9 - SOURATE DU REPENTIR 129 verset 'Révélée à Médine, à l'exception des deux derniers \ersets révélés à La Mecque Révélée à la suite de la sourate de la Table bara 'atum-mina-L-Lâhi wa rasûlihT 'ilâ-l-ladîna 'âhattum mina-l-musri- na (1) fasîhû fî-l-'ardi 'arba'ata 'ashurin wa-lamû 'annakum gayru mu'jizî-L-Lâhi wa 'anna-L-Lâha muhzî-l-kâfirîna (2). Rupture par Allah et Son Prophète des pactes qui les lient aux idolâ- tres (1) Pendant quatre mois encore vous pouvez circuler dans le pays. Mais sachez que vous n'aurez jamais raison d'Allah, et qu'Allah Lvî, sou- mettra les infidèles (2). D'après les dires d'AI-Bara Ben Azeb, cette sourate figure parmi les dernières qui furent révélées à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue -, et le dernier verset est le suivant: «On t'interroge. Dis-leur: «Voici la règle d'Allah sur les collatéraux...» [Coran IV, 176]. On remarque qu'elle ne commence pas par l'invocation du Miséri- cordieux, c'est que les compagnons, en transcrivant le Coran, ne l'ont pas citée en imitant le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l'aqrée et le rende satisfait-. 252 Les premiers versets de cette sourate furent descendus au Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le salue -, lors de son retour de l'expédi- tion de Tabouk où il chargea Abou Bakr de présider à la mission du pèlerinage en cette année, et afin d'apprendre aux hommes les rites de ce devoir, d'avertir les polythéistes qu'il leur sera interdit de faire le pèlerinage après cette année-ci et de réciter aux gens cette sourate: «Rupture par Allah et Son Prophète....» Abou Bakr fut suivi par Ali Ben Abi Taleb comme nous allons en parler plus loin. Cette «rupture» signifie un désaveu de la part de Dieu et de Son Prophète à l'égard des polythéistes avec lesquels ils ont conclu un pacte. «Pendant quatre mois encore vous pouvez circuler dans le pays». Ce verset fut le sujet d'une controverse dans les opinions entre les exégè- tes: On a dit qu'il s'agit de ceux avec qui ont conclu un pacte perma- nent, ou un pacte dont la durée est inférieure à quatre mois, dans ce cas on lui accorde un temps complémentaire pour les compléter. Quant à ceux dont le pacte expire après un temps limité, en jouiront tant que la date n'a pas échu, en se référant à ce verset: «Exécutez les engagements que vous avez pris envers eux jusqu'au terme fixé» [Coran IX, 4]. Enfin quiconque avait conclu un pacte avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, en jouira jusqu'à l'écoulement de ce terme. Ibn Abbas a commenté cela en disant: «A ceux qui avaient conclu un pacte avec l'Envoyé de Dieu, Dieu leur fixa une période de quatre mois pendant laquelle ils voyageraient librement. Et à ceux qui ne jouissent pas d'un tel pacte, Il octroya une date qui échoira après l'écoulement des mois sacrés. Il ordonna à son Prophète qu'à la date échue, il devra combattre ces derniers jusqu'à ce qu'ils embrassent l'Is- lam. Quant à ceux qu'un pacte vous lie à eux, après l'écoulement de quatre mois, à partir du jour de sacrifice jusqu'au dixième jour de Rabi' deuxième, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - fut ordonné également de combattre ces gens-là tant qu'ils n'auront pas embrassé l'Islam. Moujahed a précisé que ce verset concerne surtout les tribus 253 Khouza'a et Medlej et d'autres qui jouissaient d'un pacte. Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, en retournant de l'expédition de Ta- bouk et voulant accomplir le pèlerinage, dit aux hommes: «Puisque les idolâtres font la circumambulation nus autour de la Ka'ba, je n'aime pas être présent à ce spectacle». Il envoya Abou Bakr et Ali -que Dieu les agrée- pour aller dire aux hommes qui se trouvaient en ce moment- là à Zil-Mijaz et en d'autres endroits où ils pratiquaient le commerce surtout dans les foires, que ceux qui bénéficient d'un pacte ne seront en sécurité que pendant quatre mois. Puis à l'expiration de cette pério- de qui commençait au 20 Zoul-Hijja et terminait le 10 de Rabi' deu- xième, ils n'auraient aucun droit à la protection tant qu'ils ne se convertissent pas. wa 'adânum-mina-L-Lâhi wa rasûlihT 'ilâ-n-nâsi yawma-l-hajji-l-'akbari 'anna-L-Lâha barf'um mina-l-musnkîna wa rasûluhû fa'in tubtum fahu- wa hayru-l-lakum wa 'in tawallaytum fa'lamti 'annakum gayru mu'jizî-L- Lâhi wa baSSiri-l-ladîna kafarû bi 'adâbin 'alîmin (3). D'ordre d'AUah et de Son Prophète, il devra être porté à la connais- sance des hommes, le jour du pèlerinage solennel, qu'Allah et son Prophète sont déliés de tout pacte avec les idolâtres. S'ils se soumettent, ce ne sera que profit pour eux. S'ils s'obstinent, qu'ils sachent qu'ils n'auront jamais raison d'Allah. Annonce aux infidèles un châtiment rigoureux (3). Ce fut donc une proclamation de la part de Dieu et de Son Pro- phète aux gens le jour «du pèlerinage solennel» c'est à dire le jour du sacrifice où l'on accomplit le rite le plus méritoire, cette proclamation consistait à faire connaître aux hommes «qu'Allah et Son Prophète sont déliés de tout pacte avec les idolâtres». Mais elle ne s'arrêta pas là, car elle appela cês idolâtres à revenir à Dieu repentants en reniant tout po- lythéisme et égarement, et cela «ne sera que profit pour eux» En cas où ils persévèrent dans leur incrédulité «qu'ils sachent qu'ils n'auront jamais 254 raison d'Allah» en d'autres termes ils ne pourront plus rendre le Sei- gneur à l'impuissance car II est capable d'eux à tout moment et ils sont sous Son autorité. «Annonce aux infidèles un châtiment rigoureux» qui consiste à l'humiliation et aux malheurs dans le bas monde, les chaines, carcans et massues en fer dans l'autre. Il est cité dans le Sahih de Boukhari que Abou Houraira a rap- porté: «Je fus parmi ceux qu'Abou Bakr avait envoyés à Mina le jour du sacrifice pour annoncer qu'après cette année aucun idolâtre ne pourra faire le pèlerinage, ni un homme en nudité totale de faire les tournées processionnelles. Le jour du pèlerinage solennel -ou le grand pèlerinage- est le jour du sacrifice. En cette année-là, Abou Bakr rejeta toute alliance avec les gens et l'année où L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -. fit le pèlerinage de l'adieu, aucun idolâtre n'y participa». Quant à l'imam Ahmed, il a rapporté que Abou Houraira a dit: «J'accompagnais Ali Ben Abi Taleb quand l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - l'envoya chez les Mecquois pour leur réciter la sourate du Repentir». On lui demanda: «A quoi appeliez-vous les gens?» Il répondit: «Nous leur annoncions que seule une âme croyante entrerait au Paradis, qu'aucun homme nu ne pourrait faire la circumambulatin autour de la Maison, que celui qu'un pacte le lie à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, la validité de ce pacte ne devrait pas dépasser les quatre mois, et après l'écoulement de cette période Dieu et Son Messager désavoueraient les polythéis- tes, et enfin aucun idolâtre n'aurait le droit de faire le pèlerinage à la Maison après cette année, Et Abou Houraira d'ajouter: «J'annonçais cela aux hommes à haute voix qu'à la fin ma voix fut éraillée». Mouhammad Ben Ishaq, de sa part, rapporte: «Après que l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ait chargé Abou Bakr de présider au pèlerinage pour enseigner aux hommes ses rites, la sourate du Repentir lui fut révélée. On lui dit: «O Envoyé de Dieu, pourquoi ne charges-tu pas quelqu'un pour avertir Abou Bakr?» - Non, **(*^*-k4î441 ; iô Hoir-, mal même mettre Abou Bakr au courant de cette sourate, ou un de ma famille». Puis il manda ALi et lui dit: «Retiens ces versets de la sourate du Repentir et, une fois les hommes réunis à 255 Mina pour sacrifier, annonce-leur que nul incrédule n'entrera au Para- dis, aucun idolâtre ne pourra après cette année faire le pèlerinage et aucune personne à l'état de nudité ne fera la circumambulation autour de la Maison. Quiconque avait conclu un pacte avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - il en jouira jusqu'à la date de son ex- piration». Ali monta «Al 'Adba'», la chamelle de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et parvint à atteindre Abou Bakr en route. En le voyant, Abou Bakr lui demanda: «Es-tu venu me rejoindre en tant que chef ou subordonné?» - Subordonné, répondit-il. Puis tous les deux poursuivirent leur course -avec les autres fidèles- et arrivés au lieu destiné, ils firent halte là où les hommes avaient l'habitude de faire leur campement du temps de l'ignorance (Jahilia). Le jour de sacrifice, Ali se leva en orateur et annonça aux gens ce dont il en fut chargé de communiquer. Il leur dit: «Hommes! Un incré- dule n'entrera pas au Paradis, après cette année un idolâtre n'aura pas le droit de faire le pèlerinage et un homme nu ne pourra non plus faire les tournées processionnelles autour de la Maison. Celui qu'un pacte le lie à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a le droit d'en jouir jusqu'à la date de son expiration». Tous ces ordres fu- rent exécutés. Deux interprétations ont été données au terme: «Pèlerinage solen- nel» ou «grand pèlerinage»: La première: est celle de 'Ata qui a dit qu'il s'agit de la station à Arafa. Elle est aussi adoptée par Abbad Al-Basri qui a rapporté: «J'ai entendu Omar Ben Al-Khattab dire: «Aujourd'hui c'est le jour de 'Arafa. c'est le jour du grand pèlerinage, nul n'a le droit de le jeûner». Plus tard je fis le pèlerinage puis je me rendis à Médine et je demandai voir l'homme le plus avisé parmi ses habitants, on me désigna Sa'id Ben Al-Moussaiab. En le rencontrant je lui dis: «Comme tu es l'homme que je cherche, informe-moi au sujet du jeûne du jour de 'Arafa?» Il me ré- pondit: «Je vais te transmettre l'opinion d'un homme qui était mille fois meilleur ano moi. aui OCt 'Omar -ou suivant une variante: lfc>r\ Oimr. U in- teraisan aux nommes de jeûner en ce jour leur disant qu'il est le grand pèlerinage. 256 La deuxième: Al-Hareth Al-A'war a rapporté qu'il a demandé Ali à propos du grand pèlerinage et il lui a répondu qu'il est le jour du sacri- fice. Telle était aussi l'opinion de 'Abdullah Ben Abi Awfa, et de Al- Moughira Ben Chou'ba. Ce que soutient encore cette opinion, est ce récit raconté par Abdul-Rahman Ben Abi Bakra d'après son père: «En ce jour-là (le jour du sacrifice), l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - s'assit sur sa monture que les gens la tenaient par le licol. Il" leur demanda: «Quel jour sommes-nous?» Nous gardâmes le silence croyant qu'il va lui donner un autre nom. Puis il poursuivit: «N'est-il pas le jour du grand pèleriange?» (Rapporté par Ibn Jarir) & Al J*-*J 0»! JJJi ûtf '-JU ^ ijS* CX ù*- 257 vis de cette catégorie des polythéistes, «Allah aime les gens de bonne foi» ceux qui Le craignent. fa 'idâ-n-salaha-l-'ashuru-l-hurumu faqtulû-l-musrikîna haytu wajattu- mûhum wa hudûhum wa-hsurûhum waq'udû lahum kulla marsadin fa'in tâbû wa 'aqâmû-s-salâta wa 'à*tû-z-zakâta fahallû sabîlahum 'inna-L-Lâ- ha gafûr-r-Rahîmun (5). A l'expiration des quatre mois sacrés, combattez les idolâtres partout où vous les trouverez, capturez-les, cernez-les, coupez-leur toute retraite. S'ils se soumettent, s'ils observent la prière et paient la dîme, laissez-les en paix. Allah est miséricordieux et clément (5). Quels sont ces mois sacrés? Une question qui a suscité tant d'opi- nions: - Ibn Jarir a dit qu'il s'agit des quatre mois cités dans ce verset: «Quatre de ces mois sont sacrés. Voilà la vérité» [Coran IX, 36]. - Ibn Jarir a ajouté une autre fois que le dernier de ces mois est Mouharram; ceci est un sujet discutable. - Ibn Abbas a précisé qu'ils sont la période octroyée aux idolâtres pour circuler dans le pays selon le verset. Puis Dieu a dit: «A l'expira- toin des quatre mois sacrés» c'est à dire: après l'écoulement des quatre mois désignés où tout combat est interdit, et pour permettre à ces gens-là de se décider de leur sort durant, partout où vous les trouve- rez, tuez-les. Nous allons revenir à cette question plus loin. Après cette période déterminée, l'ordre de combattre les idolâtres fut donné «combattez les idolâtres partout où vous les trouverez» sans distinction entre un pays et un autre, toutefois il y a une exception qui est la Maison Sacrée selon ce verset: «Ne les combattez pas dans l'oratoire sacré à moins qu'ils ne vous y attaquent. S'ils vous y attaquent, tuez-les» [Coran II, 191]. 258 Il a donné ensuite le choix aux fidèles qui pourront se contenter de capturer les idolâtres, ou de les cerner en les assiégeant et en leur dressant des embuscades: soit dans leurs forteresses, soit dans les routes qu'ils empruntent afin de les contraindre et opter ou bien pour la conversion, ou bien pour la mort. Une fois ces polythéistes soumis en traduisant cette soumission par des pratiques religieuses imposées: «S'ils observent la prière et paient la dîme, laissez-les en paix. Allah est miséricordieux et clé- ment». voilà comment on doit les traiter; une façon qu'a adoptée Abou Bakr après le départ du Prophète, à l'égard de ceux qui ont refusé de payer la zakat en se basant sur ce verset qui interdit leur combat jus- qu'à leur conversion et l'acquittement de leurs obligations cultuelles. Donc ce qu'on doit demander aux idolâtres consiste à les appeler: à la profession de la foi, l'observance de la prière qui est le droit sacré de Dieu à Lui la puissance et la gloire, puis l'acquittement de la zakat qui est le droit des pauvres et misérables qui est aussi considéré comme étant l'œuvre la plus noble à l'égard des créatures. C'est pour- quoi on trouve dans le Coran plusieurs versets (qu dépassent les 80) où Dieu a joint la prière à l'aumône -ou la zakat qui est l'aumône lé- gale-. Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «J'ai été ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu, et que Mouham- mad est l'Envoyé de Dieu, de s'acquitter de la prière, de verser la zakat...» (une partie du hadith rapporté par Boukhari et MousUm) (1> . En commentant ce hadith, Abdullah Ben Mass'oud a dit: «vous êtes ordonnés de s'acquitter de la prière et verser la zakat. Quiconque ne paye pas la zakat, ses prières ne seront plus agréées» Et Ibn As- lam de dire également: «Dieu refuse d'accepter toute prière si la zakat n'est pas payée. Que Dieu fasse miséricorde à Abou Bakr comme il était versé dans la religion». (1) tw ùîj &\ Vj 4 V ùî IjJ^ ^ ^Ul Jiisi £,1 o^ii :0ï -~ — Jl yi.Afc.ii 259 L'imam Ahmed rapporte d'après Anas que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «J'ai été ordonné de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a d'autre divinité que Dieu et que Mouhammad est l'Envoyé de Dieu. S'ils se dirigent vers notre qibla ( en priant), mangent de nos bêtes égorgées (en suivant les règles) et prient comme nous prions, leur sang et leurs biens seront interdits à moins qu'il n'y ait une transgression à la loi. S'ils font tout cela ils jouiront des mêmes droits que les musulmans et observeront les mêmes obligations»^ x> '. Le repentir de ces idolâtres, comme a dit Anas, consiste à renier leurs dieux, à adorer le Seigneur, à faire la prière et à verser la zakat. Dieu a dit à leur propos dans un autre verset: «S'ils se soumettent, s'ils observent la prière, et s'ils paient la dîme, ce sont vos frères en religion» [Coran IX, 11]. Le verset cité auparavant, selon les dires de Ad-Dahak, a mis fin à tout pacte conclu entre le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et les polythéistes tant au contenu qu'à la durée. On lui a donné l'épi- thète «Le verset de l'épée». C'est à dire qui stipule le combat contre tout polythéiste. Mais il fut abrogé, plus tard, par ce verset: «A la fin de la guerre, libérez-les ou échangez-les» [Coran XL VII, 4] selon les dires de Ad-Dahak et As-Souddy, et selon Qatada il n'était pas abrogé: wa 'in 'ahadum mina-l-musrikîna-s-tajâraka fa 'ajirhu hattâ yasma'a ka- lâma-L-Lâhi tumma 'ablighu ma'manahu dâlika bi 'annahum qawmu-lâ ya'lamûna (6). Si un idolâtre demande ta protection, accorde-la-lui pour lui permettre (1) J ja- ^tjS Jflîl ùî o r T» :JU £ £ J_^j ùi ^ je 4**î r Uj/l Ujj «rite l. ùi*J~ai U 260 d'entendre la parole d'Allah. Puis, fais-le reconduire en lieu sûr. Cette me- sure est justifiée par l'ignorance de ces gens (6). Si Dieu avait ordonné à Son Prophète de combattre les idolâtres partout où il les trouvera, Il l'exhorte, en d'autre part, à accorder sa protection à quiconque la lui demande, dans le but d'entendre la parole de Dieu, c'est à dire le Coran, et afin que cela constitue un argument contre lui au jour de la résurrection. «Puis, fais-le reconduire en lieu sûr» et d'y rester la période nécessaire pour rentrer plus tard chez lui sain et sauf. Car ce sont des gens qui ne savent pas que cette mesure n'a été imposée que pour leur permettre d'avoir une idée de la religion de Dieu, de se convertir, et par la suite ce message sera propagé partout dans les quatre coins du monde. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - accordait sa protection à quiconque venait la lui demander voulant en même temps être dirigé dans la vie présente. Le jour de Houdaybya, les Mecquois idolâtres qui étaient venus conclure avec lui le pacte connu, ont pu constater et voir le grand respect et la vénération que les fidèles réser- vaient à leur Prophète, des choses qui n'ont pas vues ni dans la cour d'un César ni dans le palais d'un autre roi. En retournant chez les leurs, ils leur racontèrent comment les musulmans étaient à l'égard de leur Prophète, et ce fut une parmi les autres raisons qui les portèrent à se convertir. On a raconté que, lorsque l'émissaire de Moussailama l'imposteur, vint chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - celui-là lui de- manda: «Attestes-tu que Moussailama est l'envoyé de Dieu?» - Oui, ré- pondit-il. Et le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de répliquer: «Si on avait le droit d'exécuter les émissaires, je t'aurais tranché la tête». Le but que vise ce verset consiste à accorder une protection à qui- conque vient la demander en se déplaçant d'un pays où une guerre est déclenchée vers un autre où règne l'Islam, soit-il pour un commerce, pour implorer une conciliation, ou autre chose, d'un gouver- neur -imam- ou de son assistant tant qu'il tergiverse pour se convertir, jusqu'à son retour à son propre pays. En commentant ce fait, les ulémas ont jugé qu'il ne faut pas lais- 261 ser un tel indivdu demeurer, en tant qu'idolâtre, plus que quatre mois dans un pays musulman, bien que certains parmi eux ont fixé la durée maximale à un an». kayfa yakûnu li-l-musrïkîna 'ahdun 'inda-L-Lâhi wa 'inda rasûlihT 'illâ-1- ladîna 'âhattum 'inda-l-masjidi-l-harâmi famastaqâmû lakum fastaqîmû lahum 'inna-L-Lâha yuhibbu-l-muttaqîna (7). Comment concevoir que des idolâtrs puissent pactiser avec Allah et Son Prophète, à moins que ce ne soient ceux de l'oratoire sacré?. Avec ceux-ci, soyez loyaux, tant qu'ils le seront eux-mêmes à votre égard. Allah aime les gens de bonne foi (7). Dieu montre pourquoi II a désavoué les polythéistes et leur a ac- cordé les quatre mois pour s'amender, sinon ils seront tués où on les trouvera. Après cela «comment concevoir que des idolâtres puissent pacti- ser avec Allah et Son Prophète» en leur donnant asile et sécurité du mo- ment qu'ils renient Dieu et Son Messager?. Exception faite pour ceux «de l'oratoire sacré» qui ont conclu un pacte le jour de Houdaybya. Ceux-là aussi longtemps qu'ils seront sincères avec vous et observe- raient le pacte qu'il avaient conclu, sans qu'il y aura une hostilité de part et d'autre, soyez sincères avec eux car Dieu aime ceux qui Le craignent et qui ont la bonne foi. En effet, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et les musulmans respectèrent cet engagement pris vis-à-vis des idolâtres au mois de Zoul-Qi'da en l'an 6 après l'Hégire. Mais plus tard, les idolâ- tres trahirent ce pacte et et aidèrent leurs alliés Bani Bakr contre ceux du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - les Banou Khouza'a, mê- me ils les tuèrent à l'intérieur de l'enceinte sacrée. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dut alors leur déclarer la guerre et les attaquer au mois de Ramadan en l'an 8 et Dieu lui accorda la conquête de La Mecque. Il relâcha ceux qui se sont convertis après leur défaite en les appelant les «libérés» qui étaient au nombre de 262 2000 environ. Quant à ceux qui préféraient rester incrédules durent prendre la fuite. Il leur accorda un délai de quatre mois pour parcourir dans les pays et se décider de leur propre sort. Parmi eux figuraient Safwan Ben Oumaya, Ikrima Ben Abi Jahl et d'autre, puis Dieu les a dirigés vers l'Islam et ils se convertirent. kayfa wa 'iy-yazharû 'alaykum lâ yarqubû fîkum 'illan walâ dimmatan yurdûnakum bi 'afwâhihim wa ta'bâ qulûbuhum wa 'aktaruhum fâsiqû- na(8). Comment le concevoir, alors que, s'ils étaient les plus forts, ils ne tien- draient compte ni de lien du sang ni de la parole donnée? En paroles, ils re- cherchent votre sympathie alors que leurs cours se refusent. Le plus grand nombre manque de scrupules (8). Dans ce verset, Dieu exhorte les fidèles à être hostiles envers ces idolâtres et les désavouer, en montrant qu'ils ne méritent pas de jouir d'aucun pacte à cause de leur polythéisme et leur reniement du Pro- phète et de son Message. S'ils l'avaient emporté sur les musulmans, ils n'auraient respecté à leur égard ni alliance ni pacte, étant donné que la plupart d'entre eux sont des pervers. starw bi 'â'yâti-L-Lâhi tamanan qalîlan fasaddû 'an sabîlihî 'innahum sa* 'a mâ kânû ya'malûna (9) lâ yarqubûna fî mu'minin 'illan wala dim- matan wa 'ulï'ika humu-l-mu'tadûna (10) fa 'in tâbû wa 'aqâmû-s-salâta wa "a tÛ-Z-Zakâta fa 'ihwânulcum fî-d-dîni wa nufassilu-l-'ïyâti liqawmir ya'lamûna (1 1). 263 Ils trafiquent à vil prix des enseignements d'Allah et détournent leurs prochains de Sa voie. Quelle détestable attitude (9) S'agit-il d'un croyant, ils ne respectent ni les liens de sang ni la parole donnée? Ils sont intraita- bles (10) S'ils se soumettent, s'ils observent la prière et s'ils paient la dîme, ce sont vos frères en religion. Nous commentons ainsi nos enseignements à ceux qui peuvent les comprendre (11). Ces gens-là, au lieu de suivre les enseignements de Dieu, ils s'adonnèrent aux plaisirs éphémères du bas monde et troquèrent à vil prix les Signes du Seigneur. En plus, ils «Détournent leurs prochains de Sa voie» en les écartant afin de ne plus suivre le chemin de la vérité. Leurs actes sont très mauvais. wa 'in nakatïï 'aymânahum min ba'di 'ahdihim wa ta'anû fî dînikum fa- qâtilïï 'a'immata-l-kufri 'innahum là' 'aymâna lahum la'allahum yantahu- na (12). S'ils violent leurs engagements et s'ils attaquent votre religion, combat- tez ces suppôts de l'impiété. Us n'ont aucune loyauté. Peut-être cesseront-ils leurs méfaits (12). Si après le pacte ils violent leurs serments et attaquent votre reli- gion en la dénigrant, combattez-les. On a tiré de ce verset une sen- tence que celui qui insulte l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et attaque l'Islam, devra être exécuté. «Combattez les suppôts de l'impiété» les chefs de l'infidélité et les meneurs de l'incrédulité tels que Abou Jahl, Chaiba et Oumaya Ben Khalaf, selon Qatada. Mais il s'avère que ce verset concerne tous les polythéistes de Qoraïch. f&fiZ. [45 #M dà$ ft 264 jj-^y» R/*^ rtr^-> (^^H- **' j^.