7 - SOURATE DE L'A' RAF 206 Versets Révélée partie à La Mecque et partie à Médine après la sourate de Çad Bismi -L-Lâhi-r-Rahmâni-r-Rahîm 'Alaf-Là A m-mTm-s£f d (1) Kitâbun 'unzila 'ilayka falâ yakun fî sadrika harajum-minhu litundira bihî wa dikrâ li-l-mu'minîna (2) 't-tabi'u ma % unzila 'ilaykum mi-r-rabbikum walâ tattabi*û min dûbihT 'awliyâ'a qalîlam-mâ tadakkarûn (3). An nom de Dieu le Miséricordieux le Très Miséricordieux Àlif, Lam, Mim, Sad (1) C'est un livre qui t'est révélé. Ton cœur ne doit ressentir aucune gêne à le divulguer. Il est une source de conseils pour les croyants (2) Suivez les révélations qu'il vous apporte de la part de votre Seigneur et n'ayez pas d'autre maître qu'Allah. Que vous êtes longs â comprendre (3). Nous avons déjà parlé de ces lettres qui se trouvent au début de 3 certaines sourates du Coran en commentant la sourate de la vache, et qui ont suscité tant de questions parmi les hommes. Ce coran est «un Livre qui t'est révélé» de ton Seigneur. «Ton cœur ne doit ressentir aucune gêne à le divulguer» ni éprouver aucune inquié- tude, plutôt tu dois, ô Mouhammad, être patient comme ont été pa- tients ceux des Prophètes qui étaient doués d'une ferme résolution. Ce Livre est un avertissement aux hommes et «une source de conseils» pour eux. Puis le Seigneur s'adresse à Ses sujets: «Suivez les révélations qu'il vous apporte de la part de votre Seigneur» C'est à dire: suivez le Prophète illettré qui vous apporte un tel Livre «et n'ayez pas d'autre maî- tre qu'Allah» en prenant comme maîtres les autres divinités en dehors de lui. «Que vous êtes longs à comprendre» car les hommes manquent de réflexion pour saisir le sens des révélations et devenir des croyants comme Dieu l'affirme dans ces versets: - «Si tu te fies aux hommes, ils te détourneront de la voie d'Allah» [Coran XVI, 116]. -«Quoi que tu fasses, peu d'hommes se convertiront» [Coran XII, 103]. - «La plupart ne croient en Allah qu'en Lui adjoignant des associés» [Coran XII, 106] wa kam min qaryatin 'ahlaknâhâ faja"ahâ ba'sunâ bayâtan 'aw hum qtf'ilûna (4) famâ kâna da'wâhum 'id jâ A, ahum ba'sunà* 'illà* 'an qâlïï 'innâ kunnâ zâlimîna (5) falanas'allana-l-ladîna 'ursila 'ilayhim wa la- nas'alanna-l-mursalîna (6) falanaqussanna 'alayhim bi'ilmin wamâ kunnâ ga'ibîna (7). Que de cités nous avons anéanties, les unes la nuit, les autres en plein 4 jour (4) Ils n'eurent d'autre réaction, au moment où notre colère les frappa, que de dire: «Oui, nous sommes coupables» (5) Nous interrogerons a la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Prophètes et les Prophètes eux-mê- mes (6). Nous leur raconterons leurs faits et gestes sans une défaillance, car nous n'avons pas cessé de les suivre (7). Ceux qui ont contredit les Prophètes, se sont détournés d'eux et l'ont traités de menteurs, ont subi une ignominie dans le bas monde et une autre les attend dans l'autre dont en parient ces versets: «D'autres Prophètes avant toi ont été tournés en dérision. Ceux qui ont raillé leurs avertissements en ont éprouvé la pertinence» [Coran VI, 10] et: «Que de ci- tés avons-nous détruites en punition de leurs péchés! elles gisent solitaires au milieu de leurs ruines, leurs puits sont comblés et leurs magnifiques pa- lais abattus» [Coran XXII, 45] et: Combien de cités n'avons-nous pas anéanties pour avoir méconnu nos bienfaits? Voyez leurs demeures. Presque toutes ont été abandonnées. C'est nous qui en sommes devenus les héritiers» [Coran XXVIII, 58]. ■ Certaines de ces cités furent détruites la nuit durant le sommeil et d'autres durant la sieste de la journée, tant le sommeil que le repos, sont tous deux de moments d'inattention comme il est montré dans ces versets: «Les habitants des villes soint-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil? Les habitants des villes, sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, en plen jour, au beau milieu de leurs plaisirs?» [Coran VII, 97 - 98]: «Ceux qui recourent à des procédés malhonnêtes ne craignent-ils pas qu'Allah ne dérobe la terre sous leurs pieds ou qu'une calamité inattendue ne les frappe, ou ne les attei- gne dans leurs biens, sans qu'ils puissent se défendre»» [Coran XVI, 45- 46]. Lorsque le châtiment les abattit «ils n'eurent d'autre réaction au mo- ment où notre colère les frappa, que de dire: «Oui, nous sommes coupa- bles» en avouant leurs péchés. A ce propos, Ibn Jarir a dit: «Ce verset est corroboré aussi par les dires du Prophète: «Un peuple ne fut anéanti qu'après avoir avoué les péchés qu'il a commis». «Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Prophètes et les Prophète eux-mêmes» Car au jour du jugement dernier, Dieu interrogera les hommes sur leur attitude à l'égard des Prophètes 5 et qu'elles étaient leurs réponses à leur appel, et les Prophètes s'ils avaient transmis le message. Dieu a dit dans d'autres versets: «Un jour, Allah les appellera et leur demandera: «Qu'avez-vous répondu aux Prophètes?» [Coran XXVIII, 65] et: «Le jour où Allah rassemblera les Pro- phètes, Il les interrogera: «Combien avez-vous fait d'adeptes?» Ils répon- dront: «Nous n'en savons rien. Toi seul perces les mystères» [Coran V, 109]. Ibn Omar rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Chacun de vous est pâtre, et chaque pâtre est responsable de sons troupeau» l'imam sera interrogé sur son peuple, l'homme sur sa femme, la femme sur le foyer de son mari et le domestique sur les biens de son maître. Puis il récita: «Nous interrogerons à la fois les peuples à qui nous avons envoyé des Prophètes et les Prophètes eux-mêmes (Rapporté par Ibn Mardaweih) (1) . En commentant ce verset: «Nous leur raconterons leurs faits et ges- tes sans une défaillance, car nous n'avons pas cessé de les suivre» Ibn Ab- bas a dit: Le Livre (où les œuvres des hommes sont inscrits) sera étalé devant eux et racontera toutes leurs actions. Au jour de la résurrection, Dieu présentera aux hommes leurs ac- tes et paroles, même les plus minimes, car II en était témoin et rien ne Lui était caché, et II connaît la perfidie des regards et ce qui est caché das les cœurs, comme II l'affirme dans ce verset: «II n'est pas une feuille qui tombe, qu'il ne le sache. Il n'est pas une molécule dans les en- trailles de la terre, une brindille verte ou sèche qui ne soient dénombrées dans le sommier de la création» [Coran VI, 59]. (1) jtw ^ Jj>^ f&Tj f^j f&ft 4^ J^j Jtf ttftl jm» c * wa-l-waznu yawma'idin-i-1 haqqu faman taqulat mawâzînuhû fa 'ûlï'ika humu-l-muflihûn (8) wa man haffat mawâzînuhû fa'ûlâ AJ ika-l-ladîna hasirïï 'anfusahum bimâ kânû bi 'ayatinâ yazlimûna (9). Ce jour-là, la pesée sera rigoureuse. Ceux dont le plateau penchera se- ront parmi les bienheureux (8) Ceux dont le plateau remontera, ceux-là, leurs âmes seront perdues pour avoir méconnu nos signes (9). La pesée des actions se fera au jour du jugement dernier avec équité où personne ne sera lésée comme ce verset l'affirme égale- ment: «Nous dresserons des balances d'une sensibilité inégalable au jour du jugement dernier. Aucune âme ne subira le moindre préjudice. Le poids mê- me d'un grain de moutarde entrera en compte. Nos comptes sont infailli- bles» [Coran XXI, 47]. Dieu a dit aussi: «Allah ne lésera personne, pas même du poids d'un atome. Il rémunérera au centuple les bonnes actions et leur assurera une récompense magnifique» [Coran IV, 40] et: «Celui dont les œuvres feront pencher le plateau de la balance, connaîtra une douce féli- cité» [Coran Cl, 6 - 7] et aussi: «Ceux en faveur de qui la balance penche- ra triompheront. Ceux-là seront perdus qui auront peu de bonnes œuvres dans leur balance. Ils auront l'enfer pour séjour éternel» [Coran XXIII, 102-103]. Qu'est-ce qu'on mettra dans le plateau au jour de la résurrection? Et Ibn Abbas de répondre: Toutes les actions même les choses imper- ceptibles qui seront transformées en des corps, comme il est rapporté dans un hadith cité dans les deux Sahihs que les deux sourates de la «Vache» et «La famille d'Imran» qui seront comme deux nuages ou deux ombres ou une bande d'oiseaux». On a dit que ce sera le livre d'actions de chaque individu en se ré- férant à un hadith dont le sens est le suivant: On mettra dans un pla- teau quatre-vingt-dix-neuf-registres (des actions) étalés à perte de vue, et dans l'autre une petite carte où il est écrit: «Il n'y d'autre divinité que Dieu» (qui représente la foi) et elle penchera la balance. Suivant une troisième interprétation l'homme même sera pesé comme il est cité dans ce hadith: «On amènera au jour de la résurrec- tion l'homme le plus corpulent qui, en le pesant, ne pèsera auprès de Dieu, plus que l'aile d'un moustique». Puis le Prophète - qu'Allah le bé- 7 nisse et le salue - récita: «Elles ne pèseront d'aucun poids au jour du juge- ment dernier» [Coran XVIII, 105]. Et dans un autre hadith concernant Abdullah Ben Mass'oud et ses fastes, il a dit: «Etonnez-vous de la fi- nesse de ses jambes? Par celui qui tient mon âme dans Sa main, elles seront plus grosses que le mont Ouhod» walaqad makkannakum fî-l-'ardi wa ja'alnâ lakum fihâ ma*ayi§a qalîlam- mâ taskurûna (10). Nous vous avons installés sur terre et nous avons pourvu à votre nour- riture. Et pourtant vous nous en êtes bien peu reconnaissants» (10). Dieu rappelle à Ses serviteurs qu'il leur a établi la terre un lieu de séjour, y a fait jaillir les sources et les rivières, des demeures et des maisons, en y mettant à leur service ce dont ils ont besoin, les nuages porteurs de pluie afin de permettre à la terre de faire sortir les planta- tions pour leur nourriture, et tout ce qu'il faut pour leur assurer la sub- sistance. Et pourtant les hommes sont peu reconnaissants, car comme Dieu a dit: «Vous ne pourriez pas énumérer les bienfaits d'Allah. L'homme est profondément injuste et ingrat» [Coran XIV, 34]. walaqad halqnâkum tumma sawwarnâkum tumma qulnâ li-l-malâ 'ikati- sjudû li'Âdama fasajadu *illa Iblîsa lam yakum mina-s-sâjidîna (11). Nous vous avons créés, puis façonnés et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» Ils se prosternèrent, excepté lotis qui ne se prosterna pas (11). En montrant la haute considération qu'il réserve à Adam, Dieu met en garde Ses serviteurs contre Iblis (Satan), son inimitié et sa jalousie afin d'éviter ses sédititions et tentations. 8 «Nous vous avons créés, puis façonnés et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» Le Seigneur a dit aussi dans un autre verset en mentionnant la création d'Adam: «S'adressant aux anges, Allah leur dit: «Je vais créer l'homme avec du limon, avec de l'argile malléable. Quand Je l'aurai façonné et que Je lui aurai insufflé de ma vie, prosternez- vous devant lui» [Coran XV, 28-29]. Lors de la création d'Adam - le sa- lut sur lui - Dieu le créa d'argile endurcie, lui donna la forme d'un homme et y insuffla de son Esprit et il devint un être vivant. Puis il or- donna aux anges de se prosterner devant lui en signe de la proclama- tion de la grandeur du Seigneur et de Son pouvoir. Les anges se soumirent et se prosternèrent sauf Iblis qui refusa de le faire. En commentant le verset précité, Ibn Abbas a dit que Dieu a créé les humains dans les reins des hommes et [es a façonnés dans les matrices des femmes. Quant à Ibn Jarir, il a déclaré qu'il s'agit de la progéniture; en d'autres termes Dieu à créé Adam puis II a façonné sa descendance, des dires qui sont sujets à discussion, car II a dit en- suite: «Et nous avons dit aux anges: «Prosternez-vous devant Adam» il s'agit donc d'Adam et non pas de sa descendance. Un autre verset confirme cela quand Dieu a dit: «Nous avons extrait l'homme de l'essence de la terre» [Coran XXIII, 12] qui signifie qu'Adam fut créé de la terre et sa descendance d'une goutte de sperme. ht s qâla mâ mana'aka 'alla tasjuda 'id 'amartuka qâla 'ana hayrum-minhu halaqtanî min nârin wa halaqtahû min tînin (12). Pourquoi ne t'es-tu pas prosterné comme Je te l'ai ordonné? Il répon- dit: «Je m'estime plus que lui. Tu m'as tiré du feu alors que Tu l'as tiré du limon» (12). La réponse d'Ibfis «Je m'estime plus que lui» constitue, selon les exégètes, une excuse qui est plus grave qu'un péché, car il ne convient jamais à un être à qui on a fait une grâce de désobéir à celui qui la lui a faite. Il répondit: «Comment m'ordonnes-Tu de me proster- 9 ner devant lui au moment que je suis meilleur que lui?» Voilà la rébel- lion même, croyant qu'étant créé du feu, le feu est meilleur que le li- mon. Donc, il a tiré argument de la substance - ou l'essence - de sa création sans tenir en considération l'acte honorable du Seigneur en créant Adam de Sa propre main et lui insufflant de Son esprit». Les anges obtempérèrent aux ordres de Dieu et se prosternèrent, quant à lui, il refusa donnant comme prétexte la supériorité du feu sur la terre oubliant ainsi que les caractéristiques de la terre sont: la sa- gesse, la clémence, la patience et la solidité. Quant à celles du feu, elles sont: Le ravage, la vitesse et Pétourderie. L'essence d'Iblis lui fut néfaste et celui d'Adam lui procura la sérénité, la confiance en Dieu, la soumission à Ses ordres, la reconnaissance de Ses bienfaits, le repen- tir, le pardon et le retour à lui. Il est cité dans le Sahih de Mouslim, d'après Aicha -que Dieu soit satisfait d'elle- que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Les anges sont de lumière, les génies (ou les démons) d'une flamme de feu, et Dieu a créé Adam comme on vous la décrit» (1) . Ibn Sirîne a dit: «Iblis était le premier à utiliser le syllogisme, et le soleil et la lune ne furent adorés que par le fait du syllogisme. qâla fahbit minhâ famâ yakûnu laka 'an tatakabbara fîhâ fahruj 'innaka mina-s-sâgirîna (13) qâla 'anzirnT 'ilâ yawmi yub'atûna (14) qâla 'innaka mina-l-munzarîna (15). Il dit: «Quitte ces lieux. Tu es mal venu à t'enorgueillir. Va-t-en, misé- 10 rable que tu es» (13) H répondit: «Laisse-moi vivre jusqu'au jour de la ré- surrection» (14) «Je te laisse vivre» reprit le Seigneur (15). En punition de sa rébellion, son insoumission et son enorgueillis- sement, Dieu ordonna à Iblis: «Quitte ces lieux» Ces lieux peuvent dési- gner le Paradis, selon les dires de la plupart des exégètes, ou le rang élevé qu'occupait Iblis dans le Haut Royaume, selon d'autres. «Tu es mal venu à t'enorguefllir» et tu es au nombre de ceux qui sont méprisés et humiliés à cause de ton mauvais comportement. Mais Ibtis le maudit prévut sa future destinée et demanda au Seigneur: «Laisse - moi vivre jusqu'au jour de la résurrection» Dieu, par Sa sagesse et Son vouloir lui répondit: «Je te laisse vivre» Telle fut la décision de Dieu et nul ne pourrait s'opposer à Son jugement et II est prompt dans Ses comptes. qâla fabima" 'agwaytanî la 'aq'udanna ïatmm sîrâtka-l-mustaqîma (16) t umma la'âtiyannahum min bayni 'aydihim wa min halfihim wa 'an 'ay- mânihim wa 'an samâ'ilihim walâ tajidu 'aktarahum sâkirîna (17). Il dit: «Du moment que Tu m'as perdu, je serai posté sur la voie droite, guettant Tes serviteurs» (16) Je les accosterai par-devant et par-der- rière, à droite et à gauche, et Tu n'en trouveras que bien peu pour reconnaî- tre Tes bienfaits» (17). Une fois exaucé, Iblis le maudit persévéra dans sa rébellion et son obstination et, à cause de l'aberration que Dieu a mise en lui, il Lui ré- pondra: «je serai posté sur la voie droite, guettant Tes serviteurs» Je les éloignerai de cette voie, les égarerai afin de ne plus T'adorer ni procla- mer Ton unicité, pour me venger. L'imam Ahmed rapporte que l'Envoyé de Dieu a dit: «Le démon guetta le fils d'Adam sur toutes les voies qu'il emprunta. Il l'intercepta sur la voie de l'Islam et lui dit: «Embrasses-tu l'Islam et tu laisses ta propre re- 11 ligion et celle de tes pères?» Mais l'homme lui désobéit et se convertit. Il l'intercepta sur la voie de l'émigration et lui dit: «Emigres-tu en quittant ton pays et ton ciel, or l'émigré n'est que comme un cheval attaché par un lien» Mais l'homme lui désobéit et acheva son émigration. Enfin il l'inter- cepta sur la voie du militantisme c'est à dire le sacrifice de l'âme et des biens, en lui disant: «Combats-tu pour que tu sois tué, et ta femme se re- mariera et tes biens seront partagés?» Mais l'homme lui désobéit et conti- nua à combattre. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - poursuivit: «Quiconque aura accompli ce que cet homme a fait, il sera du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis. Et celui qui sera tué, il sera aussi du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis» S'il sera noyé, il sera du devoir de Dieu de la faire entrer au Paradis. Enfin si sa monture lui au- ra cassé le cou, il sera du devoir de Dieu de le faire entrer au Paradis» (I K «Je les accosterai par-devant et par-derrière» Cette expression signi- fie, d'après Ibn Abbas, je les ferai douter qu'il y aura une autre vie dans l'au-delà, les ferai convoiter le bas monde, «à droite» en dénatu- rant leur véritable religion «et à gauche» en les plongeant dans les pé- chés. Quant à Qatada, il a dit: «Cela signifie: je me placerai devant eux pour les dissuader qu'i^n'y aura ni résurrection, ni paradis, ni enfer; derrière eux pour leur embellir le bas monde; à leur droite pour les em- pêcher de faire les bonnes actions; et à leur gauche pour les pousser à commettre les mauvaises actions en les embellissant à leurs yeux. O fils d'Adam! le démon te cernera de tous côtés mais jamais ne viendra au-dessus de toi car il sera incapable de s'interposer entre toi et la mi- séricorde de Dieu. 4] a*Jj> :JU .«fO-îj aL^i JU jJJj (JLjÎ :JUi f*J$\ j^U* J 5 *» JïUï JUi cJUIj si^r j*j Jk>> ^ U f$ tyrUj -U»» C>l*j Jiîi J-i ^1 -àl J^-j Jlï tl-UL*-j oU^i Jli cJUI p-ij Sl^Jl J> ô\) ( i>Jl *}j*-Ju ùl - ùir .li^JI *UX OÎ <î)1 LU ùlf *ih 4^aij ji t ii>J! ^ ùî 4)1 U>- ùK" 12 En commentant cette partie du verset: «tu n'en trouveras que bien peu pour reconnaître Tes bienfaits» Ibn Abbas a dit: «Une minorité des hommes sera monothéiste, mais les dires d'Iblis ne furent que supposi- tions et illusions, et ceci est confirmé par les paroles divines: «Le juge- ment de Satan sur les hommes se trouva confirmé. Tous le suivirent, quelques croyants exceptés» [Coran XXXIV, 20]. Pour cela il faut toujours se réfugier auprès de Dieu contre le démon. Ibn Abbas rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - formulait souvent cette invocation: «Mon Dieu, je Te demande .de m' accorder le pardon et la force dans ma religion, ma vie mondaine, ma famille et mes biens. Mon Dieu, cache mes défauts, rassure-moi contre ma crainte, garde-moi contre le mal qui se trouve devant moi, derrière moi, à ma droite, à ma gauche, et au-dessus de moi. Je recherche Ta protection afin que la terre ne m'engloutisse pas» (Rapporté par Al-Bazzar) (1) , qâla-hruj minhâ mad 'ûmam-madhura-l-laman tabi'aka minhum la'am la'anna jahannama minkum 'ajma'îna (18). Sors d'ici, lui dit Allah, couvert d'opprobre et honni de tous, ceux qui te suivront et toi-même, Je vous précipiterai tous dans l'enfer (18). Telle fut la sanction de Dieu en répondant à Iblis: La malédiction, le bannissement et l'éloignement de son poste qu'il occupait parmi les anges et de Sa miséricorde. Ceux qui le suivront subiront le même sort et seront précipités dans l'Enfer comme le confirme ce verset: (1) ^ ^ siUlj ^JLÎ ^1 ^ f^i ^ 41 13 «Fuis. Toi et ceux qui pactiseront avec toi, aurez l'enfer pour récompense. Ample récompense» [Coran XVII, 63]. L wa yâ 'Adamu-skun 'anta wa zawjuka-l-jaanata fakulâ min haytu si'tu- i'tumâ walâ taqrabâ hâdihi-s-sajarata fatakûna mina-z-zâlimîna (19) fa- waswasa lahumâ-s-saytânu liyubdiya lahumâ mâ wûriya 'anhumâ min saw'âtihimâ wa qâla mâ mahâkumâ rabbukumâ 'an hâdihi-s-sajarati 'il- la 'an takûnâ malakayni 'aw takûnâ mina-l-hâlidîna (20) wa qâsamahu- mlf 'innî lakumâ lamina-n-nâsihîna (21). Quant à toî Adam, le paradis sera ta demeure et celle de ton épouse. Mangez-y ce qui vous plaira. Mais n'approchez pas de cet arbre si vous ne voulez pas commettre un péché. (19) Satan les circonvint de telle sorte qu'il découvrit à leurs yeux les parties de leur corps tenues cachées jusqu'alors. Il leur dit: «Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous em- pêcher de devenir des anges ou des immortels» (20) Il leur jura que ses conseils étaient sincères (21). Dieu toléra à Adam et à Sa compagne de se nourrir de tous les fruits du Paradis sans s'approcher d'un arbre qu'il leur a désigné. Nous avons parlé auparavant de cela en commentant la sourate de la vache (voir verset n:35). Satan les jalousa et commença à tramer ses machi- nations afin de les priver de ce bien-être. Il leur dit: «Votre Seigneur ne vous a interdit cet arbre que pour vous empêcher de devenir des anges ou des immortels» en ajoutant: Si vous en aviez mangé vous vivriez éter- nellement, tout comme il a dit à Adam: «O Adam, lui dit-il, veux-tu que je te montre l'arbre de l'immortalité et un royaume impensable» [Coran XX, 120]. 14 Il leur jura qu'il est pour eux un conseiller à qui ils devaient avoir confiance, mais son but était leur tromperie comme il allait agir vis-à- vis des hommes même les croyants parmi eux. D'après Qatada il au- rait dit: «Je jure par Dieu que je fus né avant vous et je suis plus avisé que vous, suivez-moi pour vous montrer le chemin droit. fadallâhumâ bi gurûrin falammâ d âqâ-s-sajarata badat lahumâ saw'âtu- humâ wa tafîqâ yahsifâni 'alayhimâ min waraqi-l-jannati wa nadâhumâ rabbuhumâ* 'alam 'anhakumâ 'an tilkumâ-s-sajarati wa 'aqul lakuma 'inna-s-saytâna lakumâ 'aduwwum mubînun (22) qâlâ rabbanâ zalamna 'anfusanâ wa 'il-latn tagfir lanâ wa tarhamnâ lanakunanna mina-1- hasirîna (23). Il capta leur confiance par des supercheries. Pendant qu'ils goûtaient aux fruits de l'arbre leur nudité apparut. Ils s'empressèrent de les couvrir avec les feuilles du paradis. Le Seigneur les interpella alors: «Ne vous ai-Je pas interdit cet arbre? Ne vous ai-Je pas dit que Satan était votre ennemi irréductible?» (22). Us répondirent: «Seigneur, nous nous sommes trompés nous-mêmes. Et si tu ne nous pardonnes ni ne nous prends en pitié, nous sommes perdus» (23). Ibn Abbas a dit: L'arbre interdit était l'jépi. Quand ils en ont mangé, leur nudité leur apparut qui était jusqu'à alors cachée par leurs ongles. Ils disposèrent alors sur eux les feuilles du figuier en collant les unes aux autres. Adam erra dans le Paradis et un de ses arbres se colla à sa tête. Le Seigneur l'interpella alors: «O Adam! Me fuis-tu?» - Non, ré- pondit-il, mais j'ai honte de Toi ô Seigneur. Dieu répliqua: «Tout ce que Je t'ai donné et accordé comme biens dans le Paradis ne te suffi- sait-il pas pour enfreindre mon ordre?.... Certes oui, Seigneur, rétorqua Adam. Je jure par Ta puissance ô Seigneur, je n'imaginerai plus que 15 quelqu'un puisse jurer par Toi en mentant. Il fit allusion à ce verset: «Il leur jura que ses conseils étaient sincères». Dieu riposta: «Par Ma puis- sance, Je te ferai descendre sur terre où tu ne trouveras de quoi sub- sister sans peine. Quitte le Paradis». Et Ibn Abbas de poursuivre: «Adam et son époux se nourrissaient au Paradis à discrétion alors, que sur terre, ce fut autrement. Il lui ap- prit comment se servir du fer et lui ordonna de labourer et semer. Adam laboura la terre, la sema et l'irrigua. La saison de la récolte arri- vée, il moissonna le blé, le battit, le moulut, pétrit le pain, le passa au four et le mangea. Ainsi Adam ne put obtenir ce pain qu'après avoir accompli tous ces travaux en déployant toutes ses forces». Les feuilles du Paradis, étant celles du figuier d'après Ibn Abbas, Wahb Ben Mounabbeh déclare, en commentant ce verset: «C'est lui qui en les dépouillant de leurs vêtements, a fait apparaître leur nudité» [Verset 27]: «Les vêtements d'Adam et son épouse étaient de lumière qui cachaient leurs parties génitales de sorte que chacun d'eux ne voy- ait pas la partie génitale de l'autre. Quand ils mangèrent de l'arbre in- terdit la lumière se dissipa». Quatada a dit: «Adam demanda à Dieu: «Seigneur, si je me re- pentis et implore Ton pardon, quel sera mon sort?» Il lui répondit: «Je te ferai entrer au Paradis.» Quant à Iblis il demanda de le laisser vivre jusqu'au jour de la résurrection sans implorer Son pardon ou se repen- tir. Dieu alors donna à chacun ce qu'il avait demandé. Le récit rapporté par Ibn Abbas, d'après Ibn Jarir, est le suivant: «Quand Adam mangea de l'arbre interdit, Dieu lui demanda: «Pourquoi as-tu mangé de cet arbre??» Et Adam de répondre: «C'est Eve qui m'a ordonné d'en manger» Dieu répliqua: «Je la punis de sorte qu'elle ne portera qu'avec peine et n'enfantera qu'avec peine». Entendant ce- la, Eve gémit on lui dît: «Vous gémirez, toi et tes enfants». «Ils répondirent: Seigneur, nous nous sommes trompés nous-mêmes. Et si Tu ne nous pardonnes ni ne nous prends en pitié, nous sommes perdus» Tels furent les propos qu'Adam a reçues du Seigneur pour revenir vers lui et accepter son repentir comme Ad-Dahak les a interprétés. 16 qâla-hbitû ba'dukum liba'din 'aduwwun wa lakum fî-l-'ardi mustaqarrun wa matâ'un 'ilâ hînin (24) qâla fîhâ tahyawna wa fîha tamûtûna wa min- hâ tuhrajûna (25). «Quittez ces lieux, répliqua le Seigneur, ennemis les uns des autres. Vous trouverez sur terre un asile et un séjour temporaires» (24). Il ajouta: «Vous vous y reproduirez, vous y mourrez et vous en sortirez» (25). L'ordre fut donné alors à Adam, Eve et Iblis de descendre sur terre en ennemis les uns des autres. Quant aux lieux de leur descente, nombre d'exégètes les ont précisés, mais leurs dires n'étaient basés que sur des sources Israélites qui sont non-fondées; et Dieu seul est le plus savant. S'il y avait un intérêt quelconque à les savoir et à en ti- rer profit dans les deux mondes, Dieu aurait montré cela dans Son Li- vre et Son Prophète en aurait parlé. «Un asile et un séjour temporaires» C'est à dire un séjour et une jouissance de la vie terrestre pour un temps limité, car tout ce que Dieu a prédestiné, est inscrit dans un Sommier qui ne sera nullement changé. «Vous vous y reproduirez, vous y mourrez et vous en sortirez» un ver- set qui est pareil à ces dires divins: «C'est de la terre que nous vous avons tirés et c'est à elle que vous retournerez. Nous vous en ferons sortir une deuxième fois» [Coran XX, 55]. Donc la terre est une demeure tem- poraire pour les fils d'Adam où ils vivront, y mourront et en sortiront pour le jour du rassemblement où les premiers et les derniers seront réunis pour comparaître devant le Seigneur qui réglera leur compte et les récompensera. 17 yâ banî 'Àdama qad 'anzalnâ 'alaykum libâsan yuwâri saw 'âtikum wa riSan wa libâsu-t-taqwâ dâlika hayrun dâlika min 'âyâti-L-Lâhi la 'alla- hum yaddakkarûna (26). O fils d'Adam, nous vous avons appris à couvrir votre nudité avec des vêtements. Nous vous avons donné des commodités. Mais le meilleur des vê- tements est celui de la vertu. Telles sont les marques de faveur qu'Allah vous donne. Peut-être vous rallierez-vous à Lui» (26). Dieu rappelle à Ses serviteurs qu'il leur a accordé des vêtements pour cacher leurs parties intimes et des parures pour s'embellir. A ce propos, Àbou Oumama rapporte qu'il a entendu Omar Ben Al-Khattab dire: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qui porte un habit neuf et, une fois arrivé à son cou, dit: «Louange à Dieu qui m'a donné par quoi je cache ma nudité et je m'embellis dans ma vie» puis fait aumône de son vêtement râpé, sera sous la protection de Dieu et Son égide vivant et mort» (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi et Ibn Maja/ 1 *. On a donné plusieurs interprétations à cette partie du verset: (Mais le meilleur des vêtements est celui de la vertu». - Ikrima a dit: C'est le vêtement que porteront les hommes pieux au jour de la résurrection. - Ûatada et Ibn Jouraij: c'est la foi. - Ibn Abbas: Ce sont les œuvres bonnes. - Ourwa Ben Az-Zoubayr: C'est la crainte révérencielle de Dieu. Ibn Jarir rapporte qu'AI-Hassan a dit: «J'ai vu 'Othman Ben 'Affan sur la chaire de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - , portant une chemise à encolure déboutonnée. Il ordonnait de tuer les chiens et de ne plus se servir des pigeons pour jouer. Puis il dit: «Hommes! Craignez Dieu dans les secrets, car j'ai entendu l'Envoyé E ' 18 de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, l'un d'entre vous ne dévoile un secret sans que Dieu ne lui fasse porter le voile (du secret) en public, s'il était un bien, il serait du bien, et si c'était un mal il serait. ainsi» (Rapporté par Ibn Jarir, et Ibn Ka- thir à ajouter: c'est un hadith faible)* 1 *. 4 tfà V ^ j* fr4 l-r-U- yâ banî 'Âdama la yaftinannakumu-S-saytanu kama 'ahraja 'abawaykum mina-l-jannati yanzi'u 'anhumâ libâsahumâ liyuriyahumâ saw 'âtihima" 'innahû yarâkum huwa wa qabiluhû min haytu la tarawnahum 'innâ ja'alnâ-s-sayâtîna 'awliytf 'a li-l-ladîna la yu'minûna (27). O fils d'Adam, ne vous laissez pas duper par Satan comme vos père et mère, qu'il a fait chasser du Paradis. C'est lui qui, en les dépouillant de leurs vêtements, a fait apparaître leur nudité. Lui et sa coterie vous voient et vous, vous ne les voyez pas. Nous avons donné les démons pour alliés à ceux qui ne croient pas (27). Dieu met en garde les fils d'Adam contre Iblis et ses suppôts, qui, par son ancienne animosité a fait sortir le père de l'humanité - que Dieu le salue - du Paradis qui est la demeure de la félicité, à la de- meure de la peine et la fatigue. II était la cause aussi du dévoilement de ses parties intimes qui étaient jusqu'alors cachées, rien que pour assouvir sa jalousie et son inimitié. Dieu aussi a affirmé cela par ce (1) Jj-j ^j-U ±l* S OUp ^ ùUi* c^lj :Jli jr-^ jij^ ^ ^jj \ s?* 19 verset: «Allez-vous le (Iblis) choisir comme protecteur lui et sa descen- dance, plutôt que Moi? Alors qu'ils sont vos ennemis déclarés?» Quel détes- table échange les méchants font là» [Coran XVIII, 50]. ^ UT J .jpJj ^ wa'idâ fa'alû fahiSatan qâlû wajdnâ 'alayhâ* 'afbâ A 'anâ wa-L-Lâhu 'amaranâ bihâ qui 'inna-L-Lâha la ya'tiroru bi-l-fah§a 'i 'ataqûlûna 'alâ- L-Lâhi mâ lâ ta'lamûna (28) qui 'amara rabbî bi-l-qisti wa 'aqîmû wujû- hakum 'inda kulli masuâin wa-d-'ûhu muhlisîna lahu-d-dîna kamâ ba- da'akum tu'ûdûna (29) farîqan hadâ wa farîqan haqqa 'alayhimu-d- dalâlatu 'innahumu-t-tahadû-s-sayatîna 'awliya^'a min dûni-L-Lâhi wa yahsabûna 'annahum muhtadûna (30). Quand ils commettent une mauvase actions, ils disent: «C'est ainsi qu'agissaient nos pères et Allah nous commande d'agir de même». Réponds: «Non, Allah n'ordonne jamais de mauvaises actions». Allez-vous attribuer à Allah des choses dont le sens vous échappe? (28) Dis: «Mon Seigneur a re- commandé la droiture. Relevez vos fronts au moment de chaque prière, in- voquez-Le d'une foi pure. De même qu'il vous a créé, Il vous ressuscitera (29). Il a mis les uns dans la bonne voie; les autres ont mérité d'être égarés. Ils ont pris Satan pour maître à la place d' Allah et croient être dans la bonne voie. (30). Du temps de l'ignorance, les Arabes, exceptés les Qoraïchites, ne faisaient pas la circumambulation autour de la Maison en portant les mêmes vêtements, croyant qu'ils ne devaient pas faire un tel rite dans les mêmes vêtements qu'ils portaient en commettant des méfaits à l'égard de Dieu» Ceci à l'inverse des Qoraïchites - appelés les Homs - qui faisaient les circruits en portant les mêmes vêtements. Si l'un de 20 ces Qoraïchites prêtait un Arabe un habit, il faisait la cirumambulation en le portant. Ainsi quand il possédait un habit neuf; puis il le jetait à la fin du rite sans que personne le prît après. Si l'Arabe ne trouvait pas quelqu'un des Homs à lui pêter un vêtement, ou ne possédait pas un habit neuf, il faisait les circuits autour de la Maison à l'état de nudité. Il arrivait aussi que la femme cachait son sexe par n'importe quoi en chantant: Aujourd'hui que tout mon sexe apparaisse ou une partie de lui. Ce qui apparaîtra, je ne tolérerai à quiconque de le toucher. La Majorité des femmes faisaient la tournée autour de la Maison la nuit en nudité totale. C'était une coutume que les polythyéistes avaient inventée en imitant ainsi leurs pères croyant que c'était un or- dre venant de Dieu. Dieu désavoue leur comportement et dit: «Quand ils commettent une mauvaise action, ils disent: «C'est ainsi qu'agissaient nos pères et Allah nous commande d'agir de même». Il ordonne à Son Prophète de leur répondre: «Non, Allah n'ordonne jamais de mauvaises actions» ce que vous faites est une abomination et Dieu la réprouve. «Allez-vous attribuer à Allah des choses dont le sens vous échappe» Direz- vous sur Dieu des choses que vous ne savez pas? Plutôt «mon Sei- gneur a recommandé la droiture» et la justice. «Relevez vos fronts au mo- ment de chaque prière, invoquez-Le d'une foi pure» Il vous ordonne d'être droits et justes dans vos prières et vos pratiques religieuses en suivant les Prophètes qui vous ont apporté les miracles et les signes pour confirmer leurs messages et les lois afin que vous soyez sincères en- vers Lui en Lui vouant un culte pur. Dieu, certes, n'accepte que les ac- tions qui remplissent ces deux conditions: être conformes à la Loi et consacrées à Lui seul. Pour ce qui est de ces dires «De même qu'il vous a créé, Il vous res- suscitera» il y a eu des interprétations différentes: - D'après Moujahed. Il vous ressuscitera après la mort. - D'après Al-Hassan Al-Basri: Comme II vous a donné la vie en vous créant ainsi vous serez en vie au jour de la résurrection. - D'après Aslam: De même qu'il vous a créés, vous retournerez à lui. 21 Cette dernière fut adoptée par Abou Ja'far Ben Jarir en s'appuyant sur les dires d'Ibn Abbas qui a rapporté: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - nous sermonna et dit: «Hommes! Vous serez ras- semblés devant Dieu nu-pieds, sans vêtements et incirconcis. De même que nous avons procédé à la première création, nous la recommencerons. C'est une promesse qui nous concerne; oui, nous V accomplirons» (Rapporté par Boukhari et Mouslim)* lj Quant à Mouhammad Ben Ka'b Al-Qouradhi, il a dit: «Ce verset si- gnifie: Celui qui, au début de sa création, agit en incrédule et méchant, terminera sa vie en tant que tel même s'il a fait de bonnes actions du- rant. Celui qui, au début de sa création, fut né pour le bonheur et agit en fidèle, terminera sa vie en tant que tel même s'il a fait de mauvai- ses actions, tout comme les sorciers qui ont commencé leur vie en pratiquant la magie et la termineront ainsi. Le commentaire d'As-Souddy fut le suivant: Certains nés dirigés et d'autres égarés, ainsi les uns et les autres seront ressuscités. Ali Ben Abi Talha, quant à lui, a rapporté ces dires d'Ibn Abbas: Dieu a créé les fils d'Adam en faisant d'eux des fidèles et des impies comme II le montre dans ce verset: «C'est lui qui vous a créés. Certains d'entre vous ont la foi; d'autres, non» [Coran LXIV, 2]. Au jour du ras- semblement, ils seront ressuscités comme tels: croyants et incrédules. Et l'auteur de cet ouvrage d'ajouter: Les dires d'Ibn Abbas sont ap- puyés par ce hadith cité dans le Sahih de Boukhari d'après Ibn Mass'oud dans lequel l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - aurait dit: «Par celui qu'il n'y a d'autre Dieu que Lui, l'un d'entre vous accomplira les œuvres des élus du Paradis au point de n'en être plus séparé que d'une seule coudée -ou une brasse- mais ce qui lui a été destiné surviendra et il accomplira les œuvres des réprouvés de V Enfer et il y entre- ra. Par contre l'un d'entre vous accomplira les œuvres des réprouvés de i-LjA>JI 4^ULi UT 13] IJLp oJ^u . S 22 VEnfer au point de n'en être plus séparé que d'une seule coudée -ou une brasse, il fera les œuvres de élus du Paradis et y entrera»^ 1 } . Sahl Ben Sa'd rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «L'homme accomplit un acte que les gens estiment de- voir le faire entrer au Paradis et cependant il est destiné à l enfer. De mê- me que celui qui accomplit un acte que les gens estiment devoir le faire entrer en Enfer et cependant il est destiné au Paradis. Or les actes se ju- gent d'après le dernier» (Rapporté par Boukhari) (2) . Il faut donc qu'il y ait une certaine liaison entre ces différents dires et ce verset: «Sois fermement ta religion dans toute sa rigueur. C'est une obligation inhérente à la nature de l'homme» [Coran XXX 30] d'une part, et en d'autre part ce hadith cité dans les deux Sahihs où Abou Hourai- ra rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout enfant est né sur l'Islamisme, et ses parents font de lui un juif un chrétien ou un mage» {3) . Ce qu'il y a de commun entre eux consiste à croire que Dieu a créé les hommes pour qu'il y aura entre eux, plus tard, des croyants et des incrédules, même s'il les avait créés tous en leur apprenant Sa connaissance, Son unicité et qu'il n'y a de Dieu que Lui, tout comme II a pris leur engagement d'y croire en inculquant ceci dans leur création et leurs instincts. Et pourtant, il'y aura parmi eux les bienheureux et les malheureux, une réalité qui est confirmée par ce verset: «C'est Lui qui vous a créés. Certains d'entre vous ont la foi, d'au- tres non» [Coran LXIV, 2]. .