎ, Cjî tCjî Wv- ^ ^ l^^V V J^uVt ^-im^ tcJ VI yyiJl v .ijj>tiVl ^>îj tcjujj c^jV ici Vj ^ V 559 Dis: Voudrais-je pour maître un autre qu'Allah, le maître de l'univers? Toute âme n'est responsable que d'elle-même. Aucune ne supportera les pé- chés d'une autre* Vous retournerez à votre Seigneur qui expliquera ce sur quoi vous étiez divisés. (164). Pour répondre toujours aux polythéistes, le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- fut ordonné de leur déclarer qu'il n'adore que Dieu seul sans rien Lui associer, de Lui vouer un culte pur r de se fier à Lui et de ne demander secours que de Lui. La foi et la confiance en Dieu sont souvent joints l'une à l'autre dans plusieurs versets du Coran. On cite ces quelques-uns à titre d'exemple: - C'est Toi que nous adorons, c'est Toi dont nous implorons secours [Coran I, 5]. - Adore-Le, mets ta confiance en Lui [Coran XI, 123].' - - Dis: «Il est miséricordieux, nous croyons en Lui et nous nous fions à Lui» [Coran LXVH, 29]. - H est le maître de l'Orient et de l'occident. Il n'y a d'autre Allah que Lui. Prends-Le pour Souverain» [Coran LXXIII, 9]. Le jour de la résurrection où tout compte sera rendu «Toute âme n'est responsable que d'elle-même. Aucune ne supportera les péchés d'une autre». Chaque individu sera jugé équitablement sans être opprimé, et rétribué selon ses œuvres bonnes ou mauvaises. Nul ne portera le far- deau d'un autre et la justice sera établie. «Si une âme demande à une au- tre, fût-elle une de ses proches, de la soulager de son fardeau, ce sera en vain» [Coran XXXV, 18]. En ce jour-là les hommes «n'auront à craindre ni injustice ni arbitraire» [Coran XX, 1 1 2]. Toute âme sera le gage de ses œuvres à l'exception des hommes de la droite dont la bénédiction de leurs bonnes œuvres pourrait être, si Dieu le voudra, répartie sur leurs descendances et proches, ce qui est confirmé par ce verset: «Nous réserverons le même sort qu'aux croyants, à leurs descendants qui auront suivi leur foi. Nous ne leur ferons rien perdre du mérite de leurs actions» [Coran LU, 21]. 560 Cela signifie que les descendants seront avec leurs pères au Pa- radis grâce à leur foi même si leurs œuvres ne leur rapporteraient pas ce grand mérite. Tout cela sera réalisé grâce à la miséricorde et la gé- nérosité du Seigneur. «Vous retournerez à votre Seigneur qui expliquera ce sur quoi vous étiez divisés» qui signifie, sous-entendant: Agissez selon votre condition, quant à nous, nous agissons selon la notre, vous et nous comparaî- trons devant Lui et 11 nous montrera alors ce sur quoi nous n'étions pas d'accord dans le bas monde. Tout cela, nous te trouvons bien ex- posé dans ce verset: «Dis: «Vous n'aurez pas à répondre de nos actes, k nous des- vôtres». Dis: Notre Maître nous rassemblera et se prononcera en- tre nous en toute justice. Il est le juge par excellence et le savant» (Coran XXXIV, 25-26J. wa huwa-l-ladî ja'alakum halâ'if-l-'ardi wa rafa'a ba'dakum fawqa ba'din darajâti-l-liyabluwakum fî ma *a tâkum 'inna rabbka sarfu-1- 'iqâbi wa 'innahû la-Gafûr-r-Rahîm (165). i C'est Lui qui vous a appelés à prendre sur terre la place des généra- . tions passées et qui a établi entre vous des hiérarchies pour vous éprouver dans vos taches respectives. Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et miséricordieux(165). Dieu, certes, est celui qui a peuplé la terre par des générations qui se succédèrent les unes aux autres, siècle après siècle, depuis le jour où II créa Adam et le fit descendfre sur terre en disant aux anges qu'il voulait avoir sur terre un représentant, puis des peuples pour voir com- ment ils s'y comporteront. «Et qui a établi entre vous des hiérarchies» ou suivant une autre in- terprétation: Il a élevé certains d'entre vous de plusieurs degrés au- dessus des autres. Cette distinction pourrait être: soit dans les biens, 561 soit dans les caractères, soit dans les couleurs etc.. mais elle émane toujours de Sa sagesse. Dieu a dit à cet égard; «C'est nous qui distri- buons leur nourriture en ce monde et qui déterminons leur condition pour permettre aux uns d'avoir les autres pour serviteurs» [Coran XL III, 32]. Comme II a dit aussi: «Considère comment nous avantageons les uns par rapport aux autres. Il y aura des différences plus marquées encore dans la vie future» [Coran XVII, 21]. Quel est ce but? si ce n'est que: «pour vous éprouver dans vos tâ- ches respectives». Il éprouve les aisés pour voir s'ils seraient reconnais- sants et les pauvres s'ils endureraient leur indigence et se montreraient patients. Mouslim rapporte dans son Sahih que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Le bas monde est verdoyant et désirable, Dieu vous y a faits des succeseurs pour voir comment vous œuvrez. Redou- tez le bas monde et les femmes qui étaient là première tentation qui avaient subie les fils d'Israël»* 1 *. ■ «Votre Seigneur est rapide dans la répression mais II est bon et miséri- cordieux» Ce verset contient la redoute du châtiment céleste et l'incita- tion à espérer la clémence de Dieu. Mais en fin de compte tout dépendra du comportement de l'individu. Dieu a souvent joint dans Son Livre le châtiment à la miséricorde: Tantôt II incite Ses serviteurs à L'adorer et désirer le Paradis grâce à leurs bonnes actions, et tantôt Il leur montre ce qu'il y aura comme supplice dans l'Enfer en leur ci- tant ta grande frayeur du jour du jugement. L'imam Ahmed rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «Si le croyant savait ce que Dieu a réservé comme châtiment, personne n'aurait ambitionné Son Para- dis. Par contre, si l'incrédule savait ce que Dieu a réservé comme miséri- corde, personne n'aurait désespéré de Son Paradis. Dieu a fait de la (1) L^i <*£iJU^ & S^U l*uJI ûl Jj-j Jlï jkJU- .uL3 ^ CJ\T J*V1 ^ h» Jjï ù|p tcUJt \jis\j l^ui! yplï iùjL-J lit, jfeLi 562 miséricorde cent parties. Il en a fait (descendre sur terre) une seule grâce à laquelle les créatures se montrent clémentes les unes envers les autres, et Il en réserve auprès de Lui quatre-vingt-dix - neuf parties»^ 1 J . 1 Pour résumer tout cela, il suffit de citer ce verset exhaustif: «Avertis les hommes que Je suis indulgent et miséricordieux, et que Mon châtiment est impitoyable» [Coran XV, 49-50]. 563