-^i 'alâ tuqâlilûna qawman nakatîî 'aymânahum wa hammû bi 'ihrâji-r-rasû- li wahum bada 'ûkum 'awwala marratin 'atahsawnatmm fa-L-Lâhu 'ahaqqu 'an tahsawhu 'in kuntum mu'minîna (13) qâtilûhum yu'addib- hûmu-L-Lâhu bi-'aydikum wa yuhzihim wa yansurkum 'alayhim wa yaS- v>fï sudûra qawmim-mu'minîna (14) wa yudhib gayza qulûbihim wa yatûbu-L-Lâhu 'alâ may-yasa 'u wa-L-Lâhu 'Alîmun Hakîmun (15). Pourquoi hésitez-vous à combattre un peuple qui a violé ses serments et qui a voulu bannir le Prophète? Pourtant, c'est ce peuple qui a commencé les hostilités. Le craignez-vous? c'est Allah qu'il faut craindre si vous êtes croyants (13). Combattez-les Allah les châtiera par vos mains. Ils les humiliera, vous donnera la victoire sur eux et apaisera les cœurs des croyants (14) Il dissipera leurs rancœurs. Allah agrée qui II veut. Il est om- niscient et sage (15). Il y en a là aussi une exhortation et une incitation à combattre les idolâtres qui ont cherché à expulser l'Envoyé de Dieu de La Mecque. Comme Dieu le montre aussi dans ce verset: «Les infidèles trament un complot contre toi pour te faire prisonnier te tuer ou te bannir» [Coran VIII, 30] et dans celui-ci: «Par leurs persécutions, ils ont été sur le point de te faire abandonner le pays» [Coran XVII, 76]. Puis Dieu montre que les idolâtres étaient les premiers à manifes- ter leur hostilité soit le jour de Badr selon les dires de certaines, soit, selon d'autres, quand ils ont violé le pacte et combattu à côté de Bani Bakr contre la tribu Khouza'a l'alliée du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - Il se demande ensuite en parlant de ce peuple perfide: «Le craignez-vous? C'est Allah qu'il faut craindre si vous êtes croyants» Dieu mérite plus qu'eux d'être redouté. L'ordre du combat fut donné à la suite: «Combattez-les. Allah les châtiera par vos mains-II les humiliera, vous donnera la victoire sur eux et apaisera les cœurs des croyants». Un or- dre qui concerne tous ceux qui ont la foi pour combattre les polythéis- tes. Dieu accueille de qui II veut le repentir car II connait parfaitement Ce Qu'il convient à ses serviteurs, et II est saae dans ses actes et paro- les en les soumettant à ses lois. 265 'am hasibtum 'an tutraqû wa lammâ ya'lami-L-Lâhu-1-ladma jâhadû minlnim wa lam yattahidû min dûni-L-Lâhi walâ rasûlihî wala-l-mu'mi- nîna walîjatan wa-L-Lâhu habîrum bimâ ta'malûna (16) Ne croyez pas qu'Allah va vous laisser comme vous êtes sans distin- guer ceux d'entre vous qui combattent pour sa cause et ne nouent d'autres rapports qu'avec Lui, Son Prophète et les croyants? Allah n'est pas inatten- tif à ce que vous faites (16). Les hommes pensent-ils que Dieu leur fera relâche tant qu'il ne les a pas éprouvés, a connu d'entre eux qui ont combattu pour Sa cause et ceux qui ne l'ont pas fait et a distingué entre ceux qui sont sincères et ceux qui sont menteurs, ainsi pour connaître ceux qui n'au- ront pas cherché d'alliés en dehors de Lui, de Son Prophète et des croyants? Cette épreuve est donc inévitable afin de connaître la fermeté de fa foi car II a dit: «Les hommes croient-ils qu' en se disant croyants, Allah leur évitera toute épreuve?» [Coran XXIX, 2] et: «Allah ne saurait laisser les fidèles dans l'état où ils sont» [Coran III, 179]. Donc lorsque Dieu a imposé le devoir de combattre pour Sa cause, Il a voulu connaître ceux qui se soumettent et ceux qui se rebellent, bien que cela ne lui serait nullement caché. mâ kâna li-l-musrikîna 'ay-ya'murû masajida-L-Lâhi sâhidîna 'alâ 'anfu- • •t.it» bi-i-kutii oisr-ika habitat a'maïuhum wa fî-n-nâri hum 266 hâlidûna (17) 'innamâ ya'muru masâjida-L-Lâhi man 'îfmana bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-'âhiri wa 'aqâma-s-salâta wa 'a'tâ-z-zakâta wa lam yahsa 'illâ-L-Lâha fa'asa 'ûl2"ika 'iy-yakûnû mina-l-muhtadîna (18). II n'appartient pas anx infidèles d'entretenir le culte d'Allah, alors qu'ils sont les propres témoins de leur impiété. Lenrs œuvres sont vaines et ils auront l'enfer pour séjour éternel (17) L'entretien du culte ne saurait être assuré que par ceux qui croient à Allah et au jour dernier, qui obser- vent la prière et acquittent la dîme et qui ne craignent qu'Allah. Ceux-là ont des chances de faire leur salut (18). Il n'appartient pas aux idolâtres de fréquenter et peupler les mos- quées de Dieu qui ne sont établies que pour proclamer Son unicité, alors qu'ils témoignent contre eux-mêmes de leur incrédulité en actes et paroles. Voilà ceux dont leurs œuvres s'échouent et ils demeureront immortels dans le Feu. En vérité, rien d'autres ne fréquentent les mosquées de Dieu que «ceux qui croient à Allah et au jour dernier». A cet égard l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Lorsque vous voyez quel- qu'un fréquenter souvent les mosquées, soyez témoins de sa foi». Anas, rapporte que l'Envoyé de Diue - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «Dieu dit: «Par Ma gloire et Ma puissance, Je pense parfois châtier les habitants de la terre, mais lorsque Je regarde ceux qui peuplent les mosquées, ceux qui s'aiment à cause de Moi et ceux qui implorent, dès l'aube Mon pardon, Je passe outre» (Ibn Assaker a jugé que ce hadith est étrange ) (,) ? A ce propos aussi Amr Ben Maïmoun Al-Awdi a dit: «Je vis du temps de quelques uns des compagnons de Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - qui disaient: «Les mosquées sont les maisons de Dieu sur terre, et il est du devoir de Dieu d'honorer qui y viennent Lui rendre visite». .Vd> \f\~J. 267 Ibn Abbas, quant à lui, a déclaré: Celui qui entend l'appel à la prière (adhâne), n'y répond pas et ne se rend pas à la mosquée pour prier, sa prière, plus tard, ne sera plus agréée car par ce faire, il aura désobéi à Dieu et à Son Prophète, et Dieu a dit: «L'entretien du culte ne saurait être assuré que par ceux qui croient à Al'ah et au jour dernier». La prière est la pratique cultuelle accomplie par le corps, tandis que la zakat est la meilleure œuvre de charité dont son profit atteint les autres créatures. Ceux qui observent la prière et s'acquittent de la zakat ne craignent un autre que Dieu et ils «ont des chances de faire leur salut» et ils sont bien dirigés. 'aja'altum siqâyata-l-hajji wa 'imârata-l-masjidi-l-harâmi kaman Ifmana bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-lï'hiri wa jâhada fî sabîli-L-Lâhi la yastawûna 'inda-L-Lâhi wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-z-zâlimîna (19) 'al-ladîna Tmanû wa hâjarû wa jâhadû fî sabîli-L-Lâhi bi 'amwâlihim wa 'anfusi- him 'a'zamu darajatan 'inda-L-Lâhi wa 'ûla 'ika humu-l-fif 'izûn (20) yu- bassiruhum rabbuhum bi rahmatim-minhu wa ridwânin wa jannâti-1- lahum fîhâ ma'îmum-muqîmun (21) hâlidîna fiha 'abadan 'inna-L-Lâha 'indahu 'ajrun 'azîmun (22). Assimilerez-vous ceux qui distribuent l'eau aux pèlerins et entretien- nent l'oratoire sacré à ceux qui croient en Allah et au jour dernier et qui combattent au service d'Allah? Non, ils ne sont pas égaux aux yeux d'Al- lah. Allah abandonne les insensés à leur sort (19) Ceux qui croient, qui ont émigré et mis leurs biens et leurs personnes au service d'Allah, ceux-là oc- cuperont un rang plus élevé auprès d'Allah. Ils seront parmi les bienheu- 268 reux (20) Leur Seigneur leur promet sa bénédiction et ses grâces et des jar- dins où ils connaîtront une félicité éternelle (21) Ils s'y délecteront sans fin. Allah dispose de récompenses merveilleuses (22). Ibn Abbas a dit que le premier verset fut révélé en réponse à Al- Abbas qui a déclaré aux musulmans: «Si vous nous avez précédés dans la foi, l'émigration et le combat pour la cause de Dieu, sachez que nous peuplions la mosquée sacrée, donnions à boire aux pèlerins et libérions les captifs» Dieu fit alors descendre ce verset: «Assimilerez- vous ceux qui distribuent l'eau pèlerins... jusqu'à la fin du verset. Il faut entendre par là que Dieu n'accepte aucune œuvre bonne ou de charité au moment où en est idolâtre. Quant à Al-Nou'man Ben Bachlr Al-Ansari, il a raconté: «J'étais devant la chaire de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - avec certains de ses compagnons quand l'un a dit: «Je ne me soucie- rai pas de l'œuvre que je ferai après ma conversion à moins que ce ne soit l'abreuvage des pèlerins». Un autre déclara: «Plutôt le peuplement des mosquées est plus méritoire». Un troisième leur répondit: «Non, c'est le combat dans le sentier de Dieu». En les entendant, Omar Ben Al-Khattab les rabroua en leur disant: «Ne haussez pas vos voix de- vant la chaire de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, c'est un jour de vendredi». Après la prière j'entrerai chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - pour lui demander son avis au sujet de votre discussion. Omar accomplit sa mission, et Dieu à Lui la puis- sance et la gloire fit descendre ce verset: «Assimilerez-vous ceux qui dis- tribuent l'eau aux pèlerins et entretiennent l'oratore sacré... jusqu'à la fin du verset. 269 yâ 'ayyuhâ-l-ladîna 'à A manû lâ tattahidtî Tbâ'aknm wa 'ihwânakum 'awliyâ*'a 'inistahabbu-l-kufra 'alâ-l-'imâni wa man yatawallahum min- kum fa'ûlâ*'ika humu z-zâlimûna (23) qui 'in kâna *a ba 'ukum wa 'ab- na 'ukum wa 'ihwânukum wa 'azwâjukum wa 'aSîratukum wa 'amwâlum- i-qtaraftumuhâ wa tijâratun tahâfûna kasâdahâ wa masâkinu tardawnahâ 'ahabba 'ilaykum mina-L-Lâhi wa rasûlihî wa jihâdin fî sabî- lihî fatarabbasû hattâ ya'tiya-L-Lâhu ba'amrihî wa-L-Lâhu lâ yahdî-1- qawma-l-fâsiqîna (24). O croyants, au cas où vos pères et vos frères préféreraient l'impiété à la foi, ne les prenez pas pour confidents. Ceux qui les prendraient pour confidents commettraient une mauvaise action (23). Si vos pères, vos en- fants, vos frères, vos femmes, vos familles, vos biens, vos commerces dont la marche vous rend anxieux, vos souriantes demeures ont pour vous plus de prix que l'amour d'Allah, de Son Prophète et de Sa cause, redoutez la réaction d'Allah. Car Allah se désintéresse des mécréants (24). Dieu ordonne aux croyants de s'écarter des incrédules même s'ils sont les pères, les frères et les enfants, et de ne plus prendre nul par- mi eux pour ami et confident, car ces gens-là préfèrent l'incrédulité à la croyance. Ils les avertit d'agir contrairement à ses enseignements comme II a dit: «Ceux qui croient en Allah et au jour dernier ne sympathi- seront jamais avec ceux 'qui combattent Dieu et Son Prophète, fussent-ils leur père, leur fils, leur frère ou leurs alliés?» [Coran LVIII, 22]. Il demande ensuite à Son Messager de menacer ceux qui trouvent leurs pères, fils, épouses, clans, un négoce dont ils craignent le déclin et des demeures où ils se plaisent, leur sont plus chers que Dieu, Son Envoyé et le combat pour la cause de Dieu. Que ceux-là attendent donc à ce que vienne l'ordre de Dieu pour leur infliger le châtiment qu'ils méritent, car Dieu ne guide pas les méchants et les pervers. L'imam Ahmed rapporte d'après Zouhra Ben Ma'bad, que son grand-père a dit: «Nous tenions compagnie à l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - alors qu'il tenait Omar Ben Al-Khattab par la main quand celui-ci lui dit: «O Envoyé de Dieu, par Dieu, tu m'es plus cher que toute chose, mais je ne te préfère pas à moi-même» Il lui ré- pondit: «Nul d'entre vous n'est un vrai croyant tant qu'il ne m'aime plus 'f— .... ... ,- .. I ' Omar ' * < . répliquer. «Tu in'*... donc plus cheT C|UQ 270 moi-même». Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - rétorqua: «C'est maintenant ô Omar (que tu es un vrai croyant» (Rapporté par Ab- dul-Razzaq, Mouslim, Abou Daoud, Ibn Mardaweih, Ibn Hibban et Ibn Ja- Ibn Omar, quant à lui, a rapporté qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Si vous pratiquez la vente à terme (Al-'Ina) <2> , vous vous adonnez à la culture, vous vous contentez de la récolte en négligeant le combat dans la voie de Dieu, Dieu vous infligera une humiliation qui ne sera enlevée que lorsque vous retournerez à votre re- ligion» (Rapporté par l'imam Ahmed et Abou Daoud) <3) . laqad nasarakumu-L-Lâhu fi mawâtina katîratin wa yawma Hunaynin 'id 'a'jabatkum katrtukum falam tugni 'ankum say'an wa dâqat 'alayku- mu-I-'ardu bimâ rahubat tumma wallaytum mudbirîna (25) tumma 'an- zala-L-Lâhu sakînatahû 'alâ rasûlihî wa 'alâ-I-mu'minîna wa 'anzala (1) 4* x4 y», 0, Ai Jj-j ^ •** es -v* cm l ->*j cf r^V 1 ^jj V** )j Jj'j jyl (2) Al-'lna est le fait de vendre une marchandise à un terme puis de la reprendre à prix infér- ieur. (3) p^îj *~«^ p**!|M 'il» :Jji ^ •ôil Jj-j c-w-» :JIS ^ ^ 271 junûda-l-lam tarawhâ wa 'addaba-l-ladîna kafarû wa dâlika jazâ'u-l-kâ- firina (26) tumma yatûbu-L-Lâhu mim ba'di dâlika 'alâ may-yasîf 'u wa- L-Lâhu Gafûr-r-r-Rahîmun (27). Allah vous a donné la victoire en maintes circonstances, notamment à Hounein. Ce jour-là, vous vous étiez fiés à votre nombre. Mais le nombre n'y fit rien. La terre, toute vaste qu'elle est, se déroba sous vos pieds. Vous prîtes la fuite en désordre (25). Puis Allah rendit confiance à Son Prophète et à Ses partisans. Il envoya à leur secours des troupes invisibles et mit en déroute les infidèles. C'est le châtiment réservé aux infidèles. (26) Ensuite, Allah accepta dans sa religion qui II voulut. Allah est miséricordieux et clé- ment (27). Dieu ra pelle aux fidèles, entre autres de Ses grâces, la victoire et le secours en plusieurs endroits surtout dans les expéditions en compagnie de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -. Cela n'était dû ni au nombre ni aux équipements, mais à une aide venue de Dieu. Le jour de Hounein surtout quand les musulmans se sont complus à leur grand nombre, et malgré cela ils prirent la fuite à l'ex- ception d'une minorité d'entre eux qui résista avec le Prophète - qu'Al- lah le bénisse et le salue - puis Dieu leur accorda la victoire afin qu'ils sachent qu'elle ne vient que de lui et avec Sa permission car «combien de fois n'a-t-on pas vu une petite troupe disperser une grande avec la per- mission d'Allah?» Car Alalh est avec les persévérants» [Coran II, 249]. La bataille eut lieu au mois de Chawal en l'an 8 après l'Hégire et la conquête de La Mecque. Après la prise de cette ville, l'établissement de l'ordre, la libération de ses habitants et la conversion de la majorité, on mit le Prophète au courant que la tribu Hawazen prépara une grande armée pour le combattre. Leur chef Malek Ben Awf An-Nadir était à la tête. Toute la tribu Thaqif y adhéra ainsi que quelques hom- mes de Bani Amr Ben Amer et Aoun Ben Amer. Tous les hommes ac- compagnés de leurs femmes, enfants, biens et troupeaux sortirent pour combattre l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - vint à leur ren- contre à la tête de son armée formée de mille guerriers qui avaient conquis i_a Mecque dont le nombre atteignait les dix mille et deux mil- les parmi les nouveaux convertis appelés «les libérés». Les deux trou- 272 pes se rencontrèrent dans une vallée où les Hawazinites étaient aux aguets. Lorsque les fidèles furent très proches, ils l'affrontèrent en ti- rant sur eux une nuée de flèches, brandirent leurs sabres et les atta- quèrent comme un seul homme comme était tracée la tactique par leur chef Malek Ben Awf. Les fidèles durent prendre la fuite, mais l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - monté sur sa mule «Achahba», la dirigeant du côté de l'ennemi alors que son oncle Al-Abbas la tenait par sa bride, s'écria: «Je suis le Prophète sans mentir, je suis le fils d'Abdul- Muttalleb». Une troupe ne dépassant pas la centaine des hommes, ré- sista avec lui. Il demanda à son oncle Al-Abbas, qui possédait une voix très forte, d'annoncer aux fuyards: «O hommes de l'arbre», voulant dé- signer ceux qui lui ont prêté serment d'allégeance sous l'arbre à Hou- daybya de ne plus fuir devant quiconque. Al-Abbas appela tantôt: «O ceux qui (se conforment aux enseignements) de la sourate de la va- che». Entendant ces cris, les hommes s'écrièrent: «Nous voilà à tes or- dres». Ils rebroussèrent chemin vers l'endroit où se tenait le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, Ceux qui dont leurs montures ne leur obéissaient pas, portèrent à nouveau leurs boucliers, laissèrent leurs montures et se joignirent au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - . Après la formation d'un petit régiment de ces fidèles, il leur ordonna d'être fermes et sincères dans leur combat. Puis il prit une poignée de sable et la jeta du côté des idolâtres, en invoquant Dieu par ces mots: «Mon Dieu, réalise ce que tu m'as promis». Chacun des idolâtres fut atteint par ce sable qui entra dans sa bouche ou ses yeux, et dut pour un certain temps cesser de combattre. Alors les musulmans purent les tuer ou les capturer et ils ne quittèrent le champ de bataille qu'après avoir achevé leur mission en amenant les prisonniers avec eux pour les présenter devant l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - L'imam Ahmed rapporte que Yazid Ben Oussaïd a dit: «J'étais en comnaanie de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - le jour la l < ^ i > . -iî t y > • >< 1s L>rl. '- &ïneï «lue le Messie, file do Marfe>v. 280 A ce propos l'imam Ahmed et Trimidzi rapportent que, après avoir eu connaissance du message du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, 'Adiy Ben Hatem s'enfuit au pays de Châm, à savoir qu'il s'est converti au christianisme du temps de la Jahilia. Sa sœur et quelques- uns de ses proches furent capturés. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - libéra la soeur et lui fit une donation. Elle se rendit chez son frère en le poussant à embrasser l'Islam et revenir au pays pour rencontrer l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -. 'Adiy, qui était le chef de sa tribu Taiy' et son père illustre Hatem Taiy reconnu pour sa large générosité, revint à Médine et les hommes parlèrent de son retour. Il se rendit chez l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - portant au cou une croix en argent. Il l'entendit ré- citer: «Ils ont délaissé Allah pour déifier leurs docteurs et leurs moines». Il s'écria alors: «Non ils ne les ont pas adorés!» Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - lui répondit: «Ils lui ont rendu l'illicite licite et vice versa. Voilà comment ils les ont adorés». Puis il poursuivit: «Ô 'Adiy, que penses-tu si tu proclames la grandeur de Dieu? Connais-tu un au- tre plus grand que Lui? Trouves-tu un mal d'attester qu'il n'y a d'autre 'divinité que Dieu? Existe-il un Seigneur en dehors de Lui?». Puis il l'appela à embrasser l'Islam et 'Adiy se convertit et prononça la profes- sion de la foi. Le visage du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - s'illumina de joie et lui dit: «Les juifs sont ceux qui ont encouru la co- lère de Dieu et les chrétiens sont les égarés». Telle fut l'interprétation d'autres exégètes concernant l'adoration des docteurs et moines en dehors de Dieu, en suivant leurs ordres re- latifs au licite. Ces gens-là: «ont reçu l'ordre absolu de n'adorer qu'Allah seul» en mettant ses enseignements à exécution. Gloire à Dieu, à l'ex- clusion de ce qu'ils Lui associent, Il est loin d'avoir un associé un fils ou un égal... yurîdûna 'an yutfi'u nûra-L-Lâhi bi 'afwâhihim wa ya'bâ-L-Lâhu 'illa 'ay-yutimma nûrahû walaw kariha-l-kâfirûna (32) huwa-l-ladT 'arsala ra- sûlahû bi-l-hudâ wa dîni-l-haqqi liyuzhirahû 'alâ-dîni kullihî wa law kari- ha-l-musrikûna (33) . Ils cherchent à ternir la lumière d'Allah avec leurs mensonges. Mais Allah est résolu à maintenir tout l'éclat de Sa lumière, en dépit de l'hosti- lité des infidèles (32) C'est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directi- ves pour faire triompher la véritable religion sur toutes les autres, en dépit de l'hostilité des idolâtres (33). Les incrédules parmi les gens du Livre et les idolâtres veulent, par leurs bouches, éteindre la lumière de Dieu c'est à dire le message qu'apporte Mouhammad - qu'Allah le bénisse et le salue - qui dirige les hommes vers le chemin droit et la vérité, en créant les discussions et les mensonges. Ils ressemblent à ceux qui veulent éteindre, en souf- flant, les rayons solaires ou la lueur de la lune, mais ils échouent cer- tainement parce que tout ce que Dieu veut le communiquer au monde par l'intermédiaire de Ses Prophètes, nul ne pourra s'y opposer. Dieu n'entend que compléter Sa lumière quelque répulsion qu'en aient les infidèles. «C'est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directives» qui renfer- ment la foi, la religion vraie et la science utile. La Religion vraie signifie les bonnes œuvres qui n'apportent que le bien dans les deux mondes. Ceci dans le but de «faire triompher la véritable religion sur toutes les au- tres». A ce propos l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue a dit dans un hadith authentifié: «Dieu m'a plié la terre de sorte que j'ai pu apercevoir ses orients et ses occidents, le royaume de ma communauté se- rait la partie pliée». (Rapporté par Mouslim) (I) . Tamim Ad-Darimi -que Dieu l'agrée- a rapporté qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Ce Message apparaîtra aux hommes comme ils sont la nuit et le jour. Dieu ne lais- sera ni une maison ni une tente sans qu'il n'y fasse entrer cette reli- (1) l^Ji-j IfijLs- iSjj il 01* :Jlî J & Al àyj j* ^ ^ 282 gion pour fortifier tout croyant et humilier tout infidèle en rendant cette religion puissante et toute incrédulité humiliée». Et Tamim d'ajouter: «J'ai constaté cette réalité chez moi en voyant ceux qui se sont cou- verts jouir du bien, d'honneur et de puissance. Ceux qui sont restés in- crédules ont subi une humiliation et dû payer le tribut». Dans le Mousnad, 'Adiy Ben Hatem a rapporté «En entrant chez l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - il me dit: «Ô 'Adiy, convertis-toi et tu seras sauvé» «Je lui répondis: «J'ai déjà embrassé une autre religion», il répliqua: «Je connais ta religion mieux que toi. - Aussi mieux que moi? m'exclamai-je. - Certes oui, dit-il, n'as-tu pas embrassé «la Roukoussia» (c'est-à-dire ni chrétien ni sabéen) et tu t'empares du quart de la récolte de tes concitoyens?» - Oui, répondis-je. Il ajouta: «D'après les lois de ta religion cela ne t'est plus licite! Je connais bien la raison qui t'empêche de te convertir à l'Islam? Tu vas sans doute répondre que seuls les faibles et les pau- vres parmi les hommes ont embrassé cette religion, et les Arabes s'en sont débarrassés. Connais-tu la Hira?». - Non, répliquai-je, je ne l'ai pas visité mais j'en ai entendu parler. Il poursuivit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, Dieu réalisera sa décision. Tu verras la femme en palanquin voyager seule de Hira pour venir faire la circu- mambulation autour de la Maison sans être gardée par quiconque. Tu t'empareras des trésors de Cosroès» - Cosroès Ben Hormuz? deman- dai-je. - Oui, continua-t-il, Cosroès Ben Hormuz, de sorte que tu verras l'homme prendre des poignées d'argent cherchant à qui les offrir et ne trouvera personne qui veuille les accepter». Plus tard 'Adiy Ben Hatem a raconté: «J'ai aperçu des femmes en palanquin venir de Hira faire les tournées processionnelles autour de la Maison sans aucune protection, et j'ai été parmi ceux qui se sont em- parés de trésors de Cosroès Ben Hormuz. Par celui qui tient mon âme en Sa main, la troisième prédiction sera sûrement réalisée parce que c'était l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - qui l'avait an- noncée». Aicha -que Dieu l'agrée- a rapporté qu'elle a entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «La nuit et le jour ne pren- drai ji„ (c.