(4J^Jl J^-M J*l J^jo J**J 23 Dans un hadith, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout homme débute sa journée trafiquant de son âme: il l'affranchit ou la conduit à sa perte» (Rapporté par Mouslim) (1 K C'est Lui qui fixe les destins èt qui dirige, et II est aussi celui qui a donné à chaque chose sa forme et qui l'a ensuite dirigée. Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Aux heureux, on rendra faciles les œuvres des élus, et aux misérables, on rendra faciles les œuvres des réprouvés»^ 2 K Voilà comment on doit comprendre les dires de Dieu: «Il a mis les uns dans la bonne voie; les autres ont mérité d'être égarés» et 11 a justifié cela par? «ils ont pris Satan pour maître à la place d'Allah». * % % \£M $ Jfe» *fc f» & + yâ banf 'Âdama hudû zînatakum 'inda kulli masjidin wa kulû wa-srabû walâ tusrifïï 'innahû la yuhibbu-l-musrifîna (31). O fils d'Adam, revêtez vos plus beaux habits, au moment de chaque prière. Mangez et buvez, mais gardez-vous de tout excès. Allah n'aime pas les excès (31). On trouve dans ce verset une réponse aux polythéistes qui fai- saient la circumambulation autour de la Maison à l'état de nudité. Pour cela Dieu ordonne aux fidèles: «revêtez vos plus beaux habits au moment de chaque prière» Partant de ce verset, il est recommandé aux fidèles de porter des habits convenables pour faire les prières quotidiennes, et les plus beaux pour le jour de vendredi et les fêtes, et en plus de se parfumer et de se frotter les dents avec le «miswak». Quant à la cou- leur préférée, elle est la blanche. A cet égard l'imam Amed rapporte (1) »fyU* .Ijj) çlffy jl 1*3^ £ÎLi jJJu ^.Ul JTi £CM*J J (2) cr u b. «>^i J*ï tM 5jU - J1 J*' es ù ^ es 24 d'après Ibn Abbas que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «Portez des vêtements blancs car ils sont les meilleurs, ensevelis- sez vos morts dans de tissus de couleur blanche, le meilleur kohol est l'antimoine car il éclaircit la vue et fait pousser les cheveux (les cils)» (I) «Mangez et buvez mais gardez-vous de tout excès» c'est un verset qui, selon les dires de quelques exégètes, résume presque toute la médecine. Il est dit dans un hadith: «Mangez, buvez, habillez-vous et faites l'au- mône sans ostentation ni prodigalité. Dieu aime voir les traces de Ses bien- - faits sur son serviteur» (Rapporté par Ahmed, Nassaï et Ibn Maja» (2) , Dans un autre hadith rapporté par l'imam Ahmed, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le fils d'Adam ne remplit un récipient pire que son estomac. S'il devait absolument le faire, qu'il y laisse un tiers (de son estomac) pour le manger, un tiers pour le boire et un tiers pour sa respiration» (Rapporté par Nassaï et Tirmidzi/ 3 * . Pour Abdul Rahman Ben Zaid Ben Aslam cet excès signifie les biens illicites. Mais Ibn Jarir déclare que les dires de Dieu: (Allah n'aime pas les excès» sont pareils à ceux-là: «Allah n'aime pas les trans- gresseurs» et cette transgression consiste à rendre licite ce qui est illi- cite et vice versa. Il aime que l'homme considère le licite comme tel et l'illicite comme tel, voilà l'équité qu'il a ordonnée. (3) 25 a ifi & *m 3 fc* aif «sa <î $g qui man harrama zînata-L-Lâhi-l-latî 'ahraja li'ibâdihî wa-t-tayyibâti mi- na-r-rizqi qui hiya lil-ladîna 'âmanû fî-l-hayâti-d-dunyâ halisatan yaw- ma-l-qiyâmati kadâlika nufassilu-l-1îyâti liqawmin ya'lamûna (32). Dis: Qui peut bien interdire les parures et les mets succulents qu'Allah a conçus a l'intention des hommes? Réponds: Ils sont autorisés dans ce monde pour ceux qui ont la foi et ils seront leur apanage dans l'autre. C'est ainsi que nous expliquons nos enseignements à ceux qui compren- nent (32). Dieu ordonne à Son Prophète de demander aux polythéistes qui a le droit de déclarer qu'une chose est licite ou illicite sinon d'après une loi divine. Si Dieu avait produit cette parure pour tous les hommes, croyants et impies, pour s'en servir dans le bas monde, elle serait au service des croyants seuls au jour de la résurrection tout comme le Pa- radis qui sera interdit aux infidèles. On peut dire aussi que ce verset constitue une réponse aux idolâ- tres qui s'interdisaient de vêtements en faisant les tournées autour de la Maison, ces vêtements étant de parures pour les hommes. qui 'innamâ harrama rabbi-l-fawahisa mâ zahara minhâ wamâ batana wa-I-'itma wa-l-bagya bigayri-l-haqqi wa 'an tushkû bi-L-Lâhi mâ lam yunazzil bihî sultânan wa 'an taqûlû 'alâ-L-Lâhi mâ iâ ta'lamûn (33). Dis: Mon Seigneur interdit de commettre les mauvaises actions, appa- rentes ou cachées. Il interdit le mal et toute violence injuste. Il interdit 26 qu'on Lui associe des divinités qu'il n'a pas Lui-même accréditées. Il inter- dit qu'on parle de Lui sans connaissances (33). Abdullah Ben Mass'oud rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Nul n'est plus jaloux que Dieu, et c'est pour cela qu'il a interdit les turpitudes qu'elles soient manifestes ou dissi- mulées. Rien n'est plus agréable à Dieu que l'éloge» (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Mouslim). Nous avons parlé auparavant des turpitudes en commentant la sourate du Bétail. Quant aux dires de Dieu: «le mal et toute violence in- juste» As-Souddy a dit: Le mal est tout péché, et la violence consiste à traiter les gens avec inéquité. «Dieu interdit aussi de Lui associer d'autres divinités qui n'ont reçu de lui aucun pouvoir, et «qu'on parle de Lui sans connaisance» c'est à dire de forger des mensonges à Son sujet en disant par exemple qu'il s'est donné un fils wa likulli 'ummatin *aJalun fa'idâ jlï'a 'ajaluhum lâ yasta'hirûna sâ'atan walâ yastaqdimûna (34) yâ banf 'Adama 'immâ ya'tiyannakum rusulum- minkum yaqussûna 'alaykum 'âTyâtî faman-i-t-taqâ wa 'aslaha falâ hawfun 'alayhim walâ hum yahzanûna (35) wa-l-ladîna kaddabû bi 'â A âtinâ wa-s-takbarû 'anhâ A 'ûlâ A 'ika 'ashabu-n-nâri hum fîhâ halidûna (36). Chaque peuple a un délai. Quand ce délai expire, personne ne peut ni le retarder ni l'avancer d'une heure (34) O fils d'Adam, des Prophètes sorti- ront de vos rangs, qui vous rappelleront mes enseignements. Quiconque craindra Allah et fera le bien ne connaîtra ni peur ni tristesse (35) Qui- 27 conque traitera mes signes de mensonge et les méprisera aura l'enfer pour séjour éternel (36). ■m Toute génération a une fin et un terme que Dieu lui a fixé, elle ne peut le reculer ni l'avancer fût-ce d'une heure. Il fait connaître à chaque peuple que des Prophètes qui seront envoyés pour exposer Ses signes et le mettre en garde que: «Quiconque craindra Allah et fera le bien» c'est à dire observera les prescriptions et s'abstiendra des in- terdictions «ne connaîtra ni peur ni tristesse» Quant à celui qui «traitera mes signes de mensonge» et qui, par orgueil, s'en détournera «aura l'en- fer pour séjour éternel» et n'en sortira plus. % $é $ c â$ a j i$ m £ a$r & m & faman 'azlamu mimman-i-ftarâ 'alâ-L-Lâhi kadiban 'aw kaddaba bi 'â'yâtihî 'ulâ A, ika yanâluhum nasîbuhum mina-l-kitâbi hattâ *idâ ja^'athum rusulunâ yatawffawnahum qâlû 'ayna ma kuntum tad'ûna min dûni-L-Lâhi qâlû dallû 'annâ wa àahidû *alâ 'anfusihim 'annahum kânû kâfirîna (37). Qui est plus coupable que celui qui colporte des calomnies sur le compte d'Allah et met en doute nos signes? ces gens auront la part de bon- heur que leur a fixé le Livre jusqu'au jour où les anges de la mort les rap- pelleront à nous. Les anges leur diront: «Où sont ceux que vous invoquiez à la place d'Allah?» Ils répondront: «Os nous ont abandonnés». Et ils avoue- ront ainsi eux-mêmes qu'ils ont vécu en infidèles» (37). Dieu se demande: Qui est plus inique que celui qui forge de men- songes contre Lui et traite Ses signes de mensonge? Ceux-là «auront la part de bonheur que leur a fixé le Livre» A ce propos les opinions se divergent. Ibn Abbas a dit: chacun recevra la récompense de ses ac- tions, bonnes soient-elles ou mauvaises-Tout est inscrit sur un som- mier comme un Livre. 28 Mouhammed Al-Qouradhi, quant à lui, dit: Il s'agit de ses œuvres, ses biens et son terme de vie. Cette opinion s'avère être plus logique car ie verset qui s'ensuit le confirme «jusqu'au jour où les anges de la mort les rappelleront à nous» Or ceci est pareil aux dires de Dieu: «Ceux qui imputent des mensonges à Allah seront reprouvés. Ephémère sera leur réussite en ce monde. Finalement, ils nous feront retour. Puis nous leur in- fligerons un châtiment exemplaire pour les punir de leur impiété» [Coran X, 69-70]. Lorsque les anges de la mort se présentent aux idolâtres pour re- cueillir leur âme, ils leur inspirent une grande frayeur, et ils leur deman- dent: (Où sont ceux que vous invoquiez à la place d'Allah» et les adoriez, appelez-les pour qu'ils vous sauvent et vous tirent de ce mauvais sort. Et les idolâtres de répondre: «Ils nous ont abandonnés» et nous n'espé- rons rien de leur part. Alors: «ils avoueront ainsi eux-mêmes qu'ils ont vé- cu en infidèles» et qu'ils étaient des mécréants qâla-d-hulû fî 'umamin qad halat min qablikum mina-l-jinni wa-l-'insi fî- n-nâri kullamâ dahalat 'ummatu-l-la*anat 'uhtahâ hattâ 'idâ-d-dârakû fî- hâ jamî'an qâlat 'uhrâhum li 'ulâhum rabbanâ hâ'ûlâT'i 'adallûnâ fa'aTtihim 'adâban di'fam-mina-n-nâri qâla likullin di'fun walâki-I-lâ ta'lamûna (38) wa qâlat 'ulâhum li 'urâhum famâ kâna lakum 'alaynâ min fadlin fadûqû-1- 'adâba bimâ kuntm taksibûna (39). Allah dira: «Allez rejoindre en enfer les générations d'hommes et des génies qui vous ont précédés». Chaque fois qu'une génération y entre, elle maudit sa sœur. Quand elles s'y seront toutes rejointes, la dernière, mon- trant la précédente, dira: «Seigneur, voilà les gens qui nous ont égarés. 29 Double-leur le supplice du feu». Allah répondra: Le supplice sera double pour tous. Mais vous ne savez pas ce qui vous attend» (38) Et la première dira à la dernière: «Vous n'avez pas été plus avisés que vous. Goûtez, vous aussi, le supplice que vous valent vos œuvres» (39). A ces idolâtres et blasphémateurs Dieu dira au jour de la réssurec- tion: «Allez rejoindre en enfer les générations d'hommes et de génies qui vous ont précédés» et qui étaient incrédules comme vous. «Chaque fois qu'une génération y entre, elle maudit sa sœur» Comme II a dit par la bou- che d'Abraham -que Dieu le salue-: «Au jour de la résurrection, vous vous renierez et vous vous maudirez» [Coran XXIX, 25]. Dieu a dit égale- ment à leur propos: «Ce jour-là, à la vue du châtiment, les chefs désavoue- ront ceux qui les ont suivis et perdront tous leurs moyens» [Coran II, 166]. Une fois ces générations d'incrédules réunies en enfer, la dernière arrivée dira de la première: «Double-leur le supplice du feu» Car elle était plus coupable étant donné que la dernière avait suivi la première qui l'avait égarée. Ils s'excuseront ainsi: «O Seigneur, nous avons obéi à nos princes et à nos dignitaires et ce sont eux qui nous ont détournés de la bonne direction. Seigneur, double-leur leur châtiment» [Coran XXXIII, 67- 68]. Et le Seigneur de répondre: «Le supplice sera double pour tous» et le châtiment sera en fonction des œuvres de chacun d'entre vous, car ceux qui écartent les hommes du chemin de Dieu, nous leur infligerons châtiment sur châtiment. «Et la première dira à la dernière: «Vous n'avez pas été plus avisés que nous» et vous n'avez aucun avantage sur nous, nous étions tous des égarés. «Goûtez, vous, aussi, le supplice que vous valent vos œuvres». Dieu montre leur attitude et léur sort au jour de la résurrection quand II dit: «Ah si tu pouvais assister à la comparution des méchants devant leur Seigneur quand ils se rejetteront les uns sur les autres la responsabilité. Les faibles diront aux puissants: «Sans vous, nous aurions cru» [Coran XXXIV, 31]. % m m $ p i m m$ ¥& $r 1 Jj^j t j^L UJj j^Ul ^1 L^li tJ UajSh y :JUi *Jkj £*J '^J^ 1 aï S *^ «^jJaJl UjJI ^ OLST ftj ^UJI J^À % :JU jf oy> vW* 33 Lfcjj ^ lJ*PI ^\ ej^lj tot^ ^* L>^ ( :J^J > «o j U^^j o* t5 ^ JI V< *J i^»b t*^ 1 ^ *r^!i ^ioî :J^i-i t^^Ji <~~ : W «-r'WiN <;r _^ -l^I J^j v'Wj -T^ 1 f^^-i <*-jÏÏ OJf ^ :*J J^Lj c-Lpy C-^" i/jJt (Xa ïilj^. t^iJb jl cr^ ^ ipLJI r 5 ' Mi tipUI r 5 ' ^ 'c 31 ^ 1 uî MiM :J15 tt_-^j A* ^ ia^w ^ tar 1 *"^ *W^' ur^ 1 U^' -J>i^ L/ -L>j jj UJ^Î bj^ tUi^-U cJ^L-Ji tJj^^ ^ j^i-Jl ^jii; LS V^^-i ^ U-n-^o çy^J t^j— Jl dilj" ^ UjL^j cùi^ aJj ^* t^-Lf & J^j îy pJ- *J çs^ C * * f t LJjJt çU-Jl ^1 l« ^ ^ t U^J( :\J ^. U> ^jaà t(jf U^Ji ^jVl y* :J*-j > -di* : Jji^ ïdLj ^ ^JLj tAjLJL^i JlSXi 4^"^ toJL-^- ^ jUi* ^ j j î >*— 34 Un hadith semblable moins détaillé que le précédent a été rap- porté par Abou Houraira. Ces infidèles auront la Géhenne pour récompense en punition de leur injustice. wa-l-ladîna *a manû wa 'amilû-s-sâlihâti lâ nukallifu nafsan 'illâ wus'ahâ 'ûlâ A 'ika 'ashâbu-l-jannati hum fîhâ halidûna (42) wa naza'nâ mâ fî sudûrihim min gillin tajrî min tahtihimu-l-'anhâru wa qâlû-l-hamdu-li-L- Lâhi-l-ladî hadânâ li hâdâ wamâ kunnâ linahtadiya lawlà* 'an hadâna-L- Lâhu laqad ja'at rusulu rabbinâ bi-I-haqqi wa nûdïï 'an tilkumu-l-janna- tu 'urittumûhâ bimâ kuntum ta'malûna (43). A ceux qui croient et pratiquent le bien, nous n'imposerons de devoirs que dans la mesure de leurs forces. Ceux-là auront le paradis pour séjour éternel (42) Nous extirperons la haine de leurs cœurs. Des cours d'eau mur- mureront sous leurs pas. Ils s'écrieront alors: «Louange à Allah qui nous a conduits en ce lieu. Si Allah ne nous avait pas conduits dans la bonne voie, nous ne l'aurions pas trouvée de nous-mêmes. Tout ce qui nous a été an- noncé par les envoyés d'Allah est vrai». Une voix proclamera: «Voilà le pa- radis. C'est l'héritage que vous rapportent vos bonnes œuvres» (43). A l'inverse du sort des infidèles, lès croyants dont le cœur est rempli d'une foi ferme et qui font le bien et les bonnes œuvres, trouve- :J^j Î^JL ^ ^ jj^ji cjf :J>Li ^JJI dJU > LU 35 ront le bonheur et la félicité «nous n'imposerons de devoirs que dans la mesure de leurs forces. Ceux-là auront le paradis pour séjour éternel. Nous extirperons la haine de leurs cœurs» ainsi que la jalousie. Il est cité dans le Sahih de Boukhari d'après Abou Sa'id Al-Khou- dri que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque les croyants seront délivrés de l'Enfer, ils seront retenus sous une arcade entre le Paradis et l'Enfer où ils subiront la punition à cause des ac- tes injustes qu'ils avaient commis les uns envers les autres dans le bas monde. Une foi purifiés, on leur accordera l'accès au Paradis. Par celui qui tient mon âme dans main, chacun de vous trouvera sa demeure au Paradis plus facilement qu'il ne reconnaisse la sienne dans le bas monde» (1 K En commentant le sus-dit verset, As-Souddy a dit: «Lorsque les croyants seront conduits au Paradis, ils trouveront à sa porte un arbre dont deux sources d'eau couleront de son tronc. Une fois qu'ils au- raient bu de cette eau, toute haine serait arrachée de leurs cœurs. Voi- là la boisson très pure promise. Ils feront une lotion de l'autre source et leurs visages recevront l'éclat de la félicité. Après tout, ils n'auront ni la tête ébouriffée ni le visage pâle». Quant à Ali -que Dieu l'agrée, il a dit: «J'espère que je serai avec Othman, Talha et Az-Zoubayr ceux que Dieu les a désignés dans ce verset: «Nous extirperons la haine de leurs cœurs». An-Nassai et Ibn Mardaweih ont rapporté d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Chacun des élus du Paradis verra sa place qui lui était réservée à l'Enfer et dira: «Si Dieu ne m'avait pas dirigé (je l'aurais occupée). Et ceci sera une re- connaissance de sa part. Par contre, chacun des réprouvés verra sa place qui lui était réservée au Paradis, et dira: «Si Dieu m'avait dirigé (je l'au- J* p-JUà* ^ LjUlj s^hJI ] r~^ ù* ^0*4 Ol o-Lrf ijJJijî ii^J! J^j r JLi L.jj wLL^J jjl U : JUj M*- ^ U 38 de la voie d'Allah, qui souhaitaient cette voie tortueuse» qui égaraient les gens et les empêchaient de suivre la voie droite et ce que les Prophè- tes leur apportaient comme enseignements «et qui ne croyaient pas au jour dernier» en reniant la rencontre du Seigneur au jour de la résurrec- tion, ils persévéraient dans leur désobéissance sans redouter ni compte, ni supplice, et étaient les pires des hommes. wa baynahumâ hijâbun wa 4 alâ-l-'arâfî rijâlun ya'rifûna kullan bi-sîmâ- hum wa nâdû 'ashâba-l-jannati 'an salâmun 'alaykum lam yadhulûha wa hum yatma'ûna (46) wa *idâ surifat 'absâruhum tilqa'a 'ashâbi-n-nâri qâlû rabbanâ lâ taj'alnâ ma'a-l-qawmi-z-zâlimîna (47). Entre habitants du ciel et de l'enfer un mur se dresse. Le sommet en est oppose par des hommes qui reconnaissent l'identité de chacun. Ils disent aux habitants du ciel: «Que la paix d'Allah soit sur vous! Les habitants de l'enfer n'entreront pas, malgré leur désir (46). Quand ils tournent leurs re- gards du côté des habitants de l'enfer, ils s'écrient: «Seigneur, ne nous réu- nis pas aux réprouvés» (47). Dieu fait connaître aux hommes qu'un écran épais est placé entre le Paradis et la Géhenne, qui est un mur selon les dires d'Ibn Jarir en se référant à ce verset: «À ce moment, un rempart, percé d'une porte, s'élèvera entre eux» [Coran LVII, 13]. Ce rempart est «l'Araf» (le limbe) qui sera occupé par des hommes». Mais quels sont ces hommes? Ils sont, d'après différentes interprétations, des gens dont leurs bonnes actions équivalent à leurs mauvaises. A cet égard Al-Hafedh Ben Mar- daweih a rapporté d'après Jaber Ben Abdullah qu'on a demandé l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - au sujet de celui dont ses bonnes actions équivalent aux mauvaises? Il répondit: «Ce sont les hommes de VA 'raf dont leurs bonnes actions ne leur permettront pas d'accé- 39 der au Paradis et leurs mauvaises ne le laisseront pas d'être précipités dans l'Enfer. Ils attendront sur le limbe le jugement final de Dieu» (î K A ce propos Ibn Mass'oud a dit: Les gens seront jugés au jour de la résurrection, celui dont ses bonnes actions dépassent ses mauvai- ses fut-ce par un seul grain, entrera au Paradis. Et celui dont ses mau- vaises actions dépassent ses bonnes fut-ce par un grain entrera à l'Enfer. Puis il récita: «Ceux en faveur de qui la balance penchera trimphe- ront» [Coran XXIII, 102]. Donc la balance sera élevée ou baissée par ie poids d'un grain de bonnes ou de mauvaises actions. Mais si les deux plateaux seront au même niveau, l'individu sera parmi les gens de l'A'raf qui seront retenus sur le limbe (le sirat) et qui reconnaîtront les habitants du Paradis et ceux de l'Enfer. Quand ils regarderont les premiers, ils diront: «Que la paix d'Allah soit sur vous», en regardant les autres, ils s'écrieront: «Seigneur, ne nous réunis pas aux réprouvés». Et Ibn Mass'oud de poursuivre: «On donnera à ceux qui avaient fait les bonnes actions une lumière grâce à laquelle ils marcheront en avant et à droite. Or on donnera à chaque individu et peuple une lu- mière, et une fois arrivés sur le sirat, Dieu ôtera la lumière des hypocri- tes. Lorsque les habitants du Paradis verront cela, ils s'écrieront: «O notre maître, fais briller d'un pur éclat notre lumière» [Coran LXVI, 8]. Quant aux gens de l'A'raf, leur lumière ne serait plus ôtée, Dieu a dit d'eux: «Ils n'entreront pas, malgré leur désir». On a rapporté qu'on demanda l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - à propos des gens de l'A'raf? Il répondit: «Ils seront les derniers que Dieu jugera de leur cas. Lorsque le Seigneur des mondes aura jugé tous les hommes. Il leur dira: «Vous êtes des gens dont leurs bon- nes actions ont délivrés du Feu sans que pour autant vous puissiez entrer au Paradis. Allez, vous êtes Mes affranchis, vivez au Paradis où vous voudrez» j-tj UjJL^Oj pJ oîjpVl i^fU^aî «iJUJjîî :JUi iJï ^ ly^U ( ^JUi* ^1* ti^j! IjJU-jb" ■L 41 l'Enfer, mais une fois qu'ils verront les élus du Paradis, ils ne pense- ront plus aux premiers. wa nâdâ A 'ashâbu-I-'a'râfi rijâlan ya'rifûnahum bisîmâhum qâlû mâ* 'agnâ 'ankum jam'ukum wamâ kuntum tastakbirûna (48) 'ahï'ûlà* 'i-l-lad îna 'aqsamtum lâ yanâluhumu-L-Lâhu birhmatin-i-dhulû-l-jannata lâ hawfun 'alaykum wala 'antum tahzanûna (49). Du sommet du mur, les occupants, reconnaissant d'autres hommes, leur disent: «À quoi vous a servi de vous grouper? Et à quoi vous a servi vo- tre superbe?» (43) Ce sont ces gens qui, à vous en croire, n'obtiendraient ja- mais la grâce d'Allah! Eh bien! les voilà au ciel! où ils ne connaîtront ni crainte ni tristesse (49). Les gens de l'A'raf, reconnaissant les chefs des idolâtres et leurs notables, leur diront: «A quoi vous a servi de vous grouper?» c'est à dire votre grand nombre «et à quoi vous a servi votre superbe?» et ce qui fai- sait votre orgueil, car vous voilà laissés à votre sort funeste et soumis au supplice». Les gens retenus aux limbes dont les polythéistes croyaient qu'ils n'obtiendraient pas la miséricorde de Dieu, on leur dira après: «Entrez au Paradis où vous n'aurez plus rien à craindre et vous n'éprouverez aucun affliction». 42 wanâdîï 'ashâbu-n-nâri *ashaba-l-jannati 'an 'afîdû 'alaynâ mina-l-ma 1 'i 'aw mimmâ razaqakumu-L-Lâhu qâlïï 'inna-L-Lâha harramahumâ 'alâ-1- kâfirîna (50) I-Iad îna-t-tahad û dînahum lahwan wa la'iban wa garrathumu-l-hayâtu-d-dunyâ fa-l-yawma nansâhum kamâ nasû liqa^'a yawmihim hâdâ wamâ kânû bi *a*yâtina yajhadûna (51). Les habitants de l'enfer crient à ceux du ciel: «Déversez sur nous un peu d'eau ou un peu de joies qu'Allah vous a prodiguées». Ils répondront Allah interdit Tune et l'autre aux infidèles» (50) Aux infidèles qui ont traité leur religion comme un jeu ou un divertissement et qui se sont laissés abu- ser par la vie du siècle. Aujourd'hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils devaient comparaître et pour les punir d'avoir méconnu nos si- gnes» (51). Les réprouvés de l'Enfer, vivant dans la misère et l'humiliation, de- manderont aux élus du Paradis, de leur répandre de l'eau ou de leur donner de leur nourriture et leur boisson, mais ils ne leur répondront pas. Sa'id Ibn Joubaïr a dit: L'homme appellera son père ou son frère et lui dira: «Je brûle, déverse sur moi un peu d'eau». On ordonnera aux élus de leur répondre: «Allah interdit l'un et l'autre aux infidèles». On demanda à Ibn Abbas: «Quelle est la meilleure aumône?» Il répondit: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «La meilleure aumône est l'eau. N'as-tu pas entendu les réprouvés de l'En- fer en suppliant les élus du Paradis pour se soulager: «Répandez de l'eau sur nous, ou quelque chose des biens que Dieu vous a accordés?» ( Rapporté par Ibn Abi Hatem) (2) . Puis Dieu décrit la vie des incrédules qui avaient considéré leur re- ligion comme un jeu et un dîvertissemet, joie des clinquants du bas monde et négligé ce qu'ils devaient s'approvisionner pour leur vie fu- ture. «Aujourd'hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils de- r&h ^ jï .Ut & U> t fc*J1 yu^i U J>\ J\ g** E vaient comparaître» c'est nous qui les traitons comme il se devait car rien n'échappe de leurs méfaits au Seigneur qui «ni ne se trompe ni l'oublie» [Coran XX, 52]. Ibn Abbas a dit à ce propos: «Dieu oublie de leur accorder du bien mais II n'oublie pas de leur infliger le mal. Il les néglige comme ils ont négligé le jour de cette rencontre. Il est cité dans le Sahih que Dieu le Très Haut dira à Son serviteur au jour de la résurrection: «Ne t'ai-Je pas donné une épouse? Ne t'ai-Je pas honoré? Ne t'ai-Je pas mis à ton service les chevaux et les chameaux, et ne t'ai-Je pas laissé dominer et mener une vie aisée?» L'homme répon- dra: «Certes ouL» Et le Seigneur de poursuivre: «Ne croyais-tu pas que tu Me rencontreras?» - Non, dit-il. - Aujourd'hui Je t'oublie comme tu M'as oublié, répliqua Dieu. (Rapporté par Mouslim) (1) . walaqad ji'nâmim bikitâbin fassalnâhu 'alâ 'ilmin hudan wa rahmatan li- qawmin yu'minûna (52) hal yanzurûna 'illâ ta'wîlahû yawma ya'tî ta'wî- luhû yaqûlu-l-ladîna nasûhu min qablu qad jà^'at rusulu rabbinâ bi-1- haqqi fahal lanâ min Sufa'a 'a fayasla'û lanâ* aw nuraddu fana'mala gayra-l-ladî kunnâ na'malu qad hasirïï 'anfusahum wa dalla 'anhum mâ kânû yaftarûna (53). Et cependant nous leur avions apporté un Livre où nous avions tout ré- glé en détail, et qui était un guide et une bénédiction pour les croyants (52) Attendent-ils que les prédictions du Livre se réalisent? Le jour où elles se réaliseront, ceux qui n'en avaient pas fait cas s'exclameront: «Les Prophè- (1) JjLi >~î (J ïdL.jTÎ pi *d)*J f$ :UJtf TJl JUii iyt JLï Al ù\ ^ t V :J^LJ ï^ftk dJUt c^f :JyLi ï^j Jy J^lj J^i Jjj) i^i-^ UfT iïlJ rj Jli 4>t JjiJ 44 tes de notre Seigneur nous avaient bien prédit la vérité. Mais pouvons-nous maintenant trouver des intercesseurs pour obtenir notre pardon ou retourner sur terre? Nous nous comporterions autrement que nous ne l'avons fait.» Ils auront perdu leur âme, et leurs soutiens imaginaires leur manqueront (53). Dieu n'a laissé aucune excuse aux idolâtres en leur envoyant les Prophètes et les livres renfermant les enseignements, et surtout le Co- ran le dernier des Ecritures, dont les versets sont clairement exposés ou comme le Seigneur a dit: «Un Livre où nous avions tout réglé en dé- tail» Une fois que ces incrédules seraient les perdants dans l'autre monde, ils n'auraient aucun prétexte car Dieu a dit: «Nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. C'est pour cela qu'il a dit: «Attendent-ils que les prédictions du Livre se réalisent?» C'est à dire ce dont ils ont été promis du châtiment, du Paradis et de l'Enfer. Al-Rabi' a dit à ce propos: Les prédictions s'ac- compliront au fur et à mesure jusqu'au jour du compte final, et où les élus seront au Paradis et les réprouvés à l'Enfer. «Le jour où elles se réaliseront» le jour de la résurrection «ceux qui n'en avaient pas fait cas» et qui n'avaient pas mis ses prescriptions à exécution en les négligeant «s'exclameront: «Les Prophètes de notre Sei- gneur nous avaient bien prédit la vérité» cette vérité qui leur assurerait leur salut dans l'au-delà. Ils demanderont: «Pouvons-nous maintenant... retourner sur terre? Nous nous comporterions autrement que nous ne l'avons fait? tout comme ils ont déclaré dans un autre verset: «Si tu te trouves là le jour où ils seront sur le point d'entrer en enfer, tu les enten- dras dire: Plût à Allah que nous puissions revenir sur terre! Nous ne traite- rons plus de mensonge les signes de notre Seigneur et nous serions croyants. Certes, ce qu'ils cachaient sera étalé au grand jour. S'ils y reve- naient sur terre? ils referaient ce qui leur a été défendu» [Coran VI, 27- 28]. Mais ils se sont eux-mêmes pedus en entrant en enfer pour l'éter- nité, et ce qu'ils ont inventé comme divinités les ont abandonnés sans pouvoir leur être comme intercesseurs ou secoureurs. 45 'inna rabbakumu-L-Lâhu-l-ladî halaqa-s-samawâti wa-l-'arda fï sittati 'ayyâmin tumma-stawâ 'alâ-l-'arsi yug§î-l-layla-n-nahâra yatlubuhû hatît an wa-s-samsa wa-l-qamara wa-n-nujûma musahharâtim- bi 'amrihî 'alâ lahu-l-halqu wa-l-'amru tabâraka-L-Lâhu rabbu-l-'âlamîna (45). Votre véritable Seigneur c'est Allah, celui qui a créé les cîeux et la terre en six jours et proclamé Sa souveraineté du haut de Son Trône. C'est lui qui a engendré l'alternance rapide du jour et de la nuit. C'est Lui qui a soumis à ses lois le soleil, la lune et les étoiles. N'est-ce pas à Lui seul qu'appartient le don de créer et de gouverner toutes choses? Béni soit Al- lah, le maître de l'Univers» (54). Dieu créa l'univers en six jours comme II l'affirme dans d'autres versets. Mais la question qui vient à l'esprit: Ce jour était-il comme l'un de nos jours? ou bien il équivalait à mille années selon les dires de Moujahed et l'imam Ahmed?. Quant au jour de Samedi, Dieu n'y a rien créé, étant le septième jour de la semaine, un jour de repos. Les dires de Dieu «et proclamé Sa souveraineté du haut de son Trône» ou suivant une autre interprétation: «puis 11 s'est assis en ma- jesté sur le Trône», ont été le sujet de plusieurs commentaires, et il est inutile de les mentionner ou de les discuter, mais nous allons les concevoir tels quels comme ont fait les hommes vertueux qui nous ont précédés, sans que leur croyance était sujette à une qualification ou un anthropomorphisme ou un athéisme. Ce qui remontait à l'esprit des anthopomorphistes était loin de toute logique car rien n'est semblable au Seigneur comme II le confirme Lui-même. «Rien ne Lui ressemble. Il entend et voit tou» [Coran XL II, 11]. A cet égard, Na'im Ben Hammad Al-Khouza'i - le maître de Bouk- hari- a dit: Quiconque donne un semblable à Dieu parmi Ses créatu- res, aura mécru. Celui qui renie les qualités que Dieu s'en est attribuées Lui-même, aura mécru. Par les mots que Dieu s'est décrit 46 Lui-même, ou comme Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue- ra décrit, il n'y a lieu à aucun anthropomorphisme. Mais quiconque at- teste les qualités divines qui siéent à 8a Majesté telles comme elles sont mentionnés dans les versets du Coran et citées dans la Tradition, et en plus renie tout défaut attribué à Dieu, aura suivi la bonne direc- tion. «C'est Lui qui a engendré l'alternance rapide du jour et de la nuit» C'est à dire II fait dissiper la clarté du jour par l'obscurité de la nuit, et l'obscurité de la nuit par la clarté du jour, chacun de ces deux phéno- mènes s'accomplissent sur le champ sans aucun retard. Dieu en a parlé dans d'autres versets, par exemple quand II a dit: «N'est-ce pas un signe de notre puissance que la nuit succédant au jour et plongeant les hommes dans les ténèbres» [Coran XXXVI, 37] et: «Le soleil ne saurait pas plus atteindre la lune que la nuit dépasser le jour. Chaque élément évolue dans sa sphère» [Coran XXXVI, 40]. L'expression: «que la nuit dépasser le jour» signifie que chacun d'eux vient directement à la suite de l'autre sans délai ni retard. «C'est Lui qui a soumis à ses lois le soleil, la lune et les étoiles» ils sont tous soumis à Son ordre et sous Sa dominance. Il dispose de tout selon Sa volonté car tant la création qu'à Tordre Lui appartiennent. Il est le Maître des mondes, qu'il soit béni. Il est cité dans un hadith prophétique: «Celui qui ne loue pas Dieu pour une bonne œuvre qu'il a accomplie et se contents de se louer, aura mé- cru et ses œuvres seront vaines. Et quiconque présume que Dieu a conféré à l'un de Ses serviteurs un de Ses ordres, aura mécru à ce que Dieu a révélé à Ses Prophètes. Et ceci est conformément à ses dires: «N'est-ce pas à Lui seul qui appartient le don de créer et de gouverner toutes choses? Béni soit Allah, le maître de l'univers» (Rapporté par Ibn Jarir) (1) . (1) >T -Ui L<~Jô -u^j çJU J** U ^ &\ jj :^^J1 .jiyr c/ £&JUI à\ 4jLî y.% jUJ! a} ^ ^ nîL-it 47 'd'û rabbakum tadarru'an wa hufyatan Mnnahû la yuhibbu-1- mu'tadîna (55) walâ tufsidû fî-l-'ardi ba'da 'islâhihâ wa-d'ûhu hawfan wâ tama'an 'inna rahmata-L-Lâhi qarîbum-mina-l-muhsinîna (56). Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur. Il n'aime pas les in- soumis. (55) Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu'elle a été mise en ordre. Invoquez Allah, le cœur envahi de crainte et d'espoir. La mi- séricorde d'Allah est attirée par les gens de bien. {56). Dieu le Très-Haut et Béni montre à Ses serviteurs comment l'invo- quer en leur disant: «Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur» C'est à dire en se montrant humiliés, en secret et avec crainte, comme Il dit dans un autre verset: «Invoque en toi-même ton Seigneur» [Coran VII, 205]. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs qu'Abou Moussa Al- Ach'ari a rapporté: «Les hommes élevèrent leur voix en invoquant Dieu. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - leur dit: «Hommes! Ayez pitié de vous-mêmes, celui qui vous invoquez n'esî ni sourd ni absent; Il est proche et entend.,» (Rapporté par Boukhari et Mous- L'expression «Sans bruit» signifie en secret, par le cœur, avec cer- titude de Son unicité et sa déité. Al-Hassan Al-Basri, en commentant ce fait, a dit: Il arrivait à un homme de retenir tout le Coran par cœur sans que personne s'en aperçoive; il arrivait aussi à un homme de s'instruire dans la religion à la perfection et personne ne le savait pas. (1) Jj^j JUi ^V^ï ^LJl £#j :jLi iSj+Àl ^ ù>>***w^ ^ 48 Enfin il arrivait à un homme de faire une longue prière alors que des hôtes se trouvaient çhez lui, et pourtant, nul d'entre eux s'en aperce- vait. Nous avons eu le temps de vivre avec des gens qui ne faisaient jamais une œuvre (pie) en public s'ils pouvaient l'accomplir en secret. Les musulmans persévéraient dans leurs invocations sans que per- sonne entendît leurs voix, plutôt ils les faisaient en secret, car Dieu a dit: «Implorez humblement et sans bruit votre Seigneur» tout comme II a mentionné un de Ses saints serviteurs disant de lui: «Zacharie adressa une prière secrète à son Allah» [Coran XIX, 3]. D'après Ibn Jouraïj: il est répugnant d'élever la voix, de crier pen- dant les invocations, et il est recommandé de les faire paisiblement et en secret. «Il n'aime pas les insoumis» soit dans leur comportement soit dans leurs prières en L'invoquant. L'imam Ahmed rapporte que Sa'd entendit un de ses fils dire: «Mon Dieu, je Te demande de m'accorder le Paradis, sa félicité et ses soieries. Je me réfugie auprès de Toi contre l'Enfer, ses chaînes et ses carcans» Il lui dit: «Tu as demandé à Dieu de t'accorder tant de biens et tu t'es réfugié auprès de lui contre tant de maux. J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Il arrivera un jour où les hommes commettront des transgressions même dans leurs invocations» Puis il récita: «Implorez humblement et sans bruit votre Sei- gneur». Fils! Sache il te suffit de dire: «Mon Dieu, je Te demande le Paradis et ce qui me fait rapprocher de lui comme actes et paroles. Je me réfugie auprès de Toi contre l'enfer et ce qui me fait rapprocher de lui comme actes et paroles. Abdullah Ben Moughafal entendit son fils dire: «Grand Dieu, je Te demande le château blanc qui se trouve à la droite du Paradis et réfu- gie auprès de Toi contre l'Enfer. Car j'ai entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Il y aura des gens qui commettront des transgressions dans leurs invocations et ablutions» (Rapporté par Ah- med, Ibn Maja et Abou Daoud)* 1 *. (1) bl <^Jl ^ J*J$\ iUU (H^UI oi JJ^ 49 ■ N.B La transgression dans les ablutions consiste à se laver certains membres plus de trois fois ou l'usage abondant de l'eau. «Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu'elle a été mise en ordre» Dieu interdit par ces mots de semer le scandale et la perversité sur la terre une fois que celle-ci est réformée et les gens suivent le chemin droit. Aucun mal n'y sera plus pire que ces choses-là au lieu de s'adonner à l'adoration et à l'invocation ayant «Le cœur envahi de crainte et d'espoir». La crainte de Son châtiment et l'espoir de ce qu'il réserve comme récompense incommensurable. Les hommes doivent savoir que «la miséricorde d'Allah est attirée par les gens de bien» qui ob- servent Ses lois et enseignements et s'abstiennent de Ses interdic- tions, comme I) le confirme: «Ma clémence est infinie. Elle est acquise à ceux qui croient» [Coran VII, 156] Sbss jM %i £ &r a &p tei wj* % am | m * ^ m k & & &i te % 0k # g* zfx « © 494 fk m wa huwa-l-ladî yursilu-r-riyâha busram-bayna yaday rahmatihî hattà* *id a" 'aqaJlat sahâban tiqâlan suqnâhu iibaladim mayyitin fa 'anzalnâ bihi- l-ma*'a fa'ahrajnâ bihî min kulli-t-tamarâti kadâlika nuhriju-l-mawtâ la'allakum tadâkkarûna (57) wa-l-baladu-t-tayyibu yahruju nabâtuhû bi 'idni rabbihî wa-l-ladî habuta la yahruju 'illâ nakidan kadalika nusarrifu-l-'îTyâti liqawmin yaâkurûna (58). C'est Allah qui déchaîne les vents, annonciateurs de l'orage. Quand ils ont assemblé les nuages chargés de pluie, nous les poussons au-dessus des territoires stériles et nous en déversons Peau. Avec celle-ci nous faisons ger- mer toutes les plantes. C'est ainsi que nous ressusciterons les morts. Peut- être me coraprendrez-vous?» (57) La bonne terre produit une abondante vé- gétation avec l'aide d'Allah, alors que la mauvaise terre ne produit qu'une végétation rabougrie. C'est ainsi que nous varions nos enseignements pour ceux qui les apprécient (58). 50 Le Seigneur, étant le créateur des deux et de la terre, qui dispose de tout l'univers et le gère, dirige Ses serviteurs vers l'invocation car II est puissant sur toute chose, pourvoit aux besoins des créatures et ressuscitera les morts le jour du rassemblement. «C'est Allah qui déchaîne les vents, annonciateurs de l'orage» comme une annonce d'une de Ses miséricordes quand II envoie la pluie, comme II a dit: «C'est lui qui envoie la pluie bienfaisante au moment que les hommes désespèrent. Il étend sur eux Sa miséricorde. Il est le Protec- teur et le Magnanime» [Coran XLII, 28]. Et comme signe de Sa puis- sance, Il a dit aussi: «Admire les effets de la grâce d'Allah. Vois comment Il vivifie la terre morte. De la même façon, Il ressuscitera les morts. Car II est tout-puissant» [Coran XXX, 50]. Une fois ces vents «ont assemblé les nuages chargés de pluie, nous les poussons au-dessus des territoires stériles» Ces nuages alourdis par l'eau, la déversent sur une terre morte, et celle-ci fait pousser les plan- tes. C'est une parabole que Dieu propose aux hommes afin qu'ils sa- chent comment II fera ressusciter les morts devenus ossements et poussière pour leur rassemblement. En ce jour-là, comme il a été rap- porté, Dieu fera decendre de la pluie pendant quarante jours, puis les hommes sortiront de la terre comme un grain qui y pousse. «La bonne terre produit une abondante végétation» qui pousse à pro- fusion «avec l'aide d'Allah» avec Sa permission «alors que la mauvaise terre ne produit qu'une végétation rabougrie» ou comme des plantes clair- semées dans une terre marécageuse. Tels sont les deux exemples du croyant et de l'infidèle, selon les dires d'Ibn Abbas. Al-Boukhari rapporte d'après Abou Moussa Al-Ach'ari que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «La bonne voie et la science que Dieu m'a envoyé pour les communiquer aux hommes, sont comparables à une pluie abondante qui arrose une terre. Certain terrain fer- tile a absorbé l'eau, et par la suite il y a eu du pâturage et des herbes en abondance. Certain autre était aride qui a retenu Veau, et Dieu Va ' fait ser- vir aux hommes afin qu'ils boivent, abreuvent leur troupeau et arrosent la plantation. Quant aux autres endroits, la terre était plate, elle ne retenait plus Veau et l'herbe n'a pas poussé. De même, il y a différentes catégories d'hommes: ceux qui sont instruits dans la religion de Dieu et ont tiré profit ■ 51 de ce que Dieu m'a envoyé de le répandre, ils ont appris et enseigné leur science. D'autres qui n'ont pas daigné lever la tête et nont point accepté la voie d'Allah qui m'a chargé de la montrer» (î K laqad 'arsalnâ Nûhan 'ilâ qawmihî faqâla yâ qawmi-'budû-L-Lâha mâ lakum min 'ilâhin gayruhu 'innT 'ahâfu 'alaykum 'adâba yawmin 'azîmin (59) qâla-l-mala'u min qawmihî 'innâ Janarâka fi dalâlim-mubî- nin (60) qâla ya qawmi laysa bi dalâlatun wa lâkinnî rasûlum mi-r-rabbi- l-'âlamîna (61) 'uballigukum risâlâti rabbî wa 'ansahu lakum wa Vlamu mina-L-Lâhi mâ lâ ta'lamûna (62). Nous avons envoyé Noé à son peuple. Il lui dît: O mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez pas d'autre Allah que Lui. Je crains que vous ne soyez punis un jour» (59) Les puisssants lui répondirent: «Nous te voyons dans une aberratoin manifeste» (60). «O mon peuple, répliqua-t-il, je ne suis pas atteint d'aberration. Je suis l'envoyé du Maître de I'Univer» (61) Je vous apporte les messages de mon Seigneur, et, croyez-moi, je suis sincère. Je tiens d'Allah des choses que vous ignorez (62). Au début de cette sourate, Dieu a mentionné Adam, puis S^i çU\ cJj vu cJiSa t Ujî ^uî ^ ii-Jù j^r tjMiïj Uij dUX £jy (J ^ tpisj ^ il U j*j & Jt- 52 commence à mentionner tes autres Prophètes débutant par Noé qui fut le premier Prophète envoyé aux habitants de la terre après Adam -que Dieu Salue tous les deux-. Mouhammad Ben Ishaq rapporte que nul Prophète n'a subi des méfaits de son peuple plus que Noé. Yazid Al-Rouqachi a dit qu'il a été appelé Noé (d'après le sens du mot arabe) par ce qu'il s'est tant lamenté. Dix siècles s'écoulèrent en- tre Adam et Noé -que Dieu les salue- où régnait l'islamisme, c'est à dire la soumission à Dieu. Selon les dires d'Ibn Abbas et d'autres, l'adoration des idoles avait pour origine le fait suivant: Des hommes vertueux moururent, leurs concitoyens, pour se rappeler leurs actes, moyens d'adoration et prati- ques religieuses, bâtirent sur leurs tombes des oratoires et firent des statues afin de les imiter dans leurs actions. Au fil des jours, ils adorè- rent ces statues en leur donnant les noms des hommes vertueux tels que: Woud, Soua\ Yaghouth, Ya'ouq et Nesr. Lorsque le cas empira, Dieu- à Lui la puissance et la gloire- leur envoya Noé en leur ordon- nant de ne vouer un culte qu'au Seigneur seul sans lui donner d'asso- ciés. Il leur dit: «Ô mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez d'autre Allah que Lui. Je crains que vous ne soyez punis un jour» Quel fut la réponse? «Les puissants lui répondirent: Nous te voyons dans une aberration mani- feste» en nous appelant à laisser l'adoration de ces statues que nos ancêtres adoraient. Telle était toujours la situation des pervers égarés vis-à-vis des fidèles les croyant être dans une aberration comme Dieu le montre dans ce verset: «Les apercevaient -ils? qu'ils les traitaient d'ignares» [Coran LXXX III, 32] tout comme les idolâtres de Qoraïch qui mécrurent au Coran, et «comme ils ne s'y conforment pas, ils le traitent de vieux mensonge» [Coran XLVI, 11]. On trouve tant de versets relatifs à ce sujet. La réponse de Noé fut claire et catégorique: «Je ne suis pas atteint d'aberration. Je suis l'envoyé du Maître de l'Univers» Je ne suis pas égaré mais l'envoyé du Seigneur de toutes choses. «Je vous apporte les messages de mon Seigneur et, croyez-moi, je suis sincère. Je tiens d'Allah des choses que vous ignorez». Tel était toujours le caractère de chaque Prophète envoyé: éloquent, imposant, conseiller et tenant de Dieu des 53 choses que les autres ne peuvent s'en apercevoir. A ce propos, il est cité dans le Sahih de Mouslim que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - a dit aux hommes le jour où il se trouvait à 'Arafa: «Hommes! vous serez interrogés à mon sujet. Qu'en direz-vous? Ils lui ré- pondirent: «Nous attesterons que tu as transmis le message, accompli ta mission et conseillé» Il remua son doigt tantôt vers le ciel tantôt d'en-bas en disant: «Mon Dieu, sois témoin. Mon Dieu sois témoin» (1) '. m* é& k & «sa $ m 'awa 'ajibtum 'an j^'akum dikmm mi-r-rabbikum 'alâ rajulim-minkum liyundirakum wa litattaqû wa la'allakum turhamûn (63) fakaddabûhu fa 'anjaynâhu wa-l-ladîna ma'ahû fî-l-fulki wa 'agraqnâ-l-ladîna kaddabû bi "a yâtina 'innahum kânû qawman *amîna (64). Trouvez-vous étrange qu'un message vous parvienne de votre Seigneur par l'entremise d'un mortel comme vous, pour vous avertir et vous exhorter à la crainte d'Allah en vue d'obtenir Sa clémence? (63). Son peuple le traita d'imposteur. Nous le sauvâmes lui et ceux qui l'avaient suivi sur l'arche. Nous noyâmes ceux qui avaient traité nos signes de mensonge. C'était un peuple aveugle (64). A toutes les questions et interrogations de son peuple, Noé répon- dit: «Etes-vous étonnés d'un mortel issu de vous que, par son intermé- diaire, un message de Dieu vous est parvenu? Ne considérez-vous pas cela comme une bonté et une miséricorde divines pour vous aver- tir, et vous mettre en garde contre votre idolâtrie? Mais «Son peuple le traita d'imposteur» et ceux qui ont cru en son message étaient peu nombreux. (1) ^Ul Uji r ^ oU^V Jli 0$ <|1 J^j ûl r J— - ^ *U- ^\ t _L^Î -JjLj rrf Jb L^^j t U — JS J\ a^J 54 «Nous le sauvâmes lui et ceux qui l'avaient suivi sur l'arche» qui étaient avec lui dans le vaisseau, «Nous noyâmes ceux qui avaient traité nos signes de mensonge» comme on trouve aussi ce fait cité dans un au- tre verset: «Pour avoir péché, ils ont été noyés et précipités dans le Feu. ils ne trouvèrent aucun secours en dehors d'Allah» [Coran LXXI, 25]. «C'était un peuple aveugle» qui n'ont ni vu ni suivi le chemin de la vérité. Dieu s'est vengé de Ses ennemis, a sauvé Son Messager et les fidèles et a fait périr les mécréants. Telle est la conduite du Seigneur envers Ses sujets dans les deux mondes, et la bonne fin n'est réser- vée qu'aux croyants. En commentant cet événement Ibn Aslam a dit: «Dieu n'a châtié le peuple qu'une fois fa terre en^tait pleine d'eux, de sorte que chacun en possédait une partie d'elle. Ibn Abbas, quant à lui, a dit que le nom- bre des hommes qui furent sauvés était quatre-vingt dont Pun s'appe- lait Jourhom et parlait la langue Arabe. m m m m& %sk a p& é â a u & wa 'ilâ 'Adin 'ahâhum Hûdan qâla ya qawmi-'budû-L-Lâha ma lakum min 'ilâhin gayrumt 'afalâ tattaqûna (65) qâla-l-mala'u-l-ladîna kafarû min qawmihî *innâ lanarâka fî safâhatin wa 'innâ lanazunnaka min-l-kâd ibîna (66) qâla yâ qawmi laysa bî safahatun wa lâkinnî rasûlum-mir-rab- bi-l-'âlamîna (67) 'uballigukum risâlâti rabbî wa 'ana lakun nâsihun 'amînun (68) 'awa *ajibtum 'an jlf'akum dikrum-mir-rabbikum 'alâ raju- lim minkum liyundirakum wadkurlî 'id ja'alakum hulafa*'a mim ba'di 55 qawmi Nuhin wa zâdakum fî-l-halqi bastatin fadkunî *îf îîf * a-L-Lâhi la 'allakum tuflihûna (69). Aux gens d'Âd, nous envoyâmes leur frère Houd. Il leur dit: «O mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez d'autre Allah que Lui. Finirez-vous par Le craindre? (65) Les puissants, qui étaient incrédules, lui dirent: «Tu dérai- sonnes. Et, à n'en pas douter, tu mens» (66) Il répondit: «Non, je ne suis pas insensé. Je suis l'envoyé du Maître de l'Univers. (67) Je vous transmets les messages de mon Seigneur. Je suis pour vous un conseiller sincère (68) Trouvez-vous étrange qu'un message vous vienne de votre Seigneur par l'en- tremise d'un mortel comme vous pour vous avertir? Souvenez-vous que votre Seigneur vous a appelés à la succession du peuple de Noé? Souvenez-vous qu'il a affermi votre puissance parmi tous les autres peuples? Reconnaissez- vous les bienfaits d'Allah si vous voulez être heureux» (69). Comme Dieu envoya Noé à son peuple, Il a envoyé Houd à son peuple 'Ad. Il s'agit du premier peuple 'Ad que Dieu a mentionné et qui formait les fils d'Imran qui vivaient dans une cité de colonnades. Ils fu- rent cités dans ces versets: «Ne sais-tu pas comment ton Maître s'est comporté à l'égard des 'Adites?. Les habitants d'Irem, la ville des colonna- des? Qui n'avait d'égale dans aucun pays?» [Coran LXXXIX, 6 - 8]. Ils étaient si forts et puissants. Dieu a dit d'eux: «Le peuple d'Ad s'enflait d'orgueil sur terre sans raison. Il disait: «Quel peuple est plus fort que nous en ce monde!» [Coran XLI, 15] Ils vivaient dans les «Ahqaf» au Yémen où Houd fut enterré. Il était issu de la plus noble lignée parmi eux, car Dieu n'a choisi ses Prophètes que parmi les nobles. Comme ils étaient très atroces dans leur comportement et tyrans, Dieu a endurci leurs cœurs car ils reniaient catégoriquement la vérité. Pour cela Houd - que Dieu le Salue - les appela à l'unicité de Dieu, à son adoration sans Lui reconnaître des égaux et à être soumis et pieux. «Les puissants, qui étaient incrédules, lui dirent: «Tu déraisonnes. Et, à n'en pas douter, tu mens». Etant dans un égarement total, ils furent étonnés d'être appelés à l'adoration d'un seul Dieu, tout comme les idolâtres de Qoraïch, en répondant à l'appel de Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - s'exclamèrent: «Comment, il prétend réuni toutes les divinités en une seule? C'est vraiment là quelque chose d'extravagant?» [Coran XXXVIII, 5]. 56 Houd répondit: «Non, je ne suis pas insensé» comme vous présumez «Je suis l'envoyé du Maître de l'Univers» et je vous apporte la vérité de la part de Dieu qui a tout créé et le Seigneur des mondes. «Je vous transmets les messages de mon Seigneur. Je suis pour vous un conseiller sincère» Ces qualités doivent être de la nature de chaque Prophète: la transmission du message, être bon conseiller et la sincérité. Et Houd de poursuivre: «Trouvez-vous étrange qu'un message vous vienne de votre Seigneur par l'entremise d'un mortel comme vous pour vous avertir?» N'étonnez-vous de cela et qu'un homme issu de vous vienne vous avertir que vous rencontrerez le Seigneur dans l'au-delà, plutôt vous devez le louer. «Souvenez-vous que votre Seigneur vous a appelés à la succession du peuple de Noé» En d'autres termes: Soyez reconnais- sants envers Dieu qui vous a accordé ces bienfaits en faisant de vous des héritiers du peuple de Noé après avoir anéanti et noyé ceux qui le traitaient d'imposteur. Et en plus: «Souvenez-vous qu'il a affermi votre puissance» en vous accordant une grande stature, comme ii en est de l'histoire de Saùl (Talout) en le favorisant en intelligence et en force physique. «Reconnaissez les bienfaits d'Allah si vous voulez être heureux» qâlïï 'aji'tanâ lina'buda-L-Lâha wahdahû wa nadara mâ kâna ya'budu *a bâ*'unâ fa'tina bimâ ta'iduna 'in kunta mina-s-sâdiqîna (70) qâla qad waqa'a 'alaykum mi-r-rabbikum rijsun wa gadabun 'atujadilûnanî fî 'as- ma 'in sammaytumûha 'antum wa 'a bâ'ukum mâ nazzala-L-Lâhu bihâ min sultânin fa-n-taziru 'innî ma'akum mina-l-muntazirîna (71) fa'anjay- nâhu wa-l-ladîna ma'ahû bi rahmatim-minnâ wa qata'nâ dabira-l-ladîna kaddabû bi 'a yâtinâ wamâ kânû mu'minîna (72). 57 ■ Us dirent: «N'es-tu venu parmi nous que pour nous faire adorer un Al- lah unique et renier les dieux qu'adoraient nos pères? Réalise donc tes me- naces, si tu es sincère. (70) Il dit: «Il n'est que trois certain que vous êtes proie à la colère et à la malédiction d'Allah. Allez-vous m'entraîner dans une polémique au sujet de divinités que vous avez baptisées vous-mêmes, et qu'aucune révélation d'Allah n'a accréditées? Patience. Moi aussi je suis pa- tient (71) Nous sauvâmes Houd et ses fidèles par l'effet de notre miséri- corde. Nous exterminâmes jusqu'au dernier ceux qui avaient traité nos- signes de mensonge et n'avaient pas la foi (72). Dieu montre dans ces versets la rébellion, l'obstination et le renie- ment du peuple de Houd -que Dieu le salue- Ils lui dirent: «N'es-tu venu parmi nous que pour nous faire adorer un Allah unique» De même les ido- lâtres de Qoraïch avaient dit au Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue -: «Grand Allah, sî la vérité qu'on nous proclame vient vraiment de toi, fais tomber sur nous une pluie de pierres ou inflige-nous un châtiment épou- vantable» [Coran VIII, 32]. Mouhammad Ben Ishaq rapporte qu'ils avaient une idole appelée Samad, une autre Samoud et une troisième Al-Hiba. Et Houd de leur répondre: «Vous êtes en proie à la colère et à la ma- lédiction d'Allah» vous méritez donc ces punitions. «Allez-vous m'entraî- ner dans une polémique au sujet de divinités que vous avez baptisées vous- mêmes». Houd leur demanda: Allez-vous discuter avec moi au sujet de ces idoles auxquelles vous avez donné de noms, alors qu'elles ne peu- vent ni nuire ni être utiles, et en plus Dieu ne vous a accordé aucune preuve sur leur déité et ne leur a donné aucun pouvoir? «Patience. Moi aussi, je suis patient» Il leur lança ensuite un avertissement et une me- nace. Quel en fut le résultat? «Nous sauvâmes Houd et ses fidèles par l'ef- fet de notre miséricorde. Nous exterminâmes jusqu'au dernier ceux qui avaient traité nos signes de mensonge et n'avaient pas la foi» Le Seigneur a montré dans le Coran la façon de son périssement, et ce fut par un veut impétueux qui les a emportés. Il a dit: «Enseignement que l'histoire des 'Adites lorsque nous déchaînâmes contre eux un ouragan dévastateur. Sur son passage, tout était réduit en poussière» [Coran Ll, 41-42] et: «Un vent glacé et d'une impétuosité inouïe a décimé le peuple d'Ad» [Coran 58 LXIX, 6]. En punition de leur rébellion et incrédulité, Dieu enchaîna contre eux un vent si impétueux qu'il portait l'un d'entre eux dans l'air et le jetait tête contre terre de sorte qu'il écrasait sa tête et la séparait de son corps. Et quelle en fut signifiante leur comparaison quand Dieu a dit: «Les gens étaient renversés sur le sol comme des troncs de palmier creux» [Coran LXIX, 7]. Mouhammad Ben Ishaq raconte: Les 'Adites habitaient au Yémen entre 'Oman et Hadramout. Ils subjuguèrent le peuple qui s'y trouvait grâce à la puissance que Dieu leur a accordée. Ils adoraient les idoles en dehors de Dieu qui leur envoya Houd -que Dieu le salue- qui était issu d'une lignée intemédiaire mais jouissait d'un rang remarquable. Il leur ordonna d'adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des égaux, de cesser d'être injustes à l'égard d'autres peuples. Mais ils refusèrent en le traitant de menteur et lui disant: «Y a-t-il un autre peuple qui soit plus puissant que nous?» Peu nombreux étaient ceux qui l'avaient sui- vi et cru en son message en dissimulant leur foi. Ils désobéirent au Seigneur, traitèrent Son Prophète d'imposteur, semèrent la corruption sur la terre, s'enorgueillirent et bâtirent sur chaque colline un monu- ment pour se divertir. Houd leur blâma pour leur comportement en leur disant: «Construirez-vous sur chaque colline un belvédère de plaisance? Edi- fierez-vous des monuments en vue d'un usage étenel? Quand vous sévissez, vous sévissez sans mesure» [Coran XXVI, 128-130]. Et Ibn Ishaq de poursuivre: «S'attachant fermement à leur incrédu- lité, Dieu, pour les punir, ne leur envoya de la pluie durant trois années et les gens furent trop peinés. A cette époque quand un peuple éprou- vait une telle calamité, et voulant demander à Dieu la délivrance et la grâce, il l'implorait par l'honneur accordé à Son Prophète et à Sa Mai- son qui était reconnue comme telle à cette époque et près de laquelle habitaient les 'Amaliques. Les 'Adites envoyèrent une députation formée de 70 hommes vers la Maison pour leur apporter de l'eau. Arrivés à la Maison, ils adressè- rent leur prière à Dieu. L'un d'entre eux fut chargé de faire des invoca- tions, et Dieu à ce moment envoya trois nuages: l'un blanc, l'autre noir et le troisième rouge, puis un crieur du ciel lui dit: «Choisis l'un de ces nuages pour toi ou pour ton peuple». 59 - J'ai choisi le noir, répondit-il, car il est plus chargé de pluie. Et le t le crieur de répliquer: «Tu as choisi un nuage chargé de cendre qui ne laissera survivant personne des 'Adites, ni père ni fils sans qu'il ne le rende un cadavre». Dieu dirigea ce nuage noir chargé de Sa vengeance vers les 'Adi- tes afin qu'il leur apparaisse comme sortant d'une vallée appelée Al- Moghith. En le voyant, ils se réjouirent, et s'écrièrent: «Le nuage nous apporte de la pluie». Mais Dieu leur répondît: «Erreur, c'est le châtiment que vous avez hâté, c'est un vent qui vous apporte un épouvantable fléau, un vent qui, sur Tordre du Seigneur, détruira tout» [Coran XLVI, 24-25]. Dieu a utilisé ce vent contre le peuple de 'Ad pour tout dévaster durant sept nuits et huit jours sans rien laisser. Quant aux fidèles, Dieu mon- tre leur sort dans ce verset: «Lorsque notre décret arriva à exécution, nous sauvâmes Houd et ceux qui croyaient avec lui par un effet de notre miséricorde et nous les arrachâmes à un supplice effroyable» [Coran XI, 58]. wa 'ilâ Tamûda 'ahâhum Sâlihan qâla yâ qawmi-'budû-L-Lâha mâ la- 60 kum min 'ilâhin gayruhû qad j^'atkum bayyinatum-mi-r-rabbikum hâd ihî nâqatu-L-Lâhi lakum *ayatan fadarûhâ ta'kulu fî 'ardi-L-Lâhi walâ tamassûhâ bi su 'in faya'hudakum 'adâbun 'alîmun (73) wa-dkurîî 'id ja'alakum hulafa 'a mim ba'di 'Âdin wa bawwa'akum fî-l-'ardi tattahid ûna min suhûlihâ qusûran wa tanhitûna-1-jibâla buyûtan fadkurû 1£lâ'a- L-Lâhi walâ ta'taw fî-l-'ardi mufsidîna (74) qâla-l-mala'u-l-lad îna-stakba- rû min qawmihî li-l-ladîna-stud'ifû liman Tmana minhum 'ata'lamûna 'anna Sâliham-mursalum-mi-r-rabbihî qâlïï 'innâ bimâ" 'ursila bihî mu'minûna (75) qâla-l-ladîna-s-stakbaru 'innâ bi-l-ladT Ifmantum bihî kâfîrûna (76) fa'aqarû-n-nâqata wa 'ataw 'an 'amri rabbihim wa qâlû yâ Sâlihu 'tinâ bimâ ta'idunâ* 'in kunta mina-l-mursalîna (77) fa'ahadathu- mu-r-rajfatu fa'asbahû fî dârihim jâtimîna (78). Aux gens de Thémoud, nous envoyâmes leur frère, Saleh. Il leur dit: O mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez pas d'autre Allah que Lui. Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable. Ce signe, c'est la chamelle que voici. Elle est vouée à Allah. Laissez-la paître sur la terre d'Allah. Ne lui faites aucun mal, si vous voulez éviter un châtiment impitoyable (73) Souve- nez-vous qu'Allah vous a appelés à succéder au peuple d'Ad qu'il a facilité votre extension sur terre. C'est par sa grâce que vous avez fait surgir des palais au milieu des plaines et des édifices sur le flanc des rochers. Procla- mez les bienfaits d'Allah et ne répandez pas le mal sur la terre (74). Les puissants parmi les gens de Thémoud, disent aux faibles qui s'étaient convertis: «Etes-vous bien sûrs que Saleh soit un envoyé d'Allah?» Ils ré- pondirent: «Nous croyons à ce qu'il a eu mission de nous révéler?» (75). Les puissants répliquèrent: «Nous n'accordons aucun crédit à ce en quoi vous avez foi» (76) Passant outre aux ordres d'Allah, ils égorgèrent la cha- melle. Puis ils dirent à Saleh: «Exécute maintenant tes menaces si tu es vraiment un envoyé d'Allah» (77) Ils furent pris de tremblements inextingui- Ues. On trouva le sol de leurs demeures jonché de cadavres. (78). Les exégètes et les généalogistes ont précisé que Thémoud est le fils Ben *Ather Ben Irem Ben Sam Ben Noé. Les Thémoudites for- maient une tribu des Arabes anciens avant l'avènement d'Ibrahim le confident de Dieu - que Dieu le salue - Après les 'Adites, ils occupaient la région comprise entre le Hijaz et le pays de Châm, et précisément à Wadi Al-Qoura et ses environs. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse 61 et le salue - qui se dirigeait dans son expédition à Tabouk en l'an 9 de l'Hégire passa par cette région. L'imam Ahmed rapporte qu'lbn Omar a raconté: «Dans son expé- dition de Tabouk, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - fit halte avec les hommes à Al-Hijr près des demeures des Thémoudites. Les hommes puisèrent l'eau des puits d'où buvaient les thémoudites, pétrirent la farine et s'apprêtèrent à préparer la nourriture. Il les empê- cha de se servir de cette eau, et les hommes versèrent le contenu des marmites, donnèrent la pâte aux chameaux. Il ordonna de lever le camp et ils continuèrent leur chemin vers le puits d'où buvait la cha- melle, et leur empêcha d'entrer dans les demeures de ceux qui ont été châtiés, en leur disant: «Je redoute qu'il ne vous atteigne le mal qu'ils on subi, n'y entrez plus». Suivant une variante rapportée aussi par l'imam Ahmed d'après Ibn Omar, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - aurait dit aux hommes alors qu'ils se trouvaient à Al-Hijr: «N'entrez pas dans les demeures de ceux qui ont été châtiés à moins que vous ne soyez en pleurs, si vous n'êtes pas en pleurs, n'entrez pas de peur qu'il ne vous arrive le mal- heur qui leur est arrivé» ( On trouve l'origine de ce hadith chez Boukhari et MousIim) (1) . Dieu envoya à la tribu Thémoud leur frère Saleh qui leur dit: «O mon peuple, Adorez Allah. Vous n'avez pas d'autre Allah que Lui». D'ail- leurs ce à quoi tous les Prophètes envoyés appelèrent leurs peuples selon les dires de Dieu: «Il n'est pas de Prophètes qui t'aient précédé à J-ô 1 r 0* a*-* ***** ^ bM* M rvk ^ M ^jui fJ a ju i^ujb ù( t yui ^ ^js cjit jj\ ^ jji ^ 62 qui nous n'ayons révélé qu'il n'y a d'autre Allah que Moi. Adorez-Moi» [Coran XXI, 25]. Comme un Signe de Dieu et une preuve de son message, Saleh leur ajouta: «Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable. Ce signe, c'est la chamelle que voici» car c'étaient eux qui lui demandaient de leur prodiguer un signe en insistant qu'il soit surgi d'un rocher et sous leurs regards. Ce rocher se trouvait du côté d'AI-Hijr appelé «Al-Katiba». Et' en plus, ils lui précisèrent qu'elle soit près de mettre bas. Saleh prit alors leur engagement, qu'une fois cette demande réalisée, ils croi- raient en lui et le suivraient. Saleh -que Dieu le salue- fît sa prière et demanda à Dieu - à Lui la puissance et la gloire - d'envoyer ce signe qui remplirait les conditions imposées par son peuple- Le rocher alors se fendit, et une chamelle en sortit, pleine et dont son fœtus agitait dans son ventre. Le chef de la tribu appelé Jouda' Ben Amr déclara sa foi avec ceux qui s'accor- daient avec lui. Après avoir mis bas, la chamelle et son petit vécurent parmi eux un laps de temps pendant lequel elle et son petit buvaient d'un puits un jour, et le jour suivant le peuple de Saleh en buvaient, le jour qui était consacré à la chamelle, ils la trayaient, buvaient son lait abondant et en remplissaient leurs récipients. Dieu dit à ce propos: «Avertis-les que l'eau sera partagée entre eux et elle, chacun étant appelé à boire à son tour» [Coran LIV, 28] et: «Comme preuve, je vous apporte cette chamelle. Elle aura sa portion d'eau et vous la vôtre, à jour fixe» (Coran XXVI, 155]. Cette chamelle parcourait les vallées et les plaines, elle paraissait d'une gorge d'une montagne pour disparaitre dans une autre. Elle était si grande qu'elle faisait effaroucher tous les troupeaux. Comme son sé- jour parmi eux dura longtemps, et eux persistèrent dans leur incrédulité et insoumission en traitant toujours Saleh de menteur, ils décidèrent de la tuer pour s'approprier l'eau partagée. A cet égard Qutada raconte: On m'a rapporté que l'homme qui l'a tuée avait fait le tour de tous les hommes, des femmes dans leur gyné- cée et même des enfants, de sorte que tout le monde s'accordait pour la tuer. C'est bien le fait qu'on peut tirer son sens de ce verset: «Ils le (Saleh) le traitèrent d'imposteur et égorgèrent la chamelle. Ce péché attira 63 sur eux le courroux de leur Maître, qui les anéantit» [Coran XCI, 14]. Donc tous avaient agréé ce péché, et le coupable l'égorgea. Ibn Jarir et d'autres parmi les exégètes ont rapporté: «Une vieille femme appelée 'Ounaiza «surnommée Oum 'Othman- était incrédule et la plus hostile à Saleh -que Dieu le salue- Elle avait de jolies filles et vivait dans l'aisance. Son mari Dzou'ab Ben Amr était l'un des chefs des Thamoudites. Une autre femme appelée Sadaqa était issue d'une bonne lignée et possédait une beauté et fortune et qui avait divorcé d'avec un musulman Thamoudite. Toutes deux consacraient une somme d'argent à quiconque pourrait égorger cette chamelle. «Sadaqa manda un homme appelé Al-Habba et lui proposa de co- habiter avec elle s'il oserait égorger la chamelle. Comme il refusa, elle appela son cousin parternel Mousda' Ben Al-Mahya qui accepta son of- fre. «Quant à 'Ounaiza Ben Ghanan, elle convoqua Qidar Ben Salet qui était un homme d'une teinte rougeâtre et aux yeux bleus. On disait de lui qu'il était un bâtard. Elle lui dit: «Si tu réussis à égorger la cha- melle je te donnerai en mariage une de mes filles à ton choix». «Qidar Ben Salet et Mousla 1 Ben Al-Mahia partirent pour exécuter leur mission et réussirent à séduire sept hommes de Thamoud pour les aider. Ils formèrent un groupe de neuf hommes dont Dieu a parlé d'eux dans ce verset: «Il y avait dans la cité neuf individus qui semaient le désordre et n'étaiet propres à rien» [Coran XXVII, 48]. Etant des hom- mes puissants, ils réussirent à amadouer toute la tribu qui se mit de leur côté et les aida dans leur mission. «Ils guettèrent la chamelle, Qidar Ben Salef se posta derrière une extrémité d'un grand rocher et Mousda' dans l'autre. Une fois que la chamelle eut quitté le puits, et passant tout près de Mousda', il lui lan- ça une flèche qui atteignit sa jambe. A ce moment 'Ounaiza Ben Gha- nan apparut parmi la foule et ordonna à sa fille, qui était la plus belle fille à cette époque, de se dévoiler devant Qidar et son groupe. Quant à Qidar, il attaqua la chamelle de son sabre et lui coupa le jarret. La chamelle blatéra une seule fois et tomba raide mort, en avertissant son petit. Qidar réussit enfin à l'égorger, quant à son petit, il se dirigea vers 64 un endroit inexpugnable sur le sommet de la montgne et commença à blatérer. «La mission accomplie, Saleh -que Dieu le salue- eut vent du mé- fait de ses concitoyens et vint vers eux alors qu'ils étaient encore réu- nis. A la vue de la chamelle abattue, il pleura et leur dit: «Continuez à vous prélasser dans vos demeures pendant trois jours» [Coran XI, 65]. Cet événement eut lieu un mercredi, et le soir les neuf individus décidèrent de tuer Saleh en disant: «S'il était sincère, on l'aurait tué avant qu'il ne nous nuise. Et s'il était menteur, on l'aurait rejoint à la chamelle» «Ils se concertèrent de la sorte: «Jurons par Dieu de tuer Saleh et les siens pen- dant la nuit. Nous dirons à ceux tenus de le venger: «Nous n'avons pas as- sisté au meurtre de Saleh et de sa famille. Vous pouvez nous croire» [Coran XXVII, 49]. «La nuit, voulant exécuter leur complot et arrivés tout près de la demeure de Saleh, Dieu à Lui la puissance et la gloire, leur envoya du ciel des pierres qui les abattirent avant leurs concitoyens. Jeudi matin le premier jour du délai, les Thamoudites s'éveillèrent le visage jauni comme saleh leur avait prédit. Vendredi matin, ils eurent le visage rou- geâtre, et le Samedi le visage noirci. Dimanche matin, ils s'assirent, comme des embaumés, attendant la vengeance de Dieu et Son châti- ment ne sachant quoi faire, ni comment ils seraient torturés. Avec le le- ver du Soleil, ils reçurent un cri du ciel et éprouvèrent un ébranlement au-dessous d'eux et furent exterminés en une heure: «Ils furent pris de tremblements inextinguibles. On trouve le sol de leurs demeures jonché de cadavres» [Coran VII, 78]. Nul n'en put échapper mâle soit-il ou femelle, petit ou grand. Saleh -que Dieu le Salue- et ceux qui les ont suivi sur- vécurent, et un Thamoudite appelé Âbou Righal qui était dans l'en- ceinte sacrée. Mais à sa sortie, une pierre tomba du ciel et l'abattît». fatawallâ 'anhum wa qala yâ qawmi laqad 'ablagtukum risâlata rabbî wa nasahtu Iakum wa lâki-l-lâ tuhibbûna-n-nâsihîna (79). 