à.u le jour de la résurrection) avant que Al-Lat et Al-Ouzza ne 283 soient adorées de nouveau». Je lui dis: «O Envoyé de Dieu, après la révé- lation de ce verset: «C'est Lui qui a envoyé Son Prophète avec ses directi- ves» j'ai cru que Dieu à Lui la puissance et la gloire fera triompher sa religion pour toujours?» Il répondit:" «Il sera ainsi le temps que Dieu vou- dra, puis II enverra un bon vent qui fera périr tout homme dont le cœur contiendra le poids d'un grain de moutarde de foi, et il n'en restera que ceux qui seront bons à rien et reviendront à la religion de leurs ancêtres» ( Rapporté par MousUm) <1} . yâ 'ayyuhâ-l-ladîna ^manfl 'inna katîram-mina-l-'ahbâri wa-r-ruhbâni laya'kulûna 'amwâla-n-nâsi bi-l-bâtili wa yasuddûna 'an sabîli-L-Lâhi wa-l-ladîna yaknizûna-d-dahaba wa-l-fiddata walâ yunfiqûnahâ fî sabîli- L-Lâhi fabassirhum bi 'ad âbin 'alîmin (34) yawma yuhmâ 'alayhâ fî nâri jahannama fatukwa bihâ jibâhuhum wa junûbuhum wa zuhuruhum hâdâ mâ kanaztum li'anfusikum fadûqû ma kuntum taknizûna (35) O croyants, un grand nombre de docteurs et de moines dépouillent sans scrupule leurs semblables de leurs richesses et les détournent de la voie d'Allah. Annonce un châtiment exemplaire à ceux qui thésaurisent l'or et l'argent au lieu de les affecter à la cause d'Allah. (34) Un jour viendra où ja^> :J:t-/ JI ^jj lS-^+JW 4fi J?Ji if& as-* le feu de l'enfer embrasera ces métaux qui seront appliqués, tout brûlants, sur leurs fronts, sur leurs côtes et sur leurs reins. C'est bien le produit de vos thésaurisations, leur dira-t-on. Eh bien! Savourez ce que vous avez thé- saurisé (35). As-Souddy a précisé que les docteurs sont des juifs et les moines des chrétiens. On doit donc se méfier d'eux parce qu'ils ne montrent que le chemin de l'égarement. Dans un hadith authentifé, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Vous suivrez méticuleusement les traditions de ceux qui vous ont précédés telles les plumes d'une flèche». On lui demanda: «Tu veux dire les juifs et les chrétiens?» Il répondit: «Qui alors?». L'essentiel consiste à ne plus imiter ces gens-là ni en paroles p; en comportement, car ils «dépouillent sans scrupule leurs semblables de leurs richesses et les détournent de la voie d'Allah» en abusant de leur poste et leur situation par rapport aux autres, comme les docteurs juifs qui, du temps de l'ignorance, recevaient les cadeaux et les impôts. Après la venue de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, ils persistèrent dans leur égarement et leur mécroyance en s'attachant fortement à leur poste, mais Dieu le leur a ôté par la lumière de la pro- phétie, les a exposés à l'humiliation en encourant Sa colère. Ces gens-là ne se sont pas contentés de manger en pure perte les biens des autres, mais ils les ont détournés de la voie droite en dis- simulant la vérité sous le mensonge, faisant croire aux hommes qu'ils les appellent au bien mais en fait c'était autrement. Ils n'ont fait que convier les autres à l'enfer et le jour de la résurrection ils ne seront plus secourus. «Ceux qui thésaurisent l'or et l'argent au lieu de les affecter à la cause d'Allah» Ceux-ci constituent la troisième catégorie des «patrons» à côté des docteurs et des moines, car les hommes sont une charge aux savants (docteurs), aux moines et aux capitalistes. Une fois la situation de ces «patrons» est corrompue celle des autres hommes le sera aus- si. D'après Ibn 'Omar, tout bien qu'on acquitte sa zakat n'est pas considéré comme une thésaurisation et qui n'est pas en même temps un trésor même s'il est enfoui sous terre. Mais tout bien apparent 285 qu'on s'abstient de payer la zakat à son sujet est une thésaurisation. Cette zakat, d'après Ibn Omar, Dieu l'a imposée pour la purification des biens, ainsi fut l'avis de 'Omar Ben Abdul Aziz et 'Irak Ben Malek, mais ce verset fut abrogé par celui-ci: «Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier» [Coran IX, 1 03]. L'imam Ahmed rapporte que Thawban a dit: «Après la révélation de ce verset concernant l'or et l'argent, les hommes se demandèrent: «Quel genre de biens peut-on alors thésauriser?» Omar leur répondit: «Je vais aller demander l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue- à ce propos». Il lui dit: «O Envoyé de Dieu, quel genre de biens peut-on thésauriser?». Il lui répliqua: «Un cœur reconnaissant, une lan- gue qui ne cesse d'invoquer et mentionner Dieu et une femme qui aide l'un d'entre vous pour faire son salut dans la vie future». Ibn Abi Hatem rapporte d'après Ibn Abbas: «Lorsque ce verset fut révélé: «Ceux qui thésaurisent l'or et l'argent» les hommes éprouvèrent une certaine peine et se dirent: «Désormais il n'est plus permis à l'un d'entre nous de laisser de l'argent à ses enfants» Omar s'écria alors: «Je vais vous tirer de cet embarras». Il partit chez le Prophète - qu'Al- lah le bénisse et le salue - suivi de Thawban, et lui demanda: «O Pro- phète de Dieu, ce verset a causé de la peine à tes compagnons». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - lui répondit: «Dieu n'a imposé cette zakat que pour purifier ce qu'il vous reste de vos richesses. Quant aux biens que vous laissez après votre départ, ils sont soumis aux lois de la succession». Omar proclama alors la grandeur de Dieu, et le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de poursuivre: «Te dirai-je quel est le meilleur bien qu'un homme puisse thésauriser? C'est la femme vertueuse qui, s'il la regarde, lui obéit, et s'il s'absente d'elle elle le garde» (Rapporté par Ahmed, Abou Daoud et Al-Hakem) (,) . (1) i_~»jJ1 oj-^j^ 1 a-jj . (1) «ÏU sWj (fi* "i >j ^ U :Jli $ &\ ù1 J ^ pJU j .ijUI 287 'inna 'iddata-S-Suhûri 'inda-L-Lâhi tnâ'asara sahran fî kitâbi-L-Lâhi yaw- ma halaqa-s-samâwâti wa-l-'arda minha 'arba'atun hurumun dâlika-d- dînu-l-qayyimu falâ tazlimû fîhinna 'anfusakum wa qâtilu-l-musrikîna ka ffatan kamâ yuqâtilunakum ka ffatan wa'lamu 'anna-L-Lâha ma'a-1 1 muttaqîna (36). Allah a divisé l'année en douze mois, ainsi que c'est écrit dans son li- vre depuis le jour où II a créé les cieux et la terre. Quatre de ces mois sont sacrés. Voilà la vérité. Evitez toute faute pendant ces mois. Combattez les idolâtres sans merci, comme ils vous combattent sans merci. Sachez qu'Al- lah est avec ceux qui Le craignent (36). Abou Bakra rapporte que pendant le pèlerinage de l'adieu l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit dans un long dis- cours: «Le temps a accompli un cycle complet (et notre situation) sera qu'au jour où Dieu créa les cieux et la terre. L'année comporte douze mois dont quatre sont sacrés trois se succèdent qui sont: Zoul-Qa'da, Zoul-Hijja et Mouharram, puis viendra Rajab de Moudar qui se situe entre Jamada et Cha'ban» (Rapporté par Ahmed et Boukhari) (1) . Ces dires de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - af- firment que, depuis la création des cieux et de la terre, rien ne fut changé ni modifié ni avancé ni retardé et le monde restera ainsi jus- qu'à la fin des temps. Ceci fut une réponse aux Arabes qui faisaient le pèlerinage en d'autres mois qui lui sont consacrés. Quant aux quatre mois sacrés cités dans le verset, les Arabes les considéraient ainsi du temps de l'ignorance. Trois d'entre eux se suc- Ci) fjt ^tej M jU^l 01 Vil :JUi ^ ^ 0Î j* MmII ji oLJlj^ ifj=- i-jjï 1+^ ïj*i jij* Wi îiJfl ^ji^j ol_ r _JI &\ 288 cèdent qui seront: Zoul-Ka'da, Zoui-Hijja et Mouharram, le quatrième qui est Rajab, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a confirmé les dires de la tribu Moudar qu'il se situe entre les deux mois Joumada et Cha'ban précisémènt pour réfuter les présomptions de la tribu Rabi'a que ce Rajab est situé entre Cha'ban et Chawal qui n'est autre que Ramadan. Les mois sacrés étaient donc au nombre de quatre: trois qui se succèdent et un isolé, et ceci dans le but de fixer aux hommes les mo- ments du pèlerinage et de la visiste pieuse: «Zoul Qa'da, le mois qui précède celui du grand pèlerinage, était déclaré sacré parce que les hommes n'y combattaient pas. Zoul Hijja est le mois du pèlerinage où les gens s'occupaient des formalités pour accomplir les rites du pèleri- nage. Moharram était aussi sacré afin de permettre aux pèlerins de re- gagner leurs pays. Quant à Rajab qui se situe au milieu de l'année lunaire était consacré à la visite de la Maison pour faire la 'Omra et donner à ceux qui arrivaient des régions lointaines de la presqu'ile ara- bique le temps de faire cette visite en pleine sécurité. «Voilà la vérité» ou suivant une autre interprétation: voilà la religion immuable ou droite, qui renferme les enseignements à suivre dans le but d'otempérer aux ordres divins en respectant ces quatre mois décla- rés sacrés comme ils l'ont étaient dans le passé. Pendant ces mois: «Evitez toute faute» et ne vous faites pas tort à vous-mêmes, plutôt observez le chemin de la vérité car une faute commise dans ce mois est considérée très grave surtout qu'elle est perpétrée dans une enceinte sacrée. Dieu a dit à cet égard: «A qui- conque veut la profaner par perversité, nous ferons goûter un châtiment douloureux» [Coran XXII, 25]. D'après les différentes opinions des ulé- mas la peine sera doublée à quiconque commet un péché dans dans ces quatre mois et ce pays sacrés. Qatada a dit: «Toute injustice commise pendant les mois sacrés est plus grave que celle commise dans les autres, bien que toute injus- tice constitue un grand péché. Dieu a choisi de préférence certains ôtroe oeirmi Sec créatures: dec Messagers parmi les anges et les hu- mains, les formules de Sa glorification parmi les paroles, les mosquées sur la terre, les mois sacrés et Ramadan parmi les mois de l'année, le 289 vendredi parmi les jours de la semaine et la nuit du destin parmi les autres nuits. Respectez donc tout ce que Dieu a déclaré sacré, que ceux qui sont doués de raison et perspicacité observent ces enseigne- ments. Quant à Mouhammad Ben Ishaq et Ibn Jarir ils ont commenté les dires divins: «Voilà la vérité» et dit: «Ne rendez pas le licite illicite et l'il- licite licite àia façon des idolâtres». Enfin Dieu ordonne aux fidèles sans exception «Combattez les ido- lâtres» totalement comme ils vous «combattent sans merci» et totale- ment, et sachez «qu'Allah est avec ceux qui le craignent». L'interdiction de déclarer la guerre et de combattre pendant le mois sacré est-elle abrogée ou catégorique? Deux opinions ont été données à ce propos: La Première:, qui est la plus logique, affirme que Cette interdiction est abrogée en tirant argument de la suite du verset où Dieu a dit: «Evitez toute faute pendant ces mois» et a ordonné de combattre les ido- lâtres et ceci constitue un ordre général. Car si ce combat était interdit pendant les mois sacrés, Il l'aurait limité à l'écoulement de ces mois. En d'autre part, et pour confirmer cela, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - avait assiégé Taëf au mois de Zoul-Qa'da. Comme il est cité aussi dans les deux Sahihs il sortit au mois de Cha- wal pour combattre la tribu Hawazen, après la défaite de cette dernière et l'acquisition du butin, un grand nombre d'eux chercha refuge à Taëf. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - les puirsuivit et as- siégea cette ville pendant quarante jours sans pouvoir la conquérir. Cet événement montre que cela eut lieu dans un mois sacré. La deuxième: Commencer la guerre pendant le mois est un acte in- terdit tout comme le caractère sacré de ces mois n'a pas été ôté, et Dieu ordonne aux hommes: «Croyants, ne profanez pas ce qu'Allah a rendu Sacré, Je mois saint....» [Coran V, 2] et dit aussi: «S'ils respectent votre mois sacré, respectez le leur. Et pour tout ce qui est sacré, appliquez le talion» [Coran II, 194], ainsi que cette confirmation: «A l'expiration J™ :~ ™ m l,.U„ u, ;j„Utr«....» [Coran IX, S\. Quant aux dires de Dieu: «Combattez les idolâtres sans merci comme 290 ils vous combattent sans merci» il est très probable qu'ils soient pour inci- ter les fidèles à combattre les polythéistes comme ils les combattent totalement, comme il se peut aussi qu'ils soient une autorisation au combat même dans le mois sacré si les idolâtres commencent l'hosti- lité, en tirant argument de ce verset: «Ne les combattez pas dans l'ora- toire sacré à moins qu'ils ne vous y attaquent. S'ils vous y attaquent, tuez- les» [Coran II, 191]. Ainsi s'explique l'agir de l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - quand il a assiégé Taëf jusqu'à l'avènement du mois sacré, car ce siège faisait partie de la lutte contre la tribu Ha- wazen qui a commencé la guerre en appelant les hommes au combat contre les musulmans. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - ne leur a pas laissé le temps de l'attaquer dans sa propre ville, mais il a amené les fidèles à les combattre à l'intérieur de leur terri- toire. Les Hawazenites durent alors chercher refuge dans les forteres- ses qui furent attaquées par les mangonneaux, et l'état de siège dura quarante jours environ qui eut lieu au début du mois sacré. Après l'écoulement de quelques jours de ce mois sacré, l'état de siège fut levé et les fidèles retournèrent à Médine à savoir que, selon le principe connu, on pardonne la continuité de l'hostilité quand on est forcé, mais on ne pardonne pas de la déclencher le premier. ^ <<£ & c $ $£. c \U [^ijl tft %%% 'innamâ-n-nasT'u ziyâdatun fî-l-kufri yudallu bihi-l-ladîna kafarû yuhillunahû 'âman wa yuharrimûnahû 'âma-l-liyuwâti'û 'iddata mâ harrama-L-Lâhu fayuhilhi mâ harrama-L-Lâhu zuyyina lahum sû'u 'a'mâlihim wa-L-Lâhu là yahdî-l-qawma-l-kâfirîna (37). Reporter la trêve des mois sacrés sur d'autres mois est un excès d'infî- .ï ; t .'- q u ï porte à son v.i i«iVA*_- végsreiiKiit Aes infidèles, uae année, les mois sacrés sont respectés et, une autre année, c'est à observer seulement le nom- bre même fixé par Allah. Et ainsi ils rendent licite ce qui est illicite. Cette 291 détestable pratique leur paraissait normale. Allah se désintéresse des incré- dules (37). Dieu, dans ce verset déteste la conduite des idolâtres et montre leurs jugements erronés en rendant licite ce qu'il a interdit et déclarant illicite ce qui Dieu a rendu licite. Ils étaient si fanatiques et si robustes qu'ils trouvaient trop longs ces trois mois sacrés qui les empêchaient de combattre les ennemis. Pour cela, ils avaient introduit une innova- tion, avant l'ère islamique, en retardant le mois sacré Mouharram à Sa- far en profanant ainsi le mois sacré et rendant sacré un autre mois rien que pour se mettre d'accord sur le nombre de mois que Dieu a dé- clarés sacrés. Ibn Abbas rapporte: «Jinada Al-Kinani, surnommé Abou Thouma- ma, assistait chaque année à la saison du pèlerinage et disait aux gens: «Or Abou Thoumama est un homme qu'on ne lui reproche rien et on ne s'oppose pas à sa décision. Cette année le mois Safar est non sacré...», et les gens le considèrent ainsi, puis l'année suivante il le déclara sacré. Voilà le sens des dires divins: «Reporter la trêve des mois sacrés sur d'autres mois est un excès d'infidélité» Ce fut dans le but de resepecter «le nombre» des mois sacrés sans les respecter en eux- mêmes. Ils faisaient donc une intercalation des mois pour transgresser la loi divine et ne plus respecter la trêve imposée par Dieu. Tantôt ils avançaient Mouharram qui est l'un des trois mois consécutifs, et tantôt ils le retardaient à Safar. Mouhammad Ben Ishaq, quant à lui, a précisé que le premier qui a intercalé les mois sacrés fut «Al-Qoulmos» puis son fils Abbad et ainsi de suite, et le dernier fut Jinada. Les arabes, après l'accomplisse- ment des rites du pèlerinage entouraient Jinada et l'écoutaient faire son discours. Une fois il rendait sacrés Zoul-Qa'da, Zoul-Hijj et Mou- harram, et une autre fois il substituait Mouharram par Safar, afin d'em- boîter le pas au nombre des mois que Dieu a fait sacrés., Ji M >j& Sé *+J <>-■ \H..li lu. (tonna .,1, , , -, 53.^ protection. 294 II envoya à son secours des troupes invisibles. Tandis que la parole des infi- dèles baissait, celle d'Allah montait. Allah est puissant et sage» (40). Ce verset se rapporte à l'événement de l'émigration qu'a ac- complie le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de la Mecque à Médine lorsque les idolâtres voulurent le tuer. Il les fuit en quittant la ville accompagné de son ami Abou Bakr pour se réfugier dans la grotte «Thawr» pendant trois jours. Après cette période ceux qui les re- cherchaient rebroussèrent chemin. A l'intérieur de la grotte, s'aperce- vant de la présence des polythéistes et de leur danger, Abou Bakr éprouva une grande peur, mais l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - le rassura. L'imam Ahmed rapporte qu'Abou Bakr a raconté à Anas: «Nous trouvant au fond de la grotte je dis au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Si l'un d'eux regarde là où il met ses pieds, il pourra nous apercevoir». Il me répondit: «O Abou Bakr! Que penses-tu (qu'il advient) à deux hommes dont Dieu est leur troisième (compagnon) (Rapporté aussi par Boukhari et MousUm) (,) . C'est pourquoi Dieu a dit: «Allah lui donna alors Sa protection» c'est à dire sa tranquillité «n envoya à son secours de troupes invisibles» il s'agit des anges. «Tandis que la parole des infidèles baissait, celle d'Allah montait» La parole des incrédules, d'après Ibn Abbas, signifie le poly- théisme, et celle de Dieu «Il n'y a d'autre divinité que Dieu». Il est cité dans les deux Sahihs que l'Envoyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Celui qui combat pour que la parole de Dieu soit la plus éle- vée, est celui qui combat dans la voie de Dieu» ( Rapporté par Boukhari et MousUm) 0> . Dieu affirme ensuite qu'il est puissant dans sa vengeance et Sa victoire, secourt quiconque se réfugie auprès de Lui, et II est en même temps sage dans ses actes et paroles. (1) ot ji tf^Jj $ ypJJ c.Jï :JU ^ WÎ ùl j >fJ*s 'bJ> ^»r mi vous chux c^uit les» écoutent et agréent leur paroles et conseils en ignorant leur vraie attitude. 300 Mouhammad Ben Ishaq a dit: «On m'a rpporté que parmi ceux qui avaient eu l'autorisation de rester, il y avait Abdullah Ben Oubay Ben Saloul et Al-Jad Ben Qais qui étaient les chefs de leurs tribus. Dieu les empêcha de partir avec les fidèles pour ne plus semer la défiance par- mi eux, à savoir que d'entre les guerriers, il y avait ceux qui les res- pectaient et leur obéissaient. Dieu, connaissant bien les prévaricateurs, met Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - au courant de leur attitude s'ils au- raient pris part à l'expédition comme II l'affirme dans ce verset: «Si nous leur avions commandé de mourir pour notre cause ou de s'expatrier, bien peu d'entre eux l'auraient accepté. Et pourtant s'ils avaient suivi nos prescriptions, c'eut été préférable pour eux. Leur foi en eût été raffermie» [Coran IV, 66]. laqad-i-btagawu-l-fitnata min qablu wa qallabû laka-l-'umûra hattâ ja Vl-haqqu wa zahara 'amru-L-Lâhi wa hum kârihûna (48). Ce n'est pas la première fois qu'ils cherchent à semer la discorde dans vos rangs. Ils ont contrarié les projets jusqu'au jour où la vérité s'est mani- festée et où la cause d'Allah a triomphé en dépit d'eux (48). Dieu excite Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - contre les hypocrites en l'informant qu'ils voulaient auparavant semé le désor- dre, suscité la révolte, tramé les machinations contre toi et tes compa- gnons, faire avorter ta religion afin que les hommes l'oublient pour une longue durée. En effet, lors de l'arrivée du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - à Médine en faisant l'émigration, les arabes s'unirent pour le battre, les juifs et les hypocrites de cette ville lui déclarèrent leur hosti- lié. Après son triomphe à Badr accordé par Dieu afin que Sa parole soit la plus étevée, Abduiiati Ben oubay et ses compagnons dirent". «C'est une affaire qu'on ne peut plus affronter». Ils se convertirent en 301 apparence, et chaque fois que les musulmans réalisaient une victoire, cela ne faisait qu'accroître leur haine et leur rancune «jusqu'au jour où la vérité s'est manifestée et où la cause d'Allah a triomphé en dépit d'eux». wa minhum may-yaqûlu-'d a-l-lî walâ taftinnT 'alâ fî-l-fïtnati saqatû wa 'inna jahannama lamuhitatum-bi-l-kâfirîna (49). Il y en a parmi eux qui disent: «Exempte-nous de la guerre. Epargne- nous cette calamité». Mais cette calamité ne sont-ils pas en train de la su- bir? Les infidèles seront cernés par les flammes de l'enfer (49). Dieu s'adresse à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue-: «O Mouhammad, parmi ces hypocrites il y en a ceux qui te disent: «Dispense-nous du combat et ne nous mets pas en tentation. Per- mets-nous de rester car, une fois sortis avec toi, nous serons tentés par les femmes des Romains. Mais Dieu l'affrime qu'ils sont dans la tentation. On a rapporté: «Un jour, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ayant fait ses préparatifs pour la guerre, dit à Al-Jad Ben Qaïs: «Ô Jad, es-tu prêt à battre Bani Asfar (les Byzantins)?» Il lui ré- pondit: «O Envoyé de Dieu! Dispense-moi et ne mets pas en tentation. Par Dieu, mes concitoyens ne connaissent pas un homme qui a un faible pour les femmes plus que moi. J'ai peur qu'en voyant les fem- mes Byzantines de tomber amoureux et avide d'elles» L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - se détourna de lui en disant: «Je te permets de rester». C'est à cette occasion que ce verset fut descendu d'après les dires de Moujahed et Ibn Abbas. La redoute d'AI-Jad d'être attiré et tenté par les femmes Byzanti- nes, en voilà la tentation dans laquelle il est tombé; car faire défection à l'Envoyé de Dieu et ne chercher que son propre intérêt, cela consti- tue une tentation plus grave. La Géhenne, dans la vie future, envelop- pera les incrédules. 