65 Saleh se retira en disant: «O mon peuple, je vous ai transmis le mes- sage de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux. Mais vous n'avez que faire des bons conseils» (79). Ce fut une remontrance de Saleh à son peuple quand ils subirent le châtiment du Seigneur après s'être détourné de la voie droite, et eux l'entendaient sans répondre. Ce fait est pareil à celui qui a été cité dans les deux Sahih. Lorsque l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - se tint au bord du puits de Badr et appela les idolâtres tués: «O Abou Jahl Ben Hicham f ô 'Outba Ben Rabi'a, ô Chaiba Ben Rabi'a, ô un tel, ô un tel* Avez-vous trouvé vrai ce que votre Seigneur a promis? Quant à moi, j'ai trouvé vrai ce qu'il m'a promis» Omar lui dit: «O En- voyé de Dieu, adresses-tu la parole à des cadavres sans âmes?» Il lui répon- dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, vous étendez moins que ceux avec qui je viens de parler mais ils ne peuvent pas répondre» (Rap- porté par Boukhari et Mouslim) (1) . Telle fut la réponse à ses concitoyens. «Je vous ai transmis le mes- sage de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux». Mais vous n'en avez tiré aucun profit car vous n'aimez pas la vérité et ne suivez pas un conseiller», certains exégètes/ ont rapporté que tout Prophète dont son peuple subissait un châtiment dans le bas monde, s'en allait pour pren- dre comme demeure l'enceinte de La Mecque. Et c'est Dieu qui est le plus savant. L'imam Ahmed rapporte d'après Ibn Abbas que, lors de son pèleri- nage et en passant par la vallée 'Osfane, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - demanda à Abou Bakr: «Quelle est cette vallée?» - Elle est la vallée de 'Osfane, répondit-il. Et le Prophète de poursuivre: «C'est par cette vallée qu'avaient passé Houd et Saleh -que Dieu les salue- en montant sur des chamelons dont leur licol était en fibre végétable, por- tant de vêtements en tissu rayé et des izars, et en prononçant le Tekbir (1) 4 ^ hi>- >H -j± v^- J* Oij. |^ 4)1 J^j OÎ ^ *4 r 1 ^ <î>i Jj-j k *J JUi tU>- ^JUj L* ù^j Ui- 66 pour aller faire le pèlerinage vers la Maison Antique» (Tapporté par Ah- med) (31 >. wa Lut an 'id qâla liqawmihT 'ata'tûna-l-fâhisata mâ sabaqakum bihâ min 'ahadim-mina-l-'âlmîna (80) 'innakum lata'tûna-r-rijâla §ahwatam- min dûni-n-nisa L 'i bal 'antum qawmum-musrifûna (81). Nous envoyâmes Loth à son peuple. II dit: «Est-ce possible que vous pratiquiez un vice qu'aucun peuple n'a pratiqué avant vous? (80) Vous as- souvissez vos passions charnelles sur les hommes et non sur les femmes. Vous êtes un peuple de pervertis» (81). Loth est le fils de Haran, fils de 'Azer. Il est donc le neveu d'Abra- ham le confident de Dieu - que Dieu les salue -. Il avait cru en Abra- ham et fait l'émigration au pays de Châm avec lui. Dieu lui envoya, comme Prophète, aux habitants de Sodom (Sadoum) et des cités envi- ronnantes, pour les appeler à Dieu -à Lui la puissance et la gloire- en leur exhortant à faire le bien et s'abstenir de ce qu'ils pratiquaient comme péchés, turpitudes et actions abomimanbles qu'ils avaient in- ventés, et nul f parmi les hommes, n'avait commis avant eux. Il s'agit de la sodomisation, en assouvissant les passions sur les hommes au lieu des femmes. Un acte ignominieux qu'aucun parmi les fils d'Adam n'avait pratiqué auparavant. De commenter leur faire, Al-Walid Ben Abdul-Malek a dit: «Si Dieu -à Lui la puissance et la gloire- ne nous avait pas raconté l'histoire du 67 peuple de Loth, je n'aurais jamais cru qu'un homme aurait de rapports charnels avec un autre homme. C'est pourquoi Loth -que Dieu le Sa- lue- s'exclama: «Est-ce possible que vous pratiquiez un vice qu'aucun peu- ple n'a pratiqué avant vous? Vous assouvissez vos passions charnelles sur les hommes et non sur les femmes» en vous détournant des femmes que Dieu a créées à votre intention. C'est vraiment un excès et une igno- rance en plaçant une chose en dehors de sa place habituelle. Et c'est pour la même raison il leur a dit dans un autre verset: «Si c'est pour as- souvir vos sens que vous êtes venus, reprit Loth, voici mes filles» [Coran XV, 71]. En leur montrant les êtres qui leur conviennent, ils s'excusèrent qu'ils n'ont plus du désir envers les femmes «Tu sais bien, répondirent- ils, que nous n'avons que faire de tes filles. Et tu n'es pas sans connaître ce que nous désirons» [Coran XI, 79]. Nombre des éxègetes ont rapporté que les femmes aussi pratiquiaient l'homosexualité à cette époque tout comme les hommes. wamâ kâna jawâbu qawmihT 'illâ 'an qâltî 'ahrijûhum min qaryatikum 'innahum 'unâsun yatatahharûna (82). Pour toute réponse, ses compatriotes se dirent entre eux: Chassons-le, lui et les siens, de notre cité. Nous n'avons que faire de ces puritains» (82). ■ Les Thamoudites incrédules ne pensaient qu'à chasser Loth et ceux qui ont cru en lui du pays, mais Dieu les fit sortir sains et saufs et fit périr les impies humiliés et honnis. Le terme «Puritains» signifie, d'après Moujahed et Ibn Abbas que les croyants évitaient tout contact d'avec les hommes et les femmes par leur derrière. 68 fa'anjaynâhu wa 'ahlahu 'illâ-m-ra'atahû kânat mina-l-gâbirîna (83) wa 'amtarnâ 'alayhim mataran fa-n-zur kayfa kâna 'âqibatu-l-mujrimî- na (84). Nous les sauvâmes lui et les siens à l'exception de sa femme qui périt avec les exterminés (83). Nous fîmes tomber sur eux une pluie de feu. Considère comment finissent les coupables (84). Nul n'a cru en Loth que les membres de sa famille, comme il est confirmé dans ces versets: «Nous décidâmes de faire évacuer la ville à tous les croyants. Nous ne trouvâmes dans toute la ville qu'une famille ay- ant la foi» [Coran Ll, 35-36] à l'exception de sa femme qui gardait la religion de ses compatriotes et leur faisait connaître l'arrivée des étran- gers en utilisant des signes particuliers. Lorsque Dieu ordonna à Loth -que Dieu le salue- de quitter la ville pendant fa nuit avec les siens, II lui demanda de ne plus informer sa femme afin qu'elle ne sorte avec lui. Mais certains éxègètes déclarent qu'elfe l'a suivi et lors de la descente du châtiment céleste, elle tourna le visage et en fut atteinte. La première opinion s'avère être la plus cor- recte, et elle est confirmée par la suite du verset: «à l'exception de sa femme qui périt avec les exterminés». L'expression: «Nous fîmes tomber sur eux une pluie de feu» est confirmée par un autre verset où Dieu a dit: «Et une pluie de pierres brû- lantes s'abattit sur elle, pluie dure, prédestinée par ton Seigneur, et toute prête à s'abattre sur les méchants» [Coran XI, 82-83]. Puis Dieu, pour montrer à Son Prophète et aux fidèles, le sort réservé aux mécréants et ceux qui osent transgresser les ordres et enseignemets divins, dit: «Considère comment finissent les coupables». ■ L'imam Abou Hanifa a jugé que tout homosexuel doit être puni en le jetant d'une place très élevée et le lapidant avec de pierre comme fat le châtiment du peuple de Loth. Quant aux autres imams, tel que Chafé'i, ils ont dit qu'il doit être lapidé qu'il soit marié ou non. La pre- uve en est ce hadith rapporté par l'imam Ahmed d'après Ibn Abbas où ftnvoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque vous 69 trouvez des hommes qui pratiquent l'acte du peuple de Loth> tuez tous les deux» (Rapporté par Afaou Daoud, Tifmidzi et Ibn Maja) (1) . D'autre ulémas ont déclaré que l'homosexuel est pareil au fornîca- teurr s'il est marié, il sera lapidé jusqu'à la mort, s'il ne Test pas, il de- vra être puni par cent flagellations. Quant au rapport charnel d'avec une femme par la partie postérieure, cela est considéré comme étant une «petite sodomisation» qui est interdite par l'unanimité à part quel- ques opinions différentes. $ & ^3 s M \ÂJ$ ^4 M pÛ &z 4s wa'ilâ madyana 'ahâhum Su'ayban qâla yâ qawmi-'budû-L-Lâha ma la- kum min 'ilâhin gayruhû qad jaf 'atkum bayyinatum mi-r-rabbikum fa'awfû-I-kayla wa-l-mizâna walâ tabhasû-n-nâsa *a§ytî 'ahum walâ tufsi- dû fî-I-'ardi ba'da 'islâhihâ dâlikum hayru-I-lakum 'in kuntum mu'minî- na (85). Nous envoyâmes aux Madianites leur frère, Choaïb. Il leur dit: O mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez pas d'autre Allah que Lui. Votre Sei- gneur vous envoie un signe irrécusable. Donnez à chacun une juste mesure et un juste poids. Ne causez aucun dommage aux biens d'autrui. Ne jetez pas la perturbation sur la terre après qu'elle a été mise en ordre. Cela vous sera profitable si vous avez le foi. (85). Madian est un nom qu'on donne à la tribu aussi bien à la cité qui se situe près de Ma'an sur la route de Hijaz. Dieu l'a mentionnée en- core dans un autre verset quand II a dit (en parlant de Moïse): «Ayant 70 atteint la source de Madian, il y trouva un groupe de gens qui puisaient de l'eau» [Coran XXVIII, 23] qui étaient les gens de Laïka dont nous al- lons en parier si Dieu le veut. Choaïb dit à son peuple: «Adorez Allah. Vous n'avez d'autre Allah que Lui» d'ailleurs c'est à quoi tous les autres Prophètes appelaient leurs peuples. «Votre Seigneur vous envoie un signe irrécusable» qui est une preuve évidente de la véracité de mon message. Puis il les exhor- ta à traiter les gens équitablement en leur donnant la mesure et le poids exacts sans leur causer du tort dans leurs biens, et sans commettre aucune fraude tant à la vente qu'à l'achat, Dieu a dit: «Malheur aux fraudeurs» [Coran LXXXIII, 1] Un verset qui constitue un avertissement et une menace. On a donné à Choaïb le Surnom «Orateur des Prophètes» à cause de son éloquence walâ taq'udû bikulli siratin tu Mdûna wa tasuddûna 'an sabîli-L-Lâhi tnan 'a mana bihî wa tabgûnahâ 'iwajan wa-d-kuru 'id kuntum qalîlan fakattarakum wa-n-zurû kayfa kâna 'âqibatu-l-mufsidîna (86) wa'in kâna ta 'ifatum-minkum 'amanû bi-l-ladî 'ursiltu bihî wa ta*'ifatu-l-lam yu'mi- nû fa-s-birû hattâ yah kuma-L-Lâhu baynanâ wahuwa hayru-l- hâkimîna (87). Ne vous portez pas sur les chemins pour terroriser et détourner de la voie d'Allah eux qui ont la foi. La foi que vous souhaitez est une voie tor- tueuse. N'oubliez pas que du petit peuple que vous étiez, D a fait un grand peuple. Considérez quelle a été la fin de tous les rebelles. (86) Si une partie d'entre vous croit à ma mission alors qu'une autre partie la révoque en doute, patientez jusqu'à ce qu'Allah nous départage. C'est le meilleur arbi- tre (87). 71 Il interdit son peuple de barrer la route aux hommes, la route qu'ils empruntent et la voie de la foi, en les menaçant s'ils ne leur donnent pas leur argent. As-souddy a dit qu'ils étaient des hommes qui perce- vaient de chaque marchand le dixième de ses biens. Quant à Ibn Ab- bas et Moujahed, ils ont interprété cela en disant: Ne menacez pas ceux qui viennent à Choaïb pour croire en son message. Mais les di- res d'As-Souddy sont plus corrects, quant à cette partie du verset: «Ne vous portez pas sur les chemins» c'est à dire tous les chemins. Et les au- tres dires concernent l'autre partie du verset «La voie que vous souhaitez est une voie tortueuse» Car la voie de Dieu est droite. Souvenez-vous «que de petit peuple que vous étiez, Il a fait un grand peuple» car le petit peuple est toujours faible, mais une fois devenu très nombreux, il devient puissant, et c'est un bienfait provenant du Sei- gneur . «Considérez quelle a été la fin de tous les rebelles» parmi les généra- tions qui vous ont précédés, et qui ont subi le châtiment de Dieu à cause de leur corruption et leur impiété en traitant leurs Prophètes de menteurs. Et Choaïb de poursuivre: «Si une partie d'entre vous croit à ma mis- sion alors qu'une autre partie la révoque en doute» en vous discutant à mon message «Patientez jusqu'à ce qu'Allah nous départage» et juge en- tre nous «C'est le meilleur arbitre» qui accordera la bonne fin aux croyants et le sort néfaste aux impies @ U0 £ et $4 c%> &$ g» 72 qâla-l-mala'u-l-ladîna-stakbarû min qawmihî lanuhrijannaka yâ Su'aybu wa-l-ladîna 'à" manu ma'aka min qaryatinlf 'aw lata'udanna fî millatinâ qâla 'awalaw kunna kârihîna (88) qad-i-ftaraynâ 'alâ-L-Lâhi kadiban 'in 'udnâ fï millatikum ba'da 'id najjânâ-L-Lâhu minhâ wamâ yakûnu lana 'an na'ûda fîha 'illà* 'an yasâ A, a-L-Lâhu rabbunâ wasi'a rabbunâ kulla gay'in 'ilman 'alâ-L-Lâhi tawakkalnâ rabbanâ-ftah baynanâ wa bayna qawminâ bi-l-haqqi wa 'anta hayru-l-fâtihîna (89). Les puissants d'entre eux lui dirent: «O Chouaïb, nous te chasserons de notre cité toi et ceux qui partagent ta foi, à moins que vous ne reveniez à nos croyances». Il interrompit: «Même si nous avons de l'aversion pour elles?» (88) Ce serait de notre part une véritable félonie vis-à-vis d'Allah que de retomber dans vos croyances après qu'il nous en a tirés. Loin de nous l'idée de revenir à ces croyances à moins que notre Maître, dont la science embrasse tout n'en décide autrement C'est à Allah que nous nous fions. Seigneur tranche entre nous et notre peuple. Tu es le meilleur des ar- bitres (89). Telle fut la situation des impies à l'égard de Chouaïb et ceux qui ont cru en lui: une menace d'expulsion du pays ou revenir à leur reli- gion après avoir embrassé la religion de Dieu. Et Choua'ib de leur de- mander: «Même si nous avons de l'aversion pour elles?» Car, si une fois nous reviendrons à vos croyances et abandonnerons la nôtre, nous au- rions commis un grand péché en reconnaissant des égaux et associés à Dieu! Une question qui traduit une répulsion de la part de Chouaïb «Ce serait de notre part une véritable félonie vis-à-vis d'Allah que de re- tomber dans vos croyances après qu'B nous en a tirés» Chouaïb rendit tout à la science de Dieu qui embrasse tout, et leur répondit raisonnable- ment. «C'est à Allah que nous nous fions» en Lui remettant toutes nos affaires. Et Chouaïb d'invoquer Dieu: «Seigneur, tranche entre nous et notre peuple» juge entre nous et accorde-nous la victoire sur eux car «Tu es le meilleur des arbitres» et équitable, et tu ne lèses personne ni ropprimes. 4 A » jaa* 4 -*3 M m S *® % 73 waqâla-I-mala'u-l-ladîna kafaru min qawmihî la'in-i-t-taba'tum Su'ayban 'innakum 'ida-l-la-hâsirûna (90) fa'âhadathumu-r-rajfatu fa'asbahû fî dâ- rihim jâtimîna (91) 1-ladîna kaddabû Su'ayban ka'a-l-lam yugnû fîhâ-1- ladîna kaddabû àu'ayban kânû humu-l-hâsirîna (92). Les incrédules parmi les puissants dirent au peuple: «Si vous écoutez Chouaïb, vous êtes perdus» (91) Ceux qui avaient traité Chouaïb d'impos- teur furent mis en pièces. Et ainsi la perte de ceux qui avaient traité Chouaïb d'imposteur se trouva consommée (92). Sous l'effet de leur impiété, leur rébellion et leur obstination, et mûs par le reniement de la vérité, les puissants incrédules dirent aux autres: «Si vous écoutez Chouaîb, vous êtes perdus». En les menaçant par de tels propos, eux à leur tour et comme punition «ils furent pris de tremblements inextinguibles. On trouva le sol de leurs demeures jonché de cadavres». Un cataclysme fondit sur eux les rendant de corps inertes pour prix de leur menace à Chouaïb et aux croyants. Dieu raconte en- core leur histoire dans la sourate de Houd où II dit: «Lorsque notre or- dre fut lancé, nous sauvâmes Choaïb et ceux qui partageaient sa foi par un effet de notre miséricorde. Un cataclysme anéantit les méchants. On les trouva étendus morts dans leurs demeures» [Coran XI, 94]. Ils avaient au- paravant dit à Choaïb: «Est-ce sous l'influence de tes prières que tu nous ordonnes de renier ce qu'adoraient nos pères» [Coran XI, 87] voulant ainsi le railler, mais ils ne tardèrent pas à succomber. Dieu raconte aussi leur histoire dans la sourate des poètes quand Il dit: «Ils traitèrent Chouaïb d'imposteur. Un épais nuage les asphyxia. Ce fut un châtiment terrible» [Coran XXVI, 189] Les exégètes racontent qu'en ce jour-là un nuage épais chargé du feu et d'une lueur éblouis- sante les surplomba, puis un cri leur parvint du ciel et un tremblement agita la terre sous leurs pieds. Ils trépassèrent et gisèrent dans leurs 74 demeures comme s'ils n'y avaient jamais habité. Car ils voulaient en chasser Chouaïb et ceux qui ont cru en lui. Us furent vraiment les per- dants. fatawallâ 'anhum wa qâla yâ qawmi laqad 'ablagtukum risâlâti rabbî wa nasahtu lakum fakayfa *ïsâ 'alâ qawmin kâfîrîna (93). Chouaïb se retira en disant: «O mon peuple, je vous ai transmis les messages de mon Maître. Je tous ai conseillé de mon mieux. Après tout, qu'ai-je à me lamenter sur le sort d'un peuple d'infidèles» (93). A leur vue, Chouaïb -que Dieu le salue- se détourna d'eux en apercevant le châtiment qu'ils on subi. Et malgré qu'ils étaient devenus cadavres, il les réprimanda en leur disant: «Je vous ai transmis les mes- sages de mon Maître. Je vous ai conseillé de mon mieux» Donc je n'éprouve aucune peine au sujet d'un peuple incrédule wamsf 'arsalnâ fî qaryatim-min nabiyyin 'ilîf 'ahadnaf 'ahlahâ bi-1- ba'sa 'i wa-d-darra 'i la 'allahum yaddarra'ûna (94) tumma baddalnâ ma- kâna-s-sayyi'ati-l-hasanata hattâ 'afaw wa qâlû qad massa 'âbà*'anâ-d- darrâ'u wa-s-sarrâ'u fa-'ahad nâhum bagtatan wa hum lâ yas'urûna (95). Chaque fois que nous avons envoyé un Prophète à une cité, nous avons accablé ses habitants de malheurs et de calamités pour qu'ils s'amen- 75 dent (94) Ensuite nous avons substitué le bonheur à l'adversité. Une fois et en pleine prospérité, ils dirent: «Le bonheur et le malheur ont indistincte- ment visité nos père». Puis, soudain, nous les châtiâmes au moment où ils ne s'y attendaient pas (95). Les générations passées avaient été éprouvées également par les malheurs tels que les maladies corporelles, et les calamités telles que la pauvreté, la gêne etc.... peut-être se seraient-elles humiliées en in- voquant le Seigneur et L'implorant afin qu'il dissipe leurs malheurs. On peut dire que le but de cela était pour les porter à s'humilier devant Dieu et l'implorer, mais ils n'ont rien fait de tout cela. Puis Dieu chan- gea leur malheur en bonheur aussi pour les éprouver, leur maladie en santé parfaite, leur gêne en aisance et leur pauvreté en richesse pour être reconnaissants. Et pourtant ils n'ont rien fait, ils n'étaient que des ingrats malgré leur descendance et leurs richesses proliférées. Ils se sont bornés à dire: «Le bonheur et le malheur ont indistinctement visité nos pères» voulant par là affirmer que tous ces changements ne sont soumis qu'à l'effet du temps et ne sont que des choses normales et habituelles, sans que pour autant s'apercevoir que tout cela dépend de la volonté de Dieu. Ils ont agi à l'inverse des croyants qui se montrent reconnaissants lors du bonheur et patientent en cas de malheur. A ce propos, il est cité dans le deux Sahih que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Je m'étonne du cas du croyant où toute dé- cision divine ne lui rapporte que le bien: si un malheur le frappe, il patiente et ceci est un bien pour lui. Si un bonheur le touche, il se montre reconnais- sant et ceci est encore un bien pour lui» ( Rapporté par Boukhari et Mous- Le croyant donc réfléchit tant au bonheur qu'au malheur une fois lorsqu'il en est éprouvé, car il est dit dans un hadith: «Le malheur ne cesse de frapper le croyant qu'à la fin il en sortira purifié de tous ses péchés». .«J Îjrf* ù& J^. «V 4*L*Î ùy C4l ùl& ^ *i> 76 Quant à l'hypocrite, il est pareil à un âne qui ignore pourquoi son propriétaire l'attache et vers où il le conduit. A la suite, Dieu montre leur sort: «Puis, soudain, nous les châtiâmes au moment où ils ne s'y attendaient pas» H les emporta brusquement et à l'improviste. walaw 'anna 'ahla-l-qurï 'â^manû wa-t-taqû lafatahnâ 'alayhim barakâ- tim-mina-s-sama 'i wa-l-'ardi walâkin kaddabû fa 'ahadnâhum bimâ kâ- mî yaksibûna (96) 'afa'amina 'ahlu-1-qura 'ay-ya'tiyahum ba'sunâ bayâtan wahum nâ* 'imûna (97) 'awa 'amina 'ahlu-I-qura 'ay-ya'tiyahum ba'suna duhan wahum yal'abûna (98)'afa 'aminû makra-L-Lâhi falâ ya'manu makra-L-Lâhi 'illâ-l-qawmu-l-hâsirûna (99)., Si les habitants de ces cités avaient cru et craint Allah, nous aurions répandu sur eux les bénédictions du ciel et de la terre, mais ils nous ont re- nié. Nous avons sévi contre eux pour les punir de leurs péchés (96) Les ha- bitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil? (97) Les habitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, en plein jour, au beau milieu de leurs plaisirs? (98) Se sentent-ils à l'abri de la répression divine? Seuls se croient à l'abri d'une pareille répression ceux qui ont abandonné tout souci de leur salut (99). La plupart des villes que Dieu a envoyé vers leurs habitants Ses 77 Prophètes n'ont pas cru en eux et en leurs messages, et la majorité demeura incrédule comme était le peuple de Younos (Jonas) qu'on présente à titre d'exemple. Dieu a dit: «Que n'ont-eDes cm les cités d'au- trefois? La foi leur eût été profitable. Seul, le peuple de Jonas s'est conver- ti» [Coran X, 98]. Il n'y a pas de peuple qui n'ait eu son Prophète. En racontant l'histoire de ces cités, Dieu veut montrer le sort de ses habitants incrédules et affirme que «Si les habitants de ces cités avaient cru et craint Allah, nous aurions répandu sur eux les bénédictions du ciel et de la terre» pour prix de leur foi, soumission, en suivant les Prophètes et observant les enseignements. Mais hélas «ils nous ont re- nié. Nous avons sévi contre eux pour les punir de leurs péchés». Ils ont été emportés à cause de leurs mauvaises actions et en persévérant dans leur rébellion. Dieu ensuite avertit et menace les hommes à cause de leur insou- mission «Les habitants des villes sont-ils sûrs que notre châtiment ne les surprendra pas, la nuit, pendant leur sommeil?» Ou bien en plein jour au beau milieu de leurs plaisirs, comme le montre le verset qui s'ensuit. Donc le châtiment de Dieu pourrait atteindre les impies à tout moment, dans leur éveil comme dans leur insouciance, car «Seuls se croient à l'abri d'une pareille répression ceux qui ont abandonné tout souci de leur salut» A cet égard, Al-Hassan Al-Basri a dit: «Le croyant, même en ob- servant les ordres divins, est toujours peureux et craintif, tandis que l'impie commet les péchés en toute sécurité». 'awa lam yahdi-li-l-ladîna yaritûna-l-'arda mim ba'di 'ahliha 'a-l-law na- àlf'u 'asabnâhum bidunûbihim wa natba'u 'alâ qulûbihim fahum lâ yas- ma'ûna(lOO). N'est ce pas là la preuve pour ceux qui succèdent sur terre à d'antres peuples que, si nous le voulions, nous les punirions de leurs péchés? Nous pourrions aussi insensibiliser leurs cœurs au point qu'ils seraient fermés à tout enseignement (100). 78 En commentant ce verset Ibn Abbas a dit: «N'a-t-on pas montré à ces peuples qui ont succédé aux autres que, si nous le voulions, nous leur enverrions un châtiment.pour prix de leurs péchés. Quant à Ibn Jarïr, il a dit: Après l'anéantissement des premiers occupants de la terre, ceux qui leur ont succédé ne sont-il pas au courant que, s'ils les avaient imité et œuvré comme eux, nous leur aurions appliqué la mê- me punition; en mettant un sceau sur leurs cœurs afin de ne plus en- tendre ni concevoir aucun enseignement. Ce châtiment qu'on a infligé aux premiers «n'est-ce pas un avertissement pour eux que nous ayons anéanti tant de générations passées? Ils foulent le sol où s'élevaient leurs demeures?» [Coran XX, 128]. Et de confirmer Sa menace Dieu a dit: «Combien de générations n'avons-nous pas anéanties avant eux? Découvrez-vous la trace d'un seul d'entre eux? Percevez-vous le moindre bruit venant d'eux?» [Coran XIX, 98]. Il a dit aussi: «Que de cités avons-nous détruites en punition de leurs péchés! elles gisent solitaires au milieu de leurs ruines, leurs puits sont comblés et leurs mangifîques palais abattus» [Coran XXII, 45]. On trouve dans le Coran une multitude de versets se rapportant au même sujet qui dénotent le pouvoir de Dieu quand II veut anéantir un peuple incrédule et rebelle. tilka-l-qurâ naqussu 'alayka min 'ambà A 'ihâ walaqad ja 'athum rusulu- hum bi-l-bayyinâti famâ kanû liyu'minû bimâ kaddabû min qablu kad âlika yatba'u-L-Lâhu 'alâ qulûbi-l-kâfirîna (101) wamâ wajadnâ li'akd arihim min 'ahdin wa 'in wajadna 'akdarahum lafâsiqîna (102). Nous t'avons raconté brièvement l'histoire de ces cités. Des Prophètes leur furent envoyés avec des preuves. Mais les habitants ne purent se rési- gner à accepter ce qu'ils avaient traité de mensonge. C'est ainsi qu'Allah endurcit le cœur des infidèles (101) Nous n'avons trouvé chez la plupart de ces peuples aucune fidélité; mais nous y avons trouvé de la corruption (102). 79 Après avoir raconté l'histoire des peuples de Noé, Houd, Saleh et Loth et ce qui en est advenu d'eux, en sauvant les fidèles parmi eux, Dieu affirme qu'il n'a sévi de la sorte contre eux qu'après l'envoi des Prophètes qui leur ont apporté les signes clairs et les preuves éviden- tes. Sache donc ô Mouhammad que «nous ne sévissons pas sans que nous ayons envoyé un Prophète» [Coran XVII, 15]. Parmi ces cités «il en est qui sont encore debout, d'autres ont été complètement rasées» [Coran XI, 100] Les habitants ne crurent pas à ce qu'ils avaient auparavant de mensonges en traitant leurs Prophètes d'imposteurs. «C'est ainsi qu'Allah endurcit le cœur des infidèles. Nous n'avons trouvé chez la plupart de ces peuples aucune fidélité» mais la plupart d'en- tre eux sont pervers. Ils ont rompu le pacte conclu avec Dieu quand II les a tirés des reins d'Adam de n'adorer que Lui, se soumettre à Ses enseignements et de suivre Ses Prophètes. Mais à l'inverse, ils ont né- gligé les enseignements, associé d'autres divinités à Dieu et traité les Prophètes de menteurs, sans aucun prétexte ni preuve ni quoi que ce soit pour justifier leur comportement. On a commenté cette partie du verset: «Mais les habitants ne pu- rent se résigner à accepter ce qu'ils avaient traité de mensonge» de plu- sieurs façons: - Oubay Ben Ka'b a dit: Dieu avait prédit ce comportement quand Il a pris leur engagement, et qu'ils ne seraient plus des croyants. Ce commentaire est soutenu par Ibn Jarir. - As-Souddy a dit: «Le jour où Dieu a pris leur engagement, ils ne l'ont fait que malgré eux. - Moujahed, quant à lui, a dit: Ils étaient tellement obstinés que «s'ils y revenaient sur terre? Ils referaient ce qui leur a été défendu» [Co- ran VI, 28] car ils n'étaient que menteurs. 80 tumma ba'atnâ mim ba'dihim Mûsâ bi-^yâtinà* 'ilâ Fir'awna wa ma- la'ihî fazalamû bihâ fa-n-zur kayfa kâna 'âqibatu-l-mufsidîna (103). Après ces Prophètes, nous envoyâmes Moïse en mission auprès de Pha- raon et de sa cour. Il y fut traité avec iniquité. Considère quelle a été la fin des rebelles!»(103). Après les Prophètes mentionnés dans les versets précités, Dieu raconte l'histoire de Moïse qu'il a envoyé à Pharaon et sa cour avec des signes évidentes, mais ils se montrèrent injustes envers lui en re- niant les signes par obstination et orgueil «Bien que convaincus, ils les repoussèrent par orgueil et par malignité» [Coran XXVII, 14]. Considère ô Mouhammad quelle a été la fin des corrupteurs: nous les avons noyés du premier jusqu'au dernier, pour les punir, et pour réconforter les cœurs des fidèles qui ont assisté à leur noyade. as ^ «4 % 4& $t ^ ^ 4 31 © «3^1 ^ & waqâla Mûsâ yâ Fir'awnu 'innî rasûlum mi-r-rabbi-l-'âlamîna (104) haqîqun 'ala 'a-I-la 'aqûla 'alâ-L-Lâhi 'illâ-l-haqqa qad ji'tukum bi bayyinatim-mi-r-rabbikum fa'arsil ma'iya banT 'isrà* 'îla (105) qâla 'in kunta ji'ta bi 'ayatin fa'ti bih^L 'in kunta mina-s-sâdiqîna (106). «O Pharaon, dit Moïse: «Je suis l'envoyé du Maître de l'Uni- vers. (104) Il est de mon devoir de ne dire que la vérité sur Allah. Je vous apporte une preuve de la part de votre Seigneur. Laisse partir avec moi les fils d'Israël» (105) Pharaon répondit: «Tu prétends apporter une preuve? Eh bien! produis-la, si tu es sincère» (106). Dieu raconte la polémique qui s'est déroulée entre Son Prophète Moïse et Pharaon, le premier étant soutenu par les signes et les pre- uves, et prêt à les produire devant Pharaon et ses conseillers. 81 I! lui dit: «Je suis l'envoyé du Maître de l'Univers» le créateur des cieux et de la terre et leur Souverain. «H est de mon devoir de ne dire que la vérité sur Allah» Je ne vous dis que ce qui est sincère et véri- dique car Je connais la vérité de mon Seigneur et Sa magnificence. «Je vous apporte une preuve de la part de votre Seigneur» une preuve ma- nifeste et irréfutable pour montrer la véracité de mon message. Je vous demande de laisser «partir avec moi les fils d'Israël». Libère-les, épargne-les de ta tyrannie afin qu'ils adorent leur Seigneur car ils sont la descendance d'un noble Prophète Israël (Jacob) le fils d'Isaac, le fils d'Abraham le confident de Dieu. Pharaon lui répondit: «Tu prétends apporter une preuve? Eh bien, pro- duis-la si tu es sincère» C'est comme il a voulu lui dire: Je ne te crois pas, ne réponds pas à ta demande à moins que tu ne produises cette preuve présumée. y& m 4 % n & © U W5 À % M fa 'alqâ 'asâhu fa'idâ hiya tu'bânum-mubînun (107) wa naza'a yadahû fa'idâ hiya bayda'u li-n-nâzirîna (108). Moïse jeta son bâton, qui se mua aussitôt en un véritable ser- pent. (107) Moïse montra sa main, qui apparut d'une blancheur immaculée aux spectateurs (108). Ibn Abbas a dit: Le bâton fut transformé en un grand serpent, la bouche bée qui se dirigea en vitesse vers Pharaon. Eprouvant une grande frayeur, Pharaon descendit de son lit de repos et demanda à Moïse de le retenir. As-souddy rapporte que Pharaon aurait demandé à Moïse de faire arrêter ce serpent et il serait prêt à l'exaucer. Moïse reprit le serpent qui se retourna à son état primitif: un bâton. Ensuite «Moïse montra sa main qui apparut d'une blancheur immacu- lée aux spectateurs» Il introduisit sa main dans l'ouverture de sa tunique et la sortit, et la voilà d'une blancheur éclatante sans maladie ni lèpre, comme il est montré dans un autre verset: «Rentre ta main dans la man- 82 che-EUe en sortira blanche sans que ce soit l'effet d'une maladie» [Coran XXVII, 12]. Puis Moïse la rentra de nouveau et en la retirant elle revint à sa couleur normale qâla-l-mala'u min qawmi Fir*awna 'inna hâdâ lasâhirun 'alînrun (109) yurîdu 'ay-yuhrijakum min 'ardikum famâdâ ta'murûna (110). L'entourage de Pharaon n'eut qu'un cri: «C'est un magicien extraordi- naire (109) Il cherche à vous chasser de votre pays. Qu'est-ce que vous déci- dez?» (110). Les chefs et notables parmi le peuple de Pharaon, une fois celui-ci apaisé et rassuré, pour le soutenir contre Moïse, s'exclamèrent «C'est un magicien extraordinaire» Ils se concertèrent pour trouver une déci- sion à prendre à l'égard de Moïse et comment l'affronter pour l'empê- cher de divulguer son message, car ils éprouvèrent une certaine crainte de pouvoir conquérir les cœurs du peuple par sa magie comme ils prétendaient, et ensuite de chasser Pharaon et ses partisans du pays. Mais ce qu'ils redoutaient, ils y tombèrent comme l'affirme ce verset: «.. et faire subi à Pharaon, à Hamon et à leurs troupes les repré- sailles qu'ils redoutaient de leurs victimes» [Coran XXVIII, 6]. Enfin la dé- cision fut prise. qâïiï 'arjih wa 'ahâhu wa 'arsil fï-l-madâ* *ini hââirîna (111). ya'tûka bi- kulli sâhirin 'alîmin (112). Us répondirent: «Fais-le patienter lui et son frère et envoie dans toutes les villes des émissaires. (111) Quérir tous les bons magiciens qu'ils pour- ront trouver» (112). 