302 'in tusibka hasanatun tasu'hum wa 'in tusibka musîbatuy-yaqûlû qad 'ahadnîf 'amranâ min qablu wa yatawallaw wa hum farihûna (50) qul- lan yusïbana 'illâ mâ kataba-L-Lâhu lanâ huwa mawlânâ wa 'alâ-L-Lâhi falyatawakkali-l-mu'minûna (51). Si la fortune te sourit, ils éprouvent un dépit. Si tu subis un revers, ils s'écrient: «Nous avons été bien inspirés de ne pas le suivre». Et, tournant le dos, ils se réjouissent (50) Dis: «Il ne nous arrivera que ce qu'Allah voudra. Il est notre maître. C'est en Lui que les croyants mettent leur confiance. (51,). Ces hypocrites-là sont toujours hostiles aux musulmans, surtout quand un bonheur quelconque arrive à ces derniers: soit une conquête, une victoire ou tout autre bien et faveur divins, et ils s'en af- fligent. Mais «si tu subis un revers, ils s'écrient: «Nous avons été bien inspi- rés de ne pas le suivre» Ils croient qu'ils ont pris d'avance leur précaution, et ils se détournent remplis de joie. Dieu montre à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - par quoi il devait répondre à leurs suppositions: «Dis: «Il ne vous arrivera que ce qu'Allah voudra» Car nous sommes soumis à Sa volonté «Il est notre Maître» auprès de Lui nous trouvons notre refuge et II est notre secoureur. «C'est en Lui que les croyants mettent leur confiance» et II nous suffit comme protecteur. © <^Jcs ^ ga %* z& J «y î & w 303 qui hal tarabbasûna binï 'illa 'ihdâ-l-husnayayni wa nahnu natarabbasu bikum 'ay-yusîbakumu-L-Lâhu bi 'adâbim-min 'indihî 'aw bi 'aydînâ fatarabbasu 'innâ ma'akum mutarabbisûna (52) qui 'anfiqû taw'an 'aw karha-l-lan yutaqabbala minkum 'innakum kuntum qawman fâsiqîna (53) wamâ mana'ahum 'an-tuqbala minhum nafaqâtuhum 'illaâ" 'annahum kafarû bi-L-Lâhi wa bi rasûlihî walâ ya'tûna-s-salâta 'illâ wa hum kusâlâ walâ yunfiqûna 'illâ wa hum kârihûna (54). Dis: En ce qui nous touche, vous ne pouvez vous attendre qu'à deux éventualités, toutes deux aussi bonnes l'une que l'autre, la victoire ou le martyre? Tandis que, nous, nous nous attendons à ce qu'Allah vous châtie lui-même ou par notre intermédiaire. Attendons donc tous deux de notre côté! (52) Dis: que vous mettiez vos biens au service d'Allah de bon gré ou de mauvais gré, ils ne seront pas acceptés, car vous êtes des mécréants (53) Ce qui empêche que leurs biens ne soient acceptés, c'est qu'ils ne croient pas en Allah et en Son Prophète, c'est qu'ils ne prient que du bout des lè- vres et n'offrent leurs biens qu'à contre-cœur (54). Dieu ordonne à Mouhammad de leur dire aussi: «Qu'attendez- vous pour nous, sinon l'une de ces deux choses: la victoire ou le mar- tyre, et chacun d'elles est un bien pour nous dans les deux mondes. Quant à nous, nous attendons pour vous que Dieu vous frappe d'un châtiment venu de Lui, ou par notre intermédiaire soit en vous tuant soit en vous prenant comme captifs. Que vous dépensiez vos richesses pour la cause de Dieu de bon gré ou de mauvais gré, jamais ce ne sera reçu, parce que vous êtes des gens pervers. Leur perversité se manifeste par les faits suivants: ils ne croient ni en Dieu ni en Son Prophète, car la foi est à la base de toute œuvre, ils ne se rendent à la prière que paresseux sans aucune ferveur; ils ne dépensent quoi que ce soit qu'à contre-cœur. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit à ce pro- r,^*.- „ d; l&ss& Afl vaus réirihuev tant pua vous on lassÏ67 de lui de- mander» et: «Dieu est bon et n'accepte que le bon». Donc comment 304 accepterait-Il les œuvres et les dépenses de ceux-là? Sûrement II ne les accepte que de ceux qui Le craignent. falâ tu'jibka 'amwâluhum walâ" 'awlâduhum 'innamâ yurîdu-L-Lâhu liyu'addibahum bihâ fî-l-hayâti-d-dunyâ wa tazhaqa 'anfusuhum wa hum kâfirûna (55). Ne te laisse pas séduire par leurs richesses et par leurs enfants. Ces ri- chesses et ces enfants, Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable. Finalement, ils rendent l'âme, qu'ils sont encore infidèles (55). Ne te laisse pas, ô Mouhammad, séduire par leurs richesses et leurs enfants, comme II lui dit dans un autre verset: «Ne porte pas tes yeux sur les biens matériels que nous avons accordés à certains, sur l'éclat des plaisirs du siècle» [Coran XX, 131]. Dieu veut par là les châtier dans la vie présente. Ce qui signifie, d'après Al-Hassan Al-Basri: en prélevant sur ces richesses la zakat im- posée et en leur demandant d'en dépenser pour la cause de Dieu. Mais Qatada a dit qu'il faut intervertir l'ordre des mots qui sera comme celui-ci: Ne te laisse pas émerveiller par leurs biens et leurs enfants dans le bas monde car Dieu ne les leur accorde que pour les châtier dans la vie future. Mais le commentaire d'AI-Hassan s'avère être plus logique. En leur accordant ces richesses et ces enfants, Dieu veut par là les châtier dans ce bas monde en les laissant mourir en incrédules afin que leur châtiment dans l'au-delà soit plus atroce. >- 305 wa yahlifûna bi-L-Lâhi 'innahum laminkum wamâ hum minkum walâ- kinnahum qawmuy-yafraqûna (56) law yajidûna malja'an 'aw magârâtin 'aw muddahala-l-lawallû 'ilayhi wahum yajmahûna (57). Ils jurent qu'ils sont de vôtres, alors qu'ils ne le sont pas. C'est la peur qui leur inspire ce propos (56) Trouvent-ils un abri, une caverne ou un sou- terrain? Es s'y précipitent, tête baissée(57). Ces gens-là, mûs par leur peur, leur frayeur, jurent «qu'ils sont de vôtres» en l'affirmant par ce serment, mais en réalité «ils ne le sont pas» car, par rapport à eux, «c'est la peur qui leur inspire ce propos». Et pour fuir, s'ils trouvaient un asile, une caverne ou un souterrain, ils s'y préci- piteraient en toute hâte. wa minhuni may-yalmizuka fï-s-sadaqâti fa'in 'u'tû minhâ radû wa 'il- lam yu'taw minhâ* 'idâ hum yashatûna (58) wa law 'annahum radû ma "a tâhumu-L-Lâhu wa rasûluhû wa qâlû hasbunâ-L-Lâhu sayu'tînâ-L-Lâ- hu min fadlihî wa rasûluhïï 'innà* 'ilâ-L-Lâhi râgibûna (59). Us y en a parmi eux qui critiquent la façon dont les subsides sont répar- tis. Leur en distribue-t-on? ils sont satisfaits. Si on ne leur en distribue pas, ils maudissent le sort (58). Que n'acceptent-ils de bon cœur ce qu'Allah et Son Prophète leur attribuent? Que ne disent-ils: «Allah nos suffit. Nous connaîtrons plus tard les bienfaits d'Allah et de Son Prophète. C'est en Al- lah que nous mettons tous nos espoirs». (59). Parmi ces hypocrites il y en a ceux qui te critiquent ô Mouham- mad au sujet des aumônes lorsque tu les répartis. S'ils en reçoivent leur part, ils sont satisfaits, mais «si on ne leur en distribue pas, ils mau- dissent le sort» et ils se fâchent. On a rapporté qu'un bédouin vint au- près du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - alors qu'il distribuait ' ' J ' ' ! 1 1 " ''argeot aux hommes. Ayant reçu sa part, ce bédouin s'écria: «O Mouhammad, par Dieu tu n'es pas équitable comme Dieu 306 t'a ordonné d'être» Il lui répondit: «Malheur à toi, qui pourra être, après moi, équitable envers toi?». Cette histoire est pareille à celle qui est citée dans les deux Sa- hihs lorsque Zoul-Khouwaissira critiqua l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - en départageant le butin de Hounaïn. Il lui dit: «Sois équitable» Et le Prophète de lui répondre: Je serais défu et perdu si je n'avais pas été équitable». Voyant l'homme s'éloigner, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dit à ses compagnons: «De la postérité de cet homme naitront des gens avec lesquels vous répugnerez à prier et jeûner. Ils sortiront de la religion telle une flèche qui perce un gi- bier. Là où vous les trouverez, tuez-les car ils seront les pires victimes sous le firmament» (Rapporté par Boukhari et Mouslim) (I> . Puis Dieu les exhorte en disant que vraiment s'ils s'étaient satis- faits de ce que Dieu et son Prophète donnent ils diraient: «Dieu nous suffit, nous connaîtrons plus tard Ses bienfaits et ceux de Son Pro- phète. Oui, vers Dieu vont nos désirs». 'innamâ-s-sadaqâtu li-l-fuqara'i wa-t-masâkîni wa-l-'âmilîna 'alayhâ wa-1- mu'allfati qulûbuhum wafî-r-riqâbi wa-l-gârimîna wafî sabîli-L-Lâhi wa- bni-s-sabîli farîdatam-mina-L-Lâhi wa-L-Lâhu 'Alîmun Hakîmun (60). Les aumônes sont affectées aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui les recouvrent, à ceux dont les cœurs sont à gagner, au rachat des captifs et (1) en*- i=£ ^ ^ j>j*\ (î^yJi J) ^ ^JkJ>\ 309 je donne à un homme du moment qu'un autre me soit plus préféré, de peur que Dieu ne le précipite sur sa face dans le feu de la Géhenne». Il est cité dans les deux Sahihs, d'après Abou Sa'id, que 'Ali avait envoyé une quantité de la poudre d'or au Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue - qui l'a distribuée entre ces quatre personnes: Al-Aq- ra' Ben Habes, Ouyayna Ben Badr, Alqama Ben llatha et Zaid AL- Khaïr, en disant: «Je rallie leurs coeurs». - Aux nouveaux convertis afin que d'autres l'imitent et embrassent l'Islam. - Enfin à ceux qui collectent les biens des aumônes des autres, ou à ceux qui habitent aux frontières du pays pour défendre les musul- mans. La question qui se pose: ces gens-là dont les cœurs sont à ga- gner, doit-on leur donner après la mort du Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue -?» Les opinions se controversent: Omar, Amer, Al- Cha'bi et une partie des ulémas ont jugé que, après la mort du Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le salue - et l'expansion de l'Islam, cela n'est plus d'obligation. D'autres ont répondu que ces gens-là ont tou- jours droit à l'aumône en tirant argument du faire de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - qui leur a donné après la conquête de La Mecque et la défaite de Hawazen. Donc on doit toujours gagner le coeur des autres par les biens de l'aumône. Quant «à l'affranchissement des esclaves» Al-Hassan Al-Basri, Mou- qatel, et Sa'id Ben Joubaïr ont précisé qu'il s'agit des affranchis contractuels (Moukateb). Ainsi fut l'avis de Chafé'i et Al-Laïth. Ibn Ab- bas et Al-Hassan n'ont trouvé aucun inconvénient à affranchir les es- claves en payant leur prix des biens de la zakat, une opinion qui est soutenue par Ahmed et Malek qui consiste à affranchir l'esclave quelque soit sa position: Moukateb ou non. // est dit d'après un hadith: «Il incombe à Dieu de venir en aide à ces trois personnes: un homme qui combat pour Sa cause, un esclave moukateb *~ti<-ti**i"i--'- civ Ici jomme tjvii doit à son maître ei un homme qui veut se marier pour garder sa chasteté» (Rapporté par Ahmed et les au- 310 teurs des sunans sauf Abou Daoudy Dans son Mousnad, l'imam Ahmed rapporte d'après Al-Bara' Ben Azeb qu'un homme vint auprès de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - et lui dit: «O Envoyé de Dieu, indique-moi une œu- vre qui me rapproche du Paradis et m'éloigne de l'Enfer» Il lui répondit: «Affranchis un esclave et rachète un captif» - Ces deux faires, demanda l'homme, ne sont-ils pas les mêmes?» Non, fut la réponse, affranchir un esclave consiste à payer son prix seul. Quand au rachat, tu peux participer à une partie de la rançon» (Rapporté par Ahmed) (2> '. «Aux endettés» qui peuvent être: un homme qui a pris à sa charge une certaine somme pour indemniser quelqu'un et, en la payant, s'est trouvé démuni de toute ressource, ou en s'acquittant d'une dette, ou un autre qui devait une somme quelconque. Ceux-là ont droit à l'au- mône. A cet égard Abou Sa'id raconte que, du temps de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - un homme acheta une quantité de dattes sans pouvoir l'écouler. Comme il devint incapable de payer ses dettes, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - dit aux hom- mes: «Faites-lui l'aumône». Les hommes s'éxécutèrent mais ce qu'ils ont payé resta insuffisant. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dit alors aux créanciers: «Contentez-vous de ce que vous avez récupéré de vos dettes car vous n'aurez rien d'autre». «Au combat dans la voie d'Allah» il s'agit des soldats qui luttent dans le sentier de Dieu et font les expéditions, et qui ne touchent pas leurs salaires du trésor publique. AIHassan a ajouté que le pèlerinage fait partie de la lutte dans la voie d'Allah. «Aux voyageurs» ceux qui traversent le pays et ne possèdent pas .j,jb i/ VI j^J\ tjiwîj -uJ .ijj «LjUJi ^jJi ^rtJij u.\&\ ) I crjjsN (2) J-* ,J* ^i* & Jj-j ^ :. cr* ■ Xi ^ i] ^ jl «bl J^,j 1.1 :JU» (liJjM J>j i*_JI j»îi :JU» ijUt ^ ^osLy ^ ^ v~ o\ v>> -^j .H*-* *y° J • — * SIj^Ij 311 / ce qu'il leur assure le retour à leur propre pays. Dans ce cas on leur donne la somme suffisante à ces fins. A ce propos Abou Sa'id Al- Khoudri rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «L'aumône n'est permise qu'à un riche qui combat dans la voie de Dieu, aux voyageurs, et à un voisin pauvre qui vous fait un don ou vous invite» (Rapporté par Abou Daoud) (1> . «C'est là une répartition fixée par Allah» c'est à dire un arrêté de Dieu et un ordre qu'on doit observer car II est omniscient, connaît les intérêts apparents et cachés des hommes et est sage dans ses paro- les et actes. t>Â% âfc %k &&&5>fc£Sl&i& & wa minhumu-l-lad îna yu'dûnâ-N-Nabiyya wa yaqûlûna huwa 'udunun qui huwa 'udunu hayri-l-lakum yu'minu bi-L-Lâhi wa yu'minu- mu'minîna wa rahmatu-l-lil-ladîna 'à'manû minkum wa-l-ladîna yu'dûna rasûla-L-Lâhi lahum 'adâbun 'alîmun(61) Il y en a parmi eux qui critiquent le Prophète. Us disent: «Il écoute tout ce qu'on lui raconte». Réponds: «Une telle complaisance vous sert. Croyant en Allah, le Prophète ne peut pas ne pas croire les croyants. Il est toute mansuétude pour ceux d'entre vous qui ont la foi. Ceux qui critiquent le Prophète subiront un châtiment sévère» (61). Parmi ces hypocrites, il y en a ceux qui attaquent le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - par leurs paroles en disant qu'il est tout oreilles, une expression qui signifie qu'il croit à tout ce qu'on lui dit et si on lui jure il croit toujours. Mais Dieu leur répond: «Il est toute oreille au bien pour vous» et il connait bien le menteur et le sincère. Il croit en Dieu et il a confiance aux croyants «Il est toute mansuétude 312 pour ceux d'entre vous quiont la foi» et un argument contre les incrédu- les. Ceux qui l'attaquent par leurs paroles subiront un châtiment sé- vère. yahlifûna bi-L-Lâhi lakum liyurdûkum wa-L-Lâhu wa rasûluhïï 'ahaqqu 'ay-yurdûhu 'in kânû mu'minîna (62) 'alam ya'lamu 'annahû may- yuhâdidi-L-Lâha wa rasûlahû fa'anna lahû nâra jahannama hâlidan fihâ dâlika-l-hizyu-l-'azîmu (63). Ils en appelent à Allah dans leurs serments pour capter votre confiance. Ils. seraient mieux avisés de recercher la confiance d'Allah et de Son Prophète s'ils étaient sincères. (62) Ignorent-ils que le feu éternel de l'enfer attend ceux qui sont en rébellion contre Allah et Son Prophète? C'est là un châtiment ignominieux (63). Qatada raconte qu'un hypocrite dit: «Par Dieu, ceux-là sont les meilleurs et les plus nobles d'entre nous. Si ce que Mouhammad avait dit est vrai ils seraient pires que les ânes». Un musulman, l'ayant en- tendu, s'écria: «Par Dieu, ce que Mouhammad a dit est vrai, et toi tu es pire qu'un âne». L'homme se rendit chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et le mit au courant. Il manda l'hypocrite et lui de- manda: «Qu'est-ce qui t'a porté à tenir de tel propos?» Il renia ses di- res en jurant par Dieu. Le musulman dit alors: «Mon Dieu, montre- nous le sincère et le menteur». C'est à cette occasion que fut descen- du ce verset. Ceux qui s'opposent à Dieu et à Son Prophète, subiront le châti- ment éternel dans l'Enfer, humiliés et couverts d'opprobre. 313 yahdaru-l-munâfiqûna 'an tunazzala 'alayhim sûratun tunabbi'uhum bi- mâ fî qulûbihim quli-stahzi'ïï 'inna-L-Lâha muhriium-mâ tahdarû- na(64). Les incrédules redoutent qu'une sourate ne divulgue ce qui recèlent leurs cœurs. Dis-leur: «Moquez-rous? Allah divulguera ce que vous redou- tez» (64). Moujahed explique: «Ils échangent ces propos entre eux puis dis- ent: «Peut-être Dieu les dissimule afin que les autres ne les sachent pas». Ce verset est pareil aux dires de Dieu: «Se présentent-Os à toi? ils emploient des formules moins respectueuses qu'Allah quand II te salue. En eux-mêmes, ils se disent: «Pourquoi Allah laisse-t-Il impunies de pareilles formules?» L'enfer sera leur punition. Ils y seront précipités. Quelle af- freuse fin» [Coran LVIII, 8]. Dieu a dit dans un autre verset: «Moquez- vous! Allah divulguera ce que vous redoutez» qui signifie qu'il va révéler à Son Envoyé vos propos pour vous dénoncer, tout comme II le montre dans ces paroles: «Ceux dont le cœur cache quelque infirmité, espèrent-ils qu'Allah ni divulguera pas leurs mauvaises pensées» [Coran XLVII, 29]. Qatada rapporte qu'on donnait à cette sourate le nom: «La scanda- leuse» car elle a dénoncé les hypocrites. wa la'in sa'altahum layaqûlunna 'innamâ kunnâ nahûdu wa mal'abu qui 'abi-L-Lâhi wa 'a yàtihî wa rasûlihî kuntum tastahzi'ïïna (65) lâ ta'tadirû qad kafartum ba'da 'imânikum 'in-na'fu 'an tï'ifatim minkum mu'add ib ta 'ifatam-bi 'annahum kânû mujrimîna (66). Si tu les interroges, ils répondent: «Nous badinions et nous plaisan- tions». Réplique: «Et d'Allah, de Son Prophète et de Ses signes, vous mo- quez-vous aussi? (65). Poin de vos excuses! Vous êtes devenus infidèles après avoir cru. Si une partie d'entre vous est pardonnée, l'autre subira un châtiment pour s'être montrée rebelle (66). t I . . I.. ......... . I . . - , 1. 1.--* - . i > t . 1 1 : . > r que G@S teCteUTS «JU 314 Coran ne sont que des gens qui cherchent à assouvir leur faim, forger de mensonges mais lors de la mêlée ils sont des poltrons». On a transmis ces propos à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue -. Ce même hypocrite vint auprès de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - alors qu'il s'apprêtait au départ et après avoir en- fourché sa chamelle. Il lui dit: «O Envoyé de Dieu, nous ne faisions que discuter et jouer!» Il lui répondit en citant les versets: «Et d'Allah, de Son Prophète et de Ses signes... jusqu'à: Pour s'être montrée si re- belle». Les pieds de cet homme heurtaient aux pierres, s'accrochant au sabre de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - alors que celui ci montait sa chamelle qui marchait à grande enjambée. Ibn Ishaq raconta: «Une foule des hypocrites dont wadi'a Ben Tha- bet, un homme de Achj'a appelé Moukhchi Ben Hamir marchaient à côté de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - qui, sur sa chamelle, se dirigeait vers Tabouk. Les uns disaient aux autres: «Croyez-vous que l'affrontement du Roi des Romains est pareil au combat des Arabes entre eux? par Dieu nous vous imaginerons de- main enchainés afin que vous serviez une leçon pour les fidèles». «A ce moment là l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - dit à 'Ammar Ben Yasser: «Va chez ces gens-là qui ont déjà subi le châtiment du feu et demande-leur qu'est-ce qu'ils venaient de dire. S'ils renient, dis-leur que vous avez proféré tel et tel propos». Ammar s'exécuta. Les hypocrites vinrent trouver l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - en lui présentant différentes excuses. Wadi'a Ben Thabet lui dit: «Nous badinions et nous plaisantions». Moukhchi Ben Hamir, à son tour, avoua: «O Envoyé de Dieu, par Dieu C'est à cause de mon nom et de celui de mon père que je suis resté sans participer à cette expédition» (A savoir que son nom signifie: le peureux fils des ânes). Il fut le seul à être pardonné et son nom devint Abdul Rahman et il demanda à Dieu de le faire périr en martyr sans que personne sa- che où il sera tué. En effet il fut tué le jour de Yamama. Oatada. quant à lui. raconta: «Lors de l'expédition de Tabouk, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - marchait et quelques cava- liers des hypocrites le devançaient. Ils se dirent: «Cet homme-là croit-il 315 qu'il serait capable de conquérir les forteresses et les palais des Ro- mains? Loin de cela! Loin de cela..» Dieu fit révéler à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - les propos de ces hypocrites. Il les manda; et quand ils furent en sa présence, il leur dit: «Vous avez dit telle et telle chose». Ils jurèrent et s'excusèrent qu'ils badinaient et jouaient. Mais le verset révélé démen- tit leurs réponses: «Foin de vos excuses! Vous êtes devenus infidèles après avoir cru». Puis pour déterminer leur sort, Dieu a dit: «Si une partie d'en- tre vous est pardonnée, l'autre subira un châtiment pour s'être montrée re- belle». Une partie fut pardonnée mais l'autre subira le châtiment du feu parce qu'ils sont coupables en proférant de tels propos indignes. 'almunâfiqûna wa-l-munâfiqâtu ba'duhum mim ba'diy-ya'murûna bi-1- munkari wa yanhawna 'ani-l-ma'rûfi wa yaqbidûna 'aydiyahum nasû-L- Lâha fanasiyahum 'inna-l-munâfiqîna humu-l-fâsiqûna (67) wa 'ada-L- Lâhu-l-munâfiqîna wa-l-munâfiqâti wa-l-kuffâra nâra jahannama halidîna fîhâ hiya hasbuhum wa la'anahumu-L-Làhu walahum 'adâbum- muqîmûn (68). Les hypocrites, hommes et femmes, encouragent mutuellement au mal et déconseillent le bien. Leurs mains se ferment pour éviter de donner. Ils ont oublié Allah et Allah les a oubliés. Les hypocrites sont les vrais rebel- les (67) AUah réserve le feu de l'enfer aux hypocrites, hommes et femmes, et aux infidèles pour l'éternité. Ils ne méritent pas mieux. Allah les a mau- dits et leur infligera un châtiment sans fin» (68). Les hypocrites, à l'inverse des fidèles, s'ordonnent mutuellement ce qui est repréhensible et s'interdisent mutuellment le bien et ce qui est convenable. Et en plus, ils ferment leurs mains pour ne pas dépen- fl** nou» la cause de Dieu Ces gena-ià r\e ae rapeUent plus de Dieu, 316 et Dieu à Son tour, les traite de la même façon en les oubliant. Ils ne pensent guère au jour où ils rencontreront Dieu comme il est montré dans ce verset: «Aujourd'hui, nous les oublions comme ils ont oublié ce jour où ils devaient comparaître» [Coran VII, 51]. Les hypocrites sont certes les pervers qui se sont détournés de la voie droite pour emprunter le chemin de l'égarement. Pour prix de leur comportement, Dieu leur a promis le feu de la Géhenne, ils y demeure- ront éternellement. Cela leur suffit comme châtiment parce que Dieu les a éloignés de Sa miséricorde. ka-l-ladîna min qablikum kânu 'asadda minkum quwwatan wa 'aktara 'amwâlan wa 'awlâdan fastamata'û bihilâqihim fastamta'tum bi hilâqikum kamâ-stamta'a-l-ladîna min qablikum bihilâqihim wa huttum ka-l-ladî hâdïï 'ûlîf'ika habitat 'a'mâluhum fî-d-dunyâ wa-l-'â* hirati wa 'ûla''ika humu-l-hasirûna (69). Vous ne valez pas mieux que les peuples qui vous ont précédés. Ils étaient plus puissants et plus riches que vous et ils avaient aussi plus d'en- fants que vous. Us se complaisaient dans le bien-être et, vous aussi, comme eux, vous vous plaisez dans le bien-être. Vous discourez aussi futilement qu'eux. Les actes de ces peuples se sont révélés vains dans ce monde et dans l'autre. La perte de ces peuples est consommée. (69). Ces gens-là ont subi le même châtiment qu'avaient subi les géné- rations passées qui tenaient les mêmes propos et menaient des dis- cussions comme les leurs n'ayant mené qu'à l'erreur et au mensonge. Leurs oeuvres étaient vaines, ils seront certes les perdants qui ne rece- vront aucune récompense dans l'au-delà. »t»n Abbas de oomm enter: «Comme Us son\ identicjueS Ce p©\J- 317 pie et l'autre-les fils d'Israël- dont les premiers étaient sur les traces de ces derniers. A cet égard, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «Par celui qui tient mon âme dans Sa main, vous suivrez les tra- ditions de ceux qui vous ont précédés empan par emparn, coudée par coudée et brasse par brasse, de sorte que s'ils entrent dans le trou d'un lé- zard vous y seriez entrés». On lui demanda: «Qui sont-ils ô Envoyé de Dieu? sont-ils les gens d'Ecriture?» Il répondit: «Qui donc?» (1> . Abou Houraira a interprété le mot: «KhalaqiJ><-p» et dit qu'il s'agit de la foi, mentionné dans le verset sous l'appelation: bien-être. A propos du hadith précité, on demanda: «Ô Envoyé de Dieu, c'est à dire comme les perses et les romains avaient agi?» Et le Pro- phète de répondre: «S'agit-il d'autres peuples?». 'pA M >P* & ê £ ^ * <&fr ^ 'ré $ 'alam ya'tihim naba'u-l-ladîna min qablihim qawmi Nûhin wa 'Adin wa Tamûda wa qawmi 'Ibrâhîma wa 'ashâbi Madyana wa-l-mu'tafiqâti 'atathum rusuluhum bi-l-bayyinâti famâ kâna-L-Lâhu liyazlimahum wa lakin kânîî 'anfusahum yazlimûna (70). Ont-ils ignoré l'histoire de leurs devanciers, de Noé, de 'Ad, de Thé- moud. Du peuple d'Abraham, des Madianites et des cites ensevelies? A tous ces peuples, Allah a envoyé des. Prophètes avec des signes. Ce n'est pas Al- lah qui a mal agi envers eux, ce sont eux-mêmes qui ont provoqué leur per- te. (70). Dieu avertit et exhorte ces hypocrites qui traitent les Prophètes de menteurs «Ont-ils ignoré l'histoire de leurs devanciers» qui ont agi de la (1) i^IjAi Wjij îjti n^X* c>" Cf-^ if-* ù"^ *àst ^ — M ^> J^l Jj— j (►> îljJli itijj^lLijJ t_j ji^jrr jj £V| WtJ 318 sorte envers leurs Prophètes. Parmi eux sont cités: le peuple de Noé qui fut noyé à l'exception de ceux qui ont cru en Noé -que Dieu le sa- lue- comme étant un envoyé de pieu, le peuple de 'Ad qui fut péri par un vent dévastateur après avoir démenti Houd -que Dieu le salué-; le peuple de Thémoud qui fut saisi par le «Cri» ou «le cataclysme» après avoir traité Saleh -que Dieu le salue- de menteur et égorgé la chamelle (le signe de Dieu); le peuple d'Abraham, comment Dieu lui donna le pouvoir sur eux en l'appuyant par les miracles manifestes et fit périr Nemrod -que Dieu le maudisse; le peuple de Madiane, celui de Chou'aib -que Dieu le salue-; ce peuple qui fut péri par le tremblement inextinguible et le châtiment du «Jour de l'ombre»; et enfin le peuple des «cités renversées» c'est à dire le peuple de Loth qui habitait Ma- da'en, qui à l'instar des autres peuples, a traité Loth -que Dieu le sa- lue- de menteur, et qui a commis une abomination que nul, avant eux parmi les mondes, n'a commis une chose pareille. A tous ces peuples, Dieu a envoyé de Prophètes apportant des preuves incontestables. «Ce n'est pas Allah qui a mal agi envers eux» ou Il a été injuste en les faisant périr par différents moyens de châtiments et avant de les avertir et les mettre en garde «Ce sont eux-mêmes qui ont provoqué leur perte» Et pour les punir de leur incrédulité, ils de- vaient subir ces châtiments. if uj4-;j vl-iVV uf* *L& f*m ùj^Pj wa-l-mu'minûna wa-l-mu'minâtu ba'duhum 'awliya 'u ba'din ya'murûna bi-l-ma'rûfi wa yanhawna 'ani-l-munkari wa yuqîmuna-s-salâta wa yu'tu- na-z-zakâta wa yuti'ûna-L-Lâha wa rasûlahîï 'ûlà*'ika sayarhamuhumu- L-Lâhu 'inna-L-Lâha 'Azîzun Hakîmun (71). Les croyants, hommes et femmes, sont solidaires les uns des autres. Ils encouragent au bien et déconseillent le mal. Ils sont assidus à la prière, ac- quittent la dîme et obéissent à Allah et à Son Prophète. Allah les recevra dans le :-**.-««» «le sa miséricorde. ïl est puissant et sage, (71^. 319 Après que Dieu ait montré les caractères odieux des hypocrites, Il parle dans ce verset de ceux des croyants hommes et femmes qui en- couragent au bien et interdisent le blâmable. Il est cité dans le Sahih que l'Envoyé cde Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le croyant doit être pour le croyant comme des pierres d'un édifice qui se ren- forcent l'une l'autre» et il entrecroisa ses doigts» (Rapporté par Boukha- ri et Mouslim) (1> . Il a dit aussi: «Les croyants dans leur affection, leur miséricorde et leur sympathie les uns à l'égard des autres, sont comparables à un corps humain qui, si un membre est affecté, les autres membres ressen- tent la douleur et s'enfièvrent» (Rapporté par Boukharirr et Mouslim) l2> '. «Ils encouragent au bien et déconseillent le mal» des dires qui sont pareils à ceux-ci: «Que de vous naisse un peuple qui appelle au bien, qui ne commande que les bonnes actions et qui défendent les mauvaises» [Co- ran III, 104] C'est à dire qui obéissent à Dieu et qui sont charitables envers les hommes, en outre, ils font le bien et s'interdisent de tout ce que Dieu a prohibé. Ces croyants-là, Dieu leur fera miséricorde car II est puissant et accorde la puissance à ceux qui obtempèrent à ses or- dres, et II est sage en répartissant les bons caractères et qualités en- tre les fidèles et les mauvais entre hypocrites et incrédules. Tout cela dépend de Sa sagesse. wa'ada-L-Lâhu-l-mu'minîna wa-l-mu'minâti jannâtin tajrî min tahtihâ-1- 'anhârvi halidîna fîhâ wa masâkina tayyibatan fî jannâti 'adnin wa ridwânum-mina-L-Lâhi 'akbaru dâlika huwa-l-fawzu-l-'azîmu (72). Allah réserve des jardins arrosés d'eau vive aux croyants, hommes et 5^2 .tjfjtj 4~*J jîU aJ ^Ix' yh* e* 320 femmes, pour l'éternité. Il leur réserve aussi de riantes demeures dans les jardins de l'Eden. D'avoir été élus par Allah sera pour eux une récompense plus grande encore. Quelle magnifique récompense (72). Dieu fait savoir à Ses serviteurs croyants ce qu'il leur a préparé comme belle récompense: Des excellentes demeures dans les jardins d'Eden où coulent les ruisseaux qui constituent leur séjour permament. Ace propos il est cité dans les deux Sahihs que le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Deux jardins dont leurs vases et ce qu'ils contiennent tous en or, deux autres dont leurs vases et ce qu'ils contiennent tous en argent, seul le voile de la Majesté qui empêche les croyants de regarder leur Seigneur au jardin d'Eden» Et dans un autre hadith il a dit: «Au Paradis il y a cent degrés que Dieu a préparés à ceux qui combattent dans Sa voie, entre deux degrés, il existe en espace équivalent à la distance qui sépare le ciel de la terre. Lorsque vous demandez à Dieu de vous rétribuer le Paradis, que ce soit le Fir- daws car il est le meilleur et le plus élevé degré du Paradis au-dessus duquel se trouve le Trône du Miséricorf dieux, d'où prennent source les fleuves du Para- dis» (Rapporté par Boukhari et Mouslim d'Après Abou Howraira) ll K Dans un troisième hadith, il a dit: «Les habitants du Paradis aperce- vront ceux qui seront dans les salles au-dessus d'eux, comme vous voyez les étoiles dans le ciel». On trouve également dans le Mousnad de l'imam Ahmed ce hadith rapporté par Abou Houraira -que Dieu l'agrée- où il raconte: «Nous deman- dâmes: «O Envoyé de Dieu, parle-nous du Paradis et de ses demeures?» Il répondit: «Les demeures sont faites de briques en or et en argent enduites de musc. Le sol du Paradis en perles et corindons, son sable de safran. Quiconque y entrera ne connaîtra plus le malheur, y demeurera éternellement, ses habits ne s'useront jamais et sa jeunesse est immortelle}/ 2 ^ . Jf tir; itLj^-J. ^1 ^Xïisy^M <îll U.U-Î Âj^-jJ SjU ~i-^J\ ù\j I^t Jlij «jJLp ■'S-J* l^' ûl»*«ï jf" *^} '* is >^ 1 321 Ali, de sa part, rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Au Paradis, il y a des salles qu'on voit leur intérieur de leur extérieur et leur extérieur de leur intérieur» Un bédouin se leva et demanda: «A qui sont destinées?» Il lui répondit: «A ceux qui ne profè- rent que les paroles douces, qui donnent à manger, qui observent le jeûne et qui font les prières nocturnes alors que les autres dorment» (Rapporté par Tirmidzi) (I) . «D'avoir été élus par Allah sera pour eux une récompense plus grande encore». En d'autres termes: La satisfaction de Dieu est plus grande encore que tous ces demeures et délices, comme l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - le confirme par ce hadith. Il a raconté: «Dieu le Béni et le Très Haut dira aux gens du Paradis: «O gens du Para- dis!» Ils lui répondront: «Nous voici à Tes ordres notre Seigneur». Il leur demandera: «Etes-vous satisfaits?» Ils répliqueront: «Comment pourrions- nous n'être pas satisfaits alors que Tu nous a donné ce que Tu n'a donné à aucune autre de Tes créatures?». Il poursuivra: «Je vais vous donner mieux que cela encore» Ils diront: «Qu'est-ce qui est mieux que tout cela?» Il leur assurera: «J'étendrai sur vous Ma satisfaction et alors jamais Je ne me courroucerai contre vous» (Rapporté par Boukhari, Mouslim, et Malek d'après Abou Sa'id Al-Khoudry) ni . (1) (Sjt ti>! fetJI ^ oin & Jj-j Jiî ijlî Al y^-j yi« tpi*Ji -t^j :JUi î^* ^ â\ Jj-j t :JUi ^JiJ» ftti |U/»L6 ^ LfiUU ^ U^LU .ifLs ^bBj JL*_, ij-WR f bT, , r UbH lf yfll ^ (2) b, dJU : jjl^ji Li^Jl J*i g :i*JI J*Sl J^, j^j > Al ù> |$ AI Jj-j JB -^J li (j^^ lOjJjij J* :JyU nU^Vi ^ jjJlj d^J— j 322 wa 'ayyuhâ-N-Nabiyyu jâhidi-l-kuffâra wa-l-munâfïqîna wa-gluz 'alayhim wa ma'wâhum jahannamu wa bi'sa-l-masîru (73) yahlifûna bi-L-Lâhi mâ qâlû walaqad qâlû kalimata-l-kufri wa kafarû ba'da 'islâmihim wa ham- mû bimâ lam yanâlû wamâ naqamlî 'illâ 'an 'agnâhumu-L-Lâhu wa ra- sûlûhu min fadlihî fa'iy-yatûbû yaku hayra-l-lahum wa 'iy-yatawallaw yu 'addibhumu-L-Lâhu 'adâban 'alîman fi-d-dunyâ wa-l-'à* hirati wamâ la- hum fî-l-'ardi min waliyyin wa là nasîrin (74). O Prophète, combats les infidèles et les hypocrites; sois sans merci pour eux. Leur demeure dernière sera l'enfer. Quelle affreuse fin. (73) Ds jurent qu'ils n'ont pas critiqué le Prophète. Ce n'est pas vrai. Us ont pro- féré des paroles impies et se sont comportés en infidèles après s'être conver- tis. Ils ont ourdi des machinations qu'ils n'ont pu réaliser. Au surplus, de quoi peuvent-ils se plaindre sinon de ce qu'Allah et Son Prophète les aient comblés de leur grâce? S'ils se rallient, ils en éprouveront du bien, s'ils se persistent dans leur opposition, Allah leur infligera un châtiment impi- toyable dans ce monde et dans l'autre. Et tout appui et secours leur seront refusés dans ce monde (74). Dieu ordonne à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de combattre les incrédules et les hypocrites et de les traiter sévèrement, comme II lui a ordonné d'abaisser l'aile vers les croyants qui le suivent. Il lui informe que leur refuge sera la Géhenne, la détestable fin dans la vie future. On a rapporté que le prince des croyants 'Ali Ben Abi Taleb a dit: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a décrété quatre ordres de combat: le premier contre les polythéistes: «A l'expiration des - mois sacrés, combattez le» idolâtres J>HVtO\lt OÙ VOUS leS tr()U VCTt/» [Coran IX, 5]; un deuxième contre les infidèles parmi les gens du Livre: «Combattez ceux qui ne croient ni à Allah ni au jour dernier» [Coran IX, 323 29]; un troisième contre les hypocrites: «combats les infidèles et les hypo- crites» [Coran IX, 73] et un quatrième contre les rebelles: «Luttez contre celui qui se rebelle jusqu'à ce qu'il s'incline devant l'Ordre d'Allah» [Coran XLIX, 9]. Ceci implique à user de force contre ceux qui mani- festent leur hypocrisie». Quant à Ibn Mass'oud, il commenta ce verset de cette façon: «Il faut combattre les infidèles et les hypocrites avec la main, sinon que ce soit avec un visage renfrogné». Mais Ibn Abbas a dit: «Dieu ordonne de combattre les infidèles par l'épée, les hypocrites par la langue et de ne jamais se montrer clé- ment à leur égard». Bien que d'autres exégètes avaient presque les mêmes avis. Ce verset: «Ils jurent qu'ils n'ont pas critiqué le Prophète. Ce n'est pas vrai. Ils ont proféré des paroles impies et se sont comportés en infidèles après s'être convertis» fut révélé à propos de Abdullah Ben Oubay, se- lon Qatada: Un Ansarien et un homme de la tribu Jouhayna se sont querellés et le Jouhany l'emporta sur l'Ansarien. Abdullah appela les Ansariens et leur dit: «Ne portez-vous pas aide à votre frère. Par Dieu, notre exemple avec Mouhammad est pareil à ce proverbe: «Elève ton chien et il finira pas te dévorer». Puis il dit: «Si jamais nous retournons à Médine, les plus forts en chasseront les plus faibles» [Coran LXIII, 8]. Ces propos furent parvenus par un musulman au Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue - qui convoqua Abdullah Ben Oubay qui, en lui répé- tant ses propos, renia tout. Dieu alors fit descendre ce verset. Ibn Abbas raconta: «L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - était assis à l'ombre d'un arbre. Il dit à ses compagnons: «Bientôt un homme viendra auprès de vous et vous regardera avec les yeux d'un démon. Ne lui adressez aucune parole». Un homme pâle ne tarda à faire son apparition, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - l'appela et lui dit: «Pourquoi tu m'as injurié avec tes amis?» L'homme quitta le lieu mais ses amis arrivèrent et jurèrent par Dieu qu'ils n'ont rien dit contre le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - jusqu'à ce qu'il leur pardonne. A cette occasion Dieu fit cette révéla- tion: «Ils jurent qu'ils n'ont pas critiqué le Prophète...... «Ils ont ourdi des machinations qu'ils n'ont pu réaliser» ce verset fut 324 révélé au sujet de Al-Jilas Ben Swaïd, selon les dires des exégètes, qui décida de tuer le fils de sa femme quand il lui dit: «Je veux racon- ter tout à l'Envoyé de Dieu». D'autres ont eu une autre interprétation et ont précisé qu'il s'agit de Abdullah Ben Oubay qui songea à tuer l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - Al-Dahak, quant à lui, a dit que ce verset désigne les hypocrites qui ont comploté à tuer l'En- voyé de Dieu -qu'Allah le bénisse et le salue- alors qu'il se dirigeait vers Tabouk. Ils étaient dix hommes et quelques et songèrent à le tuer pendant la nuit. En voilà enfin le récit de Houdzaifa Ben Al-Yamane qui a raconté: «Je tenais la bride de la chamelle de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - et Ammar la poussait quand nous arrivâmes à Al- Aqaba. Nous y trouvâmes douze cavaliers qui nous barrèrent la route. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - les réprimanda et les avertit, ils durent prendre la fuite. Il nous dit: «Avez-vous reconnu ces gens-là?» - Non, répondîmes-nom, ô Envoyé de Dieu parce qu'ils voilaient le visage, autrement nous aurions pu les identifier. Il répliqua: «Ce sont les hypocrites jusqu'au jour de la résurrection. Savez-vous ce qu'ils voulaient faire?» - Non, dîmes-nous. Il rétorqua: «Ils ont voulu disputer la place de Al Aqaba avec l'Envoyé de Dieu pour l'en chas- ser». Nous lui dîmes: «Veux-tu qu'on charge les chefs de leurs tribus pour qu'ils nous envoient leurs têtes?» - Non, protesta-t-il, parce que je répugne à ce que les Arabes diront plus tard que Mouhammad a combattu, et une fois secouru par Dieu et l'ayant emporté sur eux, il les tua». «Au surplus, de quoi peuvent-ils se plaindre sinon de ce qu'Allah et Son Prophète les aient comblés de leur grâce» Cela signifie qu'ils ne peu- vent imputer à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - une faute sinon la faveur que Dieu et Son Prophète ont bien voulu leur ac- corder. Si cette faveur avait été accomplie, Dieu les auraient dirigés vers la bonne voie et vers ce que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - leur a apporté, comme il avait dit aux Ansariens, dans une des circonstances: «Ne vous ai-je pas trouvés égarés et Dieu vous a enrichis grâce à moi?» Et les Ansariens, à chaque ques- tion, avouaient: «Certes oui, ô Envoyé de Dieu». Ces genres de formu- les sont tolérés étant donné qu'ils ne comportent aucun péché. 325 Puis Dieu les appela à se repentir en disant: «S'ils se rallient, ils en éprouveront dn bien, s'ils persistent dans leur opposition, Allah leur inflige- ra un châtiment impitoyable dans ce monde et dans l'antre». S'ils se dé- tournent et persévèrent dans leur égarement, Dieu les châtie impitoyablement dans ce bas monde, et dans l'autre ils subiront un supplice, une honte et une humiliation. Ces gens-là ne trouveront sûr la terre ni ami ni défenseur, aucun appui et aucun secours, ne rece- vront aucun bien et ne seront plus préservés contre le mal. wa minhum man 'âhada-L-Lâha la'in 'â^tânâ min fadlihî lanassaddaqanna wa la nakûnanna mina-s-sâlihîna (75) falammâ" 'â'tâhum min fadlihî bahilû bihî wa tawallaw wahum mu'ridûna (76) fa'a'qabahum nifâqan fî qulûbihim 'ilâ yawmi yalqawnahû bimâ 'ahlafû- L-Lâha mâ wa'adûhu wa bimâ kânû yakdibûna (77) 'alam ya'lamu 'an- na-L-Lâha ya'lamu sirrahum wa najwâhum wa 'anna-L-Lâha 'allâmu-1- guyûbi (78). Il en est parmi enx qui avaient promis à Allah, au cas où celui-ci leur accorderait ses grâces, de se montrer généreux et de devenir vertueux (75). Après qu'Allah les eût comblés de sa grâce, ils se montrèrent avares et ou- blièrent leurs promesses (76) Le résultat, c'est qu'Allah les rélégua dans l'hypocrisie jusqu'au jour de leur comparution devant Lui pour les punir d'avoir violé leurs promesses et d'avoir menti (77). Ne savant-ils pas qu'Al- lah connaît leurs pensées et leurs entretiens les plus secrets et qu'il perce les mystères (78). *-«rn,h *-.y*.u^rlt.c.ù H e „ «st ceux ^vjI ont ur\ pactô QV6C DîôU promettant que si Dieu leur accorde des faveurs, ils feront sûrement 326 l'aumône et seront parmi les justes. Mais ils n'ont ni respecté le pacte ni tenu la promesse malgré les faveurs et les biens reçus de Dieu. Ils se sont montrés avares. Dieu a suscité l'hypocrisie dans leurs cœurs et ils demeureront comme tels jusqu'au jour de la résurrection où ils rencontreront le Seigneur. Quant à la circonstance de cette révélation, la plupart des exégè- tes ont dit qu'il s'agit de Tha'laba Ben Hateb le Médinois. Abou Ouma- ma Al-Bahiii raconte que Tha'laba avait dit un jour à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Invoque-moi Dieu afin qu'il m'ac- corde de Ses faveurs». Il lui répondit: «Malheur à toi ô Tha'laba! que tu possèdes le peu de biens, que tu t'acquittes de leur droit et que tu t'en sois reconnaissant vaudra mieux que d'une grande richesse dont tu ne sauras être gré envers Dieu». En réitérant la demande, il lui dit: «Ô Tha'laba! Ne consens-tu pas d'être comme le Prophète de Dieu? Par celui qui tient mon âme dans Sa main, si j'avais demandé que les montagnes soient transformées en or et argent et de m'accompagner, Dieu m'aurait exaucé». Tha'laba d'insister: «O Envoyé de Dieu! Par celui qui t'a envoyé par la vérité, si tu me fais cette invocation et Dieu m'accorde de Ses faveurs, je m'ac- quitterais de tous les droits». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - leva alors ses mains et invoqua le Seigneur: «Grand Dieu, donne à Tha'laba de Tes faveurs». De quelques brebis qu'il possédait, Tha'laba eut un grand trou- peau qui s'est accru à la façon de vers. Comme la ville fut devenue pour lui une place étroite, il la quitta et s'installa dans une de ses val- lées. Il s'acquittait seulement des deux prières du midi et de l'asr avec d'autres gens en négligeant les autres prières. Puis son troupeau s'ac- crut considérablement, ce qui le porta à délaisser toutes les prières sauf celle du vendredi, et il ne tarda pas à nélgiger cette dernière en voyant son troupeau proliférer. Chaque vendredi il recevait des cavaliers et des caravanes pour demander les nouvelles des gens. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - à son tour s'enquêta: «Qu'a fait Tha'laba?» Ils lui in- formèrent: «O Envoyé de Dieu, Médine est devenue pour lui une place » ,r ° 1,e vu ,a prolifération de son troupeau». En lui faisant un compte 327 rendu détaillé, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - s'écria alors: «Malheur à Tha'laba' Malheur à Tha'laba!». A ce moment Dieu fit révéler le verset de la zakat, l'aumône lé- gale: «Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier» [Coran LX, 103]. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - chargea alors deux hommes pour collecter cet impôt de tous les musulmans. Il leur consi- gna par écrit quelles normes devront-ils appliquer pour percevoir cette aumône légale. Il leur dit: «Passez chez Tha'laba et un tel de la tribu Souleïm et apportez leurs aumônes». Les deux hommes partirent et, arrivés chez Tha'laba, ils lui mon- trèrent la lettre de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue-. Il s'écria: «Ce n'est qu'un impôt qui ne diffère plus du tribut. Je n'ai au- cune idée comment m'exécuter! Allez. Acquittez-vous de votre mission puis revenez chez moi». Ils le quittèrent. L'autre homme de Bani Soulaïm, ayant eu vent du comportement de Thalaba passa en revue son troupeau de chameaux, choisit les meilleures chamelles et les isola à part attendant l'arrivée des deux collecteurs. Ceux-ci, en voyant les chamelles, lui dirent: «Ceci dépasse ce que tu dois comme zakat. Nous ne pouvons plus l'accepter. Mais l'homme insista: «Prenez-les car je vous les donne de bon gré». Les deux hommes reçurent les chamelles et poursuivirent leur mis- sion en collectant la zakat d'autres personnes, et retournèrent chez Tha'laba qui leur demanda: «Montrez-moi la lettre de l'Envoyé de Dieu». L'ayant lue, pour la deuxième fois, il s'écria: «Ce n'est qu'un im- pôt qui ne diffère plus du tribut». Partez et laissez-moi réfléchir». Les deux hommes le quittèrent et se rendirent chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - qui, en les recevant, dit: «Malheur à Tha'laba!» avant qu'il leur adresse la parole. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - demanda à Dieu de bénir les biens de l'homme de Bani Soulaïm. Les deux hommes le mirent au courant du comporte- ment de Tha'laba et de celui de As-Salami. Dieu à cette occasion fit cette révélation: «11 en est parmi eux qui avaient promis à Allah, au cas où celui-ci leur accorderait ses grâces, de se montrer généreux...» Tha'laba mourut sous le règne de 'Othman. Pour avoir viole ce que ces g B n 5 -là av B l M promis à Dieu et 328 comme il était de leur habitude de mentir, Dieu a suscité l'hypocrisie dans leurs cœurs car II connaît ce qui est caché et ce qui est appa- rent, et II pénètre le tréfonds des cœurs. 'al-ladîna yalmizûna-l-muttawwa'îna mina-l-mu'minûna fî-s-sadaqâti wa- 1-ladîna lâ yajidûna 'illâ juhdahum fayasharûna minhum sahira-L-Lâhu minhum walahum 'adâbun 'alîmun (79). Ceux qui, au moment de la distribution des subsides, dénigrent les combattants bénévoles qui n'ont pour toute arme que leur courage, ceux qui les raillent, Allah les raillera à leur tour. Un châtiment douloureux les at- tend (79). j Les hypocrites, mus par leur tempérament, ne cessent de critiquer et railler les autres, de sorte que lorsqu'un homme aisé paye l'aumône sur ses richesses comme il se doit, ils s'écrièrent: «C'est de l'ostenta- tion!» Et lorsqu'un autre pauvre apporte le peu de biens pour s'acquit- ter de la zakat, ces hypocrites s'exclamèrent: «Dieu peut s'en passer». A ce propos Al-Boukhari rapporte d'après Ibn Mass'oud -que Dieu l'agrée-: «Après la révélation du verset qui imposa la zakat, nous por- tions cette aumône sur nos épaules -ou suivant une autre interpréa- tion: nous chargions quelqu'un contre un salaire pour les porter. - à leur destination. Un homme d'entre nous avait apporté une chose considérable, les hypocrites s'écrièrent: «C'est de l'ostentation». Un au- tre arriva n'apportant qu'un sa' de grains, ils ne tardèrent à dire: «Dieu peut s'en passer». Dieu fit alors cette révélation: «Ceux qui, au moment de la distribution des subsides, dénigrent...». Suivant d'autres récits racontés par Ibn Abbas, Ibn Ishaq et bien d'autres et qui sont quasi identiques, Abdul Rahman Ben Aouf a fait une aumône de quatre mille dirhams, les hypocrites s'exclamèrent: «C'est de l'ostentation» et dénigrèrent son faire. Puis Assem Ben 'Ady aDDorta un Sa de dattes, les hypocrites le raillèrent et dirent que Dieu n'a pas besoin de cette aumône. 329 En voici également ce hadith rapporté par Abou Houraira: «En- tendant l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dire: «Fai- tes l'aumône car j'ai l'intention d'envoyer un régiment», Abdul Rahman Ben Aouf vint le trouver et lui dit: «O Envoyé de Dieu, je possède qua- tre mille dirhams: Je ferai un prêt de deux milles à mon Seigneur, et je garderai les deux milles pour ma famille» Il lui répliqua: «Que Dieu bé- nisse ce que tu donnes et ce que tu retiens». Un homme des Ansa- riens, ayant assuré deux sa's de dattes, apporta l'un d'eux et dit: «O Envoyé de Dieu, j'ai pu acquérir hier deux sa's de dattes dont l'un d'eux j'en ferai prêt à Dieu et je garde l'autre pour ma famille». Devant le faire de ces deux hommes, les hypocrites imputèrent l'ostentation à Abdul Rahman Ben Aouf, et raillèrent l'Ansarien et di- rent: «Dieu, ne pouvait-ll pas s'en passer de son aumône?» Le verset alors fut descendu. Contre leur raillerie, Dieu se moquera de ces hypocrites, et pour venger les croyants et punir les infidèles, Il leur réserve un châtiment exemplaire dans l'au-delà. i-stagfir lahum 'aw lâ tastagfir lahum 'in tastagfir lahum sab'îna marra- tan falay-yagfira-L-Lâhu lahum dâlika bi 'annahum kafarû bi-L-Lâhi wa rasûlihî wa-L-Lâhu lâ yahdî-l-qawma-l-fâsiqîna (80). Que tu implores leur pardon auprès d'Allah ou non, peu importe! Tu aurais beau l'implorer soixante-dix fois qu'Allah ne leur pardonnera pas. Os ont renié Allah et Son Prophète et Allah n'a cure des renégats (80). Dieu fait savoir à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - que ces hypocrites ne sont pas dignes d'être absous et ne méritent pas le pardon. Même si le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - demande pardon pour eux soixante-dix fois, Dieu ne leur pardonnera plus. Le nombre «soixante-dix», selon les opinions des ulémas, ne constitue oae un chiffre bien précis car les arabes avaient l'habitude de ie citer dans leurs propos comme un signe d'exagération. Après la ré- 330 vélation de ce verset l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «Dieu m'a toléré de leur implorer le pardon soixante-dix fois. Par Dieu je le ferai plus que ça peut-être Dieu enfin leur pardonnera». Al-Cha'bi raconte: «Quand l'état de maladie de Abdullah Ben Ou- bay devint grave, son fils se rendit chez le Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue - et lui dit: «Mon père est agonisant. J'aime que tu lui dictes la profession de foi et que tu fasses la prière funéraire sur lui». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - partit chez Abdul- lah, lui dicta la profession de foi et de témoigner qu'il n'y a d'autre divi- nité que Dieu, le vêtit de son manteau et, quand il a rendu l'âme, fit la prière sur lui. On lui demanda: «Fais-tu la prière funéraire sur lui?» Il répondit: «Dieu a dit: «Tu aurais beau l'implorer (le pardon) soixante-dix fois». Par Dieu je le leur implorerai soixante-dix fois, soixante-dix et en- core soixante-dix». fariha-l-muhallafûna bimaq'adihim hilâfa rasûli-L-Lâhi wa karihu 'ay-ya- jâhidû bi 'amwâlihim wa 'anfusihim fi sabîli-L-Lâhi wa qâlû lâ tanfirû fî- 1-harri qui nâru jahannama 'asddu harra-l-law kânû yafqahûna (81) falyadhakû qalîlan wa-l-yabkû katîran jazâ'am bimâ kânû yaksibû- na (82). Ceux qui sont restés dans leurs foyers et qui ont répugné à mettre leurs biens et leurs personnes au service d'Allah s'en félicitent. Ils disaient alors: «Ne vous mettez pas en campagne au moment des chaleurs». Ré- ponds-leur: «Le feu de l'enfer est autrement brûlant». Ah s'ils le compre- naient. (81). Qu'ils rient un peu! Un jour viendra où ils pleureront beaucoup en punition de leurs actes (82). Dieu critique et dénigre ceux qui sont restés en arrière et qui ont tait défection à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et à 331 ses compagnons lors de l'expédition de Tabouk, et qui se sont réjouis de pouvoir rester chez eux. «qui ont répugné à mettre leurs biens et leurs personnes au service d'Allah et s'en félicitent». Comme il faisait une cha- leur torride au moment de cette expédition: «ils disaient alors: «Ne vous mettez pas en campagne au moment des chaleurs». Dieu ordonna à Son Envoyé - qu'Allah le bénisse et le salue - de leur répondre: «Le feu de l'enfer est autrement brûlant» car il sera votre destination à cause de vo- tre rébellion et votre défection. A propos de ce feu, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Le feu qu'allume les fils d'Adam est une des soixante-dix parties du feu de la Géhenne». Dans un autre hadith rapporté par Abou Houraira le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Ce feu que vous allumez est une des soixante-dix parties du feu de la Géhenne et fut refroidi deux fois par l'eau de la mer, sinon nul n'aurait tiré aucun pro- fit» (Rapporte par Ahmed/' 1 . Anas rapporte: «L'Envoyé de,'Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - récita ce verset: «Le feu qui dévorera hommes et pierres» [Coran LXVI, 6] puis dit: «On a attisé le feu mille ans jusqu'à ce qu'il soit devenu blanc, mille autres jusqu'à ce qu'il soit devenu rouge et mille autres jusqu'à ce qu'il soit devenu noir: il est tellment noir comme une nuit où sa flamme ne l'éclairé pas» (Rapporté par Ibn Mardaweidh) 121 . Dieu, dans Son Livre, a bien décrit ce feu, par exemple quand II a dit: «Non, ce sera impossible. Car le feu, faisant éclater les crânes» [Coran LXX, 15-16] et: «Nous les précipiterons en enfer. Dès que leurs peaux se détacheront en lambeaux, nous leur en substituerons d'autres, pour qu'ils consomment toute l'horreur de leur supplice» [Coran IV, 56] et aussi: «... {1} fH>r jfi (y \ye & »J* '-i* (^jU Sjl :Jl» yf~JI o* ''Aj* ^ ,y\ Jlî .W-t i^rj l^s-N Ijji J«- l* Sis VjJj tV ^ ^j-^J (2) JJÎ ^ aijfi :Jlî ^ijl^Jlj U^j Ijfy -$ i>\ * : Jti yj & ù* u-â cf *oV ù* 1 «W y 332 de l'eau bouillante sera versée sur leur tête qui mettra à vif leurs entrailles et leur peau. Us seront bâtonnés avec les massues de fer» [Coran XXII, 19- Dans le verset précité Dieu le termine par: «Ah! s'ils le compre- naient» il s'agit bien sûr de ceux qui ont été laissés en arrière sans combattre dans le chemin de Dieu à côté de l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - à cause de la chaleur. S'ils savaient ce qui leur est destiné, ils se seraient élancés pour combattre pour éviter, dans l'au delà, le feu de la Géhenne. Pour répondre à leur agissement, Dieu les avertit et dit: «Qu'ils rient un peu». Et Ibn Abbas de commenter: «La vie dans ce bas monde est très courte, qu'ils rient donc autant qu'ils voudront. Une fois ras- semblés et comparus devant Dieu à Lui la puissance et la gloire, ils pleureront pour toujours». Anas BeiVMalek rapporte qu'il a entendu l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - dire: «Hommes! Pleurez! Si vous n'arrivez pas à pleurer, faites semblant de le faire. Les damnés de l'Enfer pleureront de sorte que leurs larmes couleront sur leurs visages et formeront comme de ruisseaux, puis leurs larmes seront substituées par du sang qui blessera les yeux de sorte que si des bateaux y étaient placés, ils auraient vogué» (Rapporté par Ibn Maja et Al-Hafedh Al-Moussali) 111 . \$& i fi &i p. 0- 4 * ^3 4 fa 'i-r-raja'aka-L-Lâhu 'ilâ ta 'ifatin minhum fasta'danûka li-l-hurûji fa- qul lan tahrujû ma'iya 'abadan wa lan tuqâtilu ma'iya 'aduwwan 'inna- (1) \£4 ^ î#! ^Ul! Wi :ày* # ~ Jjt** ^r+*^J j ~?y> M J»' d > 'lA^ 21]. 's y* .ùj^H e ^jJ1 J_ ^ 333 kum radîtum bi-l-qu'ûdi 'awwala marratin faq'udû ma'a-I-hâlifîna (83). Allah te ramène au milieu d'un groupe d'entre eux et s'ils te deman- dent à combattre avec toi, dis-leur: «Vous ne m'accompagnez jamais et nous ne combattrez jamais avec moi. Vous avez préféré rester à vos foyers la première fois. Eh bien! continuez à y rester» (83). Dieu ordonne à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Après ton retour de cette expédition -de Tabouk- et que ces gens-là qui étaient du nombre de douze, comme a précisé Qatada, «et s'ils te demandent à combattre avec toi» dans une autre expédition, reponds- leur: «Vous ne m'accompagnerez jamais et vous ne combattrez jamais avec moi» pour punition de leur comportement. Puis pour montrer la raison, Il a dit: «vous avez préféré rester à vos foyers la première fois» Donc on récompense la bonne action par le bien et la mauvaise par le mal. Cette partie du verset: «continuez à y rester» fut un sujet de contro- verse. Ibn Abbas a dit qu'il s'agit de ceux qui sont restés chez eux sans prendre part à l'expédition de Tabouk. Mais Qatada a dit qu'ils sont restés avec les femmes, un avis qu'lbn Jarir ne l'a pas trouvé lo- gique et adopta l'interprétation d'Ibn Abbas. lj>Uj walâ tusalli 'alîf 'ahadim-minhum mâta 'abadan walâ taqum 'alâ qabri- hT 'innahum kafarû bi-L-Lâhi wa rasûlihî wa mâtû wa hum fasiqû- na (84). Si l'un d'entre eux meurt, ne prie jamais pour lui et ne visite jamais sa tombe, car ils ne croient pas en Allah et en Son Prophète et meurent en in- fidèles (84). C'est un ordre catégorique de désavouer les hypocrites sans prier pour l'un d'entre eux qui meurt, ou visiter sa tombe, ou lui implorer le pardon de Dieu ou lui invoquer Dieu à cause de leur impiété. Ceci doit être appliqué, à tous les hypocrites sans exception, même si ce verset rut révélé au sujet d Abduiian Ben oubay Ben Saloul, le chef des hypo- crites. 334 Al-Boukhari rapporte d'après Nafe' les propos d'Ibn Omar: «A la mort de Abdullah Ben Oubay, son fils vint trouver l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et lui demanda de lui donner un man- teau pour ensevelir son père. Il le lui donna. Puis il lui demanda de faire sur lui la prière funéraire: Lorsque l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - se leva pour faire cette prière, Omar le tint par le pan de son manteau et lui dit: «O Envoyé de Dieu! comptes-tu prier pour lui alors que ton Seigneur te l'a interdit?» Il lui répondit: «Dieu m'a donné le choix: «Que tu implores leur pardon auprès d'Allah ou non, peu importe! Tu aurais beau l'implorer soixante dix fois qu'Allah ne leur pardonnera pas» Quant à moi, je le leur implorerai soixante-dix fois en- core». - Mais c'est un hypocrite, répliqua Omar! Mais l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - fit la prière funéraire sur Abdullah, et Dieu lui fit cette révélation: «Si l'un d'entre eux meurt, ne prie jamais pour lui et/ne visite jamais sa tombe». Désormais, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - ne priait pour aucun des hypocrites. Le récit de Abdullah Ben Oubay Ben Saloul tel qu'a été cité par l'imam Ahmed d'après Jaber est le suivant: «A la mort de Abdullah, son fils vint chez l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et le supplia de faire la prière funéraire sur son père en lui disant: «O En- voyé de Dieu, si tu ne viens et tu ne fais cette prière, les hommes nous railleraient pour toujours». A son arrivée, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - trouva qu'ont l'a déjà enterré, il dit: «Pourquoi vous avez hâté son enterrement avant ma venue?». Il le fit sortir de la fosse, crachota de sa salive sur lui: de la tête aux pieds et le couvrit de son manteau». A partir de cet événement, et selon Qatada quand on appelait l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - à faire la prière funé- raire sur un mort, il s'enquêtait: si on le louait et disait du bien de lui, il faisait cette prière, et si le mort était autrement il disait aux hommes: «Faites vous-mêmes la prière». De sa part Omar Ben AL-Khattab, en imitant le Prophète - qu'Allah lo bénieee ©t le salue demandait Moudzaifa Ber* W-Yaman sur \e mort car Houdzaifa connaissait presque tous les hypocrites d'après les ren- seignements de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -. On 335 surnommait Houdzaifa «Le garde du secret» qu'aucun des compa- gnons n'en était au courant. L'abstention de la prière funéraire sur les hypocrites après la révé- lation de ce verset et l'imploration du pardon pour eux, était une faveur que conférait Dieu à Ses serviteurs croyants et un rapprochement de Lui. Quant à cette prière sur les croyants elle a un grand mérite sui- vant ce hadith cité dans les deux Sahihs où le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Quiconque aura suivi un convoi funèbre et fait la prière funéraire recevra un quirat de récompense. Quiconque aura en plus assisté à l'enterrement du mort obtiendra deux quirats». En lui de- mandant sur la valeur de ce quirat, il répondit: «Le moins valeureux sera autant que le mont Ouhod» (Rapporté par Boukhari et Mousttm) t33i '. Abou Daoud rapporte d'après Othman -que Dieu l'agrée- que l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, une fois le mort en- terré, se tenait devant la tombe et disait à ses compagnons: «Implorez le pardon pour votre frère et demandez (à Dieu de l'inspirer) le témoi- gnage de la profession de foi car (les deux anges) l'interrogent» (Rapporté par Abou Daoud) {1 K walâ tu'jibka 'amwâluhum wa'awlâduhum 'innamâ yurîdu-L-Lâhu 'ay- yu'addibahum bihâ fi-d-dunyâ wa tazhaqa 'anfusuhum wa hum kâfirû- na (85). Ne te laisse pas séduire par leurs richesses et par leurs enfants. Ces ri- chesses et ces enfants, Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable. Finalement, ils meurent en infidèles (85). 336 Nous avons déjà interprété un verset pareil, (voir le verset n 55 de cette sourate). wa 'idâ" 'unzilat sûratun 'an ^minû bi-L-Lâhi wa jâhidû ma'a rasûlihi- sta'danaka 'ulû-t -t awli minhum wa qâlû d arnâ nakum-ma'a-1- qa'idîna (86) radû bi 'ay-yakûnû ma'a-I-hawâlifi wa tubi'a 'alâ qulûbihim fahum la yafqahûna (87). Si un ordre leur vient du ciel d'avoir à croire en Allah et de combattre avec Son Prophète, les plus riches d'entre eux te demandent à ête exemp- tés, te disant: «Autorise-nous à rester dans nos foyers» (86) Ils acceptent de rester à l'arrière. Leur cœur est fermé comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien (87). Dieu continue à réprimander et dénigrer ceux qui se sont abstenus de participer aux expéditions avec Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et prendre part au combat dans Sa voie, surtout les hom- mes aisés qui, malgré leurs richesses, préféraient rester en arrière avec les femmes qui gardaient leurs foyers. Au temps de la guerre, ils se montraient poltrons et avaient la chair de poule, mais pendant la pé- riode de sécurité et de paix, ils avaient la langue acerbe comme Dieu le montre dans ce verset: «Mais sont-ils eux-mêmes en danger? leurs yeux se font suppliants et se retournent comme ceux d'un agonisant. Quand le danger est passé, ils laissent aller leur mauvaise langue....» [Coran XXXIII, 19] et dans ce verset: «Mais qu'une sourate impérative soit révé- lée dans ce sens et on verra les croyants au cœur fragile t'implorer d'un re- gard voilé de moribond! Mieux que de tels vœux conviennent aux fidèles» [Coran XLVII, 20]. A cause de leur abstention «leur cœur est fermé comme avec un sceau» et ne comprennent rien du mérite de ce combat pour en tirer bon parti. 337 lâkini-r-rasûlu wa-l-ladîna 'â*manû ma'ahû jâhadû bi 'amwâlihim wa 'anfusihim wa 'ûlâ*'ika lahumu-l-hayrâtu wa 'ûlâ*'ika humu-i- muflihûna (88) 'a'adda-L-Lâhu lahum jannâtin tajrî min tahtiha-l-'anhâ- ru hâlidîna fîhâ dâlika-l-fawzu-l-'azânu (89). Par contre, le Prophète et les croyants combattent sans souci de leurs personnes et de leurs biens. A eux les faveurs d'Allah et à eux la félicité dans l'au-delà (88) Allah leur réserve des jardins arrosés d'eau vive pour l'éternité. Quelle douce béatitude (89). Le Seigneur ne fera jamais perdre les bonnes actions et le sacri- fice que font le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et les croyants, qui auront, à l'inverse des autres, des jardins où coulent des ruisseaux et un bonheur sans limites et pour l'éternité. t- J\ t'A* -** '>*■> <.-?û y V wajï'a-l-nm'addirûna mina-l-'a'râbi liyu'dana lahum wa qa'ada-l-ladîna kadabû-L-Lâha wa rasûlahû sayusîbu-l-ladîna kafarû minhum 'adâbun 'alîmun (90). Les bédouins qui s'excusent se sont dérangés pour demander à ne pas combattre. Tandis que ceux qui manquaient de sincérité envers Allah et Son Prophète se sont contentés de rester. Un châtiment douloureux est ré- servé à ceux qui n'ont pas de foi. (90). Les bédouins qui habitaient aux alentours de Médine sont venus chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - et ont allégué des excuses pour s'abstenir de combattre avec les fidèles. Ibn Ishaq a pré- eiaô au'il s'aait de la tribu Ghifar dont ses hommes ont demandé d'être dispensés au combal . Elam oe menteurs , DlBO iKimMm dW chât ._ ment très douloureux dans la vie future. 338 laysa 'alâ-d-du'afa 'i walâ 'alâ-l-mardâ walâ 'alâ-l-ladîna lâ yajidûna mâ yunfiqûna harajun 'idâ nasahu li-L-Lâhi wa rasûlihî mâ 'alâ-l-muhsinîna min sabîlin wa-L-Lâhu Gafû-r-Rahîmun (91) walâ 'alâ-l-ladîna 'idâ mï 'atawka ljtahmilahum qulta la 'ajidu mâ" 'ahmilukum 'alayhi tawallaw wa 'a'yunuhum tafîdu mina-d-dam'i hazanan 'allâ yajidû mâ yunfiqû- na (92) 'innamâ-s-sabîlu 'alâ-l-ladîna yasta'dinunaka wa hum 'agniya'u radû bi'an yakûnû ma'a-l-hawâlifi wa taba'a-L-Lâhu 'alâ qulûbihim fa- hum lâ ya'lamûna (93). Les faibles, les malades, ceux qui manquent de moyens pour s'équiper sont soutraits à l'obligation de combattre, à condition qu'ils se montrent dé- voués à la cause d'Allah et de Son Prophète. On ne peut rien contre ceux qui sont avec Allah. Allah est clément et miséricordieux (91). On ne peut rien non plus contre ceux qui te demandèrent des montures pour combattre et auxquels tu répondis: «Je ne trouve pas de montures à mettre à votre disposition». Ils s'en retournèrent alors, les yeux gonflés de larmes, désolés de n'avoir pas les moyens pour s'en procurer eux-mêmes (92). Mais on peut quelque chose contre ceux qui, quoique riches, demandent à être exemptés et à rester avec les gens de l'arrière. Allah a fermé leurs cœurs comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien (93). Ce verset montre ceux qui sont exmptés du combat tels que les malades, les aveugles, les boiteux, bref tous ceux dont leur participa- tion s'avère inutile et leur cause un grand mal. Ajoutons à ceux-là les indigents qui sont incapables de s'équiper et de se procurer une mon- ture, auqu* on ne reproche rien s'ils restent chez eux sans découra- ger les autres ni colporter des mensonges qui sèment la discorde. 339 Ceux-là s'ils sont sincères envers Dieu et Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - il n'y a pas non plus de raison de s'en prendre et sont considérés parmi ceux qui font le bien. Qatada rapporte que ce verset fut révélé au sujet de 'Aedz Ibn Amr Al-Mouzni. Zaïd Ben Thabet, quant lui, raconte: «J'étais le scribe de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, et en écrivant la sourate du Repentir, il méditait sur le sens de ses versets et regardait autour de lui quand un aveugle survint et dit: «O Envoyé de Dieu, je suis un homme aveugle?» A cette occasion ce verset fut révélé: «Les faibles, les malades...». Ibn Abbas a commenté: Comme l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - avait incité les hommes en les appelant au combat à ses cotés, un groupe d'hommes dont Abdullah Ben Moughaffal Al- Mounzir, vinrent lui demander: «O Envoyé de Dieu, assure-nous les montures» Il leur répondit: «Par Dieu, Je ne trouve aucune monture à vous donner». Les hommes repartirent les yeux débordants de larmes. En éprouvant une certaine angoisse de ne plus combattre faute de montures ou faute d'argent pour s'en procurer. Dieu, constatant leur foi sincère et leur amour pour Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - fit cette révélation qui marque leurs excuses». Moujahed précisa qu'il s'agit bien des hommes de Bani Mouqren de Mouzaïna qui étaient au nombre de sept. Anas rapporte que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - a dit: «Il y a des hommes qui sont restés à Médine, et pourtant vous n'avez parcouru une distance, ni traversé une vallée, sans qu'ils n'étaient avec vous». On lui demanda: «Et ils sont toujours à Médine?» - Oui, ré- pondit-il, ce sont les excuses qui les ont retenus» (Rapporté Par Boukhari et Mouslim) 1 ' 1 . (1) îj_- p.;^ Lolj puiiî U Ujîi l^xJl ;>l| :Jlî is\ J ^ O^x- ^ 340 Puis Dieu blâme les hommes aisés et robustes qui viennent s'ex- cuser préférant rester avec les femmes et les hommes infirmes «Allah a fermé leurs cœurs comme avec un sceau et ils ne sont plus sensibles à rien». ya'tadirûna 'ilaykum 'idâ raja'tum 'ilayhim qui lâ ta'tadirû lan nu'mina lakum qad nabba'anâ-L-Lâhu min 'ahbârikum wa sayarâ-L-Lâhu 'ama- lakum wa rasûluhû tumma turaddûna 'ilâ 'alimi-l-gaybi wa-s-sahâdati fayunabbi'ukum bimâ kuntum ta'malûna (94) sayahlifûna bi-L-Lâhi la- kum 'id â-nqalabtum 'ilayhim litu'ridû 'anhum fa'a'ridû 'anhum 'inna- hum rijsun wa ma'wâhum jahannamu jaz& 'am bimâ kânû yaksibûna (95) yahlifûna lakum litardaw 'anhum fa'in tardaw 'anhum fa'inna-L-Lâha lâ yardâ 'anil-qawmi-l-fâsiqîna (96). Ils ne se font pas faute de trouver des excuses, quand vous revenez du champ de bataille. Dis-leur: «Vous êtes sans excuse. Nous ne vous croyons pas. Allah nous a fixés sur votre compte. Allah et Son Prophète sont té- moins de vos actes. Vous ferez retour à qui connaît l'invisible et le visible et qui vous expliquera le sens de vos actes (94) Quand vous serez de retour parmi eux, ils prendront Allah à témoin de leur sincérité pour ne pas être inquiétés. Ne leur portez aucun intérêt. Ils sont vils. Us expieront dans la Géhenne leurs forfaits (95) Ils vous adjureront de leur accorder votre bien- veillance. Si vous la leur accordez, Allah n'accordera pas la sienne aux mé- créants (96). D.eu fait savoir à son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - que les hypocrites, une fois de retour à Médine, viendront présenter 341 leurs excuses, «ne les croyez pas» telle fut la recommandation céleste et Dieu a déjà instruit les fidèles sur le compte de ces hypocrites qui, bientôt, Dieu et Son Prophète verront leurs actions et ils en seront ré- tribués. Lorsque vous les rencontrerez ils feront des serments par Dieu, détournez-vous d'eux sans les réprimander et ce sera pour eux un mépris et un dénigrement. Ne les approchez pas parce qu'ils sont souillures à cause de leur mauvais tréfonds, leur sort sera la Géhenne dans la vie future pour expier leurs forfaits. Dieu avertit les fidèles de ne plus être satisfaits d'eux même s'ils font des serments plaisants, car «Allah n'accordera pas la sienne aux mé- créants» donc la satisfaction de Dieu serait loin de ceux qui se sont montrés rebelles contre Dieu et Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -. j> @ %é i& 13s 5pw cs&j $ u li^j 4js8i h\ ^S. 