83 Comme la magie était à cette époque très répandue dans tous les pays, et croyant que la preuve présentée par Moïse n'était que pure magie, ils proposèrent à Pharaon d'envoyer des agents qui rassemble- ront et amèneront tous les savants magiciens. Ils demandèrent un dé- lai afin qu'ils puissent répondre à la magie de Moïse par une autre. Ils dirent à Moïse: «Es-tu yenu, ô Moïse, dit Pharaon, pour nous chasser de notre pays? Est-ce à cela que tend ta magie? De la magie, nous allons t'en montrer aussi. Convenons d'un rendez-vous. Engageons-nous à n'y manquer ni l'un ni l'autre» [Coran XX, 57 - 58]. Ce rendez-vous fut fixé. wa ja* 'a-s-saharatu Fir'awna qâlu 'inna lanâ la'ajran 'in kunnâ nahnu-1- gâlibîna (1 13) qâla na'am wa 'innakum lamina-l-muqarrabîna (114). Les magiciens se présentèrent à Pharaon et lui dirent: «Evidemment, nous aurons une récompense si nous sortons vainqueurs de l'épreuve» (113) C'est entendu, dit-il mieux que ça, vous ferez partie de ma cour» (114). Une fois les magiciens réunis, et pour affronter Moïse, ils deman- dèrent à Pharaon s'ils seraient récompensés en l'emportant sur Moïse. La réponse de Pharaon leur fut très favorable, car en plus de la récom- pense promise, ils feront partie de son entrourage. qâlû yâ MûsaT M mm a 'an tulqiya wa 'imma 'an nakûna nahnu-l-mulqî- na(115) qâla 'alqû falamma 'alqaw sahariï Vyuna-n-nâsi wa-starhabû- hum wa ja 'u bi sihrin 'azîmin (116). S'adressant à Moïse, les magiciens dirent: «Veux-tu commencer ou veux-tu que ce soit nous?» (115) Commencez, répondit Moïse. Ds jetèrent leurs sorts, éblouirent les yeux des spectateurs qu'ils remplirent de terreur. Ce fut là un tour de magie extraordinare (116). 84 Pour effrayer Moïse et le défier, les magiciens lui dirent: «Veux-tu commencer ou veux-tu que ce soit nous?». Et Moïse de leur répondre avec toute tranquillité: «Commencez». Quelle sagesse et quel but attendait-on de cette réponse? La ré- ponse en est la suivante, et c'est Dieu qui est le plus savant: Afin que le peuple voie d'abord le faire des magiciens, et une fois qu'ils en sont épris en l'appréciant, ils attendaient sûrement la réplique de Moïse. Et alors elle sera plus éclatante et étonnante car elle provient du Sei- gneur. Donc quand «ils jetèrent leurs sorts, éblouirent les yeux des specta- teurs qu'ils remplirent de terreur» Les gens imaginèrent que ce qu'ils ont présenté était réel, même en apparence. Mais en réalité, ce n'était qu'astuce et artifices car: «leurs cordes et leurs bâtons parurent brusque- ment s'agiter sous l'empire de la magie» [Coran XX, 66]. C'était, d'après Ibn Abbas, de grosses cordes et des longs bâtons. Mouhammad, quant à lui, a dit: «Chacun d'eux jeta ce qu'il portait comme cordes et i bâtons, et le tout fut transformé en serpents en tant qu'une montagne et remplirent la vallée de sorte que chacun rampait sur l'autre. As- Souddy a dit: Ils étaient au nombre de trente mille et quelques dont chacun avait ses propres sorts. Ils purent produire ainsi une magie ex- traordinaire qui ensorcela les yeux des gens. wa 'awayna 'ilâ Mûsîf 'an 'alqi 'asâka fa 'idâ talqafu mâ ya'fakûna (1 17) faqa'a-l-haqqu wa batala mâ kânû ya'malûna (118) fagulibû hunâlika wa-nqalabû sâgirîna (1 19) wa 'ulqiya-s-saharatu sâjidîna (120) qâltf 'a mannâ bi rabbi-I-'âlamîna (121) rabbi Mûsâ wa Hârûna (122). Nous fîmes signe à Moïse de jeter son bâton. Aussitôt le bâton se mit à engloutir tout ce que les magiciens avaient imaginé. (117) La vérité s'im- 85 posa, annihilant les tours des autres magiciens (118) Vaincus, ils se retirè- rent humiliés. (119) Les magiciens se prosternèrent la face contre terre (120) Ils dirent: «Nous croyons au Maître de l'Univers. (121) «Au Maître de Moïse et d'Aaron» (122). Dans cette situation solennelle, et pour séparer la vérité de l'er- reur, Dieu inspira à Moïse de jeter le bâton qu'il tenait dans sa main droite «Aussitôt le bâton se mit à engloutir tout les magiciens avaient ima- giné». Tout ce que les magiciens ont fabriqué, le bâton de Moïse l'en- gloutit sans laisser ni corde ni bâton, et alors, les magiciens s'aperçurent que c'est une chose provenant du ciel, ce n'est donc pas de la magie qu'ils exerçaient. Ils se prosternèrent, humiliés et vaincus, et déclarèrent: «Nous croyons au Maître de l'Univers, au Maître de Moïse et d'Aaron» car si Moïse était un magicien comme nous, nous l'aurions vaincu. Et de commenter cet événement, Al-Qassem Ben Abi Bourra a dit: Inspiré par Dieu, Moïse jeta son bâton qui se transforma en un gros serpent qui engloutit leurs cordes et leurs bâtons. Devant ce fait inoui, les magiciens se prosternèrent et dès qu'ils relevèrent la tête, ils aperçurent le Paradis et l'Enfer, et la récompense de leurs habitants. qâla Fir'awnu *amantum bihî qabla 'an 'adana Iakum 'inna hâdâ lama- krum-makartumûhu fî-l-madînati lituhrijû minhâ A 'ahlahâ fasawfa ta'lamûna (123) li 'uqatti'anna 'aydiyakum wa 'arjulakum min hilâfin t umma li 'usallibannakum 'ajma'îna (124) qâlïï 'inna 'ilâ rabbinâ munqa- libûna(125) wamâ tanqimu minna 'illa 'an 'amanna bi'â'yâti rabbinâ lammâ jsf'atnâ rabbana* 'afrig 'alaynâ sabran wa tawaffanâ muslimî- na(126). 86 Pharaon dit: «Comment vous vous convertissez sans que je vous y au- torise. C'est là une machination organisée d'avance pour entraîner l'exode des habitants de la ville. Vous allez voir. (123) «Je vous ferai couper la main d'un côté et le pied de l'autre, puis je vous ferai crucifier» (124) Ils ré- pondirent: «Que nous importe puisque nous ferons retour à Allah» (125). Que nous reproches-tu? sinon de croire aux signes de notre Seigneur lors- qu'ils nous sont apparus. Seigneur, donne-nous la résignation et fais que nous mourrions en croyants» (126). Lorsque les magiciens crurent en Moïse - que Dieu le salue -, Pha- raon les menaça de leur infliger une grande torture en les accusant: «C'est là une machination organisée d'avance pour entraîner l'exode des ha- bitants de la ville» C'est à dire: Vous vous êtes concertés d'avance pour être vaincus «Ce doit être votre chef, celui qui vous a enseigné la ma- gie» [Coran XXVI, 49]. Quiconque entend les propos de Pharaon constate qu'ils sont er- reur, car Moïse -que Dieu le salue-, dès son arrivée en Egypte après avoir quitté Madiane, appela Pharaon à Dieu en lui présentant les diffé- rents signes et miracles pour approuver son message. Mais Pharaon dans son opiniâtreté et sa rébellion fit l'oreille sourde, envoya chercher dans toutes les villes de son empire les magiciens les plus savants en leur promettant d'une grande récompense. Ils étaient très avides de faire partie de son entourage. Quant à Moïse, il ne connaissait aucun d'entre eux et Pharaon savait déjà cette vérité. Sa réponse à ses magi- ciens vaincus n'était que pour créer un prétexte pour influencer tou- jours la gent du peuple. Et pour confirmer cela Dieu a dit de lui: «Il n'eut pas de peine à rallier son peuple, qui lui obéit» [Coran XLIII, 54] mê- me ils le crurent quand il leur dit: «Je suis votre Seigneur tout-puissant» [Coran LXXIX, 24] Comment un peuple qui a cru en de choses pareil- les ne serait-ce un peuple ignorant et égaré?. «Four entraîner l'exode des habitants de la ville» par ces mots Pha- raon accuse les magiciens d'un complot qui vise à expulser les chefs et notables de la ville -ou du pays- puis ils détiennent le pouvoir et éta- blissent un autre état. «Vous allez voir» ce que je vais faire de vous en punition de votre machination. Puis pour les mettre au courant de cette i punition, Pharaon poursuit: «Je vous ferai couper la main d'un côté et le 87 pied de l'autre» c'est à dire une main droite et un pied gauche, ou vice versa «puis je vous ferai crucifier» sur les troncs des palmiers, comme il est cité dans un autre verset. Ibn Abbas a dit: Pharaon était le premier à appliquer ce genre de punition. Quelle fut la réponse des magiciens? «Que nous importe! Puisque nous ferons retour à Allah». Ayant constaté le pouvoir de Dieu et qu'ils feront retour à Lui, apercevant que Son châtiment serait aussi plus ter- rible que celui de Pharaon s'ils ne se repentaient pas et ne revenaient à Lui, ils ne tardèrent pas à répondre qu'ils espéreront le pardon de Dieu pour absoudre leurs péchés et les sortilèges auxquels Pharaon les a contraints». Ils durent donc endurer la sanction dans le bas monde pour échapper à celui de l'autre. Ils implorèrent le Seigneur par ces mots: «Seigneur, donne-nous la résignation» pour nous maintenir dans Ta voie et Ta foi «et fais que nous mourrions en croyants» en sui- vant Ton Prophète Moïse. O Pharaon: «réalise tes menaces. Tes menaces ne dépassent pas ce bas monde» [Coran XX, 72]. Ibn Abbas commenta leur comportement et dit: Au début de la journée ils étaient des magi- ciens et à sa fin des martyrs. wa qâla-l-mala'u min qawmi Fir'awna 'atadaru Mûsâ wa qawmahû liyufsidû fi-l-'ardi wa yadaraka wa 'à'iihataka qâla sanuqattilu 'ab- na 'ahum wa nastahyî nistt'ahum wa 'innâ fawqahum qâhirûn (127) qâla Mûsâ liqawmihi-sta'înû bi-L-Lâhi wa-sbiru 'inna-l-'arda li-L-Lâhi yûrit uhâ may-yasa 'u min 'ibadihî wa-l-'âqibatu li-l-muttaqîna (128) qâfiî 'ûd 88 înâ min qabli 'an ta'tiyanâ wa mim ba'di mâ ji'tanâ qâla 'asâ rabbukum 'ay-yuhlika 'aduwwakum wa yastahlifakum fî-l-'ardi fayanzura kayfa ta'malûna(129). L'entourage de Pharaon dit: «Vas-tu laisser Moïse et son peuple jeter le désordre dans le pays et entraîner ta déchéance et celle de tes dieux?». Il répondit: «Je mettrai à mort leurs garçons, je conserverai la vie à leurs fil- les. Ils sont à notre merci» (127) Moïse dit à son peuple: «Cherchez refuge auprès d'Allah et soyez constants. La terre est à Allah. II y fait succéder qui II veut. L'avantage restera aux croyants. (128) Ils lui répondirent: «Nous étions malheureux avant ta venue et nous n'avons pas cessé de l'être après». Peut-être, répliqua Moïse, est-il dans le dessein de votre Seigneur d'abattre vos ennemis et de vous attribuer leur succession pour voir com- ment vous vous comporterez» (129). Pharaon et son entourage couvèrent le mal à Moïse et à son peu- ple. «Vas-tu laisser Moïse et son peuple jeter le désordre dans le pays» en changeant ta religion et s'adonnant à l'adoration de leur Seigneur seul «et entraîner ta déchéance et celle de tes dieux» en corrompant tes sujets qui délaisseront sûrement tes divinités? A ce propos Al-Hassan Al-Basri a dit: Pharaon avait un dieu qui lui seul adorait en cachette. Lorsque les hommes de sa cour lui demandè- rent de châtier les fils d'Israël, il leur répondit: «Nous tuerons leurs fils et nous laisserons vivre leurs filles». Ce fut là une autre injustice commise à l'égard des fils d'Israël, car auparavant, il a procédé de mê- me en tuant tous les nouveaux-nés avant la naissance de Moïse parce que les devins avaient prédit qu'un enfant sera né parmi les fils d'Israël et qui causerait la ruine du royaume de Pharaon. Celui-ci redoutait tou- jours Moïse pendant les deux étapes, et voulut enfin appliquer la mê- me injustice qu'auparavant. Il décida de tuer leurs mâles et laissa vivre leurs femelles, mais Dieu l'humilia à la fin et donna la victoire à Moïse sur lui. Moïse exhorta et encouragea son peuple et dit: «Cherchez refuge auprès d'Allah et soyez constants» en leur promettant une fin heureuse: «La terre est à Allah. Il y fait succéder qui II veut. L'avantage restera aux croyants» Quelle fut leur réponse? Ils lui dirent: «Nous étions malheureux 89 avant ta venue et nous n'avons cessé pas de l'être après» Ils ont souffert et été humiliés avant la venue de Moïse et les voilà de nouveau soumis au supplice. Moïse les rassura: «Est-il dans le dessein de votre Seigneur d'abattre vos ennemis...» en leur demandant d'être fermes, patients car leur sort serait heureux et ils devraient être reconnaissans envers ■ Dieu. |M) cifi^^i J^-^ Vlr*iîl îj+tjeJDj u^-Jl oyt£ Ji* U-U-l JuOj iyj L>jO-i 6^ u iy« l A > Wa laqad 'ahadnà* 'à* la Fir'awna bi-s-sinîna wa naqsin mina-t-tamarâti la 'allahum yaddakkarûna (130) fa'idâ j£ 'athumu-l-hasanatu qâlû lanâ hâdihî wa 'in tusibhum sayyi*atun yattayyarû bi Mûsâ wa mam-ma'ahïï 'alâ A 'innamâ tâ A 'iruhum 'inda-L-Lâhi wa lâkinna 'aktarahum lâ ya'lamûna(131). Nons leur infligeâmes des années de sécheresse et de disette en signe d'avertissement. (130) Quand un bienfait arrive, ils disent: «Ça nous re- vient» Quand un malheur les frappe, ils l'imputent à Moïse et aux siens. Alors que leur sort est entre les mains d'Allah. Mais la plupart d'entre eux l'ignorent. (131). Dieu éprouva Pharaon et son peuple en les frappant par des an- nées de disette et de pénurie de fruits, comme Raja Ben Haywa a dit: «Le palmier ne portait qu'une seule datte», et ceci dans le but de les laisser réfléchir. «Quand un bienfait leur arrive» du produit de la terre «ils disent: «Ça nous revient» car nous le méritons. «Quand un malheur les frappe» comme la disette et la récheresse «ils l'imputent à Moïse et aux siens» à cause de leur présence parmi eux. Or «leur sort est entre les mains d'Al- lah» et ne dépend uniquement que de Lui. «Mais la plupart d'entre eux l'ignorent» et tout ce qui leur arrive est soumis à la volonté de Dieu. 90 wa qâlû mahmâ ta'tinâ bihî mhfa yati-l-litasharanâ bihâ famâ nahnu la- ka bi mu'minîna (132) fa'arsalnâ 'alayhimu-t-tûfâna wa-l-jarâda wa-1- qummala wa-d-dafâdi'a wa-d-dama 'à*yâtim-mufassalâtin fastakbarû wa kânû qawmam-mujrimîna (133) wa lamma waqa'a 'alayhimu-r-rijzu qâlû yâ Mûsâ-d'u lanâ rabbaka bimâ 'ahida 'indaka la'in kasafta 'annâ-r-rijza lanu'minanna laka wa lanursilanna ma'aka banT 'îsnf 'îla (134) falammâ kasafnâ 'anhumu-rijza 'ilâ A 'ajalin hum bâligûhu 'id â hum yankit ûna (135). Ils disent à Moïse «Quelque preuve que tu nous apportes pour nous circonvenir, nous ne croirons jamais à toi» (132) Nous leur envoyâmes suc- cessivement le déluge, les sauterelles, la vermine les grenouilles et du sang. Ils s'obstinèrent dans leur superbe, étant de l'engeance des rebelles (133) Quand ils n'en purent plus, ils dirent: «O Moïse, intercède pour nous au- près de ton Seigneur comme tes relations avec Lui te le permettent. Si tu fais cesser notre détresse, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d'Israël» (134). Une fois que nous les eûmes arrachés à leur dé- tresse pour le temps que nous avions fixé, ils trahirent leurs engage- ment (135). Le peuple de Pharaon s'est rebellé, obstiné et détourné de la voie droite pour plonger dans l'égarement, en répondant à Moïse «Quelque preuve que tu nous apportes pour nous circonvenir, nous ne croirons jamais à toi» donc quel que soit le signe que tu nous apportes, et quelle que soit la preuve que tu nous présentes, nous ne croirons pas en toi. Pour les punir «nous leur envoyâmes successivement le déluge» De dif- férentes interprétations de ce mot, nous nous contentons d'adopter les dires d'ibn Abbas qui sont les plus corrects, et il s'agit bien de la pluie abondante qui a détruit les fruits et les récoltes sans en rien laisser. 91 Quant aux «Sauterelles» elles sont les animaux connus aussi sous le nom de criquets pèlerins que les hommes mangeaient dans le dés- ert. A ce propos Ibn Omar rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Deux animaux morts nous sont permis: le poisson et la sauterelle, ainsi que deux organes saignants qui sont le foie et la rate»( Rapporté par Chafé'i, Ahmed et Ibn Maja) (J K Al-Hafedh Abou Al-Faraj Al-Hariri rapporte qu'on a demandé le juge Chouraïh au sujet de la sauterelle, il répondit: Que Dieu enlai- disse la sauterelle qui incame sept altiers: la tête ressemble à celle d'un cheval, le cou à celui d'un bœuf, la poitrine à celle d'un lion, l'aile à celle d'un aigle, les pattes à celles d'un chameau, la queue à celle d'un serpent et son ventre à celui d'un scorpion. Ibn Maja rapporte d'après Anas et Jaber qu'en évoquant les saute- relles devant l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, il dis- ait: «Mon Dieu, fais périr les grandes parmi elles, tue leurs petites, pourris leurs œufs, anéantis-les, et éloigne-les de nos nourritures et subsistance. Tu es celui qui exauces les prières». Jaber lui demanda: «Tu maudis et deman- des à Dieu d'anéantir des «soldats» parmi ceux de Dieu?» Il lui répondit: «Ce ne sont que le produit d'un éternuement de poissons dans la mer» (2 K Et Ibn Hicham d'expliquer ce fait d'après Ziad: Lorsque un poisson pond ses œufs sur la plage où l'eau ne l'atteint pas et, en s'exposant au soleil, les œufs se cassent et produisent des sauterelles!. «La vermine» est le ver qui sort du froment, d'après Ibn Abbas. Mais selon Ibn Aslam c'est le pou». Sa'id Ben Joubaïr rapporte: Lorsque Moïse vint auprès de Pha- raon et lui dit: «Renvoie avec moi les fils d'Israël», Dieu envoya un dé- Ci ) :Oloj Obu* U cJUÎi :JU ^ ^ ^ ^1 ^ ju^Îj ^UJl ^ .«J^lj JL% tfjçjjj Oj>Jl (2) ^li :Jli djieJt J* l« OIT J 4| Al Jj-j J± 3 J& ^ ^1 téjy £1*1 lijjjîj Li^U* **i jit JbÉ-j ta^ka ç^Qj t**^ xJùj cajU** <-*J^ :JU» t*/b Al jWÎ -l±r ^ jp-uî Al J^j 1; : *3 JU» îc-UjJI £^ 92 luge qui était une pluie abondante. Craignant qu'il ne soit un châtiment, ils dirent à Moïse: «Invoque ton Seigneur pourqu'll arrête cette pluie, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d'Israël». Moïse invoqua le Seigneur , mais ils ne crurent pas et ne libérèrent pas les fils d'Israël. A cette époque la terre donna une récolte prépon- dérante, de fruits abondants et d'herbes dont ils n'attendaient pas. Ils s'exclamèrent: «C'est bien ce que souhaitions». Comme ils manquè- rent à leur promesse, Dieu envoya les sauterelles qui anéantirent tout ils redemandèrent à Moïse: «Invoque ton Seigneur pour qu'il nous dé- barrasse de ces sauterelles, nous croirons à toi et nous laisserons par- tir avec toi les fils d'Israël». Moïse s'exécuta, mais ils trahirent leur promesse. Comme ils firent certaines provisions et en furent réjouis, Dieu leur envoya la vermine - ou les vers - de sorte qu'un homme d'en- tre eux emporta dix outres pleines de blé pour le moudre mais il ne re- vint qu'avec une quantité insignifiante de la farine. Ils prièrent à nouveau Moïse afin qu'il leur invoque le Seigneur en le promettant tou- jours de croire à lui et de laisser partir les fils d'Israël, mais ils manquè- rent à leur promesse. Moïse, étant assis chez Pharaon, entendit le coassement d'une grenouille. Il dit à Pharaon: «Qu'attendez-vous, toi et ton peuple de ces grenouilles?» - En quoi pourraient-elles nous nuire? répliqua Pharaon. La nuit, chacun d'eux, voulant s'asseoir, de grenouilles bondirent sur ses genoux. Et quand il voulait ouvrir la bouche pour parler, une gre- nouille y entra. Pharaon et son peuple demandèrent à Moïse pour leur invoquer le Seigneur pour qu'il les débarrasse de ces grenouilles, et alors, ils croiront en lui et laisseront partir les fils d'Israël. Moïse invoqua le Seigneur, mais ils n'exécutèrent pas leur pro- messe. Alors Dieu leur envoya le sang. Chaque fois qu'ils puisaient de l'eau, ils trouvèrent leurs récipients remplis du sang: Ils se plaignirent auprès de Pharaon en lui disant: «Nous sommes éprouvés par ce sang et ne trouvons plus de l'eau pour boire». Il leur répondit: «Sûre- ment Moïse vous a ensorcelés» - Comment il nous a ensorcelés, répli- quèrent-ils, alors que nous ne trouvions dans nos récipients que du sang au lieu do l'eau?» Ils allèrent voir Moïse pour leur invoquer le Sei- gneur en le promettant de croire en lui et de libérer les fils d'Israël. 93 Moïse s'exécuta mais eux, comme d'habitude, manquèrent à leur pro- messe». Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar raconte: Après la défaite des magiciens devant Moïse, Pharaon rentra chez lui, frustré et humilié mais il demeura, malgré tout, incrédule et couvant le mal. Dieu lui en- voya alors un signe après l'autre, d'abord la disette et la sécheresse, - puis lé déluge, puis les sauterelles, puis la vermine, puis les grenouil- les et enfin le sang. Une fois la terre inondée par la pluie, ils ne purent ni labourer ni semer et éprouvèrent une faim de loup. Ils s'adressèrent à Moïse: «Intercède pour nous auprès de ton Seigneur comme tes relations avec lui te permettent. Si tu fais cesser notre détresse, nous croirons à toi et nous laisserons partir avec toi les fils d'Israël» Moïse invoqua Dieu, le châtiment fut reporté mais ils manquèrent à leur promesse. Dieu alors leur envoya les sauterelles qui ravagèrent tout même les tirants des portes et leurs demeures s'afaissèrent sur eux. Ils réitérèrent leur prière et Moïse s'exécuta, mais ils trahirent leur engagement. Quant aux vermines, Moïse fut ordonné de se diriger vers une dune où il devait la frapper de son bâton, et les vermines en sortirent et se répandirent jusqu'à remplir leurs demeures et leur nourriture en les empêchant même de dormir. Eprouvés et peinés, ils accoururent vers Moïse pour réitérer leur demande et leur promesse. Ce fut alors le tour des grenouilles que Dieu leur envoya, qui remplirent les maisons, les vases et les nourritu- res, de sorte que, si l'un d'entre eux voulait découvrir un vase ou enle- ver un vêtement, il y trouva de grenouilles. Requête fut adressée de nouveau et prière faite sans que pour autant ils remplissent leur enga- gement. A la fin Dieu transforma leur eau en sang et le peuple de Pha- raon ne trouvait plus rien pour se désaltérer. 94 fa-ntaqamnâ minhum fa'agraqnâhum fî-l-yammi bi 'annahum kaddabû bi-lfyâtinâ wa kânû 'anhâ gafîlîna (136) wa 'awrat nâ-l-qawma-l-lad îna kânû yustad'afûna masâriqa-l-'ardi wa magribahâ-l-latî bâraknâ fîhâ wa tammat kalimatu rabbika-l-husnâ *alâ banT 'isra *îla bimâ sabarû wa dammarnâ mâ kâna yasna'u Fir'awnu wa qawmuhû wa mâ kânû ya'risuna (137). Nous sévîmes contre eux* Nous les engloutîmes dans la mer pour les punir d'avoir douté de nos signes et de les avoir méprisés. (136) Nous avons appelé à leur succéder le peuple hier encore opprimé et, sur la terre cou- verte de nos bénédictions, nous avons permis qu'il s'étende de l'est à l'ouest Ainsi s'est trouvé réalisée la belle promesse de ton Seigneur aux fils d'Is- raël. Pour les récompenser de leur constance, nous avons anéani tous les travaux et les ouvrages réalisés par Pharaon et son peuple (137). __. A la suite de ces signes envoyés successivement, et pour les pu- nir à cause de leur rébellion et mécroyance, Dieu se vengea d'eux en les engloutissant dans la mer que Moïse avait fendue de son bâton pour laisser traverser les fils d'Israël. Comme Pharaon et son armée essayèrent de les rattraper, les ondes s'abattirent sur eux et les noy- èrent. Dieu donna en héritage aux gens qui avaient été opprimés, des contrées à l'est à l'ouest qu'il avait bénies, tout comme II le mentionne dans un autre verset: «Nous voulûmes venir en aide aux opprimés de ce pays. Nous voulûmes les désigner comme imam et en faire les héritiers du pays» [Coran XXVIII, 5J. Et dans un autre verset Dieu a dit: «Combien de jardins et de sources n'ont-ils pas laissés! Que de plantations et de ma- gnifiques demeures! Que de richesses dont ils jouissaient sans souci! Tel fut leur destin. Nous donnâmes tout cela en héritage à un autre peuple» [Co- ran XLIV, 25-28]. Ainsi s'accomplit la promesse de Dieu envers les fils d'Israël peur prix de leur patience, et II a «anéanti tous les travaux et les ouvrages réa- lisés par Pharaon et son peuple» pour les punir de leur incrédulité et leur rébellion. 95 wajâwaznâ bi banT 'isra 'îla-l-bahra fa'ataw 'alâ qawmin ya'kifûn 'alâ A 'asnâmi-l-lahum qâlû yâ Mûsâ-j'al lanà" 'ilâhan kamâ lahum 'aflihatun qâla 'innakum qawmun tajhalûna (138) 'inna ha'ûla'i mutabbarum-mâ hum fîhi wa bâtilum mâ kânû ya'mlûna (139). Nous fîmes traverser la mer aux enfants d'Israël. Ils rencontrèrent un peuple qui se prosternait devant les idoles. Ils dirent: «O Moïse, donne-nous un Allah comme en ont ces gens-là». Il répondit: «vous êtes un peuple d'ignorants. (138) Les pratiques de ces gens sont promises au néant. Leurs œuvres sont illusoires. (139). Après avoir constaté les signes de Dieu et traversé la mer, les ignorants parmi les fils d'Israël passèrent par un peuple qui était atta- ché à des idoles. Ce peuple, d'après certains exégètes était des Kan'anites. Mais selon les dires d'Ibn Jarir, c'étaient des gens qui ado- raient des idoles en formes de vaches, et c'est pour cela qu'ils avaient demandé à Moïse plus tard: «Donne-nous un Allah comme en ont ces gens-là» Il répondit: «Vous êtes un peuple d'ignorants» C'est que vous ignorez totalement la magnificence et la grandeur du Seigneur et qu'il est loin d'avoir un pareil ou un associé. «Les pratiques de ces gens sont promises à néant» et leurs œuvres sont vaines et illusoires. Abou Waqed Al-Laithi rapporte: «Nous sortîmes avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - en nous dirigeant vers Hunain. En passant auprès d'un jujubier, je lui dis: «O Prophète de Dieu, (in- voque le Seigneur) afin que ce jujubier soit muni de pendants comme les idolâtres qui en avaient un auquel ils suspendaient leurs sabres et ^devant lequel ils se prosternaient» Ils s'écria: «Dieu est grand (Allah Akbar). Ce sont des propos qui sont pareils à ceux des fils d'Israël quand ils demandèrent à Moïse: «Fais-nous un dieu semblable à leurs dieux». 96 Vous suivrez ainsi les tradition de ceux qui vous ont précédés» (Rapporté par Ahmed, Ibn Abi Hatem et Ibn Jarir) (1 K qâla 'agayra-L-Lâhi 'abgîkum 'ilâhan wa huwa faddalakum 'alaT-l-'â la- mina (140) wa 'id 'anjaynâkum min 'a li Fir'awna yasûmûnakum sïï'a-1- 'adâbi yuqattilûna 'aba^'akum wa yastahyûna nisâ^'akum wafî dâlikum bal£'um mi-r-rabbikum 'azînrnn (141), H dit: «Vous choisirai-je un autre maître qu'Allah, Lui qui vous a élus parmi tous les peuples? (140) Souvenez-vous du jour où nous vous avons dé- livrés des Pharaons qui vous opprimaient sans merci, égorgeant vos fils, épargnant vos filles. C'était là une dure épreuve de la part de votre Sei- gneur (141). Moïse - que Dieu le salue - rappelle aux fils d'Israël de se souvenir des bienfaits que Dieu leur a accordés en les libérant des mains des Pharaons, et les débarrassant de leur faiblesse et leur humiliation, pour devenir puissants en apercevant de leurs propres yeux le sort de Pharaon: son péhssement de sa noyade avec son peuple. Un événe- ment dont nous en avons parlé en commentant la sourate de la vache. 97 wa wâ'adnâ Mûsâ talâtîna laylatan wa 'atmammâhâ bi 'aSrin fatamma mîqâtu rabbihT 'arba'îna laylatan wa qâla Mûsâ li 'ahîhi Hârûna-hlufnî fî qawmî wa 'aslih walâ tattabi' sabîla-I-mufsidîna (142). Nous donnâmes rendez-vous à Moïse pour après trente nuits, auquelles nous ajoutâmes dix nuits. Ainsi le rendez-vous de son Maître se trouva fixé à quarante nuits. Moïse dit à son frère Aaron: «Prends ma place auprès de mon peuple. Sois juste. Evite la voie des méchants» (147). * Le Seigneur a accordé tant de faveurs aux fils d'Israël, et entre autre grâces qu'il a octroyées surtout à Moïse -que Dieu le salue-. Il a fait de lui Son interlocuteur, lui a révélé la Tora qui fut une lumière, une bonne direction et on y trouve le jugement de Dieu. Le verset précité nous indique que Dieu donna un rendez-vous à Moïse pour après trente nuits. Moïse jeûna pendant cette période et après son écoulement, il se servit de l'écorce d'un arbre pour se bros- ser les dents, le Seigneur lui ordonna alors de compléter cette période à quarante nuits. En quel mois se situe cette épriode complémentaire? Les exégè- tes, dans leur majorité ont dit que les trente jours furent le mois de Zoul-Qi'da et les dix jours furent les premiers du mois zoul-Hijja. Donc le dixième jour, d'après Ibn Abbas fut celui du sacrifice. En ce jour-là Dieu entretint avec Moïse et paracheva Sa grâce sur Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - en lui rendant la religion parfaite comme l'affirme ce verset: «J'ai mis maintenant votre religion complète- ment au point. Je vous ai comblé de ma grâce. J'ai élu l'Islam pour votre religion» [Coran V, 3]. Après l'écoulement de cette période, Moïse décida d'aller au mont Tor pour rencontrer le Seigneur. 11 demanda à son frère Aaron (Ha- roun) de le remplacer auprès des fils d'Israël en lui recommandant d'appliquer la justice et d'éviter toute corruption. Ce fut un avertisse- ment et une recommandation de la part de Moïse car Aaron -que Dieu le salue- était un Prophète honnête qui jouissait d'une haute considéra- tion divine. 00 â M -4 31 #u £ft &Lj % Ûj 98 jVj 4* U ^ ^ /.l^ o£ J^l >ï c0j & # Stô 0& wa lammâ ja 'a Mûsâ limiqâtinâ wa kallamahû rabbuhû qâla rabbi 'arioî 'anzur 'ilayka qâla lan tarânî wa lâkin-i-n-zur 'ilâ-l-jabali fa'in-i-staqarra makânahû fasawfa tarânî falamma tajallâ rabbuhû li-l-jabali ja'alahû dakkan wa harra Mûsâ sa'iqan falamma 'afâqa qâla subhânaka tubtu 'ilayka wa 'ana 'awwalu-l-mu'minîna (143). Lorsque Moïse arriva au rendez-vous, Allah lui parla. «Seigneur, lui dit Moïse, permets-moi de Te voir». «Non tu ne me verras pas, répliqua le Seigneur. Néanmoins, regarde cette montagne. Si elle reste comme elle est, tu pourras me voir». Lorsqu' Allah se montra a la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui la face contre terre. Lorsqu'il reprit ses sens, il s'écria: «Gloire à Toi, je m'excuse, je suis le premier de Tes servi- teurs» (143). Lorsque Moïse -que Dieu le salue- vint à la rencontre du Seigneur, il Lui demanda: «Seigneur, permets-moi de Te voir. Non tu ne Me verras pas» Cette dénégation de la vue du Seigneur a suscité une discussion car les «Mou'tazila» ont rejeté toute vision dans les deux mondes en s'appuyant sur ce verset, mais leur opinion est très faible, étant donné que les hadiths prophétiques transmis l'affirment et nous allons en par- ler plus loin. Les ulémas s'accordèrent que la vision de Dieu dans le bas monde est impossible, mais dans l'au-delà les croyants le verront. Il est cité dans les anciens ouvrages religieux que Dieu le Très- Haut aurait dit à Moïse: «O Moïse! Aucun être vivant ne me voit sans qu'il ne meure, ou une chose inerte sans qu'elle ne disparaisse» Voilà ce que confirme le verset: «Lorsqu'AUah se montra à la montagne, elle disparut. Moïse tomba évanoui» La majorité des exégètes ont commenté ce fait en disant que le Seigneur désigna la montagne et celle-ci fut ré- duite en miettes. Car, d'après Anas, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, en récitant ce verset, mit son pouce sur la première artî- 99 culation de l'auriculaire pour montrer comment la montagne fut réduite en poussière. Al-Thawri a dit: La montagne fut écroulée et la mer l'emporta. Quant à Ourwa Ben Rouwaïm, il a dit: Avant que le Seigneur ne se montrât les montagnes étaient solides et lisses, mais lorsqu'il se mani- festa sur le mont Tor, toutes les montagnes se fendirent en produisant les fissures et les cavernes. En commentant ce verset: «Néanmoins, regarde cette montagne. Si elle reste comme elle est, tu pourras me voir» Moujahed a dit: Le Sei- gneur voulut attirer l'attention de Moïse que la création de cette monta- gne est plus difficile que la tienne. Moïse regarda la montagne qui fut anéantie progressivement et Moïse tomba alors évanoui. Lorsque Moïse se fut ressaisi, il s'écria: «Gloire à Toi» pour expri- mer sa soumissoin et sa foi et proclamer la Grandeur et la Majesté de Dieu, et en plus pour se convaincre que nulle créature ne Le voit dans le bas monde sans qu'elle ne périsse. «Je suis le premier de Tes serviteurs» Cette partie du verset fut l'ob- jet de plusieurs commentaires: - D'après Ibn Abbas et Moujahed: Je suis le premier à croire en Toi parmi les fils d'Israël. - D'après Ibn Jarir. Je suis le premier parmi les croyants et nul ne Te verra dans le bas monde. - D'après Abou AI-'Alia: Je suis le premier à croire que nulle parmi Tes créatures ne Te verra jusqu'au jour de la résurrection. «Moïse tomba évanoui, la face contre terre» En commentant ce fait Abou Sa'id Al-Khoudri rapporte: «Ayant reçu une gifle, un juif vint por- ter plainte auprès du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et lui dit: «Un de tes compagnons parmi les Ansariens m'a giflé» Le Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le salue - manda cet homme, et quand il fut en sa présence il lui demanda: «Pourquoi l'as-tu giflé?» Il lui répon- dit: «Ô Envoyé de Dieu, je passai par ce juif et l'entendis dire en ju- rant: «Par celui qui a choisi Moïse de préférence à tous les hommes» 100 Je lui demandai: «A Mouhammad aussi?» - Même à Mouhammad, ré- pliqua-t-il. Comme sa réponse m'irrita, je le giflai». Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - dit alors: «Ne me préférez pas aux autres Prophètes car, au jour de la résurrection, les hom- mes seront foudroyés. Je serai le premier à être ressuscité, à ce moment Moïse sera attaché au Trône. Je ne sais pas s'il a été ressuscité avant moi ou bien il serait tenu compte de son évanouissement le jour du mont Tor» (Rapporté par Boukhari, Moustim et Abou Daoud/ 2) . Un récit pareil a été raconté apr Abou Houraira. On peut déduire du hadith précédent que la réponse du Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue - était dite de par sa modestie et qu'il ne faut pas préférer certains Prophètes aux autres. Le foudroiement des hommes au jour de la résurrection serait dû à Tune de ces deux causes: ou bien à !a suite d'un certain ordre, ou bien lorsque le Seigneur Béni et Exalté se montrera aux hommes pour les juger comme II s'est montré à Moïse auprès de Tor. C'est pourquoi le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Je ne sais pas si Moïse a été ressuscité avant moi ou il serait tenu compte de son éva- nouissement le jour du mont Tor». ^-i^îj ïx^> :Jlî ?ju~ J*j :JU tj ^Jl ^ ^ r d^' ^ a* **** Uj ■ 108 wa lammâ sakata 'an Mûsâ-l-gadabu 'ahada-l-'alwâha wa fî-nushatihâ hudan wa rahmtu-l-lil-ladîna hum li rabbihim yarhabûna (154). Lorsque la colère de Moïse tomba, il reprit les Tables. Leur texte ex- primait une direction et promettait la miséricorde d'Allah à ceux qui Le re- doutent (154). Lorsque la colère de Moïse fut apaisée, il reprit les Tables qu'il avait jetées, et en ramassant leurs pièces et débris, il y trouva que «leur texte exprimait un direction et promettait la miséricorde d'Allah à ceux qui Le redoutent». A ce propos Qatada raconte: «Après avoir ra- massé les pièces des Tables, Moïse s'écria: «Seigneur, j'y trouve men- tionnée une communauté suscitée pour les hommes, elle ordonne ce qui est convenable et interdit ce qui est blamâble. Seigneur, fais qu'elle soit la mienne». - Non, fut la réponse, elle sera la communauté d'Ah- med. Moïse reprit: «J'y trouve aussi que ceux qui viennent les der- niers, seront les premiers» (Sous-entendant: ceux qui seront nés après seront les premiers à entrer au Paradis). - Non, répliqua le Seigneur, c'est la communauté d'Ahmed. Enfin Moïse dit: «Seigneur je trouve dans les Tables qu'il y aura une communauté dont ses membres gar- dent leur Evangile dans leur cœur, fais qu'elle soit la meinne» - C'est la communauté d'Ahmed, rétorqua Dieu. Et Qatada de conclure: «On nous a rapporté que Moïse - que Dieu le salue - a rejeté les Tables en s'écriant: «Mon Dieu, fais que je sois de la communauté de Mouham- mad». wa-htâra Mûsâ qawmahû sab'îna rajula-l-limâqatinâ falammaa 'ahad 109 athumu-r-rajfatu qâla rabbi law Si'ta 'ahlaktahum min qablu wa 'iyyâya 'utuhlikunâ bimâ fa'ala-s-sufahï'u minmi 'in hiya 'illâ fitnatuka tudillu bihâ man tasti 'u wa tahdî man tasâ*'u 'anta waliyyunâ fagfir lanâ wa-r- hamnâ wa'anta hayru-l-gâfïrîna (155) wa-ktub lanâ fî hâd ihi-d-dunya hasanatan wa fï-l-'a irati 'innâ hudrià* 'ilayka qâla 'adâbî 'usîbu bihî man 'asa 'u wa rahmatî wasi'at kulla Say'in fasa'aktubuh#-li-ladîna yattaqûna wa yu'tuna-z-zakâta wa-l-ladîna hum bi "ayâtinâ yu'minûna (156). Moïse avait choisi soixante-dix hommes pour l'accompagner au ren- dez-vous. Us furent pris d'un violent tremblement. Moïse s'écria: «Seigneur, si Tu l'avais voulu, Tu les aurais anéantis, auparavant, eux et moi. Vas-Tu maintenant nous faire périr à cause du crime de quelques insoumis? Il est vrai que ce n'est là qu'une de ces éprouves par lesquelles Tu égares ou diri- ges qui Tu veux. Tu es notre Maître. Pardonne-nous, reçois-nous dans le sein de Ta miséricorde. Tu es toute miséricorde (155) Réserve-nous une bonne part dans ce monde et dans l'autre. Nous sommes ralliés entièrement à Ta cause. Il dit Je châtie qui je veux. Et, d'autre part, ma clémence est infinie. Elle est acquise à ceux qui croient, font l'aumône et se rallient à nos signes. (156). As-Souddy raconte: «Dieu ordonna à Moïse de choisir 70 hommes parmi les fils d'Israël et de venir avec lui à un rendez-vous qu'il lui a fixé, pour s'excuser de l'adoration du veau. «Moïse avait choisi soixante- dix hommes pour l'accompagner au rendez-vous». Arrivés à l'endroit fixé, ils dirent à Moïse «O Moïse, nous ne croirons à ta mission que le jour où nous verrons Allah face à face» [Coran II, 55]. Puisque tu t'es entretenu avec Lui, laisse-nous Le voir. Alors JH ù\j :J15 î$fr OUJL, ^ x^l Jli 113 rise l'usage des bons aliments et défend les mauvais, qui soulage les peines et délivre des chaînes. Ceux qui croient en lui, qui le vénèrent, qui l'assis- tent et qui prennent pour guide la lumière descendue du ciel, ceux-là sont promis au bonheur. (157). «A ceux qui suivent l'Envoyé - l'apôtre inculte - annoncé par le Penta- teuque et les Evangiles» il s'agit de Mouhammd - qu'Allah le bénisse et le salue - qui est mentionné dans les Ecritures révélées à d'autres Pro- phètes, et ceux-ci avaient annoncé à leurs peuples son avènement et leur avaient ordonné de le suivre. Les qualités de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - existent dans leurs Livres et dont leurs savants et docteurs les connaissent très bien. L'imam Ahmed rapporte qu'un bédouin a raconté: «Du vivant de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - je vins à Médine en amenant une vache où je vendis son lait. La vente achevée je me suis dit: «Pourquoi ne pas rencontrer cet homme et entendre ses paroles!» Il m'accueillit alors qu'il marchait entre Abou Bakr et Omar. Je les sui- vis jusqu'à ce que nous arrivâmes chez un juif qui étalait la Tora et y li- sait pour se consoler car son fils, l'un des plus beaux jeunes hommes, était à l'article de la mort. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - demanda à l'homme: «Je t'adjure par celui qui a révélé la Tora ne trouves-tu pas dans ce Livre ma description et mon avènement?» Le juif hocha la tête en si- gne de négation. Mais son fils, le moribond, s'écria: «Certes oui, par celui qui a révélé la Tora, nous trouvons dans notre Livre ta description et ton avènement. J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et j'at- teste que tu es l'Envoyé de Dieu». Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - dit alors: «Ecartez ce juif de votre frère coreligionnaire». Puis il se chargea de son ensevelissement et de la prière funéraire sur lui» (Rapporté par Ahmed) (1 *' 114 Ata Ben Yassar rapporte: «J'ai rencontré Abdullah Ben Amr et lui dit: «Fais-moi la description de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - telle qu'elle est mentionnée dans la Tora.» Il me répondit: «Par Dieu, oui, il est mentionné dans la Torah comme il l'est dans le Coran: «O toi, le Prophète, nous t'avons envoyé comme témoin comme an- nonciateur de bonnes nouvelles, comme avertisseur» [Coran XXX III, 45] et comme une refuge pour les illettrés. Tu es Mon serviteur et Mon Mes- sager. Je t'ai nommé Al-Moutawakel (celui qui se fie à Dieu), tu n'es ni rude ni grossier. Dieu ne te rappelle pas à Lui qu'apèrs avoir redressé une religion qui n'est pas droite et jusqu'à ce que les hommes témoi- gnent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu. Grâce à lui, Dieu fera ouvrir des cœurs clos, des oreilles sourdes et des yeux fermés». On trouve dans le Sahih de Boukhari: «Il ne vociférait pas dans le marché, ne ré- pondait pas au mal par un autre, mais il pardonnait». «Qui commande le bien et interdit le mal». Telle est l'une des quali- tés du Prophète mentionné dans les Ecritures, et ainsi était le privilège après son avènement car Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - ordonnait ce qui est convenable et bon et interdisait le mal et ce qui est repréhensible. A ce égard Abdullah Ben Mass'oud a dit: «Lorsque tu entends le Seigneur dire: «O vous les croyants» prête ton attention à la suite car il y aura un ordre à faire le bien ou un mal à dé- fendre et éviter». Ce qui est aussi de plus important de tout cela, est le but sublime de son Message qui consiste à appeler les hommes à adorer Dieu seul sans Lui reconnaître des associés. Ali Ben Abi Taleb a dit: «Lorsque vous entendez un hadith rap- porté d'après l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - croyez-y qu'il est le mieux car il est le meilleur qui dirige, qui assure le bonheur et la piété». 115 «qui autorise l'usage des bons aliments et défend les mauvais» en leur rendant licite ce qu'ils s'interdisaient injustement comme la: Bahira, Oussiia, Sa'iba et Ham, et autres aliments; et Jeur interdisant tout ce qui est blâmable tel que la viande du porc, l'usure, et ce qu'ils se per- mettaient et dont Dieu interdisait. Les ulémas ont dit à cet égard: Tout ce que Dieu a permis est bon pour le corps et ne comporte aucun pé- ché, et ce qui a interdit est mauvais pour le corps et constitue une dés- obéissance. «qui soulage les peines et délivre des chaînes» c'est à dire que le Pro- phète n'apporte que tout ce qui est aisé et ne pèse pas sur les hom- mes, comme il a dit dans un hadith authentifié: «On m'a envoyé apportant la religion droite et facile à pratiquer. >» En envoyant Mou'adz et Abou Moussa Al-Ach'ari dans une mis- sion au Yémen, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - leur dit: «Annoncez de bonnes nouvelles, ne laissez pas les hommes fuir, rendez les choses faciles, ne créez pas de difficultés, aidez-vous mutuellement et ne vous divisez pas»^K Les peuples qui nous ont précédés se sentaient trop à l'étroit dans la pratique de leur culte, Dieu, de par Sa grâce a rendu notre religion facile. Pour cela le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu fera preuve de mansuétude à l'égard de ma communauté à cause des suggestions de leurs cœurs tant que celles-ci ne soient traduites en actes ou paroles» (Rapporté Boukhari) (2> . Dans un autre hadith, il a dit: «Dieu pardonne à ma communauté lorsqu'elle pèche par erreur, oubli, ou contrainte» (Rapporté par Ibn Maja et Baihaqi) <3) , (1) ^ Vj \^ U <^Sfl ^ J )3 (iU.) **J$ ^ Jtf 116 A ces fins, Dieu a inspiré notre communauté de dire souvent: «Notre Seigneur, ne nous punis pas pour des fautes commises par oubli ou par erreur» [Coran II, 286]. «Ceux qui croient en lui, qui le vénèrent, qui l'assistent» en le soute- nant et le secourant «et qui prenent pour guide la lumière descendue du ciel» qui n'est autre le Coran dont il a été chargé de le communiquer aux hommes, «ceux-là sont promis au bonheur» dans la vie présente et dans l'au-delà. qui yâ 'ayyuha-n-nâsu 'innî rasulu-L-Lâhi 'ilaykum jamî'an-i-l-ladî lahû mulku-s-samâwâti wa-l-'ardi là* 'ilâha 'illâ huwa yuhyi wa yumîtu fa'âmi- nû bi-L-Lâhi wa rasûlihi-nabiyyi-l-'ummiyyi-l-ladî yu'minu bi-L-Lâhi wa kalimâtihî wa-t-tabi'ûhu la'allakum tahtadûna (158). Proclame: O hommes, je suis envoyé par Allah à vous tous. Allah le Maître des cicux et de la terre. II n'y a pas d'autre Allah que Lui. Il donne la vie et la mort. Croyez en Allah et a Son Prophète, l'apôtre inculte, celui qui lui-même croit en Allah et à Sa parole. Suivez-le, si vous voulez faire votre salut (158). Dieu demande à Son Prophète de dire aux gens: «Je suis, en vé- rité, envoyé vers vous tous» et ceci constitue un grand honneur d'être le dernier des Prophètes et d'être envoyé vers toute l'humanité avec le Coran pour le divulguer, comme Dieu a dit: «Ce Coran m'a été révélé pour que vous soyez avertis ainsi que tous ceux qu'il touchera» [Coran VI, 19] une fois ce message communiqué «Ceux qui nient le Livre sont pro- mis à l'enfer» [Coran XI, 17]. Si les hommes se soumettent, ils sont bien dirigés, mais «S'ils s'insurgent, rappelle-toi que ton rôle se borne à les avertir» [Coran III, 20]. Au sujet du verset précité, Al-Boukhari raconte le récit suivant d apres adou Ad-Darda: «Un dialogue eut lieu entre Aou Bakr et Omar 117 -que Dieu les agrée- et Omar quitta son compagnon irrité contre lui. Abou Bakr le suivit en lui demandant de lui pardonner mais Omar refu- sa et lui ferma la porte au nez. ' Abou Ad-Darda' poursuivit: «Abou Bakr vint alors trouver l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - alors que j'étais chez lui. Le Prophète dit: «Votre ami que voici a eu une vive discussion». Omar re- gretta son faire et son comportement, il vint à son tour, salua, s'assit auprès du Prophète - qu'Allah le bénisse et ie salue - et lui conta l'inci- dent. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - s'irrita et Abou Bakr s'écria alors: «Par Dieu, Ô Envoyé de Dieu, c'est moi qui suis le plus coupable». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et (e sa- lue - répliqua: «N'allez-vous pas me laisser mon ami? Quand je vous ai dit que je suis l'Envoyé de Dieu vers vous tous, vous m'avez traité de menteur, mais Abou Bakr seul répondait: «Tu dis la vérité»* J K L'imam Ahmed rapporte d'après Ibn Abbas que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue- a dit: «On m'a accordé cinq (faveurs) qu'aucun Prophète n'a reçues avant moi et je ne dis pas cela par orgueil; J'ai été envoyé vers tous les hommes; on m'a accordé la victoire (sur l'en- nemi en lui inspirant) la terreur à une distance d'un mois de marche; les butins m'ont été rendus licites tandis qu'ils ne l'étaient pas pour les autres; toute la terre m'était bonne comme oratoire et son sable purificateur; enfin on m'a accordé le (droit) d'intercession que j'ai retardé en faveur de ma communauté jusqu'au jour de la résurrection pour quiconque n'aura rien as- (1 ) J^. *W à\ j& o^l* ait Ua ç£~>-l* Ui S J^j JU* tajup sljjjJl y\ JUi «jjl ^1 jj-JU-j j*wL- J-iU ù\f U ^JJj :JU tJjU-j v-^U- t$\ ^ 4,1 J^j ^JJI y) JU ^) # à! gfc ^Jl :cJua t w*. ^ J^j ^ui l, cjs ^} ^ jfjiî 118 socié à Dieu» (Rapporté par Boukhari et MousUm) L'imam Ahmed rapporte aussi d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Par celui qui tient mon âme dans sa main, un homme de cette communauté qu'il soit juif ou chré- tien n'entend parler de moi et mourra sans croire en ce par quoi j'ai été en- voyé, sans qu'il ne soit un damné de l'Enfer» (Rapporté par Ahmed et Mouslim) <2) . «Allah le Maître des cieux et de la terre. H n'y a pas d'autre Allah que Lui. Il donne la vie et la mort» qui sont des attributs de Dieu, le Créateur de toute chose, le Seigneur de l'Univers qui fait vivre et qui fait mourir, c'est bien Lui qui a envoyé Mouhammad - qu'Allah le bé- nisse et le salue - apportant la vérité pour la transmettre aux hommes. C'est lui le Prophète illettré qui est mentionné dans les Ecritures où son avènement était confirmé, «n croit en Allah et à Sa parole» et ce qui lui a été révélé et dont ses actes confirment ses paroles. «Suivez- le» et ne cherchez point un autre chemin que le sien «si vous voulez faire votre salut» et être bien dirigés. wa min qawmi Mûsâ" 'ummatu yahdûna bi-l-haqqi wa bihî ya'dilûna (159). Il y a parmi le peuple de Moïse des gens qui sont amis de la vérité et jugent avec conscience» (159). ij+ï l^, O^j ^% ^ Jl :î>i Jyî ^Li C-Japfj lIj^Jpj Ia^_ ^Ji\ ^ cJ^rj ,^Li iJi jjj ^\ ^ cJU-îj 119 Les fils d'Israël n'étaient pas tous des égarés et des rebelles, mais il y avait parmi eux une partie qui ne cesse de suivre la vérité et grâce à laquelle elle observe la justice, ce qui est confirmé dans ces versets: «Il y en a parmi eux qui ont le cœur ferme, qui passent les nuits à lire les versets d'Allah et à se prosterner» [Coran III, 113] et: «Parmi les gens d'Ecriture, il en est qui croient en Allah, et à la fois à ce qu'il vous a révélé et à ce qu'il leur a révélé. Entièrement soumis à Allah» [Coran III, 199] et encore: «Ceux à qui nous avons donné le Livre et qui le récitent avec la foi qu'il convient, ce sont ceux-là les vrais adeptes du Livre» [Coran II, 121]. wa qatta'nâhumu-tnatay 'asrata 'asbâtan 'umaman wa 'awhayntt 'ilâ Mûsa 'id -i-stasqâhu qawmuhïï 'an-i-drib bi 'asâka-l-hajara fa-n-bajasat minhu-tnatâ 'asrata 'aynan qad 'aliriia kullu 'unâsin masrabahum wa zal-lalnâ 'alayhimu-lgamâma wa 'anzalnâ 'alayhimu-l-manna wa-s-salwa kulû min tayyibâti mâ razaqnâkum wamâ zalamûnâ walâkin kâriîî *an- fusahum yazlimûna (162). Nous avons divisé les Israélites en douze tribus. Nous avons suggéré à Moïse, quand son peuple lui demanda à boire, de frapper le rocher avec son bâton. Aussitôt douze sources jaillirent et chacune des douze tribus devina l'emplacement OÙ elle devait boire. Nous les avons mis à l'ombre d'un nuage et nous leur avons envoyé des cailles et de la manne. Mangez les 120 biens qu'Allah vous envoie. Ce n'est pas à nous qu'ils ont nui mais à eux- mêmes. (160) Lorsque nous leur dîmes «Installez-vous dans cette ville, man- gez-y où il vous plaira. En y pénétrant, prosternez-vous et demandez la ré- mission de vos péchés. Vos fautes vous seront pardonnées et des récompenses spéciales seront accordées aux meilleurs d'entre vous. (161) À ces paroles, les pervers en substituèrent d'autres. Four les punir de leur fourberie, nous leur envoyâmes du ciel un châtiment avilissant. (162V Nous avons déjà traité ce sujet en commentant la sourate de la vache, (les versets: 57-60). 4 % +uf t>c m- $ ^« # wa-s-'alhum 'ani-l-qaryati-l-latî kânat hâdirata-l-bahri 'it ya'dûna fî-s- sabti 'id ta'tihim hîtânhum yawma sabtihim Surra'an wa yawma la yasbi- tûna lâ ta'tîhim kadâlika nabluhum bimâ kânû yafsuqûna (163). Interroge-les sur cette cité marine dont les habitants n'observaient pas le repos du Samedi. Car, ce jour-la, les poissons s'y pressaient par bandes, alors qu'ils disparaissaient les autres jours. Nous leur avons envoyé cette tentation pour les punir de leur corruption (163). Dieu ordonne à Son Prophète de demander les juifs qui sont ve- nus le trouver au sujet de leurs coreligionnaires qui ont enfreint le Sa- bat et comment II s'est vengé d'eux pour les punir de leur désobésissance et leur ruse, et d'avertir ceux qui sont en sa présence de dissimuler ses qualités et sa venue qu'ils trouvent dans leur Livre, sinon ils subiront le même sort que leur ancêtres. Cette cité mentionnée dans le verset est Ayla sur la mer Rouge, et se situe, selon les dires d'Ibn Abbas entre Madiane et le mont Tor. «... les habitants n'observaient pas le repos du Samedi» car ils étaient ordonnés de respecter le sabbat et s'y abstenir de toute activité, mais ils ont enfreint les ordres divins. Comme en ce jour-là les poissons SÔ 121 présentaient à eux à la surface de l'eau «Alors qu'ils disparaissaient les autres jours» ceci constituait une épreuve pour eux dans le but de sa- voir le degré de leur foi mais, hélas, ils n'étaient que des pervers qui méritaient la punition. Ils avaient usé de ruses pour capturer ces pois- sons en désobéissant aux ordres divins. A cet égard Abou Houraira rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ne commettez pas les mêmes péchés des juifs en rendant licite ce que Dieu a prohibé, par de vils moyens» 1 wa 'id qâlat 'ummatum- minhum lima ta'izûna qawman 'i-L-Lâhu muhli- kuhum *aw mu'addibuhum 'adâban sadîdan qâlû ma'diratan 'ilâ rabbi- kum wa la'allahum yattaqûna (164) falamnm nasaw mâ dukkirû bihT 'anjaynâ-l-ladîna yanhawna 'an-i-s-slî 'i wa 'ahadnâ-l-ladîna zalamû bi 'adâbim-ba'îsim bimâ kânû yafsuqûna (165) falammâ 'ataw 'am-mâ nuhû 'anhu qulnâ lahum kûnû qiradatan hâsi'îna.(166). Une partie d'entre eux dirent aux autres: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu'il veut châtier sévère- ment?» Ils répondirent: «C'est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d'Allah. Et peut-être aussi s'amenderont-ils?» (164). Ils restèrent sourds à ces exhortations. Nous sauvâmes alors ceux qui avaient pris parti contre les méchants et nous infligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire pour les punir de leur désobéissance. (165) Quand ils se montrèrent insolents dans (1) Al fJ l~ ytNM *** C^lJ U ij&J * :Jlî $ « Jj-, J Sj0 . J p 122 leur désobéissance, nous leur dîmes: «Soyez changés en singes ab- jects» (166). Dans les versets précités, Dieu nous fait savoir que les habitants de cette cité formaient trois groupes: le premier qui avait enfreint les ordres de Dieu en usant de stratagème pour capturer les poissons pro- fanant ainsi le Sabat; un deuxième qui avait interdit le premier puis il s'écartait de lui; un troisième qui n'avait pas agi, il s'était tû et avait dit au deuxième groupe: «Pourquoi tentez-vous des moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu'il veut châtier sévèrement» Des propos qui si- gnifient: pourquoi interdisez-vous ces gens-là de commettre un tel acte de désobéissance alors que vous savez indubitablement que Dieu va les détruire, donc vos exhortations sont vaines: Et le deuxième groupe de répondre: «C'est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d'Allah» car II a eu notre engagement d'ordonner à faire le bien et à déconseil- ler le blâmable. Une fois avertis et exhortés «Peut-être aussi s'amende- ront-ils» en cessant d'enfreindre les enseignements et de revenir à Dieu repentants, et alors, il se peut que le Seigneur revienne vers eux par sa miséricorde. Comme ces coupables «restèrent sourds à ces exhortations» et per- sévérèrent dans leur obstination, «nous sauvâmes alors ceux qui n'avaient pas pris parti contre les méchants et nous infligeâmes à ceux-ci un châti- ment exemplaire pour les punir de leur désobéissance» Donc le sort de chaque groupe est maintenant mis au clair: l'anéantissement du pre- mier, le salut du troisième, reste le deuxième qui fut un sujet de dis- cussion entre les exégètes car aucune mention de son sort ne fut citée. Toute récompense dépend des œuvres et de leur nature, et ces derniers n'avaient pas agi et leur inaction fut la cause des opinions controversées: Ce groupe était-il sauvé ou anéanti?. En voilà la première réponse d'après Ibn Abbas: Ayla est une cité située entre l'Egypte et Médine sur la mer rouge. Dieu a interdit à ses habitants de pêcher les poissons les jours de Sa- medi. En ces jours-là les poissons se présentaient à eux par bandes, mais les jours suivants, ils n'en pouvaient rien pêcher. Cela dura le 123 temps que Dieu voulut jusqu'à ce qu'une partie des habitants péchè- rent les poissons les samedis en outrepassant les ordres divins. Mais une autre partie les empêchèrent en leur rappelant les enseignements sans que pour autant pouvoir les dissuader, bien au contraire ils per- sistèrent dans leur désobéissance. Une autre partie intervint et dit à cette partie de soumis: puisque vous savez que leur châtiment est iné- luctable: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte». Ceux-ci étaient plus irrités que les autres pour la cause de Dieu. Les autres de leur répondre: «C'est pour dégager notre responsabi- lité vis-à-vis d'Allah. Et peut-être aussi s'amenderont-ils». Quand la colère de Dieu s'abattit sur les coupables, ils furent transformés en singes, et les deux autres parties furent sauvées. Ikrima rapporte: «Un jour je me rendis chez Ibn Abbas et le trou- vai pleurer en posant le Coran sur ses genoux. J'hésitai d'abord de m'approcher de lui et je ne cessai d'éprouver une certaine perplexité qu'à la fin je m'avançai et lui dis: «Que je me sacrifie pour toi ô Ibn Ab- bas, qu'est-ce qu'il te fait pleurer?» - Ces feuillets, répondit-il. En les regardant je sus qu'il lisait la sourate «Al-A'raf». Il me demanda: «Connais-tu où se trouve Ayla?» - Oui, répondis-je. Il répliqua: «Il y avait une tribu de juifs dont une grande bande de poissons se pérsen- tait à eux un samedi puis elle s'enfonça dans l'abîme et eux, ne pou- vant les pêcher facilement, devaient se plonger avec tant d'efforts pour en avoir une partie» Ils demeurèrent ainsi une certaine période puis le démon vint leur suggérer: Il vous est interdit de manger de ces pois- sons le jour du samedi, puisque ils viennent par bandes vers vous en ce jour-là, vous pouvez les pêcher et les consommer un autre jour. Une partie de ces habitants s'y consentirent, mais l'autre de ripos- ter fermement: il vous est interdit de les manger et les pêcher le same- di. A la fin de la semaine qui s'ensuivit, une foule composée d'hommes, de femmes et d'enfants vinrent pêcher, une autre, les compagnons de la droite, se séparèrent d'eux, et une troisième se mit à gauche et se tut. Ceux de la droite s'écrièrent: «Malheur à vous, nous vous interdi- sons d'enfreindre les enseignements pour que vous ne soyez pas as- sujettis au châtiment de Dieu». Ceux de la gauche d'intervenir: 124 «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu'il veut châtier sévèrement?» Et ceux de la droite ripostèrent: «C'est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d'Allah. Et peut-être S'amendront-ils». Nous voudrons bien aimer qu'ils s'interdisent et craindre Dieu afin d'éviter Son châtiment». Comme les coupables firent la sourde oreille sans tenir compte des exhortations, ceux de la droite de leur blâmer: «O ennemis de Dieu! vous avez réalisé votre méfait. Par Dieu, nous viendrons vous voir cette nuit. Par Dieu, vous ne seriez pas au matin sans que Dieu ne nous inflige le châtiment soit un engloutissement par la terre, soit un ouragan de pierres, soit un autre supplice». En effet ils vinrent ie matin frapper à leur porte et les appelèrent mais ils ne reçurent aucune réponse. Ils se servirent d'une échelle, pour escalader la muraille et constatèrent qu'ils furent transformés en singes abjets munis de queues. Enfin ils lui ouvrirent les portes, ceux qui furent transformés en singes connurent leurs proches parmi les hu- mains et leur tinrent compagnie mais ceux-ci ne les reconnurent pas. Ces singes commencèrent à flairer les habits de leurs proches en pleu- rant, et ces derniers de leur reprocher: «Ne vous avions-nous pas in- terdit de commettre cette désobéissance?» Les singes hochèrent la tête en signe d'affirmation. Puis Ibn Abbas récita: «Ils restèrent sourds à ces exhortations. Nous sauvâmes alors ceux qui avaient pris partie contre les méchants et nous in- fligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire» et dit: «J'y trouve que ceux qui les avaient interdit sont sauvés, mais ceux qui se sont mis à l'écart sans intervenir, leur sort me parait absurde. Quant à nous, nous voy- ons le repréhensible, le désavouons mais sans agir». Je lui dis: «Que je me sacrifie pour toi, ne vois-tu pas qu'ils ont désavoué leur acte, les ont contredit et dit: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Al- lah cherche la perte ou qu'il veut châtier sévèrement?». Entendant ma réponse, Ibn Abbas m'offrit deux vêtements. La deuxième opinion affirme que ceux qu'ils ont tu, ont été perdus. Mouhammad Ben Ishaq rapporte qu'lbn Abbas aussi a dit: «Ils ont in- venté (le repos) le jour de Samedi et en furent éprouvés. Les poissons leur furent interdits en ce jour-là où les poissons venaient à eux faisant 125 surface, ils les regardèrent ainsi sans les pêcher. Une fois le sabat écoulé, les poissons passaient en eau profonde jusqu'au samedi sui- vant. Un samedi l'un d'eux pécha un grand poisson qu'il attacha à un pal enfoncé sur le rivage afin qu'il reste dans l'eau jusqu'au jour sui- vant. Le lendemain, il vint le retirer de l'eau, le cuit et le mangea. Ils te regardèrent faire sans désavouer son acte ni l'interdire à l'exception d'un petit groupe qui l'exhortaient à cesser cette transgression. A la fin cet acte fut connu de tout le monde. Une partie d'eux disent à ceux qui avaient interdit cet acte: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte ou qu'il veut châtier sévèrement». Ils leur répondirent: «C'est pour dégager notre responsabilité vis-à-vis d'Allah» Nous réprouvons leur acte et «Peut-être aussi s'amenderont-ils» Mais les coupables «restèrent sourds à ces exhortations...». Ibn Abbas a dit: «Ils furent départagés en trois groupes: le premier formé de ceux qui réprouvaient, le deuxième de ceux qui disaient: «Pourquoi tentez-vous de moraliser des gens dont Allah cherche la perte» et le troisième les pécheurs. Seuls qui interdisaient cet acte furent sau- vés, et les autres péris. «Nous infligeâmes à ceux-ci un châtiment exemplaire pour les punir de leur désobéissance» De cette partie du verset on peut déduire que seuls les coupables furent punis et les autres sauvés. i^cui o- ^ 4 ré* wa'id ta'addana rabbuka layab'atanna 'alayhim 'ilâ yawmi-l-qiyâmati man yasûmuhum sïï'a-l-'adâbi 'inna rabbaka lasarî'u-l-'iqâbi wa 'innahû la-gafûr-r-Rahîm (167). Ton Seigneur résolut alors de leur susciter jusqu'au jour dernier des adversaires qui leur feront subir des maux terribles. Car ton Seigneur est prompt dans la répression, bien que miséricordieux et clément. (167). Pour prix de leur désobéissance aux ordres divins, leur rébellion et 126 leur ruse, Dieu a proclamé qu'il enverrait contre les juifs des gens qui leur feront subir de durs châtiments et maux jusqu'au jour de la résur- rection. A cet égard on a rapporté que Moïse leur imposait le tribut du- rant sept années, ou treize selon d'autres dires. Il fut le premier à imposer un tel tribut. Puis les juifs furent dominés par les Grecs, les Chaldéens ensuite les chrétiens qui les traitèrent sévèrement et les hu- milièrent en leur obligeant à payer la capitation. Enfin Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - les vainquit et vécurent sous l'autorité des musulmans en payant les tributs et les autres impôts. En commentant ce verset Ibn Abbas a dit: «Ceux qui leur feront subir des maux terribles, les humilièrent jusqu'au jour de la résurrec- tion sont Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - et sa commu- nauté» Cette opinion fut soutenue par Ibn Joubaïr, Ibn Jouraïj, As- Souddy et Qatada. A la fin des temps, les juifs feront apparition en tant que partisans de l'Antéchrist, mais les musulmans avec Jésus ftls de Marie les tueront. Dieu est certes prompt dans Son châtiment qu'il inflige à ceux qui se rebellent contre Lui et transgressent Ses ordres. Mais, d'autre part, Il est miséricordieux et clément envers ceux qui reviennent à Lui repen- tants. Il a joint la miséricorde au châtiment afin que les hommes ne désespèrent pas; et que les âmes éprouvent l'espoir aussi bien que la crainte. wa qatta'nâhum fî-l-'ardi 'umamam minhumu-s-sâlihûna wa minhum dûna dâlika wa balawnâhum bi-l-hasanâti wa-s-sayyi 'âti la'allahum yar- 127 ji'ûna(168) fahalafa mim ba'dihim halfun waritû-l-kitâba ya 'hudûna 'arada hâdâ-l-'adnâ wa yaqûlûna sayugfaru lanâ wa 'in ya'tihim 'aradum-mitluhû ya'hudûhu 'alam yu'had 'alayhim mît âqu-l-kitâbi 'a-l- lâ yaqûlû 'alâ-L-Lâhi 'illâ-l-haqqa wa darasû mâ fîhi wa-d-dâru-1- 'âhiratu hayru-l-li-ladîna yattaqûna afalâ ta'qilûna (169) wa-l-ladîna yu- massikûna bi-l-kitâbi wa 'aqâmû-s-salâta 'innâ lâ nudî'u 'ajra-l- muslihîma (170). Nous les avons disloqués à travers le monde en plusieurs communautés. Les uns étaient vertueux, les autres ne Tétaient pas. Nous avons attiré sur eux alternativement le bonheur et l'adversité. Peut-être retourneront-ils à Allah. (168). Une génération succéda à celle-ci. Elle hérita du Livre. Ses re- présentants firent argent de tout, se disant: «Ça nous sera pardonné». N'empêche que si dé nouveUes compromissions s'offraient à eux, ils les ac- ceptaient. Et cependant d'avoir hérité du Livre, cela aurait dû les inciter à ne dire sur Allah que la vérité. Au surplus, le Livre ne leur a-t-il pas été en- seigné? La vie future doit être le bien le plus précieux pour ceux qui crai- gnent Allah. Le comprendrez-vous? (169) Ceux qui font du Livre leur régie et sont assidus à la prière, nous ne les laisserons pas sans récom- pense (170). Dieu les a divisés, sur la terre, en plusieurs communautés, il y a parmi eux des justes et d'autres qui ne le sont pas. Il les a éprouvés par des biens et par des maux, c'est à dire par l'aisance et l'indigence, la crainte et le désir, la bonne santé et la maladie... «Peut-être retourne- ront-ils à Allah». Mais les successeurs qui sont venus après eux, leurs vertueux et leurs méchants, héritèrent du Livre qui est le Pentateuque et les étu- dièrent. Bien que Moujahed a déclaré que ces successeurs sont les chrétiens, il s'avère que le verset a une portée plus générale. «Ses ré- présentants firent argent de tout, se disant: «Ça nous sera pardonné». Au lieu de divulguer et suivre la vérité, ils s'emparèrent des biens de ce monde et se patientèrent de revenir à Dieu repentants. A chaque fois qu'un bien comme le premier se présenta à eux, ils y succombèrent. Que ce soit un bien licite ou illicite, comme a dit Moujahed, ils le pri- rent sans éprouver aucun scrupule en se disant comme toujours: «Ça nous sera pardonné». 128 As-Souddy a dit: «Les fils d'Israël n'ont institué un juge sans qu'il n'accepte un pot de vin. On lui disait: «Pourquoi acceptes-tu d'être soudoyé?» Il répondait: «On me pardonnera». Alors les intéressés par- mi les fils d'Israël récusaient ses verdicts. A la mort de ce juge ou à la suite de sa destitution, on confiait ce poste à un autre qui ne tardait pas à agir de même en confirmation du verset: «N'empêche que si de nouvelles compromissions s'offraient à eux, ils les acceptaient». L'alliance du Livre n'a-t-elle pas été contractée, et cela n'aurait-il pas «dû les inciter à ne dire sur Allah que la vérité?» Dieu désavoue leur comportement d'avoir dissimulé la vérité sans la divulguer aux autres, comme II le montre dans ce verset: «Allah a reçu des gens d'Ecriture la promesse qu'ils divulgueraient leur Livre et ne le tiendraient pas caché» [Coran III, 187]. Ibn Abbas a dit que ces gens-là espéraient toujours le pardon de Dieu du moment qu'ils revenaient toujours à leur désobéissance sans se repentir. «La vie future doit être le bien le plus précieux pour ceux qui crai- gnent Allah. Le comprendrez-vous?» Dieu, malgré tout, les exhorte à re- venir sur leur péché espérant d'acquérir Son pardon, et en même temps II les avertit contre Son terrible châtiment. Il se demande: il n'est pas temps de comprendre ces enseignements? Ne faut-il pas s'abste- nir de tout ce que Dieu a interdit et de cesser de rechercher avidement les plaisirs du siècle et ses jouissances éphémères? Puis Dieu loue ceux qui s'attachent sincèrement à Son Livre et à suivre Son Prophète où ils l'y trouvent mentionné. Par ailleurs, ils «font du Livre leur règle et sont assidus à la prière» Dieu ne laissera pas certai- nement perdre la récompense de ceux qui font le bien et s'amendent. U bai. ^ ^ ^ \^ ^ j^j ^ ^ @ ù& JLl Aj c wa 'id nataqnâ-l-jabala fawqahum ka'annahû zullatun wa zanmî 'anna- hû wâqi'um bihim hudû ma 'ataynâkum biquwwatin wa-dkurû ma fîhi la 'allakum tattaqûna (171). 129 Nous avons dressé une montagne qui les oppressait de tout son poids, au point qu'ils craignaient qu'elle ne s'écroule sur eux. Recevez en toute hu- milité nos enseignements, leur dîmes-nous. Méditez sur ce qu'ils contien- nent. Peut-être deviendrez-vous meilleurs?» (171). Ibn Abbas a dit: «En vertu de l'alliance contractée avec eux, Dieu a élevé la montagne au-dessus d'eux en la confiant aux anges. Moïse les dirigea vers la terre sainte où il reçut les tablettes une fois sa co- lère apaisée, en leur ordonnant de se conformer à leur contenu et à observer les ordres divins. Mais comme ils constatèrent que cette tâ- che leur parut pénible, ils passèrent outre, Dieu alors dressa la «mon- tagne qui les oppressait de tout son poids» soutenue par les anges. En commentant ce fait Abou Bakr Ben Abdullah a dit: «On leur dit: «En voilà un Livre dont vous devez vous prescrire à son contenu car il renferme le licite et l'illicite». Ils objectèrent et dirent: «Mets en clair tout ci qu'il renferme, si ses prescriptions et obligations nous seront fa- ciles à pratiquer, nous nous conformerons». Moïse de répliquer: «Non, vous devez les accepter telles quelles» - Non, rétorquèrent-ils, à moins que tu nous les montres clairement et en détait». A ce moment-là Dieu ordonna à la montagne qui fut déracinée de s'élever au ciel au-dessus de leurs têtes, et Moïse de s'écrier: «Ne comprenez-vous pas les paroles de mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire? Si vous ne prenez pas la Tora telle quelle, Il vous écrase- ra par cette montagne». «Al Hassan Al-Basri m'a raconté: «Quand ils virent la montagne au-dessus de leurs têtes, chacun des fils d'Israël se prosterna en po- sant son sourcil gauche sur le sol ef regardant la montagne de son œil droit redoutant qu'elle ne tombe sur lui. A cause de cet événement tout juif qui se prosterne de nos jours le fit de la sorte. Ils prétendent que grâce à cette prosternation le châtiment fut remis. Et Abou Bakr de poursuivre: «Lorsque Moïse étala les tables où se trouve le Livre que Dieu a écrit de Sa propre main, toute montagne, tout arbre et toute pierre s'ébranlèrent. Tout juif à qui on récite la tora de nos jours s'agite en l'entendant et secoue la tête» 130 wa 'id 'ahada rabbuka mim-banî 'Àdama min zuhûrihim durriyyatahum wa 'ashadahum 'alâ* 'anfusihim 'alastu bi rabbikum qâlû balâ §ahidnâ A 'an taqûlu yawma-l-qiyâmati *innâ kunna 'an hâdâ gâfilîna (172) 'aw ta- qûlïï 'innama 'asraka *a ba 'unâ min qablu wa kunnâ durriyatan mim- ba'dihim 'afatuhlikunâ bimâ fa'ala-l-mubtilûna (173) wa kadâlika nufassilu-l-'à* yâti wa la'allahum yarji'ûna (174). Allah tira du dos des fils d'Adam leurs descendants et requit ainsi leurs témoignages: «Ne suis-je pas votre Seigneur?» dit-il. Ils répondirent: «Oui, nous l'attestons». Après cet aveu, vous ne pourrez pas dire, au jour de la résurrection: «Nous ignorions cela» (172) Vous ne pourriez pas dire non plus: «Avant nous, nos pères associaient d'autres divinités à Allah et nous n'avons fait que leur succéder. Nous feras-tu expier les erreurs des in- justes?» (173) C'est ainsi que nous multiplions les enseignements. Peut-être reviendrez-vous à Allah (174). Dieu tira la descendance des fils d'Adam de leurs reins en les fai- sant témoigner contre eux-mêmes qu'il est leur Seigneur et leur Souve- rain, et qu'il n'y a d'autre Dieu que Lui selon la nature qu'il leur a donnée en disant: «Suis fermement ta religion dans toute sa rigueur. C'est une obligation inhérente à la nautre de l'homme. L'ordre établi par Allah ne saurait être modifié» [Coran XXX, 30]. A ce propos il est cité dans les deux Sahihs d'après Abou Hourai- ra que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout nouveau-né est né sur l'islamisme (Al-Fitra)» (Rapporté par Boukhari et MousHm)* 1 ** 131 Al-Aswad ben Sourai' de Bani Sa'd rapporte: «J'ai participé à qua- tre expéditions en compagnie de l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue-. Dans l'une d'elles, après que les musulmans aient exter- miné les ennemis, ils commencèrent à tuer leur descendance. L'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- ayant eu vent de cet événement, s'irrita et s'écria: «Qu'est-t-il arrivé à ces hommes-là qui tuent les petits?» Un homme lui répondit: «O Envoyé de Dieu, ne sont- ils pas les enfants des polytéhistes?» Il lui répliqua: «Toute âme naît, est née sur l'islamisme et elle ne cesse de rester ainsi jusqu'à ce qu'elle de- vienne capable d'exprimer. Ses parents font d'elle une juive ou une chré- tienne». Plusieurs hadihts ont été rapportés se rapportant à la postérité d'Adam -que Dieu le salue-, il y aura parmi elle les compagnons de la droite et ceux de la gauche et tous témoignent contre eux-mêmes que Dieu est leur Seigneur. L'imam Ahmed raporte d'après Anas Ben Malek que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Au jour de la résurrection on dira au damné de l'Enfer: «Si tu possédais ce que la terre renfermait (comme richesses) t'en rachèterais-tu?» - Certes oui, répondit-il. Dieu lui répliqua: «Je t'ai demandé une chose qui est plus simple que cela alors que tu te trouvais dans le dos d'Adam, de ne rien m' associer, mais tu n'as voulu que reconnaître un égal à Moi» (Rapporté par Ahmed, Boukhari et Mous- lim)< J K L'imam Ahmed rapporte aussi d'après Ibn Abbas que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu fait alliance avec les fils d'Adam -que Dieu le salue- le jour de 'Arafa en les tirant tous de son dos et les étalant devant Lui. Il leur dit: «Ne suis-je pas votre Seigneur? dit-Il. Ils répondirent: «Oui nous l'attestons». Après cet aveu, vous ne pourrez pas dire, au jour de la résurrection: «Nous ignorions cela». (Rapporté par Ah- (1) ^ >JI Jj ^ J^lj Jl*i :Jli j£ ^ iUL. # ù* **** r u ?> Cojt Ai J_^Li 132 med, Nassai) Ibn Âbi Hatem et Al-Hakemy K Ibn Mass'oud raconte qu'lbn Jarir a dit: «Ayant perdu son enfant âgé de six jours, Al-Dahak Ben Mouzahem dit à Jaber: «O Jaber, lorsque tu mets mon enfant dans sa tombe, dénoue l'extrémité du lin- ceul et fais apparaître son visage car il sera assis et interrogé». Je m'exécutai, dit Jaber, puis je demandai à Al-Dahak: «Que Dieu te fasse miséricorde, sur quoi sera-t-il interrogé?... qui lui posera la ques- tion?» Il me répondit: «Il sera demandé sur TalKancë qui l'a conclu alors qu'ils se trouvait encore dans les reins d'Adam» - O Aboui-Qas- sem, répliquai-je, en quoi consiste cette alliance?. Il rétorqua: «Ibn Ab- bas m'a raconté: «Dieu a passé Sa main sur le dos d'Adam et a tiré toute sa descedance qui devait naître jusqu'au jour de la résurrection. Il a pris leur engagement de n'adorer que Lui sans rien Lui associer. De Sa part, Il s'est porté garant de leur assurer leur subsistance, puis Il les a rendus au dos d'Adam. L'heure Suprême ne se dressera avant que ne naissent tous ceux qui avaient donné cet engagement. Tout homme qui aura respecté le premier engagement, tirera bon parti du deuxième engagement. Mais celui qui aura trahi le premier, le deu- xième ne lui servira à rien. Enfin celui qui mourra tout jeune sans par- venir à donner le deuxième engagement, mourra sur l'islamisme et sur son premier engagement. L'imam Ahmed rapporte d'après Mouslim Ben Yassar Al-Jouhani qu'on demanda à Omar Ben Al-Khattab le sens de ce verset: «Allah ti- ra du dos des fils d'Adam leurs descendants et requit leurs témoignages: «Ne suis-je pas votre Seigneur?», il répondit: «J'ai entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - répondre à la même question et dit: «Dieu créa Adam -que Dieu le salue-, passa Sa main droite sur son dos, fit tirer une postérité et dit: «J'ai créé ceux-ci pour le Paradis et ils fe- ront les oeuvres des bienheureux. Puis II passa Sa main encore une fois, tira (1)
    l ùl» :JU 4jf ^ ^1 ^ JU 133 une autre descendance et dit: «J'ai créé ceux-là pour l'Enfer, et ils feront les œuvres des damnés». Un homme se leva et demanda: «O Envoyé de Dieu, comment donc devrons-nous agir?» Il lui répondit: «Lorsque Dieu crée un homme pour le Paradis, Il le fera accomplir les œuvres de ses habitants et il mour- ra en faisant de telles œuvres et grâce à elles il entrera au Paradis. Par contre, lorsqu'il crée un autre pour l'Enfer, Il le fera accomplir les œuvres des réprouvés, et il mourra en faisant de telles œuvres, et grâce à elles il en- trera à l'Enfer» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud, Nassaï et Tirmid- zt) (1 \ Abou Houraïra a rapporté que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - a dit: «Lorsque Dieu créa Adam, Il caressa son dos et tout homme qui sera créé Jusqu'au jour de la résurrection tomba. Dieu créa une certaine lueur entre les yeux de chacun d'eux, puis II les présenta à Adam qui demanda: «Seigneur, qui sont ceux-là?» - C'est ta postérité, ré- pondit-Il. Adam fut fasciné par la lueur de l'un d'eux, et demanda: «Sei- gneur, qui est celui-lè?» Et Dieu de répondre: «C'est un homme qui naîtra parmi les dernières nations de ta postérité, il s'appelle David. - Quelle sera la durée de sa vie, répliqua Adam.- Soixante ans. - Seigneur , rétorqua Adam, je lui donne quarante ans de ma vie. Lorsque l'ange de la mort se présenta à Adam, celui-ci lui dit: «Ne me reste-t-il pas encore quarante ans à vivre?» L'ange lui répondit: «Ne les as- fi* J** Jp o^j LJ ^- jUl J*î JU^L 4**&#i jUti JUJI jJU là^ c^Jl ^ *iUtjLi 134 tu pas donnés à ton fils David?» Adam renia et sa postérité reniera après lui, il oublia et elle oubliera, il pécha et elle péchera» ( Rapporté par Tir- Ces différents hadiths dénotent que Dieu à Lui la puissance et la gloire tira des reins d'Adam sa postérité en les départageant entre bienheureux du Paradis et damnés de l'Enfer en les faisant témoigner contre eux-même qu'il est leur Seigneur. Ce témoignage, d'après les ulémas anciens et contemporains, signifie leur création sur l'islamisme et l'unicité de Dieu. Les fils d'Adam se succèdent les uns aux autres, génération après génération pour peupler la terre, et témoignent toujours contre eux-mê- mes soit en parole en disant: «Nous en témoignons contre nous-mêmes» [Coran VI, 130] soit en acte selon ce verset: «Il n'appartient pas aux in- fidèles d'entretenir le culte d'Allah, alors qu'ils sont les propres témoins de leur impiété» [Coran IX, 17]. Donc ce témoignage sera un argument contre les impies qu'ils étaient polythéistes. Si c'était le cas comme on dit, tout homme serait tenu de s'en rappeler afin qu'il soit un argument contre lui. En d'autre part, si on dit que la confirmation de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - n'est-il pas suffisant? La réponse est la suivante: Les rénégats parmi les polythéistes traitent de mensonge tout ce que les Prophètes leur avaient apporté. Et ceci seul constitue un argument contre eux, et montre aussi qu'elle était leur propre nature et leur atti- tude à l'égard de l'unicité de Dieu. C'est pourquoi, il a dit: «Après cet (1) S jU Ut .ÎSj& JA Jj-j JU ( Jli iijj» ^\ ^ Vil ai* tjr-J; jup ^Jl^JI Jli W}* ^ çsî jui t( oî (H^* ^ Ufcjj ^ ùUii jr yja* cm :JU Uy* c-U^ : JU «jb -J JU< dbji ^ /\ ^ J^j IJu : Jlî **W _r~* Ldi ili^ 0^4 ji 0 wa-tlu 'alayhim naba'a-l-ladî 'âtaynâhu 'ayâtinâ fa-nsalaha minhâ fa'at- ba'ahu-s-saytânu fakâna mina-l-gâwîna (175) wa law si'nâ larafa'nâhu bi- hâ wa Iâkinnahu 'ahlada 'ila-l-'ardi wa-t-taba'a hawâhu famataluhû ■ — kamatali-1-kalbi 'in tahmil 'alyhi yalhat 'aw tatrukhu yalhat dâlika mat alu-l-qawmi-l-lad îna kaddabû bi Ayâtinâ faqsusi-l-qasasa la 'allahum yatafakkaruna (176) sâ A 'a mat alan-i-l-qawmu-l-lad îna kaddabû bi Ifyâtinâ wa 'anfusahum kânû yazlimûna (177). Raconte-leur l'histoire de celui à qui nous avons enseigné le Livre. Il n'en fît pas cas. Satan l'attira et l'entraîna dans le cercle des réprou- vés. (175) Si nous l'avions voulu, nos enseignemets auraient sauvé son âme. Mais il s'est enlisé dans les boues de ce monde, tiré par le poids de ses pas- sions. H halète, semblable au chien qui toujours halète, qu'on le poursuive ou qu'on le laisse en paix. Voila à quoi ressemblent ceux qui renient nos si- gnes. Rappelle-leur cette histoire. Peut-ête les fera-t-elle réfléchir? (176) Quel détestable exemple donnent ceux qui nient nos signes! En réalité, ils ne se nuisent qu'à eux-mêmes. (177). La personne concernée est un homme des fils d'Israël appelé Bal'am Ben Ba'oura d'après Ibn Abbas, qui habitait à Yémen à qui Dieu a accordé une science de l'invisible mais il l'a négligée. Mais se- 136 Ion Ka'b, ile est un homme de Balka' qui connaissait le nom suprême de Dieu et habitait Jérusalem avec le peuple tyran. Pour Malek Ben Dinar, il s'agit d'un des docteurs des fils d'Israël dont son invocatoin était toujours exaucée et ils recouraient à lui sou- vent dans les moments de la gêne. En récitant le verset: «Raconte-leur l'histoire de celui à qui nous avons enseigné le Livre» Abdullah Ben 'Amr a déclaré qu'il est Oumaya Ben Abi As-Salt, ainsi furent les dires de quelques exégètes, mais, à ce qu'il parait, il a voulu dire que cet homme-là ressemble à Oumaya Ben Abi As-Salt, qui connaissait bien les lois religieuses précédentes, mais il n'en avait jamais tiré profit. Il vécut du temps de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dont ses qualités et ses mira- cles lui parvinrent ainsi à tous ceux qui étaient dotés de clairvoyance. Mais malgré cela et sa rencontre avec lui, il ne l'a pas suivi et déclaré son adhésion aux polythéistes qu'il faisait souvent leur éloge; et en plus, après la bataille de Badr, il a fait l'élégie des victimes dans un poème très émouvant, que Dieu le maudisse. Mais il s'avère que ce verset fut révélé au sujet d'un des fils d'Is- raël d'une génération passée, selon les dires d'Ibn Mass'oud, qui connaissait le nom sublime de Dieu grâce auquel ses invocations étaient toujours exaucées. Ali Ben Abi Talha rapporte d'après Ibn Abbas: «Lorsque Moïse at- taqua le peuple tyran, les cousins de Bal'am vinrent trouver ce dernier et lui dirent: «Moïse est un homme d'une ferme résolution accompagné d'une armée nombreuse, s'il réussit à nous battre et avoir le pas, nous serons tous perdus. Invoque Dieu afin qu'il repousse de nous Moïse et son armée». Il leur répondit: «Si je fais une telle invocation je perdrai ma vie présente et ma vie future». Mais ils insistèrent qu'à la fin Bal'am formula son invocation. Dieu alors le débarassa de ses signes et de son pouvoir de prédiction. Tel est le sens du verset: «Il n'en fit pas cas. Satan l'attira...». Quant à As-Souddy, il raconte: «Après l'écoulement de la période de quarante ans pendant laquelle le pays était interdit aux fils d'Israël, Dieu leur envoya Youcha 1 Ben Noun qui les appela en tant que Pro- phète et que Dieu lui ordonna de combattre les tyrans. Ils lui prêtèrent 137 serment d'allégeance et le suivirent. Un homme des fils d'Israël appelé Bal'am, un des docteurs, qui connaissait le nom sublime de Dieu, apostasia et alla trouver les tyrans pour tes avertir: «Ne redoutez pas les fils d'Israël, car si vous sortez pour les combattre j'invoquerai Dieu pour qu'il les fasse périr». «Satan l'attira et l'entraina dans le cercle des réprouvés» Cet homme- là - Bal'am- le démon le poursuivit et le soumit à son pouvoir diabo- lique, et il fut au nombre de ceux qui s'égarent. A ce propos Houdzaifa Ben Al-Yaman rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ce que je redoute pour vous un homme qui récite le Co- ran, et une fois l'effet bénéfique de cette récitation apparaît sur lui alors qu'il s'attachait fortement à l'Islam (litt. son manteau était l'Islam), subit un mal que Dieu a voulu, il s'en débarrassa, le jeta de par derrière son dos, et s'éclança contre son voisin en brandissant son sabre et l'accusant du po- lythéisme». Je lui demandai: «O Prophète de Dieu, lequel des deux est le vrai polythéiste: l'accusateur ou l'acceusé?». Il répondit: «Il est l'accusa- teur» (Rapporté par Al-Hafedh Âbou You'la MoussalH) (1> . «Si nous l'avions voulu, nos enseignements auraient sauvé son âme» pour ne plus barboter «dans les boues de ce monde» et s'adonner à ses plaisirs et clinquants comme bien d'autres qui en furent séduits. Mouhammad Ben Ishaq Ben Yassar rappporte d'après Salem, d'après Abou An-Nadar qu'on lui a raconté: «Lorsque MoTse -que Dieu le salue- fit halte dans le territoire de Bani Kana'an au pays de Cham, les concitoyens de Bal'am vinrent le trouver et lui dirent: «Voilà MoTse Ben 'Imran qui est venu avec les fils d'Israël pour nous faire sortir de notre pays, nous exterminer et y établir les fils d'Israël. Nous sommes tes concitoyens et n'avons aucune autre demeure. Puisque tu es un homme toujours exaucé sors et invoque-nous Dieu contre eux». Il leur 138 répondit: «Malheur à vous! Le Prophète de Dieu est accompagné des anges et des croyants! Comment irai-je invoquer Dieu contre lui du mo- ment que je tiens de mon Seigneur une certaine science qu'il m'a ac- cordée?» - Mais nous n'avons aucune autre demeure, ripostèrent-ils. Ils ne cessèrent de le prier et le supplier jusqu'à ce qu'ils pussent le séduire. Il enfourcha son ânesse et se dirigea vers la montagne Hous- bane où il pourrait voir l'armée des fils d'Israël. A peine son ânesse parcourut une certaine distance, elle se blottit. Il quitta son dos et la frappa si durement qu'à la fin elle se releva. Il la monta de nouveau et parcourut une courte distance et voilà qu'elle se blottit encore une fois. Après qu'il l'eût frappée, elle lui dit: «Malheur à toi ô Bal'am, où vas- tu? N'as-tu pas remarqué que les anges me repoussaient pour ne plus pouvoir parvenir à notre distination? Tu comptes y aller pour invoquer Dieu contre Son Prophète et les croyants?. Mais Bal'am s'obstina, frappa l'ânesse qu'à la fin Dieu la fasse arriver à la montagne Housban où il put voir Moïse et son armée. Il commença alors à invoquer Dieu contre eux, mais à chaque fois qu'il leur voulait du mal, Dieu l'infligea à la tribu de Bal'am, et si c'était un bien, Il l'accorda aux fils d'Israël, et ceci en perturbant sa langue. Ses concitoyens s'écrièrent: «O Bal'am! N'as-tu pas conscience de ce que tu fais? Tu invoques Dieu en leur faveur et contre nous!» - C'est un chose qui ne dépend plus de moi, répondit-il, plutôt elle est la déci- sion de Dieu. Sa langue sortit alors de sa bouche et pendit sur sa poh trine en disant: «J'ai perdu les deux mondes, il ne m'en reste que la ruse et le stratagème et je vais m'y recourir. Que vos femmes fassant leur parure, donnez-leur différentes marchandises et envoyez-les les vendre dans l'autre camp. Ordonnez-leur de ne plus se refuser si quel- qu'un voudrait faire l'amour avec l'une d'elles car, si un seul homme d'entre les fils d'Israël commet l'adultère, Dieu vous suffirait contre eux». Ils s'exécutèrent. Une fois les femmes dans le camp des fils d'Is- raël, l'une d'elles passa tout près de l'un des plus grands chefs appelé Zamri Ben Chalom, le chef de la tribu de Cham'oun Ben Ya'coub. En la voyant, elle lui plut. II se leva, prit la main de la femme, se dirigea avec elle vers Moïse et lui dit: «Je crois que tu vas me dire: «Elle t'est interdite, ne la touche pas» - Mais sûrement elle t'est illicite, répondit 139 Moïse. L'homme de répliquer: «Par Dieu, je ne t'obéis pas quant à cette affaire». Il entra dans sa tente, eut de rapports avec la femme. Dieu à lui la puissance et la gloire envoya alors la peste aux fils d'Is- raël. Finhas, le grand commandant de Moïse, était absent au moment de la discussion entre Moïse et Zamri Ben Chalom. Gomme la peste commeça à attaquer les fils d'Israël, une fois Finhas mis au courant de l'affaire, il entra dans la tente de Zamri et le trouva avec la femme. Il enforça sa lance dans les deux corps et sortit de la tente en les por- tant et s'écriant: «Mon Dieu, c'est comme ça qu'on sévit contre ceux qui Te désobéissent». La peste cessa alors d'attaqeur les fils d'Israël après qu'un grand nombre des fils d'Israël eût trouvé la mort. Selon les statistiques, à partir du moment où Zamri a forniqué avec la femme et leur assassinat, on a compté soixante-dix mille morts, à raison de vingt-mille par heure. C'est au sujet de Bal'am Ben Ba'oura' que ce verset fut révélé: «Raconte-leur l'histoire de celui qui nous avons enseigné le Livre.... jusqu'à la fin». Les dires de Dieu: «Il halète, semblable au chien qui toujours halète, qu'on le poursuive ou qu'on le laisse en paix» on leur a donné plusieurs interprétations: D'après Abou An-Nadar qui a raconté le récit précédent, la langue de Bal'am pendit sur sa poitrine et devint pareil à un chien qui halète toujours qu'on l'attaque ou qu'on le laisse. D'autres ont pris cela au sens figuré et dit que Bal'am dans son égarement et son abus de la faveur d'exaucement que Dieu lui a ac- cordée, fut semblable au chien qui grogne et halète toujours. Ainsi toute exhortation et toute invitation à suivre la foi et la vérité ne lui ser- viraient à rien, «C'est tout un que tu les avertisses ou non, car ils ne croi- ront jamais» [Coran II, 6]. Puis Dieu dit à son Prophète: «Ô Mouhammad, «Rappelle-leur cette histoire. Peut-être les fera-t-elle refléchir?» Rappelle aux fils d'Israël - les juifs - l'histoire de Bal'am et ce qui lui fut arrivé en abusant de sa science et sa connaissance du nom sublime de Dieu grâce auquel II exauce les invocations, il s'en servit pour désobéir à Dieu et invoquer Dieu contre Son Prophète Moïse et les croyants alors que Moïse, à 140 cette époque, était l'interlocuteur du Seigneur. Peut-être ces juifs en ti- reront une leçon après que Dieu leur ait accordé la science pour les distinguer des bédouins illettrés et incultes qui vivaient avec eux et qui étaient plongés dans l'ignorance. Puisque les juifs, d'après leur Livre, connaissaient bien l'avène- ment de Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - et ses qualités et description, ils devraient croire en lui comme leurs Prophètes leur avaient aussi recommandé, de le secourir et de le suivre. C'est pour- quoi tout homme qui connaît une science qu'il a apprise dans son Livre révélé, la dissimule sans la divulguer aux autres, sera humilié dans la vie présente et l'opprobre s'abattra sur lui dans l'autre. Y a-t-il une humiliation qui soit plus avilissante que d'être comparé au chien: «Quel détestable exemple donnent ceux qui nient nos signes» Ce chien qui n'a d'autre but que de manger et d'avoir de rapports avec une chienne. Donc tout homme qui néglige la science et les enseigne- ments, s'adonne à ses passions et plaisirs, sera comparable à ce chien et pire encore. Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Nul parmi nous est ie mau- vais exemple. Celui qui revient sur son don est comparable au chien qui re- vient sur son vomissement» (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (1> . Ces gens-là, Dieu ne les a pas opprimés, bien, au contraire «ils ne se nuisent qu'à eux-mêmes» en s'abstenant de suivre la voie droite et de se soumettre à Dieu. may-yahdi-L-Lâhu fahuwa-l-muhtadî wa may-yudlil fa'ûlif'ika humu-1- hasirûna (178). Seul est dans la bonne voie celui qu'Allah dirige. Et ceux-là sont ré- prouvés ceux qu'Allah abandonne» (178). 141 Certes celui que Dieu dirige est bien dirigé et nul ne pourra l'éga- rer, quant à celui que Dieu égare, il sera perdant et égaré. Ibn Mass'oud rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: (dans un long hadith): «Les louanges sont à Dieu. Nous Le louons, lui demandons le secours, la bonne direction et le pardon. Nous nous réfugions auprès de Dieu contre le mal de nous-mêmes et nos mauvai- ses actions. Celui que Dieu dirige nul ne Végarera, et celui qu'il égare nul ne le dirigera. J'atteste qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu, l'Unique, n'a pa d'associé, et j'atteste que Mouhammad est Son serviteur et Son Messa- ger» (Rapporté par Ahmed et les auteurs des sunans) (1 \ Walaqad dara'nâ lijahannama katîram-mina-l-jinni wa— 'insi lahum qulû- bu-l-lâ yafqahûna bihâ walahum 'a'yunu-l-lâ yubsirûna bihâ wa lahum 'â A dânu-l-lâ yasma'ûna bihâ A 'ulà A 'ika ka-l-'an *âmi bal hum 'adallu 'ûla'ika humu-l-gafilûna (179). Beaucoup de génies et d'hommes sont voués à l'enfer. Ils ont de l'intel- ligence et ils n'en usent pas. Ils ont des yeux et ils ne voient pas. Ils ont des oreilles et ils n'entendent pas. Ils sont ni plus ni moins que des bêtes. Que dis-je, ils sont plus égarés encore que des bêtes! Tels sont les insou- ciants (179). Dieu a destiné à la Géhenne un grand nombre de génies et d'hommes qui ne cesseraient d'accomplir les œuvres des réprouvés. Car Dieu, en créant les hommes et les génies, savait les œuvres de (1) i^j iùjÀ^J 3 *iX^J 3 4^*i~Jj aJ^J & J^Jï d[t '.ïj*-* y$ ^ tUr .JLJI Jjfcîj JU^-Ï fUV 1 0, JJ W^JI 142 chacun et avait tout inscrit dans un sommier qu'il garde auprès du Trône avant qu'il n'ait créé les deux et la terre de cinquante mille ans, comme H est mentionné dans le Sahih de Mousllm d'après Abdullah Ben Amr. Il est cité également dans le Sahih de Mouslim que Aicha -que Dieu l'agrée- a rapporté: «Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - fut appelé à suivre le convoi funèbre d'un garçon des Ansariens. Je lui dis: «Comme il est magnifique ce bonheur qui lui est destiné ô Envoyé de Dieu! Il est l'un des oiseaux du Paradis. Il n'a jamais fait du mal et ne l'a pas connu». Il me répondit: «C'est tout ce que tu as à dire ô Aicha? Et bien sache que lorsque Dieu a créé le Paradis, Il a créé en mê- me temps ses habitants alors qu'ils sont encore dans les reins de leurs pèr- es. Il a créé aussi l'Enfer et, en même temps, Il a créé ses habitants alors qu f ils sont dans les reins de leurs pères» (Rapporté par Mouslim)œ (1 K Dans un autre hadith cité dans les deux Sahihs de Boukhari et Mouslim, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, en pariant de la création de l'homme, a dit: «Puis Dieu envoie un ange qui est or- donné d'inscrire quatre choses: sa part du bas monde, son terme, ses œuvres et sa destination heureuse ou malheureuse»^ '. Nous avons déjà parlé auparavant que Dieu, en tirant la postérité d'Adam de son dos, a dit: «Ceux-ci sont les gens de la droite et entre- ront au Paradis. Ceux-là sont les gens de la gauche et seront voués à l'Enfer». «Es ont de l'intelligence et ils n'en usent pas. Us ont des yeux et ils ne voient pas. Us ont des oreilles et ils n'entendents pas». Des expressions qui signifient que tels hommes ne se servent plus (1) ^ ^ :cJt* \^\ 4l ù^>Ji r ï ^ LJ ^ ^ .B-U— ^ ^iij 5 \ g% fâfix 144 wa-li-L-Lâhi-l-'asma 'u-l-husna fad'uhu bihâ wa darû-l-ladîna yulhidûna ff 'asma 'ihî sayujzawna mâ kânû ya'malûna (180). C'est à Allah que reviennent les plus belles épithètes! Appliquez-les Lui. Ecartez-vous de ceux qui les bafouent. Ils seront rétribués par Allah en conséquence (180). Abou Houraira rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Dieu a quatre-vingt-dix-neuf noms, cent moins un. Ce- lui qui les dénombre entrera au Paradis. Dieu est impair et aime l'impair» (Rapporté par Boukhari, Moustim, Tirnddzi et Ibn Maja) (1) . En d'autre part, il faut savoir que les épithètes de Dieu ne sont pas limitées à ces 99 noms, la preuve en est ce hadith que rapporte rimam Ahmed dans son mousnad d'après Abdullah Ben Mass'oud où l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Tout homme atteint par un chagrin ou une angoisse dit: «Grand Dieu, je suis ton esclave et le fils de Ton esclave et de Ta servante. Je suis sous Ton autorité et sou- mis à Ton pouvoir. Ton jugement s'exécute sur moi et Ta prédestination est juste pour moi. Je Te demande par tous les noms qui T'appartiennent, soit par ceux dont Tu T'es nommé Toi-même, soit par ceux que Tu as révélé dans Ton Livre, soit par ceux que Tu as enseignés à l'une de Tes créatures, soit par ceux que Tu as gardé pour Toi-même dans la science de l'invisible chez Toi, de faire le Coran le printemps de mon cœur, la lumière de ma poitrine, la dissipation de ma tristesse et la disparition de mon angoisse». Dieu fait dissiper le chagrin et la tristesse de cet homme et les substitue par une joie». On lui demanda: «O Envoyé de Dieu, nous devons donc les apprendre!» Il répondit: «Plutôt il incombe à celui qui a entendu ces paroles de les apprendre» (Rapporté par Ahmed) (2> \ J_45 Ibn Al-Arabi, l'un des adeptes de Malek rapporte dans son ou- vrage (Al-Ahwadzi) que certains ulémas ont pu déduire du Coran et de la sunna mille noms se rapportant à Dieu. Et c'est Dieu qui est Vomi- niscient. En commentant ce verset: «Ecartez-vous de ceux qui les bafouent» Ibn Abbas a dit: «Les athées ont profané ces noms en appelant Al-Lat (une des idoles) par l'un d'eux». wa mimman halaqnâ* 'ummatu-y-yahdûna bi-l-haqqi wa bihî ya'dilûna(181)." Parmi les gens que nous avons créés, il y en a qui respectent la vérité et qui jugent avec conscience. (181). Ce verset concerne la communauté musulmane selon les dires des ulémas, dont ses membres se dirigent selon la vérité et observent la justice grâce à elle. A ce propos Qatada rapporte: «On m'a fait sa- voir que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue-, en récitant ce verset, disait: «Cela vous concerne et il y avait parmi les générations précédentes une d'elles qui avait reçu la même faveur «n y a parmi le peuple de Moïse des gens qui sont amis de la vérité et jugent avec cons- cience» [Coran VII, 159]. Il est cité dans les deux Sahihs d'après Mou'awia Ben Abi Soufian que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Une frac- tion de ma communauté ne cessera de combattre pour défendre le droit, et elle triomphera bien que d'autres leur feront défection et les contrediront, jusqu'au jour de la résurrection» (Rapporté par Boukhari et Moustim) (I K |^ ^UAj ^hrj iifj X^ jyj çtj (^Wl ùl> ùT (ilu ^ :jUi Ïl^-JL:» yiï S J^j U .tl-y tîl£* JjJj 4jj*- -œl 146 wa-l-ladîna kaddabû bi 'âfyâtinâ sanastadrijuhum min haytu lâ ya'lamûna (182) wa 'umlî lahum 'inna kaydî matînun (183). Ceux qui traitent nos signes de mensonge, nous causerons leur perte in- sensiblement sans qu'ils s'en doutent. (182) Je ne les brusquerai pas car mes moyens sont infaillibles (183). A ceux qui se détournent de la vérité et du chemin droit, et qui traitent les signes de Dieu de mensonge, Dieu leur ouvre les portes des bienfaits et leur assure les différents moyens de la subsistance et une fois leurrés par les jouissances éphémères du bas monde croyant qu'ils sont bien favorisés et «eurent oublié nos enseignements, nous ouvrî- mes toutes grandes devant elles les portes de la félicité. Nous les laissâmes s'étourdir de plaisir, puis les suprîmes à Hmproviste les jetant dans la cons- ternation» [Coran VI, 44». Dieu leur accordera un délai car son strata- gème est sûr. # 14 % 4 % k e ^ 'awa lam yatafakkarû mâ bisâhibihim min jinnatin *in huwa 'illâ nad îrum-mubînun (184). Ne finiront-ils pas par comprendre que leur compagnon n'est pas un possédé mais qu'il est un Prophète authentique (184). Dieu blâme les impies qui traitent ses signes de mensonge et se demande: Pourquoi ne réfléchissent-ils pas et se persuadent-ils que leur compagnon c.à.d Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - n'est pas un homme possédé mais il est un Envoyé de Dieu qui ap- pelle à la vérité et en même temps un avertisseur explicite à ceux qui sont doués de raison et de cœur. Il leur dit dans un autre verset: «... et ■ dites si vous croyez que votre compagnon est possédé ou non. Non, c'est un Prophète chargé de vous mettre en garde contre un terrible supplice» [Co- ran XXXIV, 46]. Si vraiment vous réfléchissez, vous constaterez qu'il n'est du tout un possédé mais chargé d'un message qu'il doit divulguer. Il est donc un Prophète authentique. Qatada rapporte que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, étant sur le mont As-Safa, appela à Dieu les Qo- raïchites tribu par tribu, et phratrie par phratrie. Il leur mit en garde contre la vengeance et le pouvoir de Dieu. Un homme parmi la foule s'écria: «Votre compagnon-là est un possédé, il devra rester comme ça jusqu'au matin». Dieu alors fit descendre ce verset. à & 4 a £ % Cj 4 itë M 'awa lam yanzurû fî malakûti-s-samâwâti wa-l-*ardi wamâ halaqa-L-Lâ- hu min say'in wa'in 'asa' 'ay-yakûna qad-i-qtaraba 'ajahihum fabi'ayyi hadîtim-ba'dahû yu'minûna (185). Que ne méditent-ils sur le mécanisme des cieux et de la terre et de la création toute entière? Que ne considèrent-ils que leur fin est peut-être pro- che après cela, quel langage faut-il leur tenir pour les amener à croire? (185). Si ces gens-là méditent sur le royaume de Dieu et son pouvoir dans les cieux et sur la terre, sur tout ce qu'il y a créé, ils finiront sûre- ment par croire en Dieu, traiter son Envoyé de véridique et sincère, re- venir soumis à Dieu, renier leurs idoles et statues, redouter leur terme fatal alors qu'ils sont toujours incrédules et mourir en impies pour subir le supplice de Dieu et son châtiment douloureux «Après cela, quel lan- gage faut-il leur tenir pour les amener à croire?» Quel discours, quel aver- tissement et quelle menace faut-il leur adresser afin qu'ils croient que tout ce qu'il leur rapporte vient de Dieu à Lui la puissane et la gloire. 