'al 'a'râbu 'asaddu kufran wa nifâqan wa 'ajdaru 'alla ya'lamû hudûda ma 'anzala-L-Lâhu 'alâ rasûlihi wa-L-Lâhu 'Alîmun Hakîmun (97) wa mina-l-'a'râbi may-yattahidu mâ yunfiqu magraman wa yatarabbasu bi- kumu-d-dawâ" 'ira 'alayhim dâ A 'iratu-s-saw'i wa-L-Lâhu Samî'un 'Alî- mun (98) wa mina-l-'a'râbi may-yu'minu bi-L-Lâhi wa-l-yawmi-l-Thiri wa yattahidu mâ yunfiqu qurabâtin 'inda-L-Lâhi wa salawâti-r-rasûli 'ala 'innahâ qurbatu-l-lahum sayudhiluhumu-L-Lâhu fî rahmatihT 'inna- L-Lâha Gafûr-r-Rahîmun (99). Les bédouins sont les plus obstinés des incrédules, ce sont les pires hy- pocrites. Ils sont les moins aptes à comprendre les commandements révélés par Allah à Son Prophète. Allah est ominiscient et sage (97) Il y a des bé- 'i'" ■ wh**s .» . 1- ... . ...... ".\. . .......f- une carvée et qui ne souhai- 342 tent que votre échec. L'échec, c'est eux qui le subiront. Allah entend et sait tout (98) n y en a d'autres qui croient en Allah et au jour dernier et qui re- gardent leur contribution comme un moyen d'approcher Allah et d'obtenir la bénédiction du Prophète. Assurément, c'est un moyen d'approcher Allah. Allah les recevra dans le sein de sa miséricoccorde. Car Allah est clément et miséricordieux (99). Parmi les bédouins, il y a les croyants, les impies et les hypocri- tes, mais leur impiété et leur hypocrisie sont plus violentes des autres de sorte qu'ils sont les plus enclins à méconnaître les lois contenues dans le Livre révélé au Prophète de Dieu. A cet égard, et comme pre- uve, AI-'Amach raconte qu'un bédouin tint compagnie à Zaïd Ben Sou- han au moment où il conversait avec ses amis, à savoir que ce dernier avait la main coupée au combat le jour de Nahawand (un village au sud de Hamadzane où avait lieu la guerre entre les musulmans et les Perses). Le bédouin lui dit: «Ta conversation est très plaisante mais ta main suscite en moi le doute!» Et Zaid de répondre: «Pour quelle rai- son ma main suscite en toi le doute? elle est la gauche! Le bédouin ré- pliqua: «J'ignore quelle main on coupe (en cas du vol) la droite ou la gauche?» Zaïd s'écria alors: «Dieu a certes dit la vérité: «Les bédouins sont les plus obstinés des incrédules, ce sont les pires hypocrites». Comme la rudesse et la grossièreté caractérisent les habitants des déserts, Dieu n'a jamais choisi parmi eux un Prophète, plutôt c'était parmi les habitants des cités qui jouissient de la tendresse et de la clé- mence. Aïcha -que Dieu l'agrée- rapporte à cet égard que des bédouins vinrent chez l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et lui dirent: «Embrassez-vous vos enfants?» - Oui, répondit-il. Ils répliquè- rent: «Par Dieu, nous n'avons jamais embrassé nos enfants». Le Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le scdue - s'écria alors: «Que puis-je pour vous si Dieu a ôté la miséricorde de vos cœurs?» (Rapporté par Mouslim) 11 ' '. o! tUAjt Al JUi cj^i L. Sj b& lijili tr i Ï^L-rf ùyojï 343 «Allah est omniscient» et connait bien ceux qui sont dignes de la foi et de la science «et sage» en repartissant biens et caractères entre Ses créatures. Puis Dieu montre qu'il y a parmi ces bédouins ceux «qui regardent leur contribution comme une corvée» et guettent vos revers attendant que vous seriez infligés par les échecs et le mauvais sort. Qu'ils sa- chent que «l'échec c'est eux qui le subiront» et que le malheur retombe sur eux. Dieu connait bien qui II écoute et ceux qui méritent d'être se- courus pour les rendre victorieux. A part cette catégorie des bédouins, il y a d'autres «qui croient en Allah et au jour dernier et qui regardent leur contribution comme un moyen d'approcher Allah et d'obtenir la bénédiction du Prophète». Cette catégo- rie de bédouins est la plus louée parce qu'ils considèrent que tout ce qu'ils dépensent pour le bien est un moyen d'approcher Dieu et une of- frande qui leur sera comptée. Il les recevra dans le sein de Sa miséri- corde, car II est celui qui pardonne et II est miséricordieux. &è e&3 ïSj u ùjVt wa-s-sâbiqûna-l-'awwalûna mina-l-muhâjirîna wa-l-'ansâri wa-l-ladîna-t- taba'ûhum bi 'ihsâni-r-radiya-L-Lâhu 'anhum wa radû 'anhu wa 'a'adda lahum jannâtin tajrî min tahtîhâ-l-'anhâru halidîna fiha 'abadan dâlika- l-fawzu-l-'azîmu (100). Les premiers qui accompagnèrent le Prophète, les premiers qui l'ac- ceuillirent à Médine et ceux qui se joignirent à eux d'un élan sincère, Allah se félicitera d'eux comme ils se félicitent de Lui. Il leur réserve des jardins arrosés d'eau vive pour l'éternité. Quelle douce béatitude (100). Dieu est satisfait des premiers parmi les Mouhagériens et les An- sariens et de ceux qui les ont suivis dans le bien, Il leur a préparé les )i,rd,n5 a " NW»l# q U . .o« o BB p teml „ 5 , Une question qui a soulevé une controverse dans les opinions: 344 Al-Cha'bi précise qu'ils sont ceux qui ont prêté serment d'allé- geance à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - le jour de Houdaybya. Pour Al-Hassan et Qatada, ils sont les premiers convertis et qui ont fait la prière en se dirigeant tout d'abord vers Jérusalem puis vers la Maison Sacrée. Que ce soient les uns ou les autres, il incombe à tout fidèle de leur réserver un profond respect surtout à leur premier calife Abou Bakr As-Siddiq le compagnon intime de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - et ce dernier n'a cessé de recommander aux mu- sulmans leur disant: «N'injuriez plus mes compagnons». £ IA? fi U# *£Vf £fc SS«S wa mimman hawlakum mina-l'a'râbi munâfiqûna wa min 'ahli-l-Madîna- ti maradû 'alâ-n-nifâqi lâ ta'lamuhum nahnu na'lamuhum sanu'addibu- hum marratayni tumma yuraddûna 'ilâ 'adâbin 'azîmin (101). Il y a parmi les paysans qui vous entourent des hypocrites. II y en a aussi dans la ville et qui le sont encore plus. Tu ne les connais pas, mais, nous, nous les connaissons. Nous les châtierons deux fois. Puis ils seront li- vrés à un supplice affreux (101). Aussi bien à Médine que dans ses alentours, il y en a des hypocri- tes obstinés et rebelles. «Tu ne les connais pas, mais, nous, nous les connaissons». Ces dires de Dieu ne contredisent pas ce verset: «Si nous le voulions, nous te les montrerions, ces gens, nous te les ferions connaître en personne» [Coran XLVII, 30] étant donné que ces hypocrites on peut les reconnaître grâce à leurs caractères et leur comportement. «Nous les châtierons deux fois» soit en les tuant et en les captivant, selon les dires de Moujahed, soit en les éprouvant par la faim et le tourment de la tombe d'après l'avis des autres. Quand au «supplice af- fveuwi SI e'aait. d'après Al Hassan Al-Bassry, du châtiment darvs la vie présente et du supplice de la tombe. 345 Mais Ibn Zaï'd a dit: «Le châtiment dans le bas monde porte sur les biens et les enfants» et il récita: «Ne te laisse pas séduire par leurs ri- chesses et par leurs enfants. Ces richesses et ces enfants. Allah ne les leur accorde que pour les faire souffrir au cours de cette vie périssable» [Coran IX, 55]. Cette souffrance est une récompense pour les croyants et un châtiment pour les autres, et l'autre châtiment dans l'au-delà sera le Feu. ǧp pi i*» ^ 4 wa 'à A harûna-'tarafû bid unubihim halatû 'amalan sâlihan wa 'à*hara sayyi'an 'asâ-L-Lâhu 'ay-yatûba 'alayhim 'inna-L-Lâha Gafûr-r- Rahîm (102). D'autres confessent leurs fautes. Ils ont commis de bonnes ou de mau- vaises actions. Allah leur laisse espérer son pardon, car II est plein de man- suétude et de clémence (102). A côté de ces hypocrites qui ont fait défection lors de l'expédition de Tabouk et qui ont répandu le doute et les mensonges, il y a eu ceux qui n'ont pas pris 'part par indolence et paresse mais leur cœur témoigne de la foi et de la sincérité. Ils ont confessé leurs fautes et mêlé de bonnes actions à d'autres mauvaises. Ceux-là, leur sort dé- pendra du pardon de Dieu et sa clémence. Ce verset, bien qu'il fut révélé à propos des personnes connues, mais sa portée est générale et concerne tous les pécheurs. A cet égard Ibn Abbas rapporte qu'il fut descendu au sujet de Abou Loubaba et d'autres hommes qui étaient restés dans leurs foyers sans prendre part à l'expédition de Tabouk avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue -. Lorsque l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - retourna de cette expédition, ces gens-là s'attachèrent aux co- lonnes de la mosquée jurant que seul l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - aurait le droit de les détacher. A la suite de la ré- vélation de ce verset, il les libéra». B =" J ™** apport, i e,,»„ v A d„ nieu - RU ' Allah le 346 bénisse et le salue - a dit: «Cette nuit, deux personnes sont venus vers moi, et après m' avoir réveillé, elles m'ont conduit vers une ville construite en briques en or et en argent. Des hommes nous reçurent dont la moitié de leur corps était tout ce qu'on peut voir de plus beau, et l'autre moitié tout ce qu'on peut voir de plus laid. Ces deux personnes dirent à ces hommes: «Allez vous jeter dans cette rivière». Ils allèrent se jeter, en revenant vers nous, la partie laide fut disparue et ils devinrent des hommes d'une beauté remarquable. Mes deux compagnons me dirent: «Voici le Paradis d'Eden et voici ta demeure. Quant à ces hommes qui avaient le corps moitié beau et moitié laid, ils sont ceux qui ont mêlé une bonne action à une autre mau- vaise et à qui on a pardonné» (Rapporté par Boukhari) fI \ ud min 'amwâlihim sadaqatan tutahhiruhum wa tuzakkihim bihâ wa salli 'alayhim 'inna salâtaka sakanu-l-lahum wa-L-Lâhu Samî'un 'Alî- mun(103) 'alam ya'lamiï 'anna-L-Lâha huwa yaqbalu-t-tawbata 'an 'ibâdihî wa ya'hudu s-sadaqâti wa-'anna-L-Lâha huwa-t-tawwabu-r- Rahîmu(104). Prélève sur leurs biens un impôt pour les purifier et annoblir leurs âmes. Prie pour eux, car tes prières apaisent leur conscience. Allah entend et sait tout. (103) Ne savent-ils pas que c'est Allah Lui-même qui agrée le repentir de ses serviteurs et qui reçoit leurs dons? Il est toute pitié et indul- gence (104). (1) ^h*& ù\J iUil jSt :U! H S U i j — — Σ" p+iU- j. jki JWj liUOâ iXsi oJj y>i W ifrM Jl ^ pfi* >ij j—^ ^ jki- f^ 1 tf> ^ 347 Dieu ordonne à Son Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - de i prélever une aumône sur leurs biens pour les purifier et les rendre : sans taches. Cette règle est générale maglré qu'elle concerne, en prin- cipe, une catégorie des hommes. (Il s'agit de Abou Loubaba et de ses amis qui se sont attachés aux colonnes de la mosquée et qui ont de- mandé à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - de les dé- tacher en acceptant de prendre de leurs biens une somme comme aumône pour les purifier et leur implorer le pardon). En se référant à cet événement, il en est parmi ceux qui refusent de s'acquitter de la zakat, qui considèrent que cette aumône légale était d'obligation du temps du Prophète - qu'Allah le bénisse et le sa- lue -. Mais, plus tard, Abou Bakr les combattit jusqu'à ce qu'ils eussent payé la zakat de leurs biens. «prie pour eux» une expression qui signifie: invoque Dieu en leur fa- veur et implore leur le pardon. Abdullah Ben Abi Awfa a dit: «Toutes les fois qu'on apportait au Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - une aumône de la part d'une tribu, il leur-' invoquait Dieu. Lorsque mon père s'acquitta de ce qu'il devait comme aumône, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dit: «Dieu prie pour la famille d'Abi Awfa». «Car tes prières apaisent leur conscience» ou selon Ibn Abbas elles sont une miséricorde pour eux. «Ne savent-ils pas que c'est Allah Lui-même qui agrée le repentir de Ses serviteurs et qui reçoit leurs dons?» On trouve là une incitation au re- pentir et à l'aumône car l'un et l'autre ont le mérite d'effacer les fautes et absoudre les péchés. Dieu fait connaître aux hommes que qui- conque se serait repenti, Dieu reviendrait vers lui, et quiconque aura fait une aumône de biens licitement acquis, Il l'acceptera, la prendra de Sa main droite et la fera accroître pour son auteur de sorte qu'une datte serait autant que le mont Ouhod. Une chose confirmée par ce hadith authentifié: «Dieu accepte l'aumône, la prend de Sa main droite et la fera accroître pour son auteur comme l'un d'entre vous qui élève son pou- lain, de sorte qu'une bouchée serait autant que le mont Ouhod» 1 ' 1 . (1) ^jJi (M*) ***** (*utu M & ûl» : C? *—J) iiJ^JI *W 348 Et Dieu affirme cela en disant: «Ne savent-Us pas qu'Allah Lui-même qui agrée...» wa qul-i'malû fasayarâ-L-Lâhu 'amalakum wa rasûluhû wa-l-mu'minûna wa saturaddûna 'ilâ 'âlimi-l-gaybi wa-§-5ahâdati fayunabbi'ukum bimâ kuntum ta'malûna (105). Dis: «Agissez. Allah verra vos actions, ainsi que Son Prophète et les croyants. Vous ferez retour un jour à Celui qui connaît l'invisible et le vi- sible. Il récapitulera devant vos tous vos actes (105). Ceci constitue un avertissement adressé à tous ceux qui désobéis- sent à Dieu que leurs œuvres seront exposées devant Dieu, son Pro- phète et les croyants, qui aura lieu indubitallement au jour de la résurrection comme le montre ce verset: «Ce jour-là, vous défilerez de- vant Allah. Vous ne pourrez cacher aucune de vos pensées, même les plus secrètes» [Coran LXIX, 18]. D'autre part, Dieu pourra aussi montrer cela aux hommes dans le monde d'ici-bas selon ce hadith rapporté par l'imam Ahmed où l'En- voyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dit: «Même si l'un d'en- tre vous travaille sur un rocher lisse démuni de toute issue ou une cavité, Dieu aurait montré aux autres le travail de cet homme quel qu'il soit». Il a été rapporté aussi que les œuvres des vivants s'exposeront devant les proches où les hommes seront retenus dans l'isthme. Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit pour confirmer cette réalité: «Vos œuvres seront exposées à vos proches et à vos clans parmi les morts. Si elles étaient bonnes, réjouissez-vous, mais si elles sont autrement, ils s'écrie- ront: «Dieu, ne les fais pas mourir avant de les voir dirigés comme Tu Nous a dirigés». Aicha -que Dieu l'agrée- a dit: «Lorsque les œuvres d'un homme te plaisent, dis: «Agissez, Allah verra vos actions, ainsi que Son Prophète et les croyants». Et dans un hadith authentifié, l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah lô bénisCQ et l© CaluQ - fa dit* «Lorsque Dieu veut accorder le bien à Son serviteur, II le fera travailler avant sa mort». On lui demanda: «Et 349 comment Dieu le fera travailler?». Il répondit: «Il lui trouvera l'occasion pour faire une bonne action et recueillera son âme à ce moment» (Rap- porté par Ahmed d'après Anas Ben Malek) 1 ' 1 . wa 'aharûna murjûna li'amri-L-Lâhi 'immâ yu'addibuhum wa 'immâ ya- tûbu 'alayhim wa-L-Lâhu 'Alîmun Hakîmun (106). Certains se remettent à la décision d'Allah, soit qu'il les punisse, soit qu'il leur pardonne. Allah est omniscient et sage (106). Ibn Abbas et Moujahed ont déclaré que ce verset concerne surtout les trois hommes qui sont restés dans leurs foyers sans prendre part à l'expédition de Tabouk à cause de leur paresse. Il s'agit de Mirara Ben Al-Rabi 1 , Ka'b Ben Malek et Hilal Bén Oumayya qui ont fait défection au moment où les fruits avaient mûri et l'ombre était recherchée dans une période très chaleureuse. Ils ne doutaient plus et n'étaient point des hypocrites, mais ils ne s'étaient pas attachés aux colonnes de la mosquée à la façon de Abou Lababa.... Mais le repentir de ces trois in- dividus fut agréé et proclamé avec celui des autres selon ces paroles divines: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui... jusqu'à: «Allah a également pardonné aux trois individus qui n'ont pas sui- vi le Prophète...» Comme nous allons en parler en interprétant les ver- sets 117 et 118 de cette sourate. «Soit qu'il les punisse, soit qu'il leur pardonne» La décision donc re- viendra à Dieu, mais il ne faut pas oublier que la miséricorde de Dieu, en fin de compte, l'emportera. Il est omniscient et sage. ëyS £^=y £&• <£$j ■tiJW* ù- j^JUt **>rj> jt lii^JI *la^Jj ùt >\iy ùL y Ji-^j 357 Les croyants, ce sont ceux qui se repentent à Allah, qui l'adorent, qui Le glorifient, répandent Son nom, se courbent devant Lui, se prosternent à Ses pieds, conseillent le bien et déconseillent le mal et observent les commandements d'Allah. Annonce une bonne nouvelle aux croyants (112). Ces croyants auxquels Dieu a acheté leurs personnes et leurs biens, Il les décrit dans ce verset qui renferme leurs plus beaux épithè- tes: -ceux qui se repentent: en abandonnant tous les péchés et s'abs- tenant de toute turpitude. -qui L'adorent: en persévérant dans leurs pratiques cultuelles sans manquer à leurs obligations envers Dieu. -qui Le glorifient: ou suivant une autre interprétation: qui le louent en toute circonstance. - qui répandent Son nom en se livrant aux exercices de piété dont le jeûne constitue le meilleur. - qui se courbent devant Lui et se prosternent à ses pieds en ac- complissant leurs prières quotidiennes et les autres surérogatoires sans se lasser. En plus ils ordonnent le bien et ce qui est convenable en dirigeant les autres vers la voie droite et à être obéissants à Dieu. D'autre part, ils interdisent tout ce qui est repréhensible, bref ils incitent les hommes à observer les lois de Dieu et Ses enseignements. «Annonce une bonne nouvelle aux croyants» car une fois la foi raffer- mie, elle ne procure au croyant que le bonheur, tout le bonheur dans les deux mondes. L'expression «qui répandent Son nom» qui signifie en d'autre terme: ceux qui se livrent aux exercices de piété, citée dans le verset: «jjs Cj\ » (As-Sa'ihoun), ne veut pas dire s'isoler dans les cavernes ou sur les sommets des montagnes ou dans les déserts. Car cette soli- tude est recommandée pendant les troubles et les séditions. Mais dans un temps normal, il s'agit, comme le montre un hadith prophétique, du combat dans la voie de Dieu. Quant à la période de trouble, Abou Sa'id Al-Khoudri rapporte que 358 l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - a dit: «Il arrivera un temps où la meilleure fortune de l'homme sera de mener son troupeau paî- tre sur les cônes des montagnes et dans les endroits arrosés par la pluie, en fuyant ainsi sa religion loin des troubles» (Rapporté par Boukhari) r,i '. ma kâna U-N-Nabiyyi wa-l-ladîna 'amanû 'ay-yastagfîrû li-l-musrikîna walaw kâniï 'ulî qurbâ mim ba'di mâ tabayyana lahum 'annahum 'ashâbu-l-jahîmi (113) wamâ kâna-stigfâru 'Ibrâhîma li'abîhi 'illâ 'am- maw'idatin wa 'adahâ'iyyâhu falammâ tabayyana lahïî 'annahii 'aduw- wu-l-li-L-Lâhi tabbarra'a minhu 'inna 'Ibrâhîma la'awwâhum halîraun (1 14). D ne sied pas au Prophète et aux croyants d'implorer le pardon d'Al- lah en faveur des idolâtres, fussent-Us leurs parents, lorsqu'ils les savent voués à l'enfer (113) Si Abraham implora le pardon d'Allah en faveur de son père, c'est qu'il le lui avait promis. Lorsqu'il se rendit compte que son père était l'ennemi d'Allah, il le désavoua. Et pourtant Abraham était compatissant et bon (114). On a rapporté que lorsque Abou Taleb fut à l'article de la mort, le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - entra chez lui alors qu'il y avait Abou Jahl et Abdullah Ben Oumayya auprès de lui. Il lui dit: «O oncle! Dis: «Il n'y a d'autre divinité que Dieu,» une attestation dont je ^ ^x,'^ ja» çJIj-j JL,>JI iy-J I* çji £ejl JU jgt dj£j ût iUjK» 359 serai témoin en ta faveur devant Dieu à Lui la puissance et la gloire» Abou Jahl et Abdullah Ben Oumayya lui dirent: «O Abou Taleb! vas-tu éprouver de l'aversion pour la religion de Abdul Mouttaleb?» Il répon- dit: «En effet je suis la religion de'Abdul Mouttaleb». Le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - lui dit alors: «Je ne cesserai de t'implo- re r le pardon de Dieu à moins de recevoir l'ordre de ne plus le faire» Dieu à cette occasion fit descendre ce verset: «Il ne sied pas au Pro- phète et aux croyants d'implorer le pardon d'Allah en faveur des idolâtres, fussent-ils leurs parents, lorsqu'ils les savent voués à l'enfer». Un autre ver- set fut révélé aussi au sujet de Abou Taleb: «Tu ne diriges pas qui tu veux. Tandis que Dieu dirige qui H veut» [Coran XXVIII, 56]. Ibn Bouraïda rapporte d'après son père le récit suivant: «Etant dans une expédition avec le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - , notre nombre était presque mille cavaliers, il descendit de sa mon- ture, fit une prière de deux rak'ats, puis il nous regarda les yeux lar- moyants. Omar Ben Al-Khattab se leva, lui fit la formule de rançon des père et mère et lui demanda: «Qu'as-tu ô Envoyé de Dieu?» Il lui ré- pondit: «J'ai imploré le pardon de mon Seigneur à Lui la puissance et la gloire pour ma mère, mais il ne me l'a pas accordé. Alors mes yeux fondi- rent en larmes pour la préserver contre l'enfer. Je vous avais interdit de ces trois: de visiter les tombes, mais maintenant visitez-les cas dans leur visite, peut-être il y aura un bien pour vous; de consommer la viande des offran- des après trois jours de leur sacrifice, mangez-en et faites-en provision au- tant que vous voudrez; enfin de boire dans certains récipients , mais maintenant buvez comme vous voudrez et ne buvez plus de boissons enivran- tes» (Rapporté par l'imam Ahmed) 1 ' 1 '. > ^L. :Jli ?JJUU U &\ J^_j l :Jlij f % «Uij ^U^Jl ^ ju- j ^ ^ ûiî, (Ji ^ jfciat-iH ^ j^, 360 Abdullah Ben Mass'oud raconte: «Un jour, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - se rendit au cimetière et nous le suivî- mes. Il s'assit tout près d'une tombe, s'entretint en secret avec son ha- bitant durant un bon moment, puis il commença à pleurer et nous pleurâmes aussi. Omar Ben Al-Khattab se rendit auprès de lui, puis il nous appela et demanda: «Qu'est-ce qu'il vous fait pleurer?» Nous ré- pondîmes: «O Envoyé de Dieu, nous t'avons vu pleurer et nous avons pleuré comme toi» Il répliqua: «La tombe où je fus assis près d'elle est celle de ma mère Amina. Je demandai à Dieu l'autorisation de la visi- ter souvent et II me l'a accordée». Suivant une autre version: «J'ai demandé à mon Seigneur de L'in- voquer en sa faveur, mais II a refusé et m'a fait cette révélation:«n ne sied pas au Prophète et aux croyants....» Je fus pris par le sentiment qui prend le fils envers son père. Or je vous avais interdit de visiter les tom- bes, mais maintenant visitez-les car elles vous font rappeler l'au-delà». Ibn Abbas, en commentant cette version, à dit: «Les gens implo- raient le pardon en faveur de leurs morts jusqu'à la révélation de ce verset, alors ils cessèrent de le faire mais on ne les a pas interdit de l'implorer pour leurs vivants jusqu'à ce qu'ils meurent. Puis Dieu fit des- cendre: «Si Abraham implora le pardon d'Allah en faveur de son père». A son sujet Qatada rapporte: «On nous a raconté que certains des compagnons de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - lui dirent: «O Prophète de Dieu! Parmi nos ancêtres il y avait ceux qui ob- servaient le droit de la protection, maintenaient le lien du sang, libé- raient les captifs et s'aquittaient de leurs promesses. Ne devrons-nous pas leur implorer le pardon?» - Certes oui, répondit-il. Par Dieu, j'im- plore le pardon pour mon père comme Abraham l'a fait pour le sien. Dieu alors fit cette révélation». A propos de ce verset: «Si Abraham implora le pardon d'Allah en fa- veur de son père» Ibn Abbas raconte: «Un juif mourut et son fils qui s'était converti ne suivit pas le convoi funèbre. En relatant ce fait (à Ibn Abbas) il répondit: «Il lui appartenait de suivre le convoi funèbre de son père et de l'enterrer en lui invoquant le Seigneur tant qu'il est vi- vant. Quand il meurt, le sort du père dépendra de ses actions». «... o-e St qu-ii lui avait promis. Lorsque il se rendit compte que son 361 père était l'ennemi d'Allah, il le désavoua». Ce comportement fut répété par Ali Ben Abi Taleb qui, à la mort de son père, avait dit à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -: «Ton oncle le vieillard égaré est mort» Il lui répondit: «Va l'enterrer et ne commets aucun acte anor- mal avant ton retour chez moi». Puis il relata le hadith. Abraham, selon Ibn Abbas, ne cessa d'implorer le pardon de Dieu pour son père, mais, après sa mort, quand il s'avéra qu'il était un en- nemi de Dieu, Abraham mit fin à son imploration. Abraham de par sa nature était compatissant et bon malgré que son père lui nuisait par ac- tes et paroles. Nous constatons ceci en lisant ces versets: «Vas-tu maintenant, répliqua son père, faire fi de mes divinités? Cesse tes critiques, ô Abraham, sinon je te ferai lapider. Va, je te bannis pour toujours. Adieu, répondit Abraham, j'intercéderai néanmoins auprès de mon Dieu pour toi. Car, sa bienveillance ne m'a jamais manqué» [Coran XIX, 46-47]. Abra- ham était, malgré tout, clément et plein de mansuétude. wamâ kâna-L-Lâhu liyudilla qawmam-ba'da 'id hadâhum hattâ yubayyi- na lahum mâ yattaqûna 'inna-L-Lâha bikulli Say'in 'Alîmun (115) 'inna- L-Laha lahû mulku-s-samâwâti wa-l-'ardi yuhyi wa yumîtu wamâ lakum min dûni-L-Lâhi min waliyyin walâ nasîrin (116). Allah n'abandonne jamais un peuple, après l'avoir guidé, sans l'avoir mis en garde contre les dangers qu'il peut courir. Allah est omniscient (115) Allah est maître des cieux et de la terre. Il donne la vie et la mort. Il n'y a ni aide ni soutien en dehors de Lui (116). Dieu se présente comme étant généreux et équitable. Il n'est pas de Sa nature d'égarer un peuple après l'avoir dirigé en lui envoyant un Prophète et un message afin que cela soit un argument contre lui au jour du compte final. et ibn Jarir de commenter: «Dieu ne vous condamne pas pour 362 l'imploration de Son pardon en faveur de vos morts idolâtres après vous avoir dirigés vers la foi en Lui et en Son Prophète, mais une fois qu'il vous interdise cette imploration, cessez-la, et vous ne serez pas responsables de ce que vous ayez fait auparavant pour vous juger et considérer comme égarés. Tant l'obéissance qu'à la désobéissance à Dieu ne seraient considérées comme telles s'il n'y avait pas les ordres et les interdictions. «Allah est le maître des cieux et de la terre. Il donne la vie et la mort. Il n'y a ni aide ni soutien en dehors de Lui» D'après Ibn Jarir, on trouve dans ce verset une exhortation aux serviteurs croyants à combattre les polythéistes et les chefs de l'incrédulité. Les croyants doivent avoir conficence en Dieu qui leur accorde la victoire sans craindre Ses enne- mis, Lui, dont la royauté des cieux et de la terre Lui appartient. Ils ne trouvent pas en dehors de Lui ni maître ni défenseur. Hakim )pn Hizam rapporta: «Tandis que l'Envoyé de Dieu - qu'Al- lah le bénisse et le salue - se trouvait parmi ses compagnons, il leur demanda: «Entendez-vous ce que j'entends moi-même?» - Qu'entends-tu, ô Envoyé de Dieu? répondirent-ils. Il répliqua: «J'entends le «gémissement» du ciel et il a droit de le faire. Il n'y a plus l'endroit d'un empan sans qu'il n'v ait un ange prosterné ou debout» (Rapporte par Ibn Abi Hatem) 111 . laqad tâba-L-Lâhu 'alâ-N-Nabiyyi wa-l-muhâjirîna wa-l-'ansâri-l-ladîna- t-taba'ûhu fi sâ'ati-I-'usrati mira ba'di mâ kâda yazîgu qulûbu farîqim- minhum tumma tâba 'alayhim 'innahû bihim Ra'ûfu-r-Rahîmun (117). (1) -.f-tl JU il *;U*.Î au jjjjç, 4)l J^.j :Jli ftjp- ^1 r-Ç*. ^ ((k jU J, Jli 363 Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui et à ceux qui l'ont accueilli à Médine. Ne sont-ce pas ceux qui l'ont soutenu aux heures difficiles après avoir été sur le point de faillir à leur devoir? Il leur a pardonné puisqu'il est pour eux plein de mansuétude et de clé- mence (117). Ce verset fut descendu lors de l'expédition de Tabouk. A cette époque-là, une disette envahissait le pays, la chaleur était torride et les hommes ne trouvaient de quoi pour s'approvisionner. On demanda à Omar Ben Al-Khattab de raconter ce qu'il y a eu lieu pendant l'expédition de Tabouk? Il répondit: «Nous sortîmes avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - dans un temps très chaleureux. Nous arrivâmes à un endroit où nous éprouvâmes une soif intense au point où nous sentîmes nps têtes se séparer de nos corps. L'un d'entre nous s'en allait à la recherche de l'eau et revenait bre- douille. Un autre égorgeait son chameau et pressait ses entrailles pour se procurer d'un liquide et se désaltérer. Abou Bakr dit à l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -: «O Envoyé de Dieu! Dieu à Lui la puissance et la gloire a souvent exaucé tes prières. Invoque-Le en notre faveur» - Est-ce ton désir? lui répondit-il. Et Abou Bakr de s'écrier: «Certes oui». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- lue - alors tendit les mains vers le ciel et ne les abaissa avant que le ciel ne nous eut envoyé une pluie puis cessa. Les hommes purent alors se désaltérer et remplir des récipients qu'ils possédaient. En re- gardant de l'autre côté du camp, nous constatâmes qu'il n'y a eu au- cune gotte d'eau». Ibn Jarir commenta le verset précité et dit: «aux heures dificiles» ce- la signifie que les hommes manquaient les montures, les dépenses, les provisions et l'eau. A ce moment les cœurs de plusieurs d'entre eux étaient sur le point de dévier de la vérité et douter de la religion de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, vu les moments dif- fieiles in.'!!. in/icis Dieu «s=t revenu ensuite vers eux en les ex- cusant, car h est bon et miséricordieux envers les hommes. 364 wa 'alâ-t-talâtati-l-ladîn hullifû hatta 'idâ dâqat 'alayhimu-l-'ardu bimâ rubat wa dâqat 'alayhim 'anfusuhum wa zannïï 'a-l-lâ malja'a mina-L- Lâhi 'illâ* 'ilayhi tumma tâba 'alayhim liyatûbïï 'inna-L-Lâha huwa-t- Tawwabu-r-Rahîmu (118) yâ 'ayyuhâ-l-ladîna "S manû-t-taqû-L-Lâha wa kûnû ma'a-s-sâdiqîna (119). Allah a également pardonné aux trois individus qui n'ont pas suivi le Prophète. Longtemps la terre leur parut étroite, toute vaste qu'elle est. Eux-mêmes se sentaient oppressés et éprouvaient qu'ils ne pourraient trou- ver d'autre appui qu'en Allah. Allah les accueillit dans le sein de Sa miséri- corde et les amena ainsi au repentir. Allah est plein de mansuétude et de clémence (118) O croyants, craignez Allah et soyez du côté des justes (119). L'imam Ahmed rapporte d'après Oubaidallah Ben Ka'b Ben Malek qui dirigeait Ka'b atteint de cécité, que ce dernier a raconté: «Je n'ai manqué à aucune des expéditions que fit le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - à l'exception de celle de Tabouk. Tou- tefois j'ai manqué aussi à prendre part à l'expédition de Badr, mais personne ne m'a adressé un reproche ainsi à ceux qui n'y ont pas par- ticipé, parce que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - était parti avec les musulmans, ayant l'intention de s'emparer du convoi de Qouraïch, et Dieu les mit en présence de leur ennemi sans y attendre. Mais j'étais présent la nuit de 'Aqaba lorsque nous adoptâ- mes l'Islam. Et cette nuit-là m'était plus préférée de celle de Badr mê- me si cette dernière était plus célèbre pour les hommes. Quant à moi, jamais je n'avais été plus vigoureux et plus aisé qu'au moment où j'ai manqué à prendre part à cette expédition. je )u» par Dieu que je n'avais eu deux montures auparavant ■somme je les avais lors de cette expédition. 365 L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - n'avait l'inten- tion de faire une expédition sans qu'il simule une autre jusqu'au mo- ment où cette expédition eut lieu. Il a fait cette expédition en affrontant un long voyage à travers les déserts, accompagné d'un grand nombre. Il fit connaître aux musulmans son intention afin qu'ils fissent leur pré- paratif nécessaire pour qu'ils soient prêts pour cette expédition. Il leur informa ce qu'il désirait faire. Les fidèles étaient très nombreux au point qu'aucun registre n'en pouvait renfermer la liste. Presque celui qui voulait s'abstenir pensât qu'on n'en apercevait pas à moins que Dieu ne le fit connaître par révélation. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - entreprit cette expédition au moment où les fruits mûrissent et l'ombre fut agréable. Il fit ses préparatifs ainsi que les musulmans et, à mon tour, je m'apprê- tai à les imiter mais je remis celà à plus tard en disant en moi-même: «Je pourrais le faire quand je voudrais» Je restai ainsi sans terminer mes préparatifs jusqu'au moment où les musulmans s'activaient fébrile- ment et étaient devenus prêts avec l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - pour se mettre en route. Je partis de bon matin et je revins sans toutefois avoir achevé mes préparatifs. Je ne cessai d'agir ainsi jusqu'à ce que les hommes hâtèrent le pas et l'expédition était loin. Je songeai à partir pour les rat- traper et, plût à Dieu que j'eusse pu le faire mais cela me fut plus pos- sible. Après le départ de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - je m'apprêtai à me mettre en route, mais, à mon vif chagrin, je ne rencontrais qu'un homme soupçonné d'hypocrisie ou un autre que Dieu avait excusé à cause de sa faiblesse. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ne se rappela de moi que lorsqu'il fut à Tabouk au milieu des musulmans et leur de- manda: «Qu'avait fait Ka'b?» Un homme de Bénou Salama lui répon- dit: «O Envoyé de Dieu, ce sont son orgueil et sa vanité qui l'ont retenu». Alors Mou'adz Ben Jabal s'écria: «C'est bien mal ce que tu dis là! O Envoyé de Dieu, je jure par Dieu, nous ne savons que du bien de lui». L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - garda le si- Ipnce. 366 Lorsque j'appris que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - était de retour de l'expédition de Tabouk, j'éprouvai un grand chagrin, et je songeai à créer un mensonge en disant à moi-même: «De quoi pourrai-je demain éviter sa malédiction» en demandant l'aide des gens avisés de ma famille. Et quand on m'annonça l'imminente ar- rivée de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue -, je renonçai à toute idée de mensonge et m'aperçus que rien ne pourrait me sous- traire à son courroux. Je me décidai à lui dire la vérité. Le lendemain, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - arriva. Il avait l'habitude quand il rentrait d'un voyage, de prier deux rak'ats dans la mosquée et de s'asseoir au milieu des hommes. Aussi- tôt qu'il eut fait sa prière, ceux qui n'ont pas participé à l'expédition vin- rent le trouver pour s'excuser et jurer de leur bonne foi. Ils étaient au nombre de quatre-vingt et quelques hommes. Il accepta leurs excuses ainsi que leur serment d'allégeance, et demanda à Dieu de leur par- donner en confiant aussi à Dieu leurs sentiments cachés. J'arrivai et le saluai, il me dit, en me souriant d'un sourire d'un homme irrité: «Approche-toi». Je me dirigeai vers lui jusqu'à ce que je fus devant lui» - Qu'est-ce qui t'a retenu? N'avais-tu pas acheté ta monture?» - Certes oui, répondis-je, ô Envoyé de Dieu, si je me trou- vais en présencee d'un autre homme que toi en ce bas monde, je ne pourrais me soustraire à son courroux sans une excuse et je donnerais des arguments. Mais par Dieu je sais bien que si je réussis aujourd'hui à te raconter un mensonge pour obtenir ton agrément, demain, Dieu attirera sur moi ta colère. Et si je dis la vérité, j'encourrai ta colère et il se peut que Dieu à Lui la puissance et la gloire me pardonne ce que j'ai fait. Mais par Dieu je n'ai aucune excuse et je n'ai jamais été aussi fort et à mon aise qu'au moment où je suis resté derrière toi sans parti- ciper à l'expédition». - Celui-là, s'écria l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le sa- i- lue - a dit la vérité» Puis en m'adressant la parole, il dit: «Lève-toi, et Dieu décidera à ton sujet ce qu'il voudra». Des hommes de Bénou Sa- lama me suivirent et dirent: «Par Dieu, nous savons que tu n'as pas «. mm i3 ae péchés avant cela, or tu as été capable de trouver une ex- cuse auprès de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - ain- 367 si que l'ont fait ceux qui n'ont pas répondu à son appel. La demande qu'adressa l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - à Dieu pour te pardonner aurait suffi à effacer tout péché». Par Dieu, ils ne cessèrent de m'accabler de reproches que j'eus le désir de retourner auprès de l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - pour re- venir sur mes paroles. Je leur dis alors: «Y a-t-il d'autres que moi qui se trouvaient dans le même cas?» - Oui, répondirent-ils, deux hommes qui ont tenu les mêmes propos et ont reçu la même réponse. - Et qui sont-ils. demandai-je. Ils répliquèrent: «Mourara Ben Al-Rabi' AI-'Amri et Hilal Ben Oumayya Al-Waqifi. Ces deux personnes étaient des hom- mes de bien, d'un comportement exemplaire et avaient assisté à la ba- taille de Badr. Je rentrai chez moi après que l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bé- nisse et le salue - eut ordonné aux fidèles de ne plus adresser la pa- role à aucun de nous, les trois. Les hommes nous évitèrent et changèrent leur attitude vis-à-vis de nous. La terre elle-même changea et je me demandai si la terre où j'étais était la même terre que je connaissais. Cela dura cinquante jours». Puis il relata le reste du récit. Dieu ensuite fit cette révélation: «Allah a pardonné au Prophète, à ceux qui ont émigré avec lui et à ceux qui l'ont accueilli à Médine. Ne sont-ce pas ceux qui l'ont soutenu aux heures difficiles après avoir été sur le point de faillir à leur devoir? H leur a pardonné puisqu'il est pour eux plein de mansuétude et de clémence. Allah a également pardonné aux trois individus qui n'ont pas suivi le Prophète. Longtemps la terre leur parut étroite, toute vaste qu'elle est. Eux-mêmes se sentaient oppresés et éprou- vaient qu'ils ne pourraient trouver d'autre appui qu'en Allah. Allah les ac- cueillit dans le sein de sa miséricorde et les amena ainsi au repentir. Allah est plein de mansuétude et de clémence. O croyants, craignez Allah et soy- ez du côté des justes». Ces trois individus étaient quasiment isolés des autres pendant cinquante jours et nul ne leur adressait la parole. La terre, toute vaste qu'elle fût, leur paraissait exiguë, ils ne savaient quoi faire, comment se f-nmrinrter. mais malaré tout, ils manifestèrent leur oonetanoa et en- durèrent ce bycottage, et pour prix de leur sincérité, Dieu accepta leur 368 repentir. Donc cette période de boycottage était pour eux une punition puis Dieu revint vers eux. «Soyez du côté des justes» un ordre divin qui ne procurera à celui qui l'aura observé que des issues pour toute affaire et toute gêne. Ab- dullah Ben Mass'oud a dit: «Aucun profit à tirer du mensonge que ce soit sérieux ou une plaisanterie». mâ kâna li'ahli-l-Madînati wa man hawlahum mina-l-'a'râbi 'ay- yatahallafit 'an rasùli-L-Lâhi walâ yargabû bi 'anfusihim 'an nafsihî d âli- ka bi 'annahum là yusîbuhum zama'un walâ nasabun walâ mahmasatun fî sabîli-L-Lâhi walâ yata'ûna mawti'an yagîzu-l-kuffâra wa lâ yanâlûria min 'aduwwin naylan 'illâ 'inna-L-Lâha lâ yudî'u 'ajra-l-muhsinîna (120). Il est indigne des habitants de Médine et des nomades d'alentour d'abandonner le Prophète ou de préférer leurs personnes à la sienne. En ef- fet, il n'est ni soif, ni fatigue, ni privation qu'ils n'endurent au service d'Al- lah, de même qu'ils ne fouleront pas un pouce de territoire ennemi ou qu'ils ne remporteront sur l'ennemi aucun succès, sans que cela ne leur soit compté comme une bonne œuvre! Allah ne laisse rien perdre aux gens de bien des leurs œuvres (120). Dieu blâme les hommes qui étaient restés à l'arrière sans partici- per à l'expédition de Tabouk, parmi les habitants de Médine et les bé- douins qui vivaient autour d'elle et qui préféraient leur propre vie à celle du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -, car par ce faire ils se sont privés de la rétribution. S'ils l'avaient suivi et prit par à cette expédition, ils n'éprouveraient ni soit, ni faim, ni fatigue en combattant dans le chemin de Dieu. De même, ils ne fouleront pas un endroit qui puisse être foulé en provoquant la colère des mécréants et ne rece- vront aucun nuarvtsge sur U r> ennemi, sans que cela ne soit une bonne 369 action qui passe à leur actif. Dieu comme on le sait, ne laisse pas per- dre la bonne rétribution à ceux qui font le bien. walâ yunfiqûna nafaqatan sagîratan walâ kabîratan walâ yaqta'ûna wâ- diyan 'illâ kutiba lahum liyajziyahumu-L-Lâhu 'ahsana mâ kânû ya'malûna (121). Ils ne consentiront aucune contribution petite ou grande, en campagne, ils ne franchiront aucune vallée sans que cela ne soit inscrit à leur compte. Allah rétribuera leurs actes de la plus belle récompense qui soit (121). Ces combattants dans le sentier de Dieu ne feront aucune dé- pense, petite ou grande, «ne franchiront aucune vallée» pour aller à la rencontre de leur ennemi «sans que cela ne soit inscrit à leur compte». On rapporte à ce propos que le prince des croyants Othman Ben Affan -que Dieu l'agrée-, grâce à ce vreset, avait une très belle récom- pense parce qu'il avait dépensé, pour réaliser cette expédition, des dé- penses énormes. L'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - avait excité les hommes à dépenser pour cette expéditin qui, comme on l'a montré, avait lieu dans des circonstances très difficiles. Othman s'écria: «Je prends à ma charge cent chameaux tout équipés. Puis à la deuxième exhortation du Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue -; Othman ajouta encore cent chameaux. Avant de descendre de sa chaire, l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - encouragea les hommes à dépenser, et Othman de répondre sans aucune hésita- tion: «Je suis prêt à donner aussi cent chameaux équipés.» Le rappor- teur de cet événement ajouta: «J'ai vu alors l'Envoyé de Dieu - qu'Allah le bénisse et le salue - faire un geste de sa main en disant: «Dieu ne demandera pas compte à Othman sur tout ce qu'il aura commis après cela». Suivant une autre version, Othman vint trouver le Prophète - qu'Al- lah le bénisse et le salue - et versa devant lui mille dinars. Il les prit, les tourna entre ses doigts en disant: «Dieu désormais absoudra à &»w m „„ i=„i 64eM»! et n la réoéta plusieurs fois. 370 Quant à l'expression: «ils ne franchiront aucune vallée» Qatada l'a commentée: «Ces gens-là ne traverseront une vallée en s'éloignant des leurs sans qu'ils ne soient rapprochés de Dieu». @ 43% 2$ 01 Êj $4 ç$ 4 \J$Q. kâna-l-mu'minûna liyanfirû kâ"ffatan falawl nafara min kulli fïrqatim- minhum tï 'ifatu-l-liyatafaqqahû fi-d-dîni wa liyundirû qawmahum 'idâ raja'ïï 'ilayhim la 'allahum yahdarûna (122) Il n'est pas souhaitable que tous les fidèles quittent leur pays pour s'instruire. Il suffit qu'un certain nombre d'entre eux viennent apprendre la religion, puis s'en retournent chez eux pour l'enseigner à leurs concitoyens. Peut-être en viendront-ils à craindre Allah (122). lbn,Abbas a commnenté ce vereset de cette manière: «Les croyants n'ont pas à sortir tous en campagne en laissant le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - seul. Il convient donc qu'un groupe d'entre eux- c.à.d un régiment- aille en campagne selon l'ordre du Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le salue - et, à leur retour, ils apprendront des fidèles qui sont restés les enseignements et les révélations des- cendus durant leur absence, et s'instruiront ainsi dans la religion. «Peut-être en viendront-ils à craindre Allah» ou suivant une autre in- terprétation: «Peut-être prendraint-ils garde». A ce propos Moujahed a dit: «Ce verset fut révélé au sujet de certains compagnons du Pro- phète - qu'Allah le bénisse et le salue - qui sont sortis dans les déserts pour accomplir leur mission. Ils étaient accueillis aimablement par les autres qui leur ont fait du bien. Ils les ont appelés à Dieu et à suivre la voie droite, et eux de répondre: «Nous trouvons que vous avez quitté vos compatriotes pour vivre entre nous». A cette réponse, les fidèles éprouvèrent un certain embrarras, ils quittèrent le désert et se rendi- rent chez le Prophète - qu'Allah le bénisse et le salue - Dieu à Lui la puissance et la gloire fit alors cette révélation: «Il suffit qu'un certain nombre d'entre eux» à la recherche du bien «viennent apprendre la reli- gion» pour être au courant des dernières révélations «puis s'en retour- nent chez eux pour l'enseigner à leurs concitoyens». 371 Al-Dahak, quant à lui, a dit: «Lorsque le Prophète - qu'Allah le bé- nisse et le salue - voulait être à la tête d'une expédition qui comptait entreprendre, il n'était plus permis à tout musulman de rester chez soi sans en prendre part à moins qu'il n'y ait des excuses valables. Quand il envoyait les régiments, ceux-ci ne partaient avant son autorisation. Si une certaine révélation fut descendue durant leur absence, à leur re- tour ils demandaient à ceux qui étaient restés de la leur apprendre. Ikrima de sa part a commenté: «Après la révélation de ce verset: «Si vous refusez de combattre, Allah vous infligera un châtiment exemp- laire» [Coran IX, 39] et ceci: «Il est indigne des habitants de Médine et des nomades d'alentour...» [Coran IX, 120] les hypocrites s'écrièrent: «Les nomades et ceux qui ont fait défection à Mouhammad sont per- dus» alors qu'un certain nombre des compagnons du Prophète - qu'Al- lah le bénisse et le salue - étaient sortis vers les déserts pour instruire leurs concitoyens. Dieu à cette occasion fit descendre: «Tl n'est pas sou- haitable que tous les fidèles quittent leur pays». £i lA£î. j&J