148 ma-y-yudlili-L-Lâhu falâ hâdiya lahû wa yadaruhum fî tugyânihim ya'mahûna (186). B ne reste plus de guide à eelui qu'Allah égare. Nous le laisserons se débattre dans l'obscurité (186). Par ce verset, d'ailleurs comme par bien d'autres, Dieu affrime que celui qu'il veut égarer nul ne pourra le diriger hormis Lui. S'il mé- dite sur son cas, il ne pourra en acquérir aucun bien car «Tu ne pour- ras rien pour ceux qu'Allah veut perdre» [Coran V, 41]. Il a dit aussi: «Dis: Réfléchissez à tout ce que contiennent les cieux et la terre. Mais de quelle utilité peuvent être nos signes et nos avertissements pour ceux qui ne croient pas» [Coran X, 101]. yas'alûnaka 'an-i-s-sâ'ati 'ayyâna mursâhâ qui 'innamâ 'ilmuhâ 'inda rab- bi lâ yujallîhâ Iiwaqtiha 'illâ huwa taqulat fî-s-samâwâti wa-l-'ardi lâ ta'tfkum 'illâ bagtatan yas'alûnaka k'annaka hafiyyun 'anhâ qui 'innamâ 'ilmuhâ 'inda-L-Lâhi wa lâkinna 'aktara-n-nâsi lâ ya'lamûna (187). Ils te demandent de leur dire quand sonnera l'heure de la fin du monde? Réponds-leur: «Mon Maître seul le sait. Lui seul la fera surgir au moment venu. Elle bouleversera les cîeux et la terre et arrivera brusque- ment». Os te posent cette question comme si une pareille heure dépendait de toi. Réponds-leur: «Elle ne dépend que d'Allah. Mais la plupart des hommes ne veulent pas le comprendre» (187). Les Qoraïchites posaient souvent la question concernant l'Heure Suprême et son avènement parce qu'ils n'en croyaient pas, ce qui est pareil à leurs dires: «Quand s'accomplira cette menace? dites-le, si vous êtes sincères» [Coran XLII, 18]. Les polythéistes demandaient souvent au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue-: «Ô Mouhammad, quand viendra-t-elle?». Dieu lui 149 ordonne de leur répondre: «La connaissance de l'Heure n'appartient qu'à mon Seigneur, et nul autre que Lui ne la fera paraître en son temps». «Elle bouleversera les deux et la terre» Une expression qui signifie, d'après Qatada, que sa science est trop pesante pour les habitants des cieux et la terre. Ibn Abbas a dit: Au jour de la résurrection, quand l'Heure surviendra, elle atteindra, par ses malheurs, toutes les créatu- res. Quant à Ibn Jouraïj son commentaire est le suivant: Lorsque l'Heure arrivera, le ciel sera fendu, le soleil décroché, les étoiles disper- sés, les montagnes se mettront en marche, et ce que Dieu à Lut la puissance et la gloire avait prédit sera réalisé. Voilà le sens de son bouleversement. «... et arrivera brusquement» qui signifie qu'elle surprendra les créa- tures à l'improviste. Sa survenance ne la connaît ni un ange proche du Seigneur ni un Prophète envoyé. C'est pourquoi le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - disait: «L'Heure bouleversera les hommes au moment où l'un d'entre eux réparera le bassin, un autre abreuvera son troupeau, un troisième étalera sa marchandise dans le marché, un quatrième pèsera...». Al-Boukhari rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «L'Heure ne se dressera pas jus- qu'à ce que le soleil se lève de son coucher. Quand il se lèvera ainsi les hommes qui le verront seront tous croyants. Alors la foi ne profitera pas à celui qui n'aura pas cru auparavant ou qui aura acquis de bonnes œuvres dans sa foi. Certes, l'Heure ne se lèvera avant que deux hommes ayant étendu des étoffes entre eux aient le temps de faire une transaction ou de replier ces étoffes. Elle se dressera sûrement avant que l'homme ayant trait sa chamelle ait le temps de consommer ce lait. Certes l'Heure se lèvera avant que l'homme qui est en train d'enduire son bassin de boue ait le temps de s'y abreuver son troupeau. Certes l'Heure se dressera avant que celui qui porte une bouchée de nourriture à sa bouche ait le temps de la manger» (î) '. 150 «Ils te posent cette question comme si une pareille heure dépendait de toi» Ibn Abbas a dit: Lorsque les hommes interrogèrent le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - au sujet de l'Heure, c'est comme ils posèrent une question à un homme qui en était averti. Dieu l'inspira de leur répondre que Dieu seul connait sa survenance et nul ange proche ou Messager n'en a connaissance. D'autres exégètes avaient de différents avis mais ils donnent pres- que tous le même sens. C'est pour cela que Dieu a dit ensuite: «Ré- ponds-leur: «Elle ne dépend que d'Allah. Mais la plupart des hommes ne veulent pas le comprendre». On a rapporté que lorsque Gabriel, sous la forme d'un bédouin, virit enseigner les hommes leur religion, il s'assit devant le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - à la façon d'un homme qui vient de- mander quelque chose et lui interrogea au sujet de l'Islam, puis de la foi, puis de la charité (Ihsan) enfin il lui demanda: «Quand est-ce que l'Heure se lèvera?» Il lui répondit: «Celui qui est interrogé ne sait pas plus que celui qui interroge». Puis, à la fin de l'entrevue, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - récita: «Dieu seul connait l'Heure fa- tale....» [Coran XXXI, 34]. Suivant une autre version, Gabriel aurait demandé à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Quels sont les signes précur- seurs de l'Heure?». Il lui répondit, et après le départ de l'ange, il dit à ses compagnons: «C'est Gabriel qui est venu pour vous enseigner vo- tre religion. Dans un autre hadith, un bédouin appela le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - à haute voix: «O Mouhammad!» Il lui répondit sur le même ton: «Me voilà». - Quand est-ce que l'Heure se dressera?, lui 151 demanda-t-il. Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - lui répli- qua: «Malheur à toi, l'Heure approche, qu'est-ce que tu lui en as préparé?» Et le bédouin de rétorquer: «Un peu de prière et de jeûne, mais j'aime Dieu et Son Envoyé. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - lui dit alors: «L'homme sera avec ceux qu'il aime». Cette réponse causa tant de joie aux fidèles. L'imam Ahmed rapporte d'après Houdzaifa qu'on a demandé l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - au sujet de l'Heure, il répondit: «La connaissance de l'Heure n'appartient qu'à Dieu à Lui la puissance et la gloire, nul autre que Lui ne la fera paraître en son temps. Mais je vais vous parler de ses signes précurseurs et des événements qui au- ront lieu avant sa survenance: il y aura des séditions et de carnage. L'anta- gonisme appraîtra entre les hommes de sorte que chacun ne reconnaîtra pas les autres» (Rappoté par Ahmed) (1 *. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - cet illettré est le maître des Prophètes et leur dernier. Il est le Prophète de la miséri- corde, du repentir et de la bataille. Aucun Prophète ne viendra après lui, et les hommes seront rassemblés à ses pieds. Dans un hadith authentifié, et d'après Anas et Sahl Ben Sa'd l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «J'ai été envoyé moi et l'Heure comme ces deux-ci» - En joignant l'index au médius. (Rapporte par Boukhari et Mouslim) <2) '. Et malgré cela, Dieu lui ordon- na de Lui rendre sa connaissance en lui disant: «Réponds-leur: «Elle ne dépend que d'Allah. Mais la plupart des hommes ne veulent pas le compren- dre». . f J-^j sljj ^U-Jl Ojïj 152 qui \% 'amliku linafsî nafan walâ darran 'illâ mâ Sif'a-L-Lâhu walaw kuntu 'a'lamu-1-gayba la-staktartu mina-l-hayri wa mâ massaniya-s-sïï 'u 'in 'ana-'illâ nadîrun wa baâîru-l-liqawmi-y-yu'minûna (1 88). Dis: «Je ne puis me causer à moi-même ni bien ni mal, Allah seul le peut. Si je pouvais connaître l'avenir, je ne me ferais que du bien et aucun événement fâcheux ne pourrait m'atteindre. Je ne suis qu'un Prophète chargé d'amener un peuple à la foi» (188). Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - fut tenu de se fier à Dieu dans toutes ses affaires et de répondre aux hommes qu'il ne connaît de l'invisible que ce que Dieu veut qu'il connaisse. Car Dieu seul «connaît les secrets et II ne les dévoile à personne» [Coran LXXII, 26]. Sa réponse aux hommes fut la suivante: «Si je pouvais connaître l'avenir, je ne me ferais que du bien» Plusieurs interprétations ont été données à ce verset: - D'après Moujahed: Si je connaissais mon terme fatal, je ne ferais que des bonnes œuvres. - Selon Ibn Abbas: Si je pouvais connaître l'avenir, je ne ferais que des transactions bénéfiques qui me rapporteraient tous de bénéfices, et je ne serais plus dans la gêne. - Selon d'autres: si je pouvais connaître le mystère, j'aurais fait une bonne provision d'une année prospère pour affronter une autre de disette, ou bien je tirerais un grand profit du changement des prix. - Abdul Rahman Ben Zaid Ben Aslam, quant à lui, a dit que ce verset «et aucun événement fâcheux ne pourrait m'atteindre» signifie: Je prendrais garde de tout malheur avant sa survenance et je l'éviterais. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - n'était en réa- lité qu'un annonciateur de bonnes nouvelles et avertisseur, apportant le 153 message à tous les hommes, et pour divulguer le Coran: «Il est une bonne nouvelle pour ceux qui craignent et un avertisseur pour les fortes tê- tes» [Coran XIX, 97]. huwa-l-ladî halaqakum min nafsin wâhidatin wa ja'ala minhâ zawjahâ yaskuna 'ilayhâ falammâ tagssahâ hamalat hamlan hafîfan famarrat bihî falammâ* 'atqala-d-da*awa-L-Lâha rabbahumâ la 'in *S taytanâ sâliha-1- lanakunanna mina-s-sakirîna (189) falammâ 'if tâhumâ sâlihan ja'alâ la- hû suraka 'a fîma* 'à*tâhumâ fata'alâ-L-Lâhu 'amma yusrikûna (190). C'est Allah qui vous a créé d'un seul être, puis de cet être tira sa compagne pour égayer sa vie. Après qu'ils se furent accouplés, elle sentit un léger poids qui ne l'empêchait pas de marcher. Lorsqu'elle devint plus lourde, Os adressèrent cette prière à Allah, leur Maître: «Si tu nous envoies un enfant vertueux nous t'en serons reconnaissants» (189). Allah leur donna un enfant vertueux. Ils prétendirent alors que des associés s'étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant. Allah est trop puissant pour avoir des as- sociés (190). Dieu rappelle aux hommes qu'il les a créés d'un seul être qui est Adam -que Dieu le Salue- et de Tune de ses côtes, Il a tiré son épouse, puis de ce couple II a créé toute l'humanité, comme II a dit: «O hommes, craignez Allah qui vous a créés d'un seul être, puis de cet être tira sa compa- gne et de ce couple tira l'humanité toute entière» [Coran IV, 1]. Donc la création de la compagne tirée d'Adam fut un des signes de Dieu, afin qu'il repose auprès d'elle, et telle est la coutume sempi- ternelle où tout homme trouve son repos auprès de sa femme et par la suite une certaine bonté et un amour seront établis entre eux. Y a-t-il une cordialité qui soit meilleure et sublime plus que celle qui existe en- tre les deux conjoints? 154 Après que l'homme eût cohabité avec sa femme, «elle sentit un lé- ger poids» car le fœtus n'est encore qu'une goutte de sperme, puis comme un petit morceau de chair. Le fardeau est très léger et à peine la femme sent qu'elle porte quelque chose. «Lorsqu'elle devint plus lourde» à cause de la croissance du fœtus «ils adressèrent cette prière à Allah: «Si tu nous envoies un enfant vertueux» d'abord un enfant d'une nature parfaite sans aucune difformité, puis qu'il soit vertueux: «Allah leur donna un enfant vertueux. Ils prétendirent alors que des associés s'étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant. Allah est trop puissant pour avoir des associés». Ce verset fut le sujet de plusieurs commentai- res dont nous allons nous limiter à quelques uns. L'imam Ahmed rapporte dans son Mousnad, d'après Samoura que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque Eve mit au monde son enfant, Iblis lui apparut en songe et lui dit: «Appelle-le Abdul Hareth» A savoir qu'aucun des enfants d'Eve ne survivait pas longtemps. Elle donna donc le nom Abdul Hareth et survécut. C'était sans doute une suggestion du démon» (Rapporté par Ahmed, Tirmidzi et Al-Hakem) (1 K En commentant ce verset: «Ils prétendirent alors que des associés s'étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant» Al-Hassan a dit: «Ils sont les juifs et les chrétiens qui, lorsque Dieu leur accordait des en- fants, ils faisaient d'eux des juifs ou chrétiens. Le commentaire d'Ibn Abbas est le suivant: «Eve donnait à Adam des enfants qui leur donnait des noms dont le sens signifiait l'asservis- sement au Seigneur tel que: Abdullah, le serviteur de Dieu, Oubaidal- lah: le petit serviteur de Dieu etc.. Mais la mort les prenait. Iblis vint dire à Adam et Eve: Si vous donniez d'autres noms à vos enfants ils auraient survécu. Après cela Eve enfanta un garçon qui fut nommé Ab- dul Hareth. C'est à cette occasion que ce verset fut révélé: «C'est Al- lah qui vous a créés d'un seul être... jusqu'à.. Ils prétendirent alors que des associés s'étaient joints à Allah pour leur donner cet enfant». (1) i\y~ oaJj U» :Jli ^ ^-J j* v~ jr-^J J> -uJ r U}l Jli 155 Plusieurs commentaires ont été dits à ce sujet dont la plupart donne le même sens. Mais il s'avère qu'ils ont été inspirés par les ré- cits de gens d'Ecriture dont on doute l'authenticité. Quand à nous, ajoute l'auteur de cet ouvrage, nous adoptons le principe d'AI-Hassan Al-Basri qui montre qu'il ne s'agit pas d'Adam et d'Eve, plutôt il concerne les polythéistes de la postérité d'Adam qui reconnaissaient des égaux à Dieu, car II dit ensuite: «Allah est trop puissant pour avoir des associés». Si Adam et Eve étaient mentionnés d'abord ce n'est que pour montrer qu'ils représentent chaque couple: homme et femme. N.B. Al-Hareth était l'un des noms d'Ibliss, c'est pourquoi il suggérait à Eve d'appeler son fils Abdul-Hareth qui signifie le serviteur du démon. 'ayusrikûna mâ lâ yahluqu say'an wahum yuhlaqûna (191) walâ yastatî'ûn la hum nasran wala 1 'anfusahum yansurûna (192) wa'in tad'ûhum 'ilâ-l-hudâ lâ yattabi'ukum sawâ*'un 'alaykum 'ada 'awtumû- hum 'am 'antum sâmitûna (193) 'inna-l-ladîna tad'ûna min dûni-L-Lâhi 'ibâdun 'amtâlukum fad'ûhum falyastajîbû lakum 'in kuntum sâdiqîna (194) 'alahum 'arjulun yamsûna bihâ A 'am lahum 'aydin yabtisûna bihX 'am lahum 'a'yunun yubsirûna biha 'am lahum 'àdânun yasma'ûna bihâ qul-i-d'û Surakâ" 'akum t uinraa kîdûni falâ 156 tunzirûni (195) 'inna waliyya-L-Lâhu-l-ladî nazzala-l-kitâba wa huwa ya- tawallâ-s-sâlihîna (196) wa-l-ladîna tad'ûna min dûnihî lâ yastatî'ûna nasrakum wala 'anfusahum yansurûna (197) wa 'in tad'ûhum 'ila-l-huda lâ yasma'û wa tarâhum yanzurûna 'ilayka wa hum lâ yubsirûna (198). Conçoit-on des associés qui n'ont pas le pouvoir de créer et qui sont eux-mêmes créés? (191) Des associés qui ne peuvent pas porter aide et qui ont eux-mêmes besoin d'aide? (192). Si vous leur recommandez ia bonne voie, ils ne vous suivent pas. Que vous les exhortiez ou que vous vous tai- siez, c'est tout comme (193) Tous ceux que vous implorez en dehors d'Allah ne sont que des créatures comme vous. Priez-les et voyez s'ils vous exau- cent si vous êtes sincères (194) Ces associés ont-ils des pieds pour marcher? Ont-ils des mains pour appréhender? Ont-ils des yeux pour voir? Ont-ils des oreilles pour entendre? Dis-leur! Convoquez-les. Faites-moi tout le mal que vous pourrez et ne m'accordez aucun répit. (195) Car j'ai pour maître Allah, le révélateur du Livre et le soutien des justes (196) Ceux que vous implorez en dehors d'Allah ne peuvent être pour vous d'aucune aide et ont besoin eux-mêmes d'aide (197) Si tu leur prônes la bonne voie, ils ne t'écou- tent pas. Tu t'aperçois alors qu'ils te regardent mais qu'ils ne te voient pas (198). Dieu désavoue le comportement des polythéistes qui adorent un autre que Lui en Lui reconnaisant des associés comme les idoles et les statues qui sont fabriquées et créées et incapables d'être utiles ou de nuire. Elles ne voient pas, ni entendent, ni portent aucuneaide, et eux, dans leur ignorance, sont meilleurs qu'elles. Dieu les blâme en disant: «Conçoit-on des associés qui n'ont pas le pouvoir de créer et qui sont eux-mêmes crées?» Ce verset est corroboré par celui-ci: «Les divini- tés que vous priez en dehors d'Allah sont incapables de créer une insecte, même en unissant leurs efforts. Mieux. S'il plait aux insectes de leur dispu- ter quelque chose, elles sont impuissantes à leur tenir tête. Disputants et disputés sont aussi impuissants les {que les autres» [Coran XX II, 73]. Si une mouche leur enlevait quoi que ce soit de leur nourriture ils ne pourraient plus le lui reprendre, ni eux ni leurs divinités, comment donc se permettent-ils de prendre pour maîtres des choses créées, inani- mées et sans pouvoir, et qui sont incapables d'être utiles ou qui por- tent d'aide?. Ces divinités ne peuvent ni les secourir ni se sauver elles- mêmes!. i- 157 Comme nous allons en parler plus loin, Abraham le confident de Dieu brisait les idoles et les humiliait, en les mettant en pièces à l'excep- tion de la plus grande des idoles autour de laquelle il accrochait la hâche. On a rapporté que Mou'adz Ben 'Amr Ben Al-Jamouh et Mou'adz Ben Jabal, deux jeunes hommes qui s'étaient convertis lors de l'émi- gration du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - vers Médine. A la Mecque ils fondaient la nuit sur les idoles des polythéistes, les dé- truisaient et les prenaient parfois comme combustibles pour les donner aux veuves afin que leur agissement soit une leçon aux autres. 'Amr Ben Al Jamouh qui était le chef de sa tribu, avait une idole qui la parfu- mait et l'adorait. La nuit, les deux Mou'adz venaient la renverser sens dessus dessous et la souillaient. 'Amr venait le matin pour la redres- ser, la laver et la parfumer. Une fois il accrocha un sabre tout près d'elle en lui disant: «Défends-toi». Ainsi cette histoire se répéta qu'à la fin les deux Mou'adz prirent l'idole, l'attachèrent à un chien mort et les pendirent dans un puits. A la vue de ce spectacle, 'Amr constata que la religion qu'il suivait n'était qu'erreur et futilité, il embrassa l'Islam, de- vint un musulman fervent, participa à la bataille de Ouhod et fut tué en martyr. Que Dieu l'agrée et lui accorde le Paradis comme demeure éternelle. «Si vous leur recommandez la bonne voie, ils ne vous suivent pas.» c'est à dire: Ces idoles que vous adorez et invoquez n'entendent pas ceux qui les invoquent ou qui les écrasent. Abraham avait adressé la même question à son père quand il lui dit: «O mon père, pourquoi ado- res-tu des divinités qui ne voient ni n'entendent et dont tu ne peux rien ti- rer?» [Coran XIX, 42], Ces idolâtres sont, en vérité, meilleurs que leurs divinités, car, au moins, ils voient et entendent, quand à elles, elles ne peuvent rien faire. «convoquez-les» une expression qui signifie: appelez vos divinités et demandez-leur de vous secourir contre moi sans épargner aucun effort et ne me faites pas attendre. Mais sachez que: «j'ai pour maître Allah, le révélateur du Livre et le soutien des justes». Il me suffit, me secourt, c'est à Lui que je me fie, Il est mon maître dans les deux mondes et le maître des saints serviteurs. Tout comme Houd a dit en répondant aux idolâtres: «Je me confie à Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n'est pas une seule créature qui ne soit à la merci d'Allah. Mon Seigneur est dans le bon 158 chemin» [Coran Xl ? 56] Et aussi Abraham quand il a dit à son père et son peuple: «Je réprouve ce que tous adorez. Je n'adore que celui qui m'a créé, n me mettra dans le bon chemin» [Coran XCIII, 26 - 27]. ■■ «Si tu leur prônes la bonne voie, Os ne t'écoutent pas» Et comment ils peuvent entendre du moment qu'ils sont des matières inertes, et en plus, tu les vois tourner leurs regards vers toi, mais, ayant les yeux comme figés, ne te voient pas. hudi-l-*afwa wa 'mur bi-l-'urfi wa Vrid 'ani-l-jâhilîna (199) wa 'immâ yanzagannaka mina-s-saytâni nazgun fas-ta'id bi-L-Lâhi 'innahû Sa- mû'un 'Alîmun (200). Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants (199) Si tu te sens sollicité par Satan, réfugie-toi en Allah, car H entend et sait tout. (200). On a donné plusieurs interprétations à l'expression: «Montre-toi fa- cile». Ibn Abbas a dit: «Cela signifie: prends ce qu'ils te donnent du su- perflu de leurs richesses et ceci fut avant avant la révélation du verset concernant la zakat et les autres aumônes. Quant à Abdul Rahman Ben Aslam, il a dit: Dieu lui ordonne d'être clément envers les poly- théistes pendant dix ans et de leur pardonner. Après cette période, il devait se montrer très dur à leur égard. Mais Abdullah Ben Az-Zoubaïr a déclaré qu'il s'agit du meilleur des caractères des hommes. Cette opinion s'avère être la plus logique. Car Oubay rapporte: «Après la ré- vélation de ce verset: «Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants» L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - demanda à Gabriel: «C'est quoi ô Gabriel?» Il lui répondit: «Dieu t'ordonne de pardonner à celui qui t'a opprimé, de donner à celui qui t'a privé et de nouer avec celui qui t'a fui» (Rapporté par Ibn Jarir et Ibn Abi Hatem. 159 L'imam Ahmed rapporte que 'Ouqba Ben Amer a dit: «J'ai rencon- tré une fois l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et lui ai salué le premier. Je l'ai pris par la main et lui ai dit: «O Envoyé de Dieu, dis-moi quelles sont les meilleures œuvres?» Il me répondit: «O 'Ouqba, renoue avec celui qui t'a fui, donne à celui qui t'a privé et écarte- toi des ignorants». Ibn Abbas raconte le récit suivant: «'Ouyayna Ben Hisn Ben Houd- zaifa vint visiter son neveu Al-Hourr Ben Qais qui était parmi les hom- mes les plus proches de 'Omar. Les récitateurs du Coran, jeunes et vieillards formaient les assemblées de 'Omar. 'Ouyayna dit à son ne- veu: «O fils de mon frère, puisque tu es l'un des favorisés du prince des croyants, demande-lui l'autorisation d'entrer chez-lui». Ce fut fait. En entrant chez 'Omar, Ouyayna lui dit: «O le fils de Al-Khattab, tu ne nous donnes pas de quoi nous suffire et tu ne juges pas entre nous équitablement». 'Omar fut très irrité et voulant le saisir, Al-Hourr lui dit: «O prince des croyants, Dieu le Très Haut dit à son Prophète - qu'Al- lah le bénisse et le salue - «Montre-toi facile, recommande le bien et ne perds pas ton temps avec les ignorants»; et celui-là est un des ignorants». Omar qui se conformait au livre de Dieu et appliquait strictement ses prescriptions fut apaisé et pardonna à 'Ouyayna. Ibn Abi Hatem rapporte d'après Abdullah Ben Nafé que Salem Ben Abdullah Ben 'Omar passa par une caravane appartenant à des habitants du Cham dont l'une des montures portait un grelot au cou. Il s'écria: «Ceci est interdit!» Les hommes de la caravane de lui répon- dre: «Nous en sommes plus instruits que toi. ce qui a été interdit est la grande cloche». Salem garda le silence et récita: «ne perds pas ton temps avec les ignorants». Ibn Jarir a commenté le verset précité et dit: «Dieu a demandé à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - d'ordonner le bien qui renferme toute les branches des pratiques cultuelles, et de s'écarter des ignorants. Si cet ordre est adressé au Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue - dans le Livre, mais il a une portée générale qui s'applique à tous les hommes qui sont tenus aussi à leur tour de sup- porter l'injustice de ceux qui les ont oprrimés, mais jamais à s'écarter 160 de celui qui néglige l'un des droits de Dieu, ni de celui qui renie Dieu et Son unicité. Ramener ceux-là à la foi et à la justice constitue un combat pour la cause de Dieu. A ce sujet certains des ulémas ont déclaré que les hommes for- ment deux catégories: un homme vertueux et charitable, prends ce qu'il te donne sans le charger d'une chose qui dépasse sa capcaité ni l'embarrasser. Un autre injuste, ordonne-lui le bien, mais s'il persévère dans son égarement et son ignorance et se montre rebelle, écarte-toi de lui car cela pourrait repousser sa ruse. Dieu a dit à cet égard: «Rends le bien pour le mal. Nous savons mieux que personne ce qu'ils complotent» [Coran XXIII, 96] et: «Le bien et le mal ne sauraient être confondus-Réponds au mal par le bien. Ton ennemi deviendrait bien vite ton meilleur soutien» [Coran XLI, 34]. Ces deux versets sus-mentionnés et ce troisième cité dans cette sourate: «Si tu te sens sollicité par Satan, réfugie-toi en Allah, car n entend et sait tout» dont on ne trouve pas de pareils dans le Coran, constituent le moyen dont on doit traiter le re- belle parmi les génies et les hommes, lis sont assez suffisants afin qu'ils cesse toute rébellion avec la permission de Dieu. C'est pourquoi il a dit: «Ton ennemi deviendrait bien vite ton meilleur soutien». Dieu ensuite montre à Ses serviteurs comment ils doivent se réfu- gier auprès de lui contre le démon des génies, car se montrer bon à son égard s'avère être un moyen inefficace étant donné que ce démon vise toujours à anéantir l'homme, comme il était l'ennemi manifeste du père de l'humanité. En commentant ce verset, Ibn Jarir a dit: «Si le démon te met en colère au point de te repousser à t'écarter des ignorants et de les pu- nir «réfugie-toi en Allah» contre sa tentation, car «Il entend et sait tout» c'est à dire il entend les propos des ignorants et ta demande de refuge contre les tentations, car rien ne Lui est caché des paroles et actes de Ses créatures. Nous avons déjà parlé du sens de la demande du refuge au début de cet ouvrage et avant l'interprétation de la sourate «La Fatiha». 161 'inna-l-ladîna-t-taqaw 'idâ massahm tà*'ifum mina-s-saytâni tadakkarû fa'idâ hum mubsirûna (201) wa 'ihwânuhum yamuddûnahum fî-l-gayyi t umma lâ yuqsirûna (202). Ceux qui croient à Allah, lorsqu'ils se sentent effleurés par le souffle de Satan, l'évoquent. Et voilà leurs yeux dessillés. (201) Leurs propres frè- res les entretiennent dans l'erreur sans jamais penser (202). Les vertueux parmi les serviteurs de Dieu qui le craignent et se conforment à Ses enseignements «lorsqu'ils sentent effleurés par le souf- fle de Satan, l'évoquent» Certains ont dit que ce «souffle» signifie la co- lère, ou bien la prise, ou bien l'intention de commettre un péché ou le péché même. Ceux-là évoquent Dieu et se rappellent de Sa menace, de Son avertissement, de Son châtiment ainsi de Sa récompense. Ils reviennent à Lui et demandent refuge auprès de Lui et voilà qu'ils de- viennent clairvoyants et se maintiennent sur la voie droite. Abou Houraira rapporte: «Une femme épileptique vint trouver le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et lui dit: «O Envoyé de Dieu, je suis une proie à des crises d'épilepsie qui me poussent à me dénuder. Invoque-moi Dieu afin qu'il me guérisse». Il lui répondit: «Si tu le désires, je t'invoquerai Dieu afin qu'il te guérisse, et si par contre tu prends ton mal en patience, tu entreras au Paradis». Elle répliqua: «Je me résigne et j'entrerai au Paradis. Quant à ma dénudation, invoque-moi Dieu afin que je la cesse» Et le Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - s'exécuta» (Rapporté par Ibn Mardaweih, Al Hakem et Mous- lim) fl K (1) ôj^J ^ *J *J>J* ajs^g 01 4*ïïu o> ijU» U* wa'idâ lam ta'tihim bi Ifyatin qâlû lawlâ-jtabaytahâ qui 'innama 'atta- bi'u ma yûha 'ilayya mi-r-rabbî hâdâ basï'iru mi-r-rabbikum wa hudan wa rahmatu-l-liqawmi-y-yu'minûna (203). Lorsque tu ne leur apportes aucun signe, ils disent: «Que ne suscites-tu un signe?» Réponds-leur: «Je me borne à exécuter ce que mon Seigneur me 163 révèle. Voila des vérités de votre Seigneur, une voie et une bénédiction pour ceux qui croient (203). Les impies demandaient souvent au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de leur apporter de miracles. Quand il ne le faisait pas, ils lui demandèrent: «Quoi? N'as-tu pas choisi d'agir ainsi? Pourquoi ne l'apportes-tu pas toi-même du ciel?» Dieu leur répondit: «Si nous Pavions voulu, nous aurions fait descendre du ciel un signe devant lequel ils se seraient unanimement inclinés» [Coran XXVI, 4]. Ils insistèrent dans leur demande de leur procurer un signe-mira- cle prétendant qu'une fois ce miracle réalisé, ils croiraient. Mais Dieu lui ordonne de leur répondre: «Je me borne à exécuter ce que mon Sei- gneur me révèle». Donc ce qu'il me révèle, je vous le présente, a part cela, je ne Lui demanderai de m'envoyer que ce qu'il voudra à moins qu'il ne m'accorde la permission de la demander en prenant ainsi l'ini- tiative. Puis le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - leur rappelle que le Coran qui lui est révélé constitue le plus grand miracle et le si- gne irréfutable car il est «une voie et une bénédiction pour ceux qui croient». fiâ % \Î4$ & ^ > \% wa 'idâ quri'a-1-Qur'ânu fastami'û lahû wa 'ansitû la 'allakum turhamûna (204). Quand on récite le Coran, écoutez-le attentivement, si vous voulez ob- tenir la bénédiction d'Allah (204). Après que Dieu ait montré que le Coran est une voie, bénédiction et des appels à la clairvoyance, Il ordonne de se taire en le récitant par vé- nération et respect et non pas à la façon des impies Qoraïchites qui dis- aient quand il leur fut récité: «N'écoutez pas ce Coran. Dénigrez-le» [Coran XLI, 26]. Le fait de l'écouter attentivement est constaté surtout quand on fait la prière derrière un imam qui exige une récitation à haute voix où chaque fidèle est tenu de garder le silence. 164 A ce propos Abou Moussa Al-Ach'ari rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «L'imam n'a été investi (dans la prière) que pour être imité; lorsqu'il proclame la grandeur de Dieu (dire Allah Akbar) proclamez-la à votre tour, et quand il récite le Coran, écoutez-le» (Rapporté par Moustim et les auteurs des Sunans) (1 K Selon différents hadiths rapportés par plusieurs, les fidèles avaient l'habitude de bavarder avant qu'ils entament la prière, mais après la ré- vélation de ce verset ils s'enfermaient dans le silence. L'imam Ahmed rapporte d'après Abou Houraira que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue -, en terminant une des prières prescrites où il devait réciter à haute voix, demanda aux fidèles: «L'un d'entre vous a-t-il récité le Coran avec moi?» Un homme lui répondit par l'affirmative, et le Pro- phète -qu'Allah le bénisse et le salue - de répliquer: «car j'ai constaté qu'il y avait quelqu'un qui disputait le Coran avec moi». Désormais les hommes s'abstenaient à réciter le Coran avec l'Envoyé de Dieu quand ils accomplissaient une prière où la récitation devait être faite à haute voix» (Rapporté par Ahmed et les auteurs des Sunans) (2) . A cet égard Abdullah Ben Al-Moubarak a dit: «Lorsqu'on fait une prière en commun derrière un imam où il doit réciter à haute voix, sa récitation tient lieu de celle des fidèles même (étant trop nombreux) s'ils n'entendent pas sa récitation. Mais dans les prières où on récite à voix basse, chacun est tenu de réciter pour lui seul à voix basse. Telle est la façon de réciter dernière un imam selon la majorité des ulémas. Mais Abou Hanifa et Ahmed Ben Hanbal contredisent la règle sus- mentionnée et stipulent que l'homme qui accomplit une prière en (1) iiLi u 0J r L>>i J^- UJ> ftï * Jj^j JVî cJU fjjlh ^ Ji ^ ^ yJ U jyî ^ :Jlî M Jj^j \i ^ JB (îUjf ^ ^ JL-Î fy J*i : JUi 165 commun avec un imam ne doit pas réciter le Coran que ce soit à haute voix ou à voix basse, en tirant argument de ce hadith: «Celui qui prie derrière un imam, la récitation de celui-ci tient lieu de la sienne». Cette opinion s'avère être la plus correcte. Cette restriction s'applique seulement dans la prière, car, d'après Ibn Abbas, il n'y a aucun mal à causer avec quelqu'un quand on lit dans le Coran. Certains ulémas ont déclaré aussi qu'il faut absolument observer le silence lors de la récitation du Coran dans la prière et lorsque l'imam monte sur la chaire le jour du vendredi ou les jours des deux fêtes, pour prononcer son prône (Khoutba). A ce propos Abou Houraira -que Dieu l'agrée- a rapporté que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Quiconque écoute attentivement réciter un verset au Livre de Dieu, recevra une double récompense, et quiconque le lit, il lui sera une lumière au jour de la résurrection» (Rapporté par Ah- med) (1 K wa-dkur rabbaka fî nafsika tadarru'an wa hifatan wa dûna-l-jahri mina- 1-qawli bi-l-guduwwi wa-l-'asâli walâ takun mina-l-gâfilîna (205) 'inna-I- ladîna 'inda rabbika la yastakbirûna 'an 'ibâdatihî wa yusabbihunahû walahû yasjudûn (206). Invoque en toi-même ton Seigneur avec humilité et crainte. Invoque-Le à voix basse, matin et soir. Ne sois pas négligent (205). Ceux qui sont au ciel ne dédaignent pas d'adorer ton Seigneur. Il le glorifient et se proster- nent à Ses pieds (206). Dieu ordonne qu'on L'invoque souvent et surtout en ces deux mo- 166 ments: le matin et le soir, comme II le dit dans un autre verset: «Glori- fie ton Maître avant le lever et le coucher du soleil» [Coran L, 39]. Cette glorification était ordonnée avant la prescription des cinq prières quoti- diennes lors de l'ascension et le voyage nocturne. II faut donc invoquer le Seigneur et se rappeler de Lui «avec humi- lité et crainte» en soi-même, à mi-voix sans la hausser, avec crainte et désir. On a rapporté qu'on a demandé à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Notre Seigneur est-Il tout près de nous afin de nous entretenir avec Lui ou loin pour que nous l'appelons à haute voix?» Dieu alors fit cette révélation: «Si Mes, serviteurs te questionnent sur Moi, dis-leur que Je suis près d'eux. Je réponds à rappel de ceux qui M'implorent» [Coran II, 186]. Il est cité dans les deux Sahih d'après Abou Moussa Al-Ach'ari ri que dans une des expéditions, entendant les voix s'élever en invo- quant Dieu, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - s'écria: «O hommes! ne vous fatiguez pas ainsi, celui que vous invoquez n'est ni sourd ni absent. Il est plus proche de l'un d'entre vous que le cou de sa monture» (Rapporté par Boukhari et MousUm) (1> . D'autres ulémas ont assimilé le verset précité à celui-là: «Que le ton de ta prière ne soit ni trop élevé ni trop bas. Qu'il se tient dans un juste milieu» [Coran XVII, 110] et ont dit: En entendant réciter du Co- ran, les polythéistes insultaient le Coran et celui qui l'a apporté. Dieu ordonna alors à Son Prophète de ne plus le réciter à haute voix pour éviter les insultes des impies, et de ne plus trop baisser la voix afin que les fidèles puissent entendre la récitation. Il devait donc chercher un mode intermédiaire. Mais le but consiste à invoquer souvent Dieu à tout moment et surtout en ces deux moments préférés: le matin et le soir sans être au nombre de ceux qui sont négligents. Il donne comme exemple les an- ges qui ne cessent jamais de le glorifier sans se lasser. Ils le glorifient .t*bJ, &± ^ fT^Î J[ v-ey ^ *j*J3 y;ÀJt Ci\ it^ M j 167 et se prosternent devant Lui pour donner une leçon aux hommes. A ce propos il est cité dans un hadith authentifié que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Pourquoi ne vous mettez-vous pas en rang comme font les anges devant leur Seigneur, en complétant les rangs et en les serrant». Le dernier verset de cette sourate exige une prosternation et il est le premier dans le Coran. Le fidèle qui récite ce verset, ou un autre qui exige une prosternation, doit se prosterner ainsi ceux qui l'écoutent s'il est récité à haute voix. Cette obligation est connue sous le nom de